Tenebris omnia vincit

Il y a fort longtemps, un domaine avait été jeté du haut d'une île, s'écrasant sur les vastes plaines de Shuzâ. Des débris, des gravas, il ne restait presque plus rien d'entier. Après en avoir été informé, Eleanor alla voir de visu ce qu'il en était et effectivement, c'était un vrai dépotoir. Elle récupéra, avec son clan, le maximum d'objets, livres, instruments, qu'elle pouvait trouver et ramener chez elle, pour un temps. Maintenant, il fallait réfléchir et décider où aller, Zang ne serait définitivement pas un lieu sain et sécurisé pour toujours. C'est ainsi qu'en prenant les cartes du monde, les livres d'histoire et de politique, que la vampire trouva un endroit qui pourrait convenir. C'était un risque à prendre, un pied-de-nez fait à Tenkasuru, car elle visait tout un archipel au Sud du Mukai, des îles plongées dans l'obscurité la plus totale et dont personne n'osait aller, au risque de disparaître tout simplement.

Magie ? Créatures ? Malédiction ? Il fallait déterminer la cause de ces phénomènes et vérifier si la zone était habitable pour le clan de la rouquine. C'est ainsi que durant les prochains jours, elle traversa Shuzâ, la grande route et le Sud de Raikou en chauve-souris pour être plus discrète et plus rapide. Arrivée à la pointe Sud, la vampire s'envola à travers l'océan pour rejoindre Kasumi et plus elle s'en rapprochait, plus les ténèbres et le brouillard furent compact et envahissant. Dans un sens, c'était une cachette idéale, il fallait s'assurer ensuite de la sécurité. Quand elle mit enfin un pied-à-terre, elle constata le relief, des plaines marécageuses aux petites collines surélevées, masquant l'arrière du paysage. Plus étonnant encore, il n'y avait pas un bruit, outre la faune et la flore locale, mais tout était paisible, trop calme, ce qui rendait le lieu très hostile, glauque.

Prenant toutes les précautions d'usage, la vampire s'enfonça dans les terres afin d'explorer l'archipel et d'y trouver des réponses.

Contextuelle:

Tout en explorant l'île, Eleanor ressentait une étrange sensation, celle d'être observée en permanence. Elle scruta plusieurs fois les environs et vit des petits yeux rouges qui la suivaient du regard. S'arrêtant un moment pour évaluer si c'était une menace ou autre chose, elle constata que ces choses ne faisaient rien d'hostile. Mieux, la vampire ressentit une familiarité avec ces ombres, comme des chauves-souris qui guettaient, mais là, elles étaient plus intelligentes, en somme, peut-être étaient-ce des vampires, hypothèse intéressante au vu des caractéristiques de l'archipel.

Si, effectivement, c'était bien des confrères et consœurs, il ne devait rien arriver de grave, pour l'instant. La rouquine reprit sa route avant que les arbres eux-mêmes s'écartent et créer un chemin vers l'inconnu. Dans le calme et dans le silence, la vampire suivit le chemin désigné, tout en étant sur ses gardes sans le montrer, un piège pouvait tomber très vite. Vers où se dirigeait-elle ? Le cœur de l'île ? L'antre possible d'un clan vampirique ? En tout cas, elle était attendue de pied ferme.

En avançant toujours plus profondément sur le chemin qui s'ouvrait à elle, Eleanor ressentait la magie l'envahir autour d'elle, autant la flore locale qui refermait le passage, que bientôt, cette brume rougeâtre à l'odeur de sang qui guidait chaque pas de l'éternelle. La présence d'êtres de la nuit se faisait plus nombreuse également via leurs regards dans les ombres, mais bientôt, c'est un arbre particulier qui attira Eleanor, à la lumière écarlate d'où sortit un être.

