Jeux de mains, jeux de vilains - Ft Megan Sakkari

L'entraînement et la persévérance finissent par payer. Ça aura certes pris du temps, mais aujourd'hui je le sent, l'éco coule à nouveau dans mes veines. Enfin, façon d'parler, puisque mon corps à beau en produire, ça ne circule pas dans le sang...ou du moins pas encore. Depuis mon retour à Shintan, après le crochet réalisé à Shuto Tokai pour m'inscrire à la guilde, je profitait du calme et de l'air pur offert par les environs du village du cratère au-dessus de Jiban.

Parce que bon, ok c'est très joli comme ville, ok on a un appartement calme où personne ne viens nous déranger, mais voir la lumière du jour n'est vraiment pas d'refus. Et puis, avec ses barraques un peu rondes, ses ponts au-dessus d'étendues d'eau, son architecture et son soleil...Ça me rappelle un peu ce qu'était le village des sables où j'ai grandi après mon premier voyage temporel. En bien plus développé et avancé évidemment.

Et puis, il faut reconnaître que la vue offerte à l'extérieur de ce village vaut le coup d’œil. Ça aide à se détendre entre deux séances intensives d'entraînement. Car oui, je sens que mon corps produit à nouveau de l'éco, mais ça ne veut pas dire que j'ai encore réussi à en faire quoi qu'ce soit. Jusqu'ici, j'ai ressenti les effets de trois couleurs d'éco différentes. La blanche, la noire, et enfin la rouge.

Évidemment la noire n'est pas la première sur ma liste en terme de tests à effectuer. J'ignore encore si je réussirai à me contrôler si je venais à me transformer, je ne voudrais pas mettre en danger les habitants qui circulent dans les rues à quelques dizaines de mètres d'ici. Nous n'avons en effet pas pu aller bien loin aujourd'hui, j'ai tout juste réussi à convaincre le proprio d'une auberge de me laisser m'exercer dans la cour arrière de son établissement.

On a bricolé une cible avec du bois de récup', et depuis maintenant une bonne heure j'essaye d’insuffler suffisamment d'éco dans mon arme pour réussir à tirer ne serait-ce qu'une fois. A chaque fois la quantité est insuffisante pour obtenir quelque chose de convaincant. Il n'en a pas l'air comme ça, mais ce fusil est bien plus complexe qu'on ne peut l'penser de prime abord.

Il y a tout un mécanisme pour changer ses modes de tirs, mais surtout un mécanisme interne conçu par Keira, qui se charge de compresser à grande vitesse l'éco que je peux lui insuffler pour au final obtenir un fonctionnement identique à l'arme de base, mais sans chargeur ni munitions. Ça n'empêche qu'après chaque tir, une cartouche est éjectée.

Et oui, quand on compresse autant de l'éco, ça créer une douille en cristal d'éco. Normalement c'est quelque chose qui vaudrait une fortune au kilos à Abriville ou Spargus, mais ici ça n'vaut pas tripette. Une simple manipulation maladroite et la douille se brise...Encore faut-il réussir à en obtenir une. J'avoue qu'à force d'insister, je peux parfois avoir l'envie de laisser tomber, pour aujourd'hui au moins. Mais Dax est toujours là pour m'encourager depuis son siège VIP...un tonneau.















Uhh...j'dois vraiment être le seul type au monde à suffisamment tenir à lui pour ne pas avoir envie de le gifler...Bon aller, une dernière tentative et après on rentre. Ça sert à rien de gaspiller tout mon temps et mon énergie pour ça si ça n'veut pas sortir aujourd'hui. Au pire ça finira par marcher demain ou un autre jour.

Donc, un peu dépité par les chants de supporter de Dax, je me tourne à nouveau vers la cible en bois, actionne machinalement la pompe du fusil, que je bascule alors en mode canon long, crosse contre l'épaule, avant d'injecter de l'éco rouge et presser la détente.


Et chose étonnante, au final c'est en voulant utiliser l'arme de façon naturelle et habituelle, et non en me concentrant sur la quantité d'éco à insuffler, que le tir fini par partir, détruisant la cible dont les éclats volent un peu partout. Heureusement pour moi que j'avais placé ma lunette sur mes yeux au cas où pour me protéger dans ce genre de cas.

