(Entretien avec le roi) Ambition (Roronoa Zoro)

Roi de Reifuu

Entretien avec le roi

Le commandement de Rhadamanthys avait été donné et tous purent pleinement envisager ce qu'il s'était passé en ce jour : Ils venaient d'être les témoins privilégiés de quelque chose de grand, d'unique et selon le désir du spectre infernal; du battement d'aile de wyverne qui emporterait tout sur son passage. Souriant malgré ses blessures et galvanisé par l'instant : le tout jeune roi de Reifuu s'exclama alors d'une voix profonde aux oreilles de tous ...

"A présent, laissez moi : je dois me préparer à ma prise de parole sur le peuple de la capitale et je dois par la suite m'affairer a reprendre en main un royaume tout entier. Je vous reverrais lorsque le moment sera venu ... Alors, j'invite ceux qui le désire a prendre possession des appartements des invités dans ce palais avant que je ne vienne à votre rencontre pour discuter du future de Reifuu."

Dit-il en les voyant partir un par un tout en remarquant une présence non loin : une énergie et une âme qu'il pu facilement reconnaitre malgré le fait qu'elle avait grandement gagner en force ... Lux de Kaen, se disait le roi du nord avant de reprendre parole mais pour une seule et unique personne qui semblait attendre lui aussi qu'ils soient seul pour régler des comptes ou tout simplement parler du devenir de l'élu aux cheveux verts.

"Roronoa Zoro, attends je te prie ... Il nous reste des choses à voir ... Aprés tu seras libres de quitter ce palais à jamais et ne plus avoir à être affilié aux élus de Long."

Vint alors dire le monarque du nord tout en l'invitant à s'approcher tout en venant se redresser de son trône avec légèreté tandis que tous quittaient la salle. Se faisant, il fixa un instant l'œil unique du pirate avant de fermer ses pupilles dorés et les poser dans la direction de l'élue de Kaen encore masqué non loin.

"Ta compagne est là malgré les traumatismes que peuvent raviver ce lieu ... Si elle et toi êtes ici, c'est sans doute que tu as réussis a vaincre l'emprise de Sou Rei sur ton esprit. Cependant, sans mon erreur et ma haine envers Liu Zarong : ni toi ni elle n'auraient dût perdre la maitrise de vos pensées. Crois le ou non mais j'était prêt à subir ton sort en défiant Sou Rei aujourd'hui, tout comme j'était prêt à te venger pour ce qu'il t'avait fait à toi et a Lux."

Fit-il en gardant ses yeux rivés sur les siens tout en chassant la douleur de son esprit ... Actuellement il souffrait mille mort de son précédent combat mais il ne pouvait pas encore lâcher prise : pas encore, pas maintenant qu'il se savait au croisement d'un nouveau chemin tout aussi important pour Reifuu.

"Maintenant qu'il n'es plus : tu es libre et je te donne ma parole que le sennou ne sera plus utilisé sur l'un des nôtres . Tu m'as demandé quels étaient mes projets pour la suite et je t'ai répondu. Maintenant à toi de me répondre : quels sont tes projets pour demain ? Vas tu jouir de la possibilité que je t'offre de sortir de tout cela et t'éloigner du conflit à venir ou bien voudrais tu m'écouter s'il me venait de te dire que je compte aller plus loin que tout ce qu'on a déjà pu voir aujourd'hui ?"

Vint alors finir Rhadamanthys en s'approchant de son interlocuteur d'un pas puis d'un autre, cherchant a obtenir la réponse du sabreur auquel il avait gagné le respect mais celui-ci pouvait-il cependant profiter de ce dernier pour unir les élus de Long dans un avenir possible que lorsque les forts l'étaient qu'une fois qu'ils n'étaient plus seule ?

Qui tue le roi devient le roi..