Ce dernier fixa la rouquine et cette dernière sentit son sang s'agiter, une colère sourde s'empara de son corps devant ce personnage qu'elle ne connaissait pourtant pas. Elvina, elle, le connaissait que trop bien, lui, l'original des vampires, Cadell, l'homme qui avait trahi et tué l'elfette, la coalition et par la même occasion Elberth, l'originale des elfes. Cependant, avec les révélations de l'impératrice de Tenkasuru, elle venait d'apprendre qu'Elberth était toujours vivante, que diable s'était-il passé à l'époque ? D'un regard pénétrant, Cadell força Eleanor, par le mental, à s'incliner pendant quelques instants, une insulte pour la rouquine qui savait très bien respecter son propre peuple. Lorsque le sort se dissipa, un air mécontent et grave s'afficha sur le visage de la jeune femme.

-"Cela, était-il nécessaire ? Vous m'insultez gravement, Cadell... Même si je viens d'un monde différent, même si je n'ai aucune sympathie pour la race humaine, je connais nos lois et nos préceptes en tant que vampire. Il n'y a que mes frères et mes sœurs vampiriques qui méritent mon respect et je sais qu'en tant "qu'ancien", je vous dois le respect. Inutile de me forcer, j'ai bien plus d'éducation que certains pourraient le croire. Maintenant, que ceci est fait, dîtes-moi l'objet de cette invitation ? Comme je vous dois aussi des explications sur ma venue ici."

Elle dévisagea son "père" en attendant qu'il prenne la parole. Elle ferait attention à ce qu'il se dirait, si Cadell avait trahi une fois, il pouvait très bien recommencer, et ce, même sur sa propre race.

Alors qu'elle lui donnait son avis, Cadell commença à tourner autour de la rouquine tel un fauve, jouant avec le mental d'Eleanor et de ses réactions. La vampire sentait une lourdeur dans l'air, une tension palpable inexplicable qui lui prenait les tripes, comme si on lui sondait son âme sans qu'elle ne puisse rien y faire. Réaction d'incompréhension et de dégoût, elle recula son visage instinctivement quand son "père" se rapprocha pour la sentir de près. Enfin, quand il s'éloigna, il parla à travers le sang de la jeune femme, méthode peu orthodoxe que seuls quelques "anciens" pouvaient acquérir envers leurs protégés. Si c'était le cas, Eleanor venait de comprendre le danger qu'il pouvait devenir pour elle, lui, le premier vampire de tous les temps, à en croire les souvenirs d'Elvina. Cette réflexion lui donna froid dans le dos un court instant avant que la télékinésie ne reprenne.

Une question de mérite, hein ? Vivre ou mourir ? Il aurait tué une membre de sa propre espèce ? En même temps, au vu de ce que savait Eleanor, on pouvait s'attendre à tout venant de la part de cet original. Enfin, quand il retourna pour faire face à la rouquine, les innombrables yeux écarlates se retirèrent avant que Cadell ne donne le chiffre deux. Que signifiait ce chiffre ? De plus en plus, la vampire sentait comme une étreinte se refermer sur elle-même, impossible de s'y soustraire, impossible de jouer.

-"Maître, je suis venue chercher un endroit où construire mon domaine et y faire vivre mon clan. Nous sommes encore jeunes, mais nous pouvons évoluer en quelque chose de grand. L'archipel est protégé par magie, sans doute, y êtes-vous pour quelque chose, mais ce qui est certain, c'est que personne n'ose s'aventurer ici, ni Zang, ni Tenkasuru, personne.

Je suis l'hôte d'une elfe depuis que j'ai cherché et obtenu une magie ancienne dans le temple maudit, il y a mille ans de ça. En plus du pouvoir, son esprit a fusionné avec moi. Il me semble que vous connaissez fort bien de quoi je parle, maître, puisque c'est vous-même qui avez tué et scellé cet esprit."

Un blanc s'installa, Eleanor attendait la réaction du vampire sur ses déclarations, le fait que malgré la politesse, une certaine pointe de sévérité était sortie sur les faits, il y a plus de deux mille ans, par Cadell lui-même. Outre cela, la vampire demanda sur la dernière énigme.

