Audience royale

Quoiqu’on en dise, le sauvetage de Harima Araki avait été un franc succès. Grâce à l’éloquent soutien fourni par Gilgamesh, les esprits des masses avaient été gardés sous contrôle, et même l’Autorité, initialement intervenue pour faire cesser le grabuge, avait reconnu les actes comme légitimes et souverains. Les citoyens ayant été contrôlés par Rinkyu et Alathea ressortaient tout au plus avec quelques égratignures et un flou mémoriel de quelques heures. Le seul bémol de l’opération était la disparition de Dreya, succombée des suites de l’ingurgitation d’un poison pris par ses propres soins. L’elfette avait fait ce qu’elle avait pu, en compagnie du ninja, pour tenter de la tirer des griffes de la mort, mais, devant l’imminence de la situation et l’absolue nécessité de sauver Araki, le choix avait été fait de lui faire boire l’intégralité de l’antidote, privant ainsi son amante de la substance salvatrice. Dreya était décédée, offrant quelques rapides regrets aux intervenants de la soirée, bien que la note globale soit plutôt positive. Cette mort aurait des répercussions dans les jours à venir, mais cela était l’affaire d’une autre histoire…

Rinkyu s’était occupée de dissimuler le macchabée, tandis qu’Alathea s’éloignait aussi promptement qu’elle le pouvait en compagnie d’un Araki encore somnolent du fait de l’effet léthargique des traits de l’archère. Le ninja, une fois son œuvre accomplie, avait ensuite pu rejoindre cette dernière grâce à son système de traceurs. C’est là que le flou s’opérait pour la belle aux yeux d’or. Ignorant tout du lien qui unissait l’Uchiha avec Lexi, elle se refusa catégoriquement de révéler à celui-ci toute information qui aurait pu compromettre la position de son amie. L’homme s’en alla alors, mais la tireuse de précision eut, quelques heures après, la désagréable surprise de constater qu’il était tout de même parvenu à ses fins. Al’ prévint alors l’Alavirienne de l’arrivée imminente du borgne, ce à quoi celle-ci répondit avec le plus grand calme, avant de retirer le traceur. Toute liaison entre les deux était désormais perdue et la Shintajin devrait prendre son mal en patience avant d’en apprendre plus sur la relation entre les deux autres élus. Elle ne pouvait ici que supposer que Lexi faisait confiance à Rinkyu.

Il avait été convenu avec Gilgamesh, en amont de leur mission commune, d’un point de rassemblement, éloigné de Shutô Tokai, où se retrouver à la fin de l’opération, peu importe son issue. Ce fut directement vers ce lieu qu’Alathea se dirigea, destination qu’elle atteignit rapidement grâce à ses pouvoirs de téléportation. Elle n’attendit qu’une petite heure l’arrivée du blondinet, sur son immense vaisseau volant. Il y eut alors un échange rapide d’information, le roi expliquant ce qu’il s’était passé avec Licinia et l’Autorité, Al’ narrant, quant à elle, brièvement tout ce qu’il s’était passé de leur côté, n’omettant point les raisons qui avaient poussé Lexi et Rinkyu à s’éloigner. Ainsi leur aventure en commun s’achevait elle ici.

Si Alathea n’en avait que très peu parlé avec l’orateur de génie au préalable, elle tenait énormément à visiter une bonne fois pour toutes la cité que celui avait bâtie avec des mains et des mots. Elle voulait mieux comprendre les fondations de l’alliance des élus, ainsi que mieux cerner le personnage qui en était l’instigateur. Son but premier était bien entendu de satisfaire de sa curiosité personnelle, mais, en gage de sa bonne foi envers Tyr, elle souhaitait également pouvoir obtenir des informations croustillantes pour celui-ci. Elle ferait d’une pierre deux coups de cette escapade en somme. C’est ainsi que la mi-humaine quémanda l’autorisation du dirigeant de séjourner quelque temps à Uruk, autorisation qu’elle obtint sans négociation particulière. Elle se vit même octroyer le privilège d’être directement amenée à bon port sur Vimana.