En effet, le nouveau roi de Reifuu fit part de ses projets à venir, il devait réfléchir à une organisation pour reprendre tout un royaume en main, ce n'était pas le boulot qui manquerait ces prochains jours. Il avait du pain sur la planche. Quelque part, ce positionnement ne conviendrait pas à un esprit libre comme le sabreur. En tant que roi, au nom du pouvoir, il renonçait à sa liberté. Maintenant, ses responsabilités s'avéraient bien trop grandes pour se permettre de suivre sa volonté, un coup de tête ou ses propres plaisirs, il devait penser à son peuple avant tout. Cependant, il paraissait assez lucide et conscient de tout ce que gérer un royaume à l'histoire millénaire représentait, surtout que Reifuu ne possédait pas le patrimoine le plus maigre du continent.

Par la suite, il présenta ses regrets et formula à demi-mots ses excuses pour la torture de ces derniers mois infligés par le sennou. Le sabreur fronça des sourcils, ravalant un fond de fureur qui stagnait comme un petit lac de lave au fond de son estomac. Il ravivait une plaie loin d'être encore cicatrisée, surtout pour sa compagne. Par la responsabilité de Rhadamanthys, Zoro, le cerveau mangé par le sennou, avait conduit sa lumière vers une ultime souffrance et ceci était impardonnable, autant envers Rhada qu'envers lui-même. Le sabreur se voyait comme le premier fautif de cette catastrophe. Fautif d'avoir été aussi faible d'esprit, incapable de résister à cette manipulation cérébrale. Il ne comprenait toujours pas comment avait-il pu être aussi minable.... Il regarda un instant sa belle, restée à l'écart au niveau de l'entrée, attendant dans le froid.

- Il n'y a rien que tu puisses faire pour réparer ça...

Il ne remettait pas la faute sur lui, seulement, vengeance ou non, le mal était fait. C'était ce qu'il souhaitait transmettre comme message..

Le jeune roi continua ensuite et interpella le jeune guerrier entre la liberté et ... une proposition ambitieuse ? Que racontait-il ? Par curiosité, le bretteur ne partagea pas sa décision tout de suite et préféra entendre ce que la wyverne avait à dire :

- Mh ... Dis-moi... ?

Rhada & Zoro 

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Roi de Reifuu

Entretien avec le roi

Bien, il avait capté son attention; se disait le roi en venant serrer les dents pour contenir la douleur toujours présente en lui alors que chaque muscle de son corps lui criait de s'allonger pour se laisser mourir ... Du moins s'il le pouvait, bien sur. Cependant il ne pouvait pas faire preuve de faiblesse physique, pas maintenant : pas devant Zoro qui lui préta enfin une oreille attentive et possiblement la fin de la discussion qu'ils avaient entamé à la Caina avant que Sou Rei ne les piège tous deux dans une embuscade. Pour ce qui allait suivre : le roi se devait d'avoir l'air assuré et fort malgré qu'il faisait nul doute que personne n'aurait pu sortir indemne de l'affrontement qui a eu lieu auparavant .

Si sa tête n'avait pas roulé sur le sol d'un coup de sabre de Zoro : c'était que le dialogue était toujours possible malgré le peu de conversation qu'avait généralement le sabreur.

"Mon nouveau rôle m'enchaine à jamais à ce trône mais je ne serais pas un monarque qui vit vissé à sa capitale : je compte marcher sur Tenkasuru en prenant Shuza au passage afin d'être sur que plus rien ne menace ce monde ... Et je ne peux pas faire cela tout seul. J'ai obtenu tout plus de pouvoir et de responsabilités qu'aucun élus avant moi et avec cela : la possibilité d'en donner aux autres. Sous mon règne : plus aucun n'élu n'aura l'impression de n'être grain de sable dans une machine trop grosse pour lui."

Vint-il dire faisant apparaitre l'icone de Tenkasuru au dessus de sa main par une création de cosmos-énergie ... Puis la sépara en quatre avant de la faire bruler en serrant les doigts en un poing dur comme le diamant.

"Pour ce faire, je compte donner la possibilité a 4 élus de mon choix à devenir les généraux de l'armée de Reifuu ... Chacun aura le commandement d'un quart de l'armée, le droit d'avoir sa propre milice pour la compléter, un domaine dans les terres du pays de Long et plus important que tout : le droit de faire la guerre au nom du royaume. En tant qu'empereur de Fuyu, symbole de la puissance du millénaire dernier : plus de pouvoir qu'on en a jamais eu et surtout; la possibilité de changer les choses. "

Soufflât le spectre avant de faire de nouveau un pas en direction du bretteur dont il gardait les yeux rivés dans les siens au fur et a mesure qu'il s'avançait vers lui.