-"Deux ? Que voulez-vous dire ? Qu'est-ce que cela signifie ?"

En l'écoutant, Cadell ne disait rien, il se contentait d'écouter et d'analyser la vampire. Au final, il se contenta de répondre que personne ne l'effrayait, une confiance qui pouvait lui causait du tort, mais depuis des millénaires, il avait survécu à pas mal d'ennemis du monde et de la race vampirique. Peut-être que Zang était réellement une punaise pour l'original des vampires, bien que le despote était surnommé "la frayeur des dieux". En même temps, tous les originaux avaient été créés par le père des dieux en personne, pour maintenir un équilibre sur Kosaten, ce n'était pas quelques élus qui allaient les faire plier en deux coups de cuillère à soupe. Cependant, derrière cette confiance aveugle, il avertit la rouquine sur le fait de prouver sa place en ce lieu, énième mystère que la jeune femme devait déchiffrer.

En plus de cela, il resta vague sur les événements à l'époque d'Elvina, peut-être avait-il fait des choses sous les ordres du père des dieux, peut-être avait-il eu ses raisons. C'est dans cette confusion que Cadell décida de faire de l'accrobranche anti-gravitationnelle sur l'arbre mystique et se positionner dessus en attente de questions. Cependant, à la question du chiffre, il éclaira la lanterne de sa "fille" en lui donnant une réponse. Eleanor afficha un air contrarié, elle venait de se faire rouler dans la farine puissance infinie. Elle soupira longuement en réfléchissant donc à une dernière question. La mise à l'épreuve ? Sans doute quelque chose en rapport avec le fait de ne pas créer de problèmes pour sa propre race. La référence à Elvina ? Oui, il y avait de quoi se poser des questions et c'était sans doute pour cela que la prochaine question était tournée dans ce sens. Cependant, au vu de la "discussion", Eleanor ne pouvait décemment pas mentir sur ses motivations et ses plans futurs. Elle devait en faire part à cet être qui dirigeait toute une race et qui prenait les décisions en conséquences.

-"Maître, je connais fort bien ma place, je sais que nos préceptes nous guident vers la discrétion, l'entraide et la survie. Je pense que l'un des fondamentaux de notre race est de ne pas créer de problèmes pour nos frères et sœurs, cependant, dans mon monde, j'ai été entraîné toute ma vie à devenir une assassine, à créer et résoudre des problèmes, à faire plier les humains pour nous craindre. Je ne saurais trouver de repos, ici, que lorsque j'aurais accompli cet objectif. Depuis le début, depuis trop longtemps, ce monde m'a privée de ma force, de mon honneur et de ma dignité, rabaissée par des humains pouilleux, humiliée par des élus humains ayant un ego surdimensionné. Maître, je ne conçois pas vivre ma vie en étant sous le joug de la honte et du mépris, je serais toujours en quête de puissance et de reconnaissance, car telle a été la façon dont on m'a façonnée. Si vous m'autorisez à vivre ici, ce sera pour mieux me dissimuler dans les ombres avant de planifier ma riposte contre ces chiens insignifiants. J'ai conscience que cela va en travers de notre credo, c'est pourquoi, si vous refusez l'installation du domaine, je quitterai ces terres pour laisser mes frères et mes sœurs en sécurité. Mon but ne sera jamais l'extinction de notre peuple, mais la crainte chez nos ennemis."

C'était dit, en toute sincérité, Eleanor s'était dévoilée corps et âme, ses plans, sa façon d'être, tout. Un gros pari, un énorme risque pour sa vie, qui ne tenait désormais qu'à un fil, à celui du décisionnaire en la personne de Cadell. Cependant, la rouquine se permit de poser sa dernière question, avant de subir les conséquences, ou non, de ses propos.

-"Maître, si vous me permettez de poser ma dernière question, je voudrais savoir ce que vous avez en tête concernant Elvina ? Vous savez pertinemment qui elle est et je me pose la question de savoir pourquoi cela vous dérange-t-il de savoir qu'elle fait partie de moi ?"