Sur place, la native d’Erdrigoth ne perdit pas de temps à se prélasser dans le confort de vie que lui avait proposé son illustre hôte : Alathea avait d’ailleurs refusé d’avoir le moindre traitement de faveur, préférant vivre un quotidien un peu plus similaire à celui des citoyens de la cité. Dans un premier temps, la tireuse de précision explora un peu l’enceinte de la ville, recueillant les avis des habitants tout en enquêtant sur les motivations globales de la population. Dans l’ensemble, tous avaient une très bonne opinion de Gilgamesh, qu’ils jugeaient à la quasi-unanimité comme un très bon leader, preuve en était, s’il le fallait, qu’il avait bien changé depuis son arrivée en ce monde.

Mais Alathea ne pouvait se cantonner à cela. Il lui fallait aussi un moment privilégié avec l’intéressé pour se faire une véritable opinion personnelle. Après tout, elle avait longtemps eu de très mauvais préjugés à son égard, à cause de leur première rencontre. Si ceux-ci s’étaient effacés sur l’ardoise du temps, cela n’empêchait pas la belle aux yeux d’or de manifester de nombreuses réticences à son égard et à celui de l’alliance.

C’est ainsi qu’elle finit par demander une audience au roi d’Uruk, se présentant au palais et s’imposant plus ou moins à celui-ci. Alathea comptait un peu profiter de son statut d’invitée de marque pour esquiver toutes les démarches un peu pénibles et aller directement à l’essentiel. Et finalement, les portes de la grande salle s’ouvrirent, la laissant aller à la rencontre du dirigeant, ce qu’elle fit avec un sourire enjôleur et sincèrement heureux dans le même temps.

« Vous n’êtes décidément plus le même qu’à votre arrivée en ce monde, Gilgamesh, roi d’Uruk. »

Il fallait bien admettre que le roi d’Uruk semblait être doté d’un véritable don pour la régence. Qu’il s’agisse là d’une capacité d’organisation et de prise de recul hors du commun, ou alors plus simplement d’un charisme à toute épreuve capable de fédérer autrui sans le moindre mot ou presque, il était parvenu à accueillir Alathea dans une salle du trône complètement vide et selon les usages habituels, et ce, en dépit du fait de l’arrivée de cette dernière à l’improviste. À vrai dire, celle-ci escomptait davantage prendre le dirigeant au dépourvu pour en tirer un certain avantage psychologique, mais surtout pour s’éviter toutes les grandes pompes que l’on réservait aux invités privilégiés. Si l’elfe avait usé un peu de ce statut pour obtenir au plus vite une entrevue avec son illustre hôte, elle n’avait cependant aucunement la prétention d’être supérieure, dans tous les sens du terme, aux autres courtisans du palais. De fait, l’archère avait toujours vécu dans la plus grande simplicité, même malgré son statut d’élue à Shintan ou de représentante à Kougaku.

C’était notamment à cause de cette vision de la vie, en contradiction avec la royauté établie par Gilgamesh, ainsi que la dirigeance affecté à l’alliance des élus, qu’Alathea avait longuement et soigneusement évité de s’aventurer dans les parages ou de tenter de se mêler à cette puissance naissante. D’ailleurs, si elle était intervenue à Shutô Tokai, pour appuyer l’approche diplomatique du blondinet, c’était essentiellement parce que Lexi lui avait proposé de faire équipe, comme autrefois. L’elfette n’avait aucune affinité avec Rinkyu et, si elle avait un peu de reconnaissance envers le roi d’Uruk après le soutien qu’il avait apporté lorsqu’il avait fallu stopper l’élan effréné de Kuri au-devant de sa disparition, ce n’était nullement un sentiment qui la taraudait au point de la pousser à agir en son nom et en sa volonté à la moindre occasion.