"Ce que je te propose, Roronoa Zoro ... C'est de compter plus que dans les yeux de ta compagne et plus que dans la peur des pauvres badauds qui croiseront ta route : je t'offre un chemin vers le coeur de l'empire de l'éclipse solaire afin qu'ils ne soient plus une menace pour chacun d'entre nous. Je ne te fais pas cet offre pour compenser ce qu'il t'es arrivé mais par ce que je suis pleinement au courant de ton pouvoir et de tes capacités : tu es une force sur laquelle compter, Zoro. Bien sur, mon offre d'accueil concerne aussi ta compagne : si elle le désire, elle peut rester parmi nous sans pour autant faire partie des nôtres bien que je ne lui offrirais pas autant de pouvoir que je le fais avec toi. "

Vint-il dire en s'arrêtant a un portée de bras du pirate : le regardant sans se démonter malgré la fatigue qui le dévorait de plus en plus en cet instant précis ...

"Voila ce que je t'offre : marche à mes cotés et allons plus loins que les élus de Long n'ont jamais pu le faire auparavant ou profite de la liberté dont je me suis privé. Fonde une famille, trouves toi un coin tranquille où ton coeur te dira de le faire et continue de vivre : tu as gagné ce droit tout autant que celui de te battre à mes cotés pour le futur. Quelque soit ta décision : je te promet que je la respecterais, le choix est tien. "

Terminât le roi avant de tourner les talons en direction du trône : laissant comprendre qu'il avait dit ce qu'il avait à dire a ce sujet pour se retourner vers le trône et s'y installer ... Laissant un instant toute la tension de son corps revenir pour l'accabler d'une fatigue bien trop longtemps repoussé.

Qui tue le roi devient le roi..

Rhadamanthys avait toujours été féru de grands discours sérieux et intenses, et en tant que roi, ce n’était pas maintenant que cela changerait. Et au-delà de sa passion pour les interminables proclamations, c’était toute sa personnalité qui portait cette aura inébranlablement sérieuse et grave. De souvenir, le bretteur ne l’avait pas vu sourire ne serait-ce qu’une seule fois. Il semblait comme dépourvu des préoccupations et émotions humaines classiques comme le besoin de se détendre et de rire. Oui, même un gars ronchon comme Zoro recherchait ces instants rares mais absolument précieux et nécessaires pour la santé mentale. Une pause égayante ornée de fêtes et d’alcool où plus rien n’avait la moindre importance. Pendant ce temps, le nouveau roi de Reifuu bossait sur, ne perdant jamais de vue son objectif, aujourd’hui accompli. Il récoltait les fruits de son dur labeur et ne déméritait pas sa place.

Le roi fit part de ses projets détaillés au guerrier vert, celle de conquérir Tenkasuru et de venir à bout de cette menace mondiale. Pour ce faire, il lui révéla son plan : nommer 4 généraux de l’armée reifuujin qu’il diviserait en quatre. Chacun se positionnerait à la tête de sa milice, possédait un bout de terrain et le libre droit de déclencher une guerre au nom du royaume. L’homme plissa de l’oeil en signe de réflexion à l’écoute de ses paroles, sentant la suite venir. Si la wyverne royale lui déballait sa stratégie, ce n’était pas pour les petites esgourdes des mouches. Rhadamanthys voulait Zoro dans ses rangs. Le roi réclamait le retour de son meilleur guerrier.

La proposition était alléchante mais le roi commençait à comprendre la psychologie du sabreur et son désir absolu de liberté. Mais Zoro ne possédait pas qu’un voeu de liberté en lui, mais aussi de pouvoir. Et quelle place de pouvoir que celle de diriger un bout de l’armée.. De plus, avec le pouvoir, on obtenait une autre forme de liberté ; une liberté de manoeuvre, d’action qu’à lui seul, il ne pouvait pas mener par faute de moyens. Avec une armée à son chevet, un champ des possibles s’ouvrait à lui. Et de l’autre sens, cela lui retirait un autre pan de sa liberté : celle de devoir rendre des comptes à quelqu’un et de passer sous ses ordres.