Long silence interminable qui pourrait être le dernier.

Après avoir parlé, Eleanor attendait de savoir ce qu'allait dire son "père". Vengeance, complots, guerre, tels étaient les intentions de la rouquine envers ses ennemis. Finalement, Cadell annonça qu'elle ne pouvait pas repartir d'ici, à moins d'utiliser un moyen précis, le cœur de l'arbre Kasumi, une magie ancienne de téléportation unique aux vampires, mais la question était de savoir où cela menait. Après réflexion, Eleanor se doutait qu'il y eût quelque chose avec ce pouvoir et une raison pour qu'elle ne puisse pas repartir par les moyens classiques.

-"Un portail... ? Vers où ? J'imagine qu'il y a un truc à savoir sur ceci, d'où la raison de ne pas repartir d'ici par des moyens lambdas, je me trompe, maître ?"

Cependant, sur la question d'Elvina, l'original donna sa réponse, Elvina avait eu le même dessein que son hôte, celui de détruire Kosaten, et par extension, tous les univers, chose que les enfants du père des dieux ne pouvaient laisser faire, ce pourquoi Cadell avait manigancé contre l'elfette en son temps. Pour finir, il autorisa la construction du domaine et l'utilisation du portail, à condition que la rouquine se sépare à jamais de son esprit. À ces mots, la jeune femme comprit de suite la raison de cet échange, outre d'avoir l'accord de son maître, c'était une occasion pour faire payer Elvina, même si les mots employés disaient le contraire.

-"Je ne peux pas... Je..."

*C'est bon, tout va bien. Je suis prête depuis longtemps déjà. Je savais que je ne pourrais pas rester en toi pour toujours.*

*Je ne peux pas le laisser te tuer, même si c'est mon maître, même s'il a de bonnes raisons.*

*Tu dois le faire si tu veux continuer ta route, tu me l'as promis, tu te rappelles ? Rien ne se mettra en travers de ta route et surtout pas ces soi-disant élus qui te ridiculisent, jouent et trahissent ta confiance. Tu vaux mieux que ça, tu dois leur montrer que ta haine est sans limite et qu'ils paieront pour ce qu'ils t'ont fait. Le sacrifice n'est qu'une étape pour atteindre le sommet, alors vas-y, je suis prête ! Détruit l'alliance des élus, détruit Tenkasuru, détruit ce monde si cela est ton souhait ! Détruit ton humanité, c'est le seul moyen.*

*Cadell va m'avoir à l'œil pour ça et ce ne sera pas facile de cacher mes intentions longtemps. Je... J'ai apprécié le temps que nous avons partagé ensemble, tu vas me manquer... Elvina... Mon amie.*

Par une larme coulante le long de sa joue, Eleanor baissa la tête, impuissante, triste. Elle serra les poings avant d'avoir le courage de donner sa réponse.

-"C'est d'accord... Faites ce que vous avez à faire, maître... J'accepte de me séparer "d'elle"."

Cadell répondit sur les portails, la téléportation, les cercueils de sang, tout ceci serait approfondit si la vampire faisait les bons choix, et en parlant d'eux, elle prit la résolution de se séparer d'Elvina, tout en versant une larme que l'original récupéra sur la joue de sa "fille" avant de confirmer que cet être avait changé émotionnellement la rouquine. Eleanor leva fébrilement le visage afin d'échanger son regard mouillé avec celui de son "père", oui, Elvina avait tellement vécu auprès de la vampire qu'elle était devenue importante.