En excellent hôte de marque, une fois les salutations échangées, Gilgamesh interrogea Alathea sur son séjour à Uruk. Après tout, c’était la raison que lui avait donnée cette dernière, lorsque le roi les avait embarqués à bord de son vaisseau doré, Araki et elle. Elle souhaitait sincèrement explorer cette ville qui lui était encore inconnue et dont la réputation ne cessait de se propager à travers les terres et les mers. Cela avait ainsi impliqué de nombreuses promenades tant diurnes que nocturnes, Al’ étant plutôt bien lotie de par son faible temps de sommeil la nuit, mais cela avait aussi signifié aller à la rencontre des citoyens de la cité royale, afin d’obtenir quelques renseignements sur leur leader. Dans l’ensemble, cela avait conforté l’avis initial qu’elle avait, sans rien lui apprendre de bien croustillant.

« Bien plus que cela, roi d’Uruk. C’est fascinant de constater à quel point l’architecture d’un édifice ou d’une cité est capable de retransmettre des souvenirs ou des émotions. Mieux encore, c’est impressionnant de se trouver face à une ville mêlant dans sa conception le savoir-faire local à votre expérience personnelle. On pourrait presque y lire une partie de ce passé si mystérieux que vous gardez pour vous.

Je suis curieuse, extrêmement curieuse, et cela faisait bien longtemps que je n’avais pu ainsi rassasier un tant soit peu cette volonté de découvrir le monde qui m’entoure. Et pourtant, cela ne fait que quelques jours que je vis ici et j’ai le sentiment qu’il me reste encore pléthore de secrets à percer en ces lieux. Soyez rassuré, l’honneur que vous me faites en me laissant résider librement ici est à l’image de la grandeur d’Uruk. Naturellement, si je suis ici, c’est pour tenter de comprendre l’homme qui siège à sa tête. »

À défaut d’avoir bénéficié de conversations réellement intéressantes depuis son arrivée, Alathea avait effectivement pris plaisir à se pencher en profondeur sur la manière dont avait été construire Uruk. Ce n’était cependant ici pas que de l’auto-satisfaction, puisque la belle aux yeux d’or en avait profité pour effectuer un inventaire rapide des différentes défenses de la cité, au cas où ce type de renseignement intéresse Tyr dans un futur plus ou moins lointain. Toutefois, elle ne pouvait pas révéler à son interlocuteur actuel cet autre but à sa présence ici-bas, pas tant qu’il n’y aurait pas une prise de position avérée entre Uruk et Kougaku.

« Je serais bien curieuse de connaître cette raison. Je dois bien admettre que je n’aurais jamais cru, à votre arrivée, pouvoir un jour être en mesure, ne serait-ce que de vous supporter. Arrogant et prétentieux malgré des pouvoirs perdus, dépositaire de l’une des plus mauvaises décisions qu’il ait été possible de prendre, hypocrite au moment d’admettre votre échec… Je pense qu’à cette époque, je n’exécrais personne autant que vous… Et pourtant…

Et pourtant, aujourd’hui, vous semblez avoir mûrement cogité tout au long de votre récente existence en tant qu’élu. Oui, c’est cela… Bien peu sauraient se targuer d’avoir acquis une telle sagesse et une telle révérence en si peu de temps. J’admets volontiers être un peu jalouse d’une telle progression, mais je suis surtout sincèrement impressionnée. Vous voilà aujourd’hui à la tête d’Uruk et à l’initiative du projet impliquant les élus le plus ambitieux de tous les temps. Honnêtement, chapeau bas. »

Ces mots avaient une connotation démagogue très clichée et ils risquaient de raviver le caractère fier et orgueilleux de Gilgamesh, mais Alathea ne disait jamais ce qu’elle ne pensait pas, sauf en de très rares occasions. Tout comme il était rare qu’elle complimente quelqu’un, et sans doute que ce nombre d’individus privilégiés pouvait se compter sur les doigts d’une main si l’on ne prenait que Kosaten en compte.

Gilgamesh se leva de son trône, retournant à l’octogénaire ses propos précédents, déclarant avoir en retour senti de nombreux changements chez elle. Il se permit même un trait d’humour qui refit sourire l’intéressée.