Le dilemme était dur, le choix, cornélien. Il adressa un court regard à la silhouette derrière lui, qui l’attendait dans le froid, sa petite lumière. Il l’observait comme une consultante. Et pourtant, femme ou pas, ils s’étaient déjà mis d’accord : son amour pour elle ne l’empêcherait jamais de faire ce qu’il voulait et de continuer à mener la vie qu’il désirait. L’amour ne l’arrêterait pas dans sa course à la puissance, son essence, qui lui valut le titre d’élu de Fuyu autrefois... A cause de ce feu particulier brûlant en lui appelé «ambition» que seuls certains individus spéciaux partageaient.

- J’accepte...

Contre toute attente, l’homme déclara une réponse positive..

- Mais je pose trois conditions...

Il s’avança vers le trône tandis que Rhadamanthys s’en était rapproché à la fin de sa prise de parole. Le fier pirate posa un pied sur la première marche, en direction du nouveau roi :

- Premièrement, je veux pouvoir déclarer la guerre à n’importe quelle personne hors de ce royaume, élus y compris.

Évidemment, il pensait à Gilgamesh et sa horde de rebelles hystériques qui semaient la zizanie sur ces terres en justifiant leurs actes par une pseudo « délivrance » totalement inventée. Ces auto-proclamés libérateurs du peuple lui sortaient par les yeux, y compris par celui qu’il ne possédait probablement plus.

- Deuxièmement, tes drôles d'acolytes, comme Uchiha Rinkyu pour ne pas le citer, ne doivent en aucun cas intervenir dans mes affaires. J’ignore quelle place tu leur réserves mais que tu les nommes bras droit ou non, je ne leur rendrai aucun compte.

Il y tenait à ce point, mais encore plus au suivant.. :

- Enfin... Je reste un homme libre. Je respecterai ta posture et tes décisions en tant que roi mais je ne ploierai jamais le genou envers qui que ce soit...

Roi ou non, tout comme avec Sou Rei, il continuait à faire preuve d’insolence.

- Si ces conditions te conviennent, alors commençons cette aventure....

Rhada & Zoro 

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Roi de Reifuu

Entretien avec le roi

Ne pouvons plus réellement se permettre de se tenir debout, le roi nouvellement couronné observa son interlocuteur et l'entendit répondre à sa demande en posant trois exigences ... D'autre n'auraient pas osé le faire en présence de Sou Rei mais Rhadamanthys n'était pas l'ancien Sou Rei : s'il voulait être le chef des élus de Long, il se devait de faire autrement que son prédécesseur s'il désirait réellement faire plus que ce dernier. Inspirant doucement, le monarque du pays des glaces se permit de fermer les yeux l'espace d'un battement de cœur en présence de Zoro pour se plonger dans ses pensées afin de le faire défiler à toute vitesse dans son esprit pour essayer de comprendre certain point qui aurait pu lui passer sous le nez.

Puis, s'exprima alors en venant relever chaque point énoncé :

"Le but des empereurs de Fuyu est de protéger Reifuu puis ... Quand nous nous serons débarrassé de la menace de Tenkasuru : il faudra étendre nos frontières en commençant par le vieux serpent de l'Est ... En marchant sur ceux qui seront contre nous. En dehors du royaume, tu pourras t'en prendre a qui tu le désire avec ma bénédiction à condition qu'il ne s'agisse pas d'un autre empereur de Fuyu ou d'un allié sur le plan territorial de Kosaten comme peut l'être le maitre de Kougaku et le souverain d'Uruk... Tant qu'ils sont considéré comme nos alliés : tu n'auras pas besoin de sortir ta lame contre eux ... Pour l'instant. "

Soufflât le roi en prenant une nouvel inspiration pour en venir au second point qui ne manqua pas de le faire sourire doucement :

"J'accepte ta seconde demande car aucun empereur n'a le droit de demander des comptes à un autre empereur : je suis le seul qui aura ce privilège ... Nul ne viendras te mettre des bâtons dans les roues tant que ton objectif ira dans le sens du royaume qui te donne force et pouvoir ... Si tu m'apportes la ruine, je reprendrais ce que je t'ai offert mais si tes projets nous mêne plus loin encore : alors je t'apporterais toute l'aide possible dont je dispose ... Moyen, homme, matériaux en plus d'une liberté de manœuvre dont seul les nôtres pourront jouir ... A la condition que tu me dises où ta propre ambition te ménera ..."

