Nous aimons tous gagner, mais combien aiment s'entraîner ?

Nous aimons tous gagner mais combient aiment s'entraîner ?

De retour au bercail après l’aventure pittoresque aux côtés d’Eleanor, le pirate était rentré dans sa terre originelle (du moins sur Kosaten). Avec son nouveau titre d’empereur reifuyujin, une multitude d’affaires à régler lui tombait sur les bras, à commencer par gagner le respect de sa troupe. Le jeune roi Rhadamanthys avait confié au fier guerrier aux lames affûtées pas moins d’un quart de l’armée royale ! Il n’était plus question de se tourner les pouces, cette mission impliquait de lourdes responsabilités et constituait surtout un défi de taille à relever. Mais en tant qu’éternel challenger, il acceptait sa tâche. Sa récente victoire face au fléau appuyait la légitimité de son rôle et il avait ramené à sa troupe un souvenir de son excursion. Evidemment, il tairait ses liens étroits avec la vampire mal aimée du pays, non pas pour s’attribuer ses mérites mais plutôt pour éviter les effusions de sang. Fraîchement arrivé, il ne pouvait pas se pavaner en annonçant ouvertement une collaboration avec la rouquine la plus effrayante de Kosaten... Et pour l’avoir vu à l’oeuvre, il confirmait ce fait : une femme terrifiante. Il l’avait trouvé toute déprimée au détour d’une taverne mais leur alliance avait permis à la demoiselle de prendre un grand bol de remotivation.

A y penser, la situation était cocasse. Zoro avait rencontré Eleanor qu’à deux reprises, et toutes deux correspondaient à un moment phare où le pirate venait d’être nommé chef d’une armée. A l’époque, 1000 ans auparavant, le bretteur entraînait l’armée de Basho Tokai, aujourd’hui celle de Reifuu. Par ailleurs, entraîner Eleanor à Basho Tokai à l’époque où elle n’était qu’une bleue fut son dernier souvenir avant d’être aspiré par la bulle temporelle. Maintenant, au lieu de l’entraîner, le chef de guerre s’était battu à ses côtés. Si tous ses anciens élèves connaissaient le même destin que la rouquine, ça s’annonçait plutôt bien pour sa carrière de général.

Une fois son chemin retrouvé jusqu’au royaume, qui avait bien entendu mis un certain temps entre les rallongements involontaires du bretteur, Zoro endossa son rôle avec le célèbre sérieux qui lui incombait. Rhadamanthys pouvait dormir sur ses deux oreilles, le sabreur comptait faire de cette bande de branquignoles le quart d’armée le plus puissant qui n’ait jamais existé ! L’entraînement avait démarré depuis quelques semaines. Chef de guerre sans pitié, les hommes de Zoro ne connaissaient pas une once de répit, charbonnant nuit et jour pour se sculpter un corps d’acier prêts à résister aux moindres imprévus. Il les forçait par exemple à courir des kilomètres entiers avec des poids, augmentant le volume et le temps à chaque séance. La dernière avait perduré 2 jours entiers avec seulement 3h de repos ! Il les préparait à supporter des conditions extrêmes : endurance, force, résistance et surtout mental (lié aux 3) étaient les points les plus travaillés pour le moment, décrétant qu’il s’agissait des 4 piliers cardinaux de base. Quand ces bonhommes lui feraient entièrement confiance, il enclencherait la vitesse supérieure et aborderait de nouveaux sujets comme l’esprit d’équipe pour ne citer qu’un seul exemple... Mais pour l'instant, il se focalisait sur les fondations, leur assurant une solidité à toute épreuve. On ne pouvait pas bâtir une cathédrale sur des fondations pourries. Il ne laisserait pas la moindre fragilité s'infiltrer et gâcher son œuvre.

Parfois, dans ses bons jours, il leur accordait une journée de repos pour rejoindre leur famille. Ces hommes possédaient déjà un excellent niveau avant son arrivée. Après tout, ils se trouvaient au service de Sou Rei à l’époque mais le sabreur les jugeait faibles depuis toujours. Ce n’était pas avec cette bande de lavettes que Reifuu se dresserait contre Tenkasuru. Ils ne faisaient pas le poids à cette heure.

Ainsi, en ce mois hivernal où le climat éternellement froid de Reifuu avoisinait des records glaciaux, le jeune homme avait décidé d’emmener l’armée en randonnée pédestre. Mais ne vous méprenez pas, il ne s'agissait pas d'un simple pique-nique de tarlouzes ! Il leur avait ordonné de partir avec des sacs lourds, remplis de cailloux, sans sac de couchage, sans tente, et... en slip, afin d’affronter le blizzard. Pour ne pas faire de mécontents, il s’était également prêté au jeu et mis à leur niveau, avançant donc en tête de file peu vêtu pour mener cette difficile expédition dans le blizzard. Quoi de mieux pour se renforcer face au froid ..
Et même pour un homme de l’acabit du pirate, il ne faisait pas le malin dans son état. Aucun problème pour porter le poids de son sac, il s’était même chargé le sien 26x plus que ceux de ses hommes, mais en revanche le froid lui picotait légèrement les extrémités. Il n’en menait pas large mais s’en sortait toujours mieux que sa troupe au bord de la paralysie ou de l’hypothermie. Ceux qui tombaient à bout de souffle, glacés ou épuisés obligeaient leurs camarades à faire 400 pompes. Concernant la nourriture, chacun chassait sur place et se construisait son feu de camp.

Au bout d’un certain temps, ils parvinrent à la rivière antique et s’amusèrent à la remontée. Certains se demandaient jusqu’à quand perdurerait cette véritable torture. Il fallait être un véritable fou pour daigner rejoindre cet entraînement de suicidaires.

- MON GENERAL ! MON GENERAL !

S'alarma une des nouvelles recrues à l'article de la mort, les genoux grelottant :

- Je.. Je ne sais pas si j'hallucine mais... Est-ce un ange que j'aperçois là... là-bas ?

Il leva son bras congelé et désigna de son index bleuté et tremblotant une forme se découper à travers les flocons. Le samouraï se posta devant ses hommes, posture instinctive de chef de meute protecteur, comme pour faire barrière entre la potentielle menace et eux. Le cheveux vert plissa son oeil dans un réflexe méfiant afin de mieux déterminer ce qu'il se passait. Il remarqua en effet cette mystérieuse personne, mais qui n'avait rien d'un ange selon lui, plutôt d'un démon tant sa chevelure avalait la lumière. La silhouette prenait des courbures plutôt féminines malgré les probables peaux qui l'habillaient... Une femme ? Mais qu'est-ce qu'une nana foutrait au milieu de nulle part, seule au monde ?

Eleanor & Zoro 

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Durant l'affrontement contre Saiko, Mei avait dû faire face à sa propre faiblesse, elle a été vaincue. Son bras est bien trop faible pour les combats qu'elle va devoir mener. Ce jour-là, Zoro lui a sauvé la vie, mais ce ne sera pas toujours le cas. Elle doit réussir à survivre par ses propres forces. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts, les mots Nietzsche sont la base de l'entraînement de Mei. Si elle veut acquérir plus de force autant physique que moral, elle doit imposer à son corps et a son esprit des conditions propice à leurs renforcements.

Afin de forger son corps dans la difficulté, elle s'est rendu à Reïfuu pour affronter le froid extrême de cette contrée. L'entraînement est une torture, Mei était resté bloqué deux jours à cause de la neige. Le froid est perpétuel, il est très difficile de lui échapper. Le silence quasi-complet est lourd pour l'esprit. Dans ces conditions extrêmes, Mei est très méfiante envers toute personne qui se rapproche d'elle. Dans un lieu si isolé, personne ne viendra à son aide. Mais elle comprend pourquoi un sith a choisi ce royaume pour s'entraîner. C'est dans la difficulté qu'elle a toujours eu de meilleurs résultats dans ses entraînements.

Dans le silence glacial, elle remonte vers l'antique court d'eau à la recherche d'un endroit propice pour continuer son entraînement. Elle est habillée d'une de ses armures, une armure noire dont une partie a été faite pour aider a résister aux conditions extrêmes, comme toutes les armures de Valkyrie. Pour alourdir ses mouvements et donc rendre cette marche autant pénible qu'intéressante pour son entraînement, des poids ont été solidement attachés sur la Herscher. Son armure est constellée de pierre attachée par une petite corde qui se balance à chaque pas de la jeune femme. Un sac lesté, contenant toutes ses provisions, son duvet et des poids pour s'entraîner, se rajoute à son paquetage.

Le pas lourd, elle avance jusqu'à la rivière, remarquant alors une longue file. Un grand groupe de personnes qui souhaite comme elle remonter la rivière. La neige qui tombe avec une certaine force empêche de voir plus clair qu'un amas de taches difforme. La valkyrie se rapproche, ils sont sur sa route et elle ne changera pas de voie pour eux. Prête a invoqué sa lame dans un éclair, celle que l'on surnomme la déesse du tonnerre continue d'avancer. Les formes prennent de plus en plus des allures masculines. Un groupe d'hommes qui se perd ici ? Elle entend des sons étouffés, visiblement, on parle en face d'elle. Elle continue son approche pour... Tomber sur des mecs en slips en plein milieu de la neige à moitié crevé de froid et pliant sous le poids de leur sac. Surprise, Mei se reprend vite, au moins, dans leur situation, elle a peu de risque de se faire attaquer. Dans le lot, elle reconnaît un visage familier, celui de son sauveur, elle se rapproche et fait un salut japonais formel.

"- Roronoa-sama."

Elle observe le groupe à nouveau, étrangement la présence de Zoro explique pourquoi des mecs en calbute se promène dans la neige. C'est totalement le genre du sabreur. Elle se gratte l'arrière de la tête.

"- Je suppose que vous êtes ici pour vous entraîner tout comme moi."

Le groupe qui accompagne Zoro est bien grand et elle voit mal des locaux accomplir ce genre d'entraînement proche du suicidaire. Zoro se serait mis à entraîner des hommes ?

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Armure de Mei:

Nous aimons tous gagner mais combient aiment s'entraîner ?

La silhouette apparaissait comme un spectre glacé mais ses courbes et ses traits se précisaient au fur et à mesure du rapprochement méfiant engagé par le général en calbute. Ils n’avaient pas l’air cons de s’afficher ainsi devant la gente féminine.
Certes, cette forme nébuleuse se clarifiait jusqu’à établir un sentiment de familiarité dans la cervelle du sabreur mais ce fut la voix qui détermina l’identification. Cette voix claire, calme, articulée d’une femme mâture, d’une femme guerrière ne pouvait qu’appartenir à celle prête à mourir pour protéger l’honneur de ses proches, même s’il s’agissait de la pire gamine écervelée de Kosaten, autrement dit l’exact opposé de Mei.
La mémoire auditive s’avérait plus efficace que la mémoire visuelle chez cet homme étonné de croiser une telle personne dans un lieu aussi peu propice, surtout pour un entraînement. Qu’est-ce qu’elle foutait ici celle-là ? Réellement ? En bon parano, il ne croyait pas à la théorie de la coïncidence et de «l’entraînement» ?

- Toi ici ?! Comment t’es retrouvée là ?

Il se souvint des derniers moments passés avec elle, il l’avait quitté dans un état critique entre la vie et la mort, le bras en miettes. Il ne put s’empêcher de ressentir un succinct soulagement de la constater sur pieds, et en forme suffisante pour affronter ce temps à crever.

- Tu t’es à peu près remise de tes blessures à ce que je vois... Mais tu serais pas mieux à boire un chocolat chaud au pied d’une cheminée à cette heure ?

Non qu’il doutait de ses compétences ou voulait manquer de respect à sa fierté guerrière mais il ne trouvait guère raisonnable pour une jeune femme seule et encore faible, dont les séquelles de ses blessures se percevaient encore de par sa posture, de se pavaner sous un climat aussi impitoyable. Bon, Zoro n’était pas non plus un exemple de prudence. En tant qu’homme borné, il n’en faisait qu’à sa tête et donnait du fil à retordre aux médecins pour rester au repos après un rude combat, entravant sans cesse leurs conseils avisés pour retourner sur le terrain. Il n’était donc pas le mieux placé pour la réprimander à ce sujet.
Mais n’étions-nous pas toujours plus durs envers soi-même ?

Pendant que le jeune homme taillait le bout de gras avec la femelle, les soldats se pelaient le cul, la moindre immobilité givrant leurs membres deux fois plus vite, du moins telle en était la sensation.

- Mon général, qui est cette femme ? Est-ce une ennemie ? Elle n’a pas l’air d’ici..

Le cheveux vert ne répondit rien durant quelques secondes, se contentant de la fixer avec intensité :

- Elle va nous le dire, n’est-ce pas ?

Il y avait anguille sous roche. La probabilité pour croiser une connaissance, qui plus est une élue non reifuujin ici, tenait de l’ordre d’un gain au loto. Les histoires de destinées et autres conneries de bonne femme ne l’intéressaient pas. Il prit par ailleurs le soin de balayer du regard l’environnement autour d’elle attentivement afin de déceler une potentielle autre présence. Par exemple, cela pourrait très bien être un coup de l’autre timbrée de Saiko... Mais il ne ressentit pas l’ombre d’un pet dans le coin..

- Pourquoi prendre le risque de s’aventurer sur cette terre hostile dans ton état ? Me cherchais-tu ?

Eleanor & Zoro 

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Le sabreur est étonné de voir la Raiden dans un tel endroit. Qui ne le serait pas ? Ils sont au milieu de nulle part, dans un endroit aux conditions extrêmes. Il ne lui laisse pas le temps de lui répondre et enchaîne directement sur sa demande, dans son état, elle ferait mieux d'être dans un endroit chaud à boire un chocolat chaud. Légèrement offusqué, la raiden croise les bras devant Zoro.

"- Cela vous va bien de dire cela. Je ne suis pas en sous-vêtement au milieu de la neige non plus."

C'est vraiment l'hôpital qui se fout de la charité. Mei n'est pas ce que l'on peut appeler une personne raisonnable, mais Zoro ne l'a jamais été non plus de ce qu'elle s'en souvient. Un des hommes en pagne se rapproche et lui demande qui elle est et si elle est une ennemie. Le "général" fixe Mei sans rien dire pendant quelques secondes, il observe les alentours avant de lui demander ce qu'elle fout ici dans son état pour la troisième fois et si elle le cherchait.

Les yeux mauves de Mei l'observe avec un calme, il n'y a ni agressivité, ni colère dans son regard.

"- Quand on tombe de cheval, il faut immédiatement se remettre en selle. Face à Saiko, je n'avais ni la puissance, ni les capacités de lui faire face. Il faut donc que je reprenne mon entraînement."

Son regard passe sur ses hommes au bord de l'hypothermie devant elle, un léger mouvement de cil tique sur son visage sans que son origine ne soit claire.

"- Je suis comme vos hommes, général, je suis venue ici pour me renforcer dans des conditions extrêmes. Je suis venue faire face à l'hiver de Reïfuu et son froid. Nous avons eu tous deux la même logique, c'est tout."

Son regard se pose à nouveau sur le sabreur.

"- Quand à mes blessures... Je vous en prie, ne me faites pas croire que vous attendiez sagement qu'elle guérisse, ça n'a pas l'air d'être votre genre. L'ennemi n'attend jamais, si nous voulons vivre en paix, il faut se préparer à la guerre, car elle ne nous attendra pas."

Elle lève la tête, la neige commence par s'intensifier. La japonaise marque une légère pause, puis son attention revient sur le général.

"- Une tempête approche, si vous restez dessous vos hommes vont mourir de froid. Je connais une grotte non loin où vous pourriez vous abriter."

Son regard se tourne vers l'homme qui a rejoint Zoro, avec la même froideur, Mei dit a son encontre.

"- Si je représente la moindre menace, votre général peut me décapiter avant même que je n'ai le temps de tirer mon sabre. Vous êtes libre de me croire ou pas, mais je suis une épée libre, au service de personne hormis moi-même. Seule la gloire de mon propre nom m'importe."

Sans attendre la réponse, Mei se tourne et prend la direction de la grotte où elle entrepose elle-même ses affaires.

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Armure de Mei:

Nous aimons tous gagner mais combient aiment s'entraîner ?

LLa petite effrontée à la verbe affûtée rendit la réplique au général des armées du nord. Une réplique aussi tranchante que les lames à leur ceinture, elle n’était pas sabreuse pour rien celle-ci. Subtilement, elle renvoya la pareille au pirate nu du blizzard, qui se retrouva aussi dépareillé mentalement que physiquement. Certains hommes ricanèrent discrètement, du moins essayaient entre deux congélations dentaires. Le chef guerrier humilié serra des poings, la carotide augmentant en pression, de par l’insolence de cette bonne femme premièrement mais surtout à l’entente des réactions pouffées derrière son dos. Il contint un instant jusqu’au moment où il fit volte-face vers l’escouade de bonhommes de neige pour leur passer un savon :

- LE PROCHAIN QUE J ENTENDS SE MARRER COMME UNE BALEINE IL FINIT EN BROCHETTE SUR SON PROPRE SABRE !

Et puis, la conversation se poursuivit pendant qu’une tripotée d’hommes continuaient à se geler le cul. Elle fit référence à sa défaite face à la psychopathe hystérique et fut obligée de constater la médiocrité de son niveau sur Kosaten. Bien qu’il lui restait ses réflexes et la mémoire de ses techniques comme il avait pu la voir à l’oeuvre, ces derniers manquaient considérablement de puissance. Mais il comprenait par quelle épreuve passait-elle. Regagner sa force d’autan demandait du temps, de la motivation et de la persévérance.

Pour se justifier de sa mystérieuse présence ici, elle émit l’hypothèse d’un simple alignement des étoiles, une idée sadomasochiste commune transmise de bretteur en bretteur que de vouloir se peler les miches dans le blizzard probablement. Léger comme argument mais s’il était peu probable, ce n’était pas impossible. De toute façon, il n’était pas question de ressembler cet interrogatoire en session de torture pour lui faire avouer des informations dont il se contrefichait éperdument. A ce stade, il la tuait avec deux doigts uniquement s’il fallait.

Elle se rattrapa lorsqu’elle aborda le sujet de ses blessures. Madame refusait d’abandonner son entraînement en dépit de son état encore en convalescence. Elle confirma cette aura guerrière que Zoro avait déjà remarqué et apprécié à la première rencontre. Elle se montrait forte, courageuse, acharnée, avec un mental suffisamment balèze pour prendre sa souffrance pour elle sans broncher. Il esquissa un fin sourire réconciliateur et se contenta d’un :

- Bien dit.

Elle annonça une tempête à venir. Suite à ce présage, le cheveux vert leva la tête comme pour essayer de respirer un changement d’air à la recherche d’une quelconque variation. Mais il ne perçut que le glacé des flocons sur sa peau. Cette intuition météorologique déjà détenue par Nami à l’époque le décontenançait à chaque fois tant il n’y comprenait rien. Quel était ce drôle de talent sans doute féminin ? Cependant bien pratique.
Si cela ne tenait qu’à lui, il les laisserait affronter la violence de cette tempête mais ils en avaient déjà assez bavé comme ça et méritaient un temps de répit, surtout s’ils ne voulaient pas en perdre la moitié.

- Pas de panique, je la connais.

Renchérit-il par-dessus les mots rassurants de la demoiselle vis-à-vis de ses hommes, avant d’ordonner d’un sifflement et geste de la main furtive de la suivre jusqu’à la grotte. De nature méfiante habituellement, il se permit de relâcher la pression cette fois-ci. Après tout, elle avait prouvé lors de leur première rencontre qu’elle le guidait toujours à bon port sans l’ombre d’un piège à l’horizon.. Du moins, pas un piège de sa volonté... L’apparition de Saiko ne fut qu’un pénible accident imprévisible dans l’équation mais en principe, elle ne ramènerait pas sa fraise dans ces terres gelées, n’est-ce pas ?

Ils débarquèrent dans une grotte, effectivement. Décidément, cette femme devrait se reconvertir en guide touristique. Deux fois qu’il la croisait, deux fois qu’elle le guidait. La grotte s’avérait assez spacieuse pour accueillir l’armée gelée jusqu’aux orteils, certains découvraient leurs extrémités bleutées. Chacun se posa, éreinté, tandis que le bretteur eut pour idée de faire un feu de camp pour les réchauffer. Il fallait ressortir dehors couper du bois, probablement allait-il quémander à la jeune femme de le suivre chercher le nécessaire puisqu’elle semblait être la seule personne opérationnelle hormi lui-même.
Mais pour l’heure, il se contenta de lui balancer :

- Il m’arrive de repenser à ta prestation de l’autre jour face à l’autre timbrée... Tes coups manquaient de poids et d’endurance mais... J’y ai vu des mouvements intéressants... Tu as de beaux restes.. Tu serais probablement une adversaire redoutable au summum de ton potentiel...

Il lui proposa ensuite de s’éclipser pour aller chercher le bois :

- Surveillez le campement vous autres, nous allons ramener de quoi béqueter et se chauffer.

Indiqua-t-il avant de se replonger dans le blizzard avec la demoiselle. Une fois qu’ils furent quelque peu éloignés de l’attroupement, il demanda :

- Raconte-moi c’qu’il s’est passé après t’avoir laissé chez le médecin ?

Eleanor & Zoro 

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L'épéiste n'aime visiblement pas la remarque tranchante de Mei, mais en même temps, c'est lui qui a tendu le bâton pour se faire battre. Ses hommes se moquent de lui à ce sujet, ce que Zoro corrige rapidement en remettant les points sur les i. La situation se calme quand elle parle de l'ennemi qui n'attend jamais et de la persévérance dans l'entraînement, il acquiesce. La situation se calme alors que la neige commence à s'intensifier, elle invite Zoro et ses hommes à le suivre, le sabreur appuie qu'elle est une de ses connaissances. Elle les emmène à bon port, dans la grotte qui servait de refuge à la valkyrie. Meï a suffisamment peu de bois pour elle, mais pas pour tout ce monde, elle réunit tout de même son stock afin de laisser une source de chaleur et pose sa main dessus. Un choc électrique s'échappe, créant une petite flammèche sur le bois puis elle s'écarte. S'ils ne veulent pas finir en glaçon, ils ont quand s'entendre pour s'occuper de la petite flamme afin qu'elle devienne un grand feu. Faut mettre leur camaraderie à l'épreuve un peu, histoire de faire de ses hommes des soldats et pas un amas de combattant incapable de s'entraider et donc de défendre correctement la nation. C'est en tout cas ce que suppose Mei, au vu de l'attitude de Zoro, il a l'air d'être devenue général dans ce pays. Ce n'est pas un mauvais choix, Zoro a des méthodes extrêmes, mais il peut sans soucie avoir le charisme nécessaire pour ce rôle.

Le général vient à sa rencontre, tout d'abord pour faire le point et complimenter Mei. Elle aurait d'après lui le potentiel de devenir un adversaire intéressant plus tard. La valkyrie semble froide, mais intérieurement cela lui fait plaisir. Bien qu'il y a longtemps qu'elle ne puisse plus suivre One Piece, Zoro était un héros de son enfance. Elle se gratte l'arrière de la tête de gène comme une gamine le ferait.

"- Merci... C'est gentil de votre part, je vais m'appliquer à être à la hauteur alors."

Zoro ordonne que l'on garde le camp, le temps qu'ils aillent chercher du bois. Mei rajoute avant de partir :

" Faites gaffe au Nekomatas, cette grotte leur servaient tanière avant que je n'arrive. Ils arrivent souvent pour me déloger d'ici. Restez à vos gardes."

Elle les quitta aussi froidement qu'à son habitude, rejoignant l'extérieur avec Zoro et le blizzard. Ce dernier aimerait savoir ce qui c'est passé après qu'il les laissé. Mei, affrontant le blizzard, lui répond.

"- Pas grand-chose. Une fois guérie, je suis directement venue ici pour reprendre mon entraînement. Je suis ici depuis deux semaines, je dirais, j'ai réalisé quelques progrès, mais rien de vraiment miraculeux."

Observant le sabreur, elle lui pose la question.

"- Et vous, vous êtes devenue général ? Vous avez pu donner la bague à qui de droit ?"

Une conversation qui aurait pu paraître normale si le blizzard n'était pas autour d'eux. Le bois que Mei utilise pour faire ses stocks se trouve devant eux. Mei observe un des arbres à l'entrée, son tronc est fin d'une soixantaine de centimètres, elle met la main sur son katana, fermant les yeux et prend une posture de garde, puis en une fraction de seconde, elle tire sa lame et tanche le tronc d'une parfaite ligne horizontale comme s'il s'agissait de papier. Le tronc reste cependant parfaitement en place au-dessus, Mei pousse avec son index pour le faire tomber devant elle. Puis elle se tourne vers le sabreur.

"- Faisons vite avant que vos hommes finissent en glaçon. Il y a deux gros chênes par là-bas, même si pour vous, cela doit être deux brindilles."

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Armure de Mei:

Nous aimons tous gagner mais combien aiment s'entraîner ?

Nekomata ? Qu’est-ce qu’elle nous bavait encore ? Des années qu’il foulait ces terres et le jeune homme n’était visiblement pas encore au fait de la faune locale. A priori, au vue de l’étymologie, il en concluait qu’il s’agissait d’une espèce féline. Un gros matou des neiges peut-être ? Mais pourquoi les avertissait-elle ? Maintenant, ces lopettes risquaient de tomber en syncope au lieu de se détendre les couilles pour reprendre des forces. Si elle avait fermé son clapet, au mieux le nekomata, mort de trouille devant ce nombre, ferait profil bas. Au pire, il aurait servi d’entraînement surprise pour leur enseigner la leçon capitale consistant à ne jamais baisser sa garde, y compris dans un lieu aux apparences hospitalières. Encore un coup de l’instinct maternel qui revenait à la charge quand bien même on s’appelait Mei Raiden et qu’on incarnait l’esprit impitoyable du guerrier.

- Te fais pas de bile pour eux, ils s’en sortiront... Au pire, ça leur fera les jambes.

Durant leur promenade hivernale, Mei raconta son court récit de la dernière fois à aujourd’hui. Une fois remise à peu près sur pieds, elle s’était dirigée en terre sainte pour récupérer énergie et force, tout en la développant. Une femme assidue et sérieuse qui ne savait visiblement pas plus se reposer que l’homme.
En effet, depuis la dernière fois, plusieurs événements historiques s’étaient produits. Pendant que certaines vivaient leur meilleur convalescence, d’autres détrônaient des rois et nommaient les nouveaux généraux de son royaume.

- Il y a eu pas mal de nouveautés dans le coin, oui...

Elle s’interrogea par la suite sur la destinée de l’anneau que Zoro avait obtenu au péril de la vie de Mei. Cette dernière venait de frôler la mort parce qu’elle avait pris par pitié le sabreur perdu et avait décidé, par conséquent, de l’accompagner. Qui aurait cru qu’une simple visite en bijouterie lui coûterait pratiquement la vie. Il comprit donc l’importance de cette question et il décréta qu’elle était tout à fait en droit d’entendre la réponse.

- La bague est bien arrivée à sa destinataire.. A sa «vraie» destinataire.

Insista-t-il en référence à l’autre timbrée qui souhaitait se l’approprier honteusement tandis qu’un arbre en approche fut détectée par la prédatrice à ses côtés. Son regard pénétrant se jeta sur sa victime et en un mouvement net et propre, le tronc fut tranché. Elle poussa délicatement le cadavre, laissant la cime apparaître tandis que le morceau chuta dans la neige. Un beau sapin glacé pour le barbecue.
Une vraie bûcheronne comme on en faisait plus.

- Beau travail.

Commenta-t-il avant de prendre la suite pour le découpage minutieux. Il dégaina le sabre noir et le découpa par paquet ordonné pour pouvoir entrer dans la délimitation du feu de camp. Mais durant ce court instant, une question le taraudait :

- Au fait, c’est quoi un nekomata ?

Subitement, des cris masculins déchirèrent la voix venteuse. Il se tourna vers la grotte, à quelques mètres, tandis que des rugissements résonnèrent. Des gémissements virils, des bruits métalliques et des slips volants hors de la caverne se perçurent par les élus. Inutile de courir ou de s’affoler, l’homme plaça un bras devant la trajectoire de Mei comme pour lui barrer la route et lui signaler de ne pas avancer. Il resta fixé vers le rocher qui cachait l’entrée de la grotte, muni de son calme olympien, confiant envers ses hommes. Progressivement, le tumulte diminua et des hurlements de victoire s’élevèrent dans les airs suivis de rires bien gras. Le Roronoa sourit, secrètement fier de cette équipe de branquignoles qui s’en étaient sortis sans lui. Il était temps de rentrer pour se rendre compte de l’ampleur des dégâts.

- La question tient toujours

Renchérit-il malgré leur interruption. Il souhaitait que la jeune femme lui explique ce qu’était un nekomata avant de le découvrir visuellement, histoire de savoir s’il avait de quoi être réellement fier de ses hommes ou non.

Credits > Epsilon