« Vous savez ce que l’on dit : seuls les idiots ne changent pas d’avis. Je vous avoue cependant ne pas avoir spécialement le sentiment d’avoir modifié quoi que ce soit depuis lors, hormis, bien entendu, l’opinion que j’ai de vous. Il aurait de fait été difficile de la tenir tant vos actions ont pu aider et bénéficier à des gens de mon entourage direct ou indirect. À vous de vous faire votre avis là-dessus, Gilgamesh.

Je ne sais pas si l’on peut me qualifier d’agréable, mais en tout cas, ce n’est pas dans ma nature que de tirer sur les individus que j’estime. À bon entendeur, roi d’Uruk. »

Bon, sauf sur Lexi, mais il y avait une explication à cela, et le trait n’était pas parti.

Désormais qu’elle résidait au sein d’Uruk depuis quelques jours, Alathea regrettait amèrement d’être passée à côté d’un tel havre de curiosité auparavant. Était-ce à cause de cette alliance des élus qu’elle désapprouvait ou de cet homme au pouvoir qu’elle souhaitait éviter ? Sûrement un peu des deux… Gilgamesh avait, certes, laissé un bien mauvais souvenir dans l’esprit de l’archère quelques années avant, mais s’était, depuis, bien rattrapé, notamment lorsqu’il avait fallu stopper la course effrénée et mortelle de Kuri. En revanche, l’opinion de l’elfette concernant le rassemblement d’une pluralité d’élus issus de nations différentes n’avait aucunement changé. Elle restait convaincue que ce genre de groupe n’était pas viable sur le long terme, en partie à cause des trop nombreuses individualités à fort ego que comprenait ce groupe. En outre, le fait d’offrir davantage de pouvoir à certains sous prétexte d’une quelconque affiliation royale passée défiait toute logique, puisque Kosaten était totalement différente des mondes d’origines des élus…

Le souverain sembla apprécier le premier compliment adressé à l’égard de sa cité, donnant au passage quelques précisions supplémentaires sur la manière dont elle avait été bâtie, auparavant là d’où il venait ou plus récemment en ces lieux que foulait la belle aux yeux d’or. Pour le coup, s’il arrivait parfois, voire souvent, qu’Alathea garde son avis ou ses pensées pour elle, ce n’était plus le cas dès lors que l’on touchait à son intérêt pour la découverte et l’exploration, tant spatiale que temporelle. Elle afficha donc un sourire des plus sincères, souhaitant insister sur l’aspect très franc de son approche.

« C’est là qu’est votre véritable tour de force, Gilgamesh. Avoir su convier avec vous tout le savoir issu de votre monde d’origine pour l’inculquer, lui et l’esprit qui lui était associé, aux habitants de ces terres. Eux qui n’avaient encore jamais encore entendu parler de vous il y a de cela quelques années sont désormais tous unis par cette sagace autorité qui est votre et qui a permis l’édification d’Uruk. Honnêtement, vous ne m’auriez pas avoué qu’il s’agissait là d’une réplique d’une ville ayant déjà existé là d’où venait, et vous auriez prétendu n’en être qu’à votre coup d’essai que j’aurais pu vous croire, tant vous semblez savoir pertinemment vers quelle direction vous orienter. »

Palabrer et complimenter ainsi son interlocuteur avait autant la vocation de rendre hommage à celui-ci que de flatter son ego pour continuer de profiter de ses faveurs, tout en lui prouvant que l’archère n’avait plus du tout l’intention de ressasser le passé les concernant tous deux. Si le roi s’amusa de la remarque d’Alathea et de sa curiosité maladive, l’évocation des événements de Zouhan porta un voile plus sombre sur son visage d’ordinaire aussi resplendissant que pouvait l’être son armure.