Mais en reculant, Cadell usa de ses pouvoirs pour détacher l'âme de l'elfette du corps d'Eleanor. C'était violent, c'était douloureux, chaque parcelle du corps de la rouquine était comme piquée par des aiguilles, un travail chirurgical. Même si Eleanor faisait face pour se protéger des vents violents qui l'attaquaient, elle ne pouvait que subir et sentir cette douleur insupportable qui la séparait d'une partie d'elle-même. Quand ce fut fini, elle tomba à genoux tout en étant amoindrie dans ses forces, l'air hagard et perdu. Quelque chose n'allait pas et en écoutant l'original des vampires, elle comprit qu'il avait fait "l'échange". La vampire regarda derrière elle, mais déjà, Cadell la tenait pas le cou, prêt à en finir. Il s'adressa à l'elfette avant de la mordre farouchement, sous les yeux de la rouquine qui n'avait pas la force de contester, juste observer impuissante, la bouche entrouverte, le triste scénario qu'elle avait choisi pour elle.

Elvina fut projetée aux pieds d'Eleanor, sous le regard inquisiteur de l'original qui laissa le choix à sa "fille", de la sauver ou de la laisser mourir. Là aussi, le choix importait des conséquences, et tandis que la rouquine perdait pied, l'elfette tendit sa main pour la poser sur la joue de sa fidèle amie. Sa respiration devenait faible, rauque, agrémentée de toussotements, son regard perdait de son éclat, mais un fin sourire vint illuminer son visage. La vampire redressa la tête d'Elvina, dans sa main, et des larmes coulèrent de plus en plus, quel choix faire ? Que faire ?

-"Je ne veux pas... Être sauvée... Je veux... Je veux mourir libre... Avec ma fierté d'elfe... Tu dois le faire... Pour moi... Et pour toi. Va de l'avant, Eleanor."

-"... Gnnn... C'est ma faute... Je n'ai pas su te protéger... Je ne peux pas... Je ne veux pas te perdre ! JE NE VEUX PAS TE PERDRE !!"

-"Je serais... Toujours à tes côtés... Dans ta tête... Et dans ton cœur... Je veillerais toujours sur toi... Depuis l'autre côté. Je veux... Je veux que ce soit toi... Qui prenne ma vie... Tu le dois... Tu dois continuer... Ta mission... Ta vie... La mienne... La mienne a duré bien trop longtemps..."

-"Je ne peux pas... Je suis faible... Je l'ai toujours été... Dans ce putain de monde !"

-"*Kof Kof* Fais vite... Je... Je ne veux pas devenir... Une vampire. Aaahhh... Tu n'es pas faible... Tu es fantastique... Toi... Svenja... Reecon... Ton clan... Vous avez toujours été... Mon rêve inavoué..."

En entendant cet aveu, Eleanor resta interloquée tout en observant son amie verser des larmes, aussi. Un échange de regard incroyable se fit entre les deux femmes, un message sourd venait d'être transmis, sans paroles, juste par le ressenti. La vampire lâcha doucement la tête de l'elfette au sol et tendit ses mains à son cou, avant de serrer, fort, très fort, jusqu'à entendre les supplications sourdes de son amie qui suffoquait à petit feu. Malgré la mise à mort, Elvina gardait ce sourire au coin, celui du travail achevé. Eleanor, elle, appuyait toujours de plus en plus fort, lâchant un torrent de larmes en silence, malgré la vive douleur qui lui empoignait la poitrine. Au bout d'un moment, Elvina ne bougea plus, son regard perdu dans le vide, c'était fini, elle était morte, mais la rouquine continuait de l'étrangler aussi puissamment qu'elle put, sans doute alimenté par la douleur, le chagrin.

Quand ses forces l'abandonnèrent, elle s'écarta brusquement en tombant à la renverse et reprit une grande bouffée d'air, choquée, désorientée. Elle voyait ce corps inanimé qu'elle venait d'éteindre à tout jamais et par réflexe, par automatisme, elle se rapprocha pour la secouer, la réveiller. Mais quand elle comprit ce qu'elle venait de faire, elle éclata férocement en sanglots, mélange d'un cri bestial et de douleur, hurlant son désespoir au ciel. C'était son amie, et elle l'avait tuée, pour atteindre ses objectifs, pour poursuivre son but. Y a-t-il plus grande douleur que celui de la trahison et de la mort ?