Un goût ferreux était en train de se déposer sur sa langue : il sentait son sang emplir sa gorge et ne pouvait se permettre de faire durer la chose ... Ravalant le sang qui menaçait de remonter jusqu'à sa bouche, le roi du nord souffla avec un peu plus de difficulté.

"Le troisieme point est tien ... Je ne te demanderais jamais de poser le genoux au sol devant moi : mon but est toujours de libérer les élus de notre royaume ... Si tu dois un jour le faire alors ce sera au moment où je l'aurais mérité : Parles moi comme tu l'as toujours fait quand nous serons en privé et je prie pour que nous ayons maintenant plus d'occasion de le faire ... Roronoa Zoro ... Si mes conditions te paraisse acceptable : alors soit le bienvenue parmi les empereurs de Fuyu ... Et dis à ta compagne ... Que plus jamais : le sennou ne sera utilisé sur elle ...

Grondât Rhadamanthys avec une toux naissante alors que sa gorge le faisait souffrir, que chaque partie de son corps lui criait mille mort et que ses pensées se faisaient de plus en plus longue.

"Le choix est tien ... Vous êtes libre de décider de votre propre destin ... Je t'en fais le serment ... Au nom de Rhadamanthys, élu de Reifuu ... Plus jamais nous ... Ne serons des esclaves ..."

Fit le spectre visiblement à bout de souffle : après tout, n'importe qui serait dans un tel état en ayant affronté le plus puissant des natifs de Kosaten en la personne d Sou Rei et sans le pouvoir de Long, il serait déjà mort 5 ou 6 fois ... Mais loin de se démonter : le fils de Zeus ravala la bile et le sang qui remontait de son estomac pour appuyer ses derniers mots en faisant luire ses pupilles d'un rouge vif.

"Nous serons des conquérants ... "

Concluât le roi : laissant au soin du bretteur de se tenir à ses cotés ou pas, le choix lui appartenait.

Qui tue le roi devient le roi..

Homme de guerre entêté aux principes ancrés dans la peau, la fidélité du bretteur ne s’achetait ni par l’argent, ni par le pouvoir, ni par le statut. Le respect de ce guerrier fier ne pouvait se gagner que par des faits jugés nobles selon ses critères. Vaincre Sou Rei en faisait partie, notamment pour la paire de couilles massive que cela demandait. Pourtant, ses fréquentations douteuses ne permettaient pas au sabreur de lui confier sa pleine confiance. Une hésitation persistait, d’où la sévérité de ses conditions afin de s’assurer que ses projets ne seraient pas entravés par un conflit d’intérêts.

Il observa attentivement le nouveau roi méditer sur ce marché et alors que sa première réponse s’annonçait de bonne augure, une phrase de trop s’était infiltrée : «ou d'un allié sur le plan territorial de Kosaten comme peut l'être le maitre de Kougaku et le souverain d'Uruk...»

lCe que Zoro craignait existait bel et bien. Rhadamanthys côtoyait ce drôle de margoulin et toute sa clique. Deux options s’offraient au bretteur à cet instant-ci :
1)Refuser la proposition et en rester là.
2)Passer outre ce détail pour le moment mais tenter d’apporter des preuves au fur et à mesure quant à cette mascarade appelée Gilgamesh. Il argumenterait pour lever une armée contre lui.
3) Accepter mais en faire qu'à sa tête et trahir sa parole. Evidemment, cette troisième option fut rayée immédiatement. Il n'était pas question que le pirate brise son serment. Il était un homme de parole, s'il se remettait à Rhadamanthys, ce n'était pas pour la lui faire à l'envers.

Le second point provoqua le sourire au souverain du trône de glace, il reconnaissait sans doute bien le caractère de cette tronche de cactus, qui souhaitait conserver une liberté de manoeuvre et repoussait l’autorité, surtout celle de personnes qu’il ne considérait pas dignes d’écouter. A supposer qu’il rejoigne les rangs, seuls les ordres qui sortiraient de la bouche de ce roi que lui-même approuvait seraient appliqués. Tout le reste, ça dégageait, il ne voulait pas en entendre parler.

Après un combat aussi rude, prendre la parole dans un état post-traumatique pour le corps devenait une véritable épreuve. Le sabreur ressentit la souffrance de son interlocuteur à chaque expiration tant la fatigue le tiraillait, tant les blessures non encore pansées le martyrisaient. Il était à deux doigts de lui claquer dans les mains... Le roi méritait le repos. Il n’avait même pas eu le temps de savourer sa prouesse, ce serait con de clamser aussi tôt et de se rendre célèbre par un tel record : celui du règne le plus court de toute l’histoire.

Il écouta son ultime discours au sujet de la liberté imposée. Sans grande surprise, le monarque ne contredisait pas le bretteur et l’encourageait même à se comporter comme toujours avec lui. Il avait bien cerné qu’un titre ne valait pas le droit de changer sa posture envers ce roturier de Zoro. Les belles manières et autres fanfreluches pour un placement dans la société, très peu pour lui, il ne rentrait pas dans ce délire. Il promit également au fiancé que sa compagne ne subirait plus le terrible sennou. Le jeune homme regarda un court instant derrière lui pour apercevoir l’ombre qui l’attendait à la porte. Elle n’entendait certainement pas ce qui se disait de sa position...

Au final, cette proposition remplissait les critères du sabreur, il n’avait franchement pas de réelle raison de refuser. Excepté une, et malheureusement elle n’était pas des moindres : le cas Gilgamesh.

- Tenkasuru est une menace, je veux m’en charger personnellement...

Bashô, son meilleur ami sur Kosaten... Zayro, son plus grand objectif... n’étaient plus, à cause de ces raclures de porc. Il préparait une vengeance et l’aide de l’armée reifuujin ne serait pas de trop.
Cependant...

- Mais.. Ce n’est pas la seule. L’empire du serpent, je ne la connais qu’à travers les rumeurs qui me reviennent. Je te fais confiance sur leur dangerosité mais comme je n’agis pas sur de simples racontars de bonnes femmes, je laisserai mes chers collègues reifuujins s’en charger...
Je me focaliserai sur Tenkasuru mais comme je le dis, elle n’est pas la seule menace qui me préoccupe. Gilgamesh, l’homme à la tête de cette rébellion d’élus, il est de ces types qui ne s’arrêteront pas... Crois-en mon expérience. Il prétend briser les chaînes du peuple sous le joug de Tenkasuru, il provoque des conseils d’élus que seuls les «prestigieux» sont conviés à rejoindre mais lorsque Tenkasuru ne sera plus, quelle sera son excuse ? C’est le genre d’homme dominé par une soif de pouvoir intarissable qui trouvera toujours une raison pour conquérir des terres et mettre les autres à sa botte car il ne possède qu’une seule motivation : celle de gouverner, celle de briller seul au sommet, coûte que coûte. Je veux le garder à l'oeil et lorsque le moment sera venu, il faudra me laisser faire...

Il sourit, constatant l'état du roi se détériorer.

- Mais nous aurons le temps d'en reparler, n'est-ce pas...

Devait-il prendre cette réponse pour un "oui" ? Sur cette réplique ambiguë, le guerrier plaça une main sur le manche blanc du wado Ichimonji et cloua son oeil, un sourire fier aux lèvres.

- Maintenant, repose-toi, roi de Reifuu.. Ton fardeau ne fait que commencer.

Il tourna les talons sans attendre de réponse et embarqua Luxanna au passage. Il descendit les immenses marches du palais avec elle et la fixa, un instant :

- Cette fois, il est vraiment temps de partir.

Et ce fut ainsi que les deux tourtereaux mirent les voiles vers Kaen, la terre chaude.

Rhada & Zoro 

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