Évidemment, afin que la page soit définitivement tournée, et bien malgré le fait que la Shintajin ne lui en garde pas rancune, il fallait, et Gilgamesh semblait tenir à cela, y refaire mention. À vrai dire, sans même qu’Al’ ne lui demande la moindre explication, le dirigeant entama une tirade riche en détails pour partager la manière dont lui-même avait vécu ses débuts en ce monde. Patiente et silencieuse, attentive et réceptive, la tireuse de précision ne perdit pas une miette de ce discours qui ne devait pas être crié sur tous les toits, tant l’autre se mettait ici à nu et devant un état de faiblesse avéré. Elle se laissa conduire, toujours sans mot dire, lorsque le blondinet l’y invita, souhaitant profiter jusqu’au bout de ce savoir dont il lui faisait si gracieusement cadeau. Alathea le vit aussi alterner entre différents physiques et apparences qu’elle avait connues, ceci dans le but d’étayer les propos du roi. Il s’interrompit finalement, non sans avoir retrouvé, après quelques instants de nostalgie, sa jovialité et sa confiance habituelles.

« C’est une véritable preuve de confiance que vous me faites là, Gilgamesh… En révéler autant sur vous… J’ignore combien en feraient de même avec des personnes bien plus proches… Vous ne devriez pas agir ainsi avec n’importe qui… Pour l’heure, je vais me contenter d’accepter cet honneur et d’en retenir le maximum possible. »

Elle s’éloigna un peu de l’homme, tout en réfléchissant à ses propos, marchant un peu en rond sans but précis. Il fallait qu’elle remette un peu d’ordre dans sa tête, car le flux d’information avait été incommensurablement élevé et qu’elle n’avait pas l’intention de laisser échapper la moindre donnée.

« Pour en revenir une ultime fois sur Zouhan, et je vous donne ma parole que je n’y songerai même plus ensuite, au final, peu importe ce qui vous a conduit à ces différents choix. De l’eau a coulé sous les ponts, ces ponts se sont effondrés et ont eu le temps d’être rebattis depuis… Plus personne, hormis les rebelles de Shuzâ, n’a d’intérêt pour cette ville, ni même ne repense à ce qu’il s’y est passé. Même la plus bornée des têtes de mules que je connaisse a tiré un trait là-dessus. Alors, autant vous dire que, ce que vous avez fait, parmi tout ce qui y a été fait… N’en parlons plus et continuons sur ces nouvelles bases solides, voulez-vous ? »

Afin d’être sûr que tout malentendu soit dissipé, Alathea rendit au roi son sourire et son éclat de joie, tout en revenant vers lui pour lui faire face, plongeant son regard inquisiteur dans celui, vif et savant, de son interlocuteur.

« Si je vous ai bien suivi, et arrêtez-moi si je m’égare, vous êtes désormais de nouveau l’état final du roi Gilgamesh, celui qui a fait fi de ses défauts que je qualifierais volontiers, au vu de votre situation, de juvéniles, et qui a atteint un état de sagesse supérieur. J’imagine que c’est grâce à cette expérience que vous avez aussi aisément gagné le cœur des habitants des zones neutres et de Shutô Tokai, ainsi que celui des divers élus ayant adhéré à votre alliance. Il n’y a donc plus aucun risque de vous voir déraper à nouveau et redevenir l’insupportable et orgueilleux personnage que vous étiez un temps ? J’aurais malheureusement bien plus de mal à vous recadrer si cela devait se reproduire demain... »

Sa dernière remarque se voulait ironique et fut ponctuée d’un clin d’œil complice qui en témoignait.

« Au final, les histoires d’élus, d’invocations et d’affrontement n’ont pas du tant vous dérouter que cela, non ? Cette guerre du Saint-Graal a l’air assez similaire aux conflits que connaît ce monde, à ceci près que les élus sont beaucoup plus nombreux et que l’enjeu n’est pas un trophée, mais la régence sur le continent, voire le monde entier. Peut-être êtes-vous la clé pour mettre un terme à ce cycle irrémédiable d’apparition d’êtres arrachés à leur patrie sans la moindre garantie de pouvoir y retourner un jour ou survivre à ce monde ? 

Tiens d’ailleurs, tant qu’à parler de ces combats pour le Graal, vous m’avez dit avoir été invoqué sous différentes formes, votre personnalité étant altérée pour chacune d’entre elles. En était-il de même pour vos capacités ? »