Sur les traces d'un ancien allié (Avec Tsu'to) QUETE DIRIGEANT

Première missive officielle du nouveau roi Rhadamathys ! Un tel événement se fêtait et le guerrier le plus puissant de Kosaten comptait bel et bien l’honorer comme il se devait. Sous ses répliques récalcitrantes, un respect s’était installé envers cet élu qui fut autrefois un camarade sous le joug du tyran Sou Rei au même titre que lui. Son courage en faisait un homme différent, surtout quand celui-ci fut couronné de succès. Mais au fond, ce n’était pas sa victoire que Zoro respectait mais bien cette audace irrationnelle qui caractérisait les plus grands hommes et lui rappelait son propre capitaine. Même si son affrontement s’était soldé par un échec, Rhada aurait obtenu le respect du bretteur par cette simple entreprise démentielle que seuls les plus fous osaient. Son geste s’avérait inspirant pour les hommes du monde entier, il s’érigeait en figure emblématique de l’histoire reifuujin, et de Kosaten.

Rinjin Asagasumi. Tel était le nom de l’entité recherchée pour le compte de Reifuu. Le sabreur avait eu l’occasion de le croiser quelques fois dans les couloirs et banquets du palais lors de sa captivité inconsciente mais ne connaissait que son faciès dur et son grand appétit pour la viande de grizzli. Taciturne, il demeurait discret, souvent renfermé sur lui-même mais cela ne l’empêchait guère d’imposer un max de classe. Il se souvint donc d’un homme de guerre calme et charismatique, une information non-négligeable car pour une fois, il savait qui il cherchait.

Suite à une défaite aux élections, Sou Rei l’avait expédié au fin fond du froid reifuujin, sur une île tout au nord, l’obligeant à passer ses vieux jours en exil, à l’écart de la société. On lui avait indiqué le nom de cette île et a priori, il ne serait pas sorcier de simplement s’y rendre pour le réintégrer au royaume. Encore fallait-il le convaincre mais il s’avérait que le guerrier détenait trois bons arguments à la ceinture. Et puis, inutile de s’inventer des scénarios avant d’être arrivé sur place, il y avait mille possibilités entre ici et le moment où il débarquerait sur cette île.
Une croix dessiné sur la carte, il mit de l’ordre dans ses affaires et se dirigea vers les écuries royales pour emprunter une monture. Il pourrait y aller à la marche mais pour une fois, il n’avait pas envie de se faire chier. Il y avait des journées comme ça où la flemme débarquait de nulle part, y compris quand on s’appelait Roronoa Zoro. Il attacha la selle sur le dos du cheval, serrant les sangles avec fermeté, sur le point de se barrer.

Roronoa Zoro, l’homme perdu le plus célèbre de Kosaten, s’apprêtait vraiment à partir vers des horizons inconnus pour trouver une énergumène symbolisée par une croix sur une carte. Il pensait prendre quelques jours tout au plus mais cet abruti ne comprenait toujours pas qu’à chaque fois qu’il se lançait tout seul vers une destination, il y débarquait 3 mois plus tard parce qu’il passait son temps à s’égarer. Heureusement, sa bonne étoile lui envoya une camarade pour le guider jusqu’à bon port. Et quelle camarade puisqu’il s’agissait de son altesse en personne !

Elle demanda au général des armées si elle pouvait s’incruster dans sa mission. La reine du royaume de glace recherchait une dose d’adrénaline, visiblement lassée de moisir entre ces murs froids. Quand on était une ancienne roturière indépendante, un changement de mode de vie aussi brutal nécessitait un temps d’adaptation... Et parfois, certains ne s’adaptaient jamais à cette nouvelle noblesse.

Il jeta un coup d’oeil négligé à la reine, ne s’inclinant pas pour autant puisque Zoro étant Zoro, les titres et autres formalités le dépassaient totalement. Un humain restait un humain, aussi bien assis sur un trône qu’à quatre pattes entrain d’en récurer un. Tsu’to ne dérogeait pas à la règle.
Il se souvenait d’elle comme d’une femme bruyante, pleine d’extravagance. Une grande gueule incapable de garder sa langue dans sa poche mais selon ses dires, elle n’était plus aussi chiante qu’avant. En tout cas, son vocabulaire ne perdait pas en fantaisie.

- Arpenter les couloirs de ce palais géant toute la journée ne t’amuse plus ?

Quémanda-t-il d’un ton sérieux, non sans une pointe d’ironie, alors qu’il finit de serrer des sacs à l’arrière de sa table et contourna la haute bestiole.
En général, le bretteur appréciait régler les affaires en solitaire, surtout que cette femme ne dégageait pas une puissance folle mais au fond de lui, même s’il ne le reconnaissait pas consciemment, il savait qu’elle lui servirait à le guider à bon port plus rapidement que s’il se démerdait avec ses propres moyens. Au lieu de 3 mois, le voyage perdurerait peut-être que 3 jours, un gain de temps non-négligeable !

- Inutile de demander mon avis, tu es une reine, tu fais donc bien c’que tu veux.

Qu'avait-il à y redire ? Genre, elle l'écouterait..
Il n’accordait aucune importance aux histoires de rang personnellement, il continuait à la tutoyer par exemple, mais aux yeux du royaume, elle demeurait sa supérieure hiérarchique. S’il ne comptait pas modifier sa manière de se comporter ou de parler avec elle, il ne pouvait en revanche pas contester ses décisions, ni ses caprices. Rien ne pouvait empêcher la reine de suivre son général en soi. En principe, il n'avait rien à lui cacher, y compris des missions secrètes de ce genre confiées par son époux.

- Je présume que te mettre en garde vis-à-vis des dangers que l’on peut rencontrer ne va rien changer, alors prends ton canasson et amène-toi !

Une fois en dehors des écuries, le jeune homme attendit son altesse et déploya la carte. Quand elle fut à sa hauteur, il lui tendit le papier pour qu’elle le prenne :

- Pour que ta participation à ce voyage ne soit pas inutile, tu vas te charger de la carte... Tu dois nous mener à ce point, c’est dans tes cordes ?

Il la nommait : «assistante officielle de l’expédition persillade». Oui, il aimait donner des noms mystérieux à ses expéditions ou missions secrète en son for intérieur : l’opération persillade ! Sous ses airs de guerrier froid et sérieux, il préservait une âme d’enfant à sa manière, comme tout le monde.
Le rôle de guide de Tsu’to était crucial, même si elle ignorait toujours les objectifs de cette mission.

- Dans combien de jours y serons-nous selon toi ?

La questionna-t-il en patientant sagement alors que des flocons pointaient le bout de leur nez sur les pointes de ses cheveux verts. Vêtu de sa fourrure de bison blanc sur les épaules, il était fin prêt à décoller une fois que Tsu’to donnerait le feu vert de son côté également.

Voyager dans une galaxie toute entière ? Pour un homme dont atteindre la lune relevait déjà d’une prouesse, cette phrase lui parut tout à fait absurde. Elle le prononçait avec une telle banalité, ils ne jouaient pas dans la même cour. Quand certains passaient leur vie entière à explorer l’étendue de leur propre monde jusqu’à ses moindres confins et devenait le roi des pirates s’il y parvenait tant l’exploit était gigantesque, d’autres étaient déjà passés à autre chose et préféraient courir leur galaxie dans tous les sens. Cette idée lui fila un mal de tête passager.

- Comment tu faisais pour te balader dans la galaxie ?

Cette question pouvait sembler conne mais Zoro provenait d’un monde où les vaisseaux, fusées et autres technologies de déplacement avancées n’existaient pas et n’étaient même pas imaginés dans les contes de fée. Déjà que la moto des nuages sur l’île céleste Skypiea apparaissait comme un appareil déviant tout le futur...

Elle commenta son propre titre en révélant qu’elle ne se sentait pas particulièrement changée pour un titre, rejoignant donc l’avis du bretteur :

- On est d’accord sur ce point.

Une fois en route, Zoro relaya la reine à un rôle de guide touristique et si celle-ci accepta de les mener à bon port, vantant ses capacités d’orientations par un exemple stratosphérique, elle fit part de ses aspirations et attentes plus héroïques concernant cette mission. Elle précisa notamment sa réticence à faire « la plante verte». Le pirate plaça une main sincèrement réflexive sous son menton comme s’il se tuait vraiment les ménages à chercher une autre utilité à cette femme.

- Hm.... C’est dommage, tu en as déjà la couleur pourtant...

Commenta-t-il en référence à la «plante verte», d’un air tout à fait sérieux et premier degré. Cela dit, il s’avérait assez mal placé pour ce type de réflexion herboriste. On était tout de même sur un mec avec de l'herbe à la place des cheveux.

Selon les pronostics de la reine alien, ils pourraient rejoindre le cimetière des baleines en seulement 2 jours. Et en effet, il comptait dormir dehors, à la belle étoile, en dépit des températures givrantes. Il espérait qu’elle ait bien intégré qu’il ne ferait pas de détour «confort» pour le cul moelleux de sa majesté. Si la demoiselle ne se sentait pas armée pour surmonter cette épreuve, rien ne l’obligeait à venir. En revanche, si elle partait avec lui, elle se plierait à ses instructions sans contester.

- Ok, deux jours.

Confirma-t-il en témoignant de sa volonté à ne pas s’arrêter beaucoup, excepté pour pisser, manger et dormir 3 heures tout au plus.

Ils se lancèrent en chemin, Tsu’to prenant la tête de file pour le guider. Légèrement en arrière, il guettait les alentours constamment pour s’assurer de ne pas être suivi.

- Ton roi est à la recherche d’un type. Un ancien gugusse du gouvernement sous Sou Rei, tu ne l’as pas connu. Il s’appelle Rinjin Asagasumi. Aux dernières nouvelles, il a été aperçu dans une baraque de pêcheur au bord de la mer du nord, vivant en autarcie. Il a été mis en exil il y a quelques années... Rhadamanthys veut que je le ramène vivant et va sûrement le restituer pour ses talents de stratégie politique... Des questions ?

Son histoire de vaisseaux et de maisons métalliques étaient difficiles à concevoir quand on ne possédait pas un grain de représentation. A la limite, la chose qui s'en approchait le plus dans son monde était l'arche Maxime du Dieu imposteur Ener sur Skypiea. Il avait bâti un navire à la taille démesurée pour s'envoler vers la lune. Mais il n'était pas question de vitesse lumière.

- Ce sont des géantes boîtes de conserve volantes.

Commenta-t-il innocemment, ne pouvant faire autrement que de l'imaginer de cette manière avec la description de la plante reine. C'était vraiment très étonnant de pouvoir voyager d'une planète à l'autre en l'espace d'un clin d'œil quand on mettait plus de 3 ans à faire le tour du monde du côté du bretteur. Les échelles n'étaient plus les mêmes.

- Tu aurais pu croiser ma planète..

Elle se trouvait probablement dans une autre galaxie que la sienne, à un endroit bien trop éloigné, à moins que celle-ci soit carrément dans un autre univers. Qui savait ? En tout cas, ce n'était pas la porte à côté parce que :

- Je n'ai jamais eu de visite extraterrestre dans mon monde.. Vous n'avez visiblement pas tout exploré..

Les confins de l'univers étaient immenses, impossibles à quantifier pour en définir les limites.
A croire que son monde était isolé de toute vie, en pleine cambrousse spatiale, le trou paumé de l'univers tel un bled égaré au fin fond de la Creuse.

Jusqu'ici, les relations entre la reine et le général n'avaient jamais été très remarquables. Il se souvenait vaguement de leur échange houleux dans les marais sans se rappeler précisément l'élément déclencheur de leur discorde. Pourquoi étaient-ils partis en couilles ? Probablement parce qu'elle en possédait une paire bien robuste à son plus grand désarroi. Cependant, l'eau avait coule sous les ponts depuis et le cerveau du sabreur s'était fait une joie d'omettre ce détail perturbant.

Et si à l'époque, l'extraterrestre se serait mise en pétard par la réflexion du sabreur, cette fois-ci, elle le surprit à pouffer du nez. Il n'était pas habitué à voir des interlocuteurs prendre ses commentaires à la rigolade, surtout que le sabreur ne faisait pas spécialement d'humour. Il arqua un sourcil à sa réaction avant de les froncer quand elle fit allusion au gazon sur sa tête :

- Oi ! Je vais te trancher en rondelles si ça continue s'pèce de grande courgette !

S'exclama-t-il comme un grand frère qui se chamaillait avec sa petite soeur. Evidemment, il n'était pas réellement sérieux malgré son air grincheux et cherchait simplement à répondre à son attaque, dans le fond amusante. Il n'y avait aucune animosité, en réalité.

La reine prit la tête de file pendant que le cheveux vert lui présenta un bref topo de la situation.

- Les ... " jeudis " ?

Reprit-il la demoiselle, ne saisissant pas les termes qu'elle employait. Visiblement, elle menait des escortes dans son passé. En revanche, une autre question l'interpella, pourquoi diable s'était-elle fait virer au bout d'une mission ? Cela ne lui disait rien qui vaille pour leur propre voyage..

- Comment as-tu fait ton compte ?

La questionna-t-il au sujet du fait qu'elle se soit fait virer juste après. Non pas qu'il s'intéressait particulièrement à elle comme elle s'en doutait avec justesse mais parce qu'il voulait savoir dans quoi il mettait les pieds et avec qui il traînait. S'il s'agissait d'une calamity Jane en puissance, qu'il soit au courant afin de pouvoir anticiper correctement.

Pendant que reine et général discutaient sur le trajet, le voyage continuait tranquillement jusqu'au coucher du soleil.. Enfin, de ce qu'il en restait à travers cette brume épaisse qui n'en finissait pas. Le samouraï avait réussi à se dégoter quelques lapins des neiges sur le chemin pour préparer le repas du soir et en parlant du repas, les premières revendications de son estomac commencèrent à se faire entendre par le biais de gargouillements. Il descendit dés lors de son cheval et trancha quelques branches de sapin afin de les réunir pour former un foyer et allumer un feu.

La reine valida la métaphore des boîtes de conserve volante, en expliquant qu’en fonction de son portefeuille, on pouvait se taper une conserve de luxe.

- De quel côté te trouvais-tu ?

La fortunée ou la prolo ?
Quoi qu’il en soit, maintenant, elle était reine alors l’argent ne se comptait plus. Il suffisait de claquer des doigts pour se voir attribuer l’objet de ses désirs.

Suite à la remarque du bretteur, la plante verte royale du palais questionna le nom de sa planète. Un blanc aussi glacial que la température environnante s’installa entre le roi et le guerrier. En effet, le jeune homme se retrouva tout sot quand il constata que son monde ne portait aucun nom. Il n’avait jamais été question de vie extraterrestre ou d’univers infini. Là-bas, ils pensaient être les seuls êtres vivants, l’unique monde rocheux pourvu de matières solides au milieu de toutes ces étoiles gazeuses dansantes autour d’eux. Alors il n’avait jamais été jugé nécessaire de nommer la terre sur laquelle ils marchaient.

Il plaça une main réflexive sous son menton lorsqu’elle lui demanda ce qu’était une courgette. Elle le mettait dans l’embarras avec ses questions inattendues ! Pas commun de ne pas connaître cet aliment, surtout qu’il en avait croisé dans les jardins de certains habitants, notamment dans les terres neutres.
Dès lors, il mima la forme maladroitement suggestive du légume avec ses mains dans le vide :

- Hm.. C’est un légume de cette forme là.. Assez long.. A peu près de cette taille et.. C’est vert comme toi.

Insouciant, il ne se rendit absolument pas compte de l’allusion phallique qu’il imitait sans le savoir. Impossible qu’un esprit aussi tordu que celui de son interlocutrice ne capte pas l’ambiguïté de la scène.

Quand Tsu’to reprit le sabreur sur la prononciation des «jets d’ail», elle ouvrit le dialogue sur son histoire avec ces énergumènes. Il le sut dès sa première phrase quand elle décrivit ces personnages comme un ensemble d’hurluberlus réunis sous une forme sectaire. Le guerrier exécrait la religion, les sectes et toute dynamique de groupe nuisible à l’esprit critique et à la liberté individuelle. Il ne supportait guère les effets de masses, les moutons vénérant un berger de paille, parce qu’il n’y avait rien de plus dangereux qu’un amas d’individus dépossédés de leur conscience personnelle. L’effet de groupe provoquait des folies, des séismes inarrêtables, notamment ces espèces de milices que la reine présentait, qui imposaient des principes de vie injustifiés à respecter, posaient des dogmes et formataient les têtes à ne plus penser par eux-mêmes, perdant ainsi toute individualité.

Oui, rien d’étonnant à ce qu’un omega comme Zoro, accaparé par l’idée de puissance, de surpassement de soi et de compétition, suive une philosophie plutôt individualiste. C'était un indépendantiste renforcé qui tenait à la liberté plus que tout.  Ainsi, la description de la femme de son roi lui donna presque une envie de ravaler son petit déjeuner.

- C’est une bonne chose que la vie ait fait en sorte de t'éloigner de cette bande d’ordures.

Plonger des gosses contre leur gré alors qu’ils n’avaient même pas développé leur conscience dans un ordre de teubés finis lui foutait les morts. Il comprenait l’idée du formatage pour construire un soldat, ils y passaient tous à vrai dire afin de pouvoir harmoniser leurs mouvements et encaisser sans céder à la panique, mais cela devait venir d’une volonté propre. Inclure des enfants innocents dans le lot, les priver de cette phase formatrice, de découverte libre, parce que des couillons décrétaient que leur mode de vie était le meilleur, lui causa quelques envies de découpage sanglant. Lui, l’orphelin qui s’était fait seul, en pleine nature et qui avait trouvé sa vocation au fur et à mesure qu’il explorait ses terres, se désolait pour ces gamins mis en cage. Ils condamnaient férocement l’expression de leur âme et encourageaient honteusement le lavage de cerveau, tuant toute personnalité dans l’oeuf. Mais Tsu'to avait été le bug dans la matrice.

- Je vois qu’ils n’ont pas réussi à te dompter..

Etrangement, Tsu’to incarnait l’herbe rebelle du lot. Pour quelles raisons ?  Il était particulièrement admirable et rare de résister à une telle lobotomisation quand on avait été biberonné depuis son plus jeune âge aux mêmes vers répétés en boucle. Ces gens étaient en général très forts pour isoler la personne afin qu’elle ne réalise pas le pot aux roses. Ainsi, elle attisa sa curiosité :

- Ces jets d'ails ne me disent rien qui vaille..

Les petites discussions autour du feu à la nuit tombée lui rappelaient ses meilleurs souvenirs avec Luffy et les autres. Mais toute bonne chose avait une fin et comme Tsu’to le signalait, il était temps de piquer un somme.

Mais les aventuriers se firent inopinément réveiller par des lèches surprises. Un couple hardi de renards des neiges s’était invité et semblaient trouver les visages des endormis particulièrement appétissants. Le sabreur se réveille en sursaut alors que le jour n’était même pas levé :

- Oi OI OIII ! J’AI PAS DEMANDE DE NETTOYAGE AUTOMATIQUE !!

S’exclama-t-il d’une grosse voix matinale résonnante tandis que les deux petites bêtes peureuses s’affolèrent avant de se tirer la queue entre les jambes. Zoro les observa foutre le camp de son oeil fatigué, tandis qu’il bailla aux corneilles en s’étirant. Cela ne servait à rien de se rendormir alors il se contenta de foutre un petit coup de pied léger dans le cul de l’autre empotée pour la remuer :

- Allez debout ! On a encore du chemin.

Si tout roulait, Zoro et Tsu’to allaient parvenir à destination au crépuscule sur un désert de glace désertique, en bord de mer, tandis qu’une petite cabane à la porte grande ouverte les attendrait avec un capharnaüm mystérieux à l’intérieur.

Le vocabulaire du sabreur n’était pas le plus raffiné et élaboré qui soit. Pour tout vous dire, la population moyenne le qualifiait même régulièrement de « sale rustre». Cependant, entendre des termes aussi crus que «pute» dans la bouche d’une plante à seins, ce n’était pas monnaie courante. Il tiqua sur le mot, car bien qu’il ne représentait pas non plus un exemple de grande classe linguistique, il avait ses limites.

Au moins, elle répondait à sa question, directement comme indirectement. Il n’eut aucun doute sur les origines de sa classe, populaire, soit dit en passant. Excepté pour ce mystérieux père dont elle n’avait clairement pas hérité de son éducation. Pourtant, elle se nichait désormais sur un trône à la tête du royaume le plus puissant de la planète originelle. Encore une curiosité amusante du destin. Il apprit par la même occasion ses compétences en mécanique et restauratrice de boîte de conserve volante. Cette grande courgette avait de la réserve sous le capot en dépit d’un langage soutenu.

Il ne la relança pas particulièrement sur le sujet de son passé, malgré un intérêt et une écoute attentive contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord. Néanmoins, il comprenait que la page était définitivement tournée de son côté alors il jugea qu’aucun commentaire ne trouverait sa pertinence derrière ce récit. Comme elle le disait, elle avait su tirer les bons enseignements de cette expérience abracadabrante, notamment les outils pour se battre, un code de conduite personnel et la liberté alors que demander de plus ?

Le réveil mouillé ne plut pas davantage à sa Majesté, loin de ses couches royales, obligée de nouveau à dormir dans la fosse à même le sol parmi les gueux. Elle bégaya une réplique envers laquelle le sabreur fit semblant de ne pas relever son caractère saugrenu mêlant Rhada à cette «lèche» animale. Une courte image apparut dans son cerveau mettant en scène son roi qu’il balaya d’un revers énergique de tête et d’un raclement de gorge.

Une fois à destination, la pagaille au sein de la cabane continuait à se déployer. Ils n’étaient pas seuls et alors que le bretteur ne vit pas d’urgence à la situation puisque de toute façon, les individus à l’intérieur ne possédaient aucune autre alternative que la porte d’entrée pour se faire la malle, la jeune reine énervée activa le pas afin de mettre brutalement fin au saccage. Pendant qu’un bordel invisible se produisait visiblement à l’intérieur par le biais de la force et qu’un mec traversa le mur tel un fantôme pour être cueillie par la première dame de Reifuu en personne, le sabreur descendit tout tranquillement de son cheval comme s’il avait la matinée. La situation semblait sous contrôle alors pourquoi dépenser de l’énergie inutilement ? A peine se retourna-t-il que le type gisait au sol tenu en joug par un sabre lumineux.

Le bretteur avança passivement vers la porte entrouverte tandis qu’il jetait quelques coups d’oeil de temps à temps à la séance de torture qui se déroulait juste à côté de lui à base de barbecue d’oreille. L’insolent ne tenait pas à sa vie vraisemblablement puisqu’il se permettait d’insulter la reine comme un couillon alors qu’il ne se trouvait pas du tout en position de discuter.

Le cheveux vert poussa la porte, découvrit le raffut, une tempête semblait être passée par ici avec le corps de l’autre assommé à moitié avachi sur un guéridon éventré. Une odeur de feu de cheminée lui poudra le nez, l’événement était récent. Le bretteur balaya la pièce du regard et fut intrigué par un portrait de famille cassé. Il fouilla les poches du garde au sol et découvrit un tas de bijoux et de nourriture. Ces deux couillons étaient restés en arrière pour piller ce cabanon, sûrement sous ordre de Tenka.

Quand la reine l’interpella pour lui demander quel destin réserver à l’empoté au sol, le pirate répondit :

- Il va dormir un moment... Prends ses fringues au cas où.... En tout cas, La bouffe sur la table est encore tiède, il est encore temps de les rattraper. Le mec devait être entrain de déjeuner tranquillement quand il a eu une visite surprise.

Il déshabilla également le mec à l’intérieur. Allez savoir, leur costume pouvait servir.

Des traces de sabots et de pieds se dirigeaient vers l’ouest, leur route était tracée.
A peine quelques minutes plus tard, au galop, le sabreur crut apercevoir au loin, légèrement en contrebas d’une colline gravie, une ligue de soldats. Ils étaient une cinquantaine tout au plus. Deux choix s’offraient à eux : soit ils essayaient de se la jouer discrètos en utilisant les habits des gardes pour ruser et s’infiltrer ou ils pouvaient dégainer la carte «bourrin» et foncer dans le tas.

- Tu préfères la manière douce ou brutale ?

L’interrogea-t-il bien qu’il avait une petite idée de sa réponse.

Malgré sa réputation de grosse brute, le sabreur avait ses quelques moments de prudence. Il n'avait jamais été aussi tête brûlée que son capitaine, qu'il raisonnait et rappelait à l'ordre justement. Parfois, il possédait ses éclairs de lucidité, notamment quand la menace s'appelait Tenkasuru ou prenait la forme d'un yonko dans son propre monde. Il ne s'agissait pas des bandits du coin mais d'une armée qui souhaitait l'extermination des élus et qui savait s'en donner les moyens... Quand on parvenait à mettre fin définitivement au fléau Zayro Jinn, le sabreur décrétait qu'on avait pas affaire à Joe le clodo. D'ailleurs, le pirate ne pardonnait toujours pas Tenka de lui avoir privé de son meilleur ennemi. Rustre oui, mais clairement pas le plus inconscient.. Il laissait ce rôle aux héros.

Alors quand, une fois au sommet de cette colline, ils observaient cette chenille de 50 mecs, le cheveux vert émit une courte réflexion. Il ignorait si se faire remarquer était particulièrement le bon plan et puis, à y réfléchir deux minutes, même quand il le voulait dans son propre monde, il n'avait jamais réussi à se la jouer discret, incapable de suivre un plan. Son instinct de bourrin reprenait le dessus. Cependant, il se serait essayer de s'adapter à la reine si tel avait été sa demande. Mais l'ancienne roturière ne renonçait pas aux anciennes manières et se montrait partisante du bordel.

- Simple précaution, je ne souhaite pas brusquer sa majesté.. Mais qu'il en soit ainsi...

Aussitôt répondu, aussitôt téléportée vers la colonie. Elle apparut subitement en amont du cortège afin de leur barrer la route et dézingua le pilote. Impressionnant. Du haut de son poste qui surplombait le paysage, le borgne put s'apercevoir des mecs à l'arrière qui commençaient à s'agiter, prendre les armes et se diriger en groupe vers la demoiselle. S'il ne doutait pas de ses compétences, 50 hommes armées à elle seule risquait de lui causer quelques problèmes.

- Bon.. Je crois qu'il est temps d'intervenir..

Sans prendre le temps