Une lunette que je relève en entendant Daxter exprimer sa joie à sa façon...bruyamment. Il s'empresse de venir à côté d'moi, et sautille comme un enfant devant un magasin de jouet en attendant de récupérer la douille que j'éjecte en actionnant une nouvelle fois la pompe du fusil.







Bon aller, si ça peut lui faire plaisir, pourquoi s'arrêter en si bon chemin...Par contre ce sera sans cible du coup, vu que l'autre à volé en éclat. Mais cette fois je bascule le fusil en canon court, puisque d'ordinaire c'est comme ça qu'on utilise le pulvérisator. Et je tire, et je pompe, et je tire, et je pompe, j'enchaîne comme ça une dizaine de tirs avant d'arrêter. J'aurai aimé réussir à utiliser le blaster mode, mais pour l'instant, pas d'éco jaune à l'horizon.







Et là, juste au moment de rengainer mon arme dans son holster, toujours situé dans mon dos, j'entendis quelqu'un approcher. Le proprio de l'auberge qui n'en peut plus du bruit peut-être ? Ça, je risque d'en avoir le cœur net très vite, puisque sans en avoir eu le contrôle, l'éco noire se manifesta, mais heureusement, pas comme on aurait pu le croire.

Mes yeux devinrent entièrement noirs, ma peau légèrement plus terne, et après quelques petits arcs électriques violets sur le corps, je me retrouve transporté à un petit mètre de ma position initiale. Heureusement, mon corps semble rapidement revenir à la normale, ce dont je m'assure en observant mes mains et avants-bras. En oubliant presque que j'avais entendu quelqu'un approcher à la base.

Mais qui est cette femme au juste ? Elle débarque de nulle part, on ignore complètement qui c'est...mais en attendant, elle semble être une amatrice de belles armes.

Fifty fifty jusqu'ici donc. Forcément, je me méfie un peu, je le fais toujours quand je rencontre quelqu'un, d'autant plus depuis qu'on est sur ce continent.

Avec ces impériaux, les brigands, les pillards, les mercenaires, les élus sanguinaires...Mais comme je l'ai dit, fifty fifty, donc autant lui répondre, ça permettra d'y voir plus clair, de savoir un peu mieux à qui j'ai affaire.











C'est fatalement devenu si rare de croiser des amateurs ou des connaisseurs dans l'domaine...Forcément, ça peut pousser à vouloir faire connaissance, partager, échanger sur cette petite passion en soi...Mais on ignore encore en qui on peut avoir confiance ici.

A première vue, cette femme n'est pas plus d'ici que nous. Ses fringues, sa façon de s'tenir, ça me rappelle beaucoup Ashelin, surtout avec ce tatouage sur l'épaule droite.

On pourrait donc supposer qu'elle fait partie de c'que ces gens appellent des élus. Qu'est-ce que j'raconte moi...c'est même évident, elle sait identifier une arme à feu, et elle a l'air d'en porter aussi.

Et puis, c'est bien beau de se méfier de tout l'monde, mais c'est pas comme ça qu'on risque d'avancer. Il faut bien prendre le risque de faire des erreurs de temps en temps, surtout si on veut pouvoir se constituer un réseau...

J'hésite quand-même une seconde en regardant mon arme...D'habitude je n'ai pas trop de mal à déterminer à quel type de personne je m'adresse, mais elle...je ne la sens pas hostile, je fini donc par la lui envoyer dans les mains.

J'espère qu'elle a les reins solides, parce qu'avec tous ses mécanismes internes, ce fusil pèse plus lourd qu'il n'en a l'air. Mais il est solide, il en a vu d'autres, il ne craindra pas une chute.





Vu son adresse légendaire, c'est sûrement pas plus mal qu'il n'ait pas d'arme oui...Maintenant, à voir si je me suis trompé sur le compte de cette fille, si elle va dégainer pour me coller une bastos, ou s'il y a moyen de s'entendre.

En attendant, je reste là, bras croisés...à défaut de pouvoir ouvertement croiser les doigts.

Mais j'avoue qu'avoir pour potentielle connaissance, voir alliée, une femme de ce genre, avec des connaissances en arme et sûrement d'autres domaines...ça serait pas désagréable. Je l'observe donc avec un certain intérêt.

Pas encore au point de sourire ceci dit. Pour ça, j'attends de voir s'il s'agit effectivement d'une passionnée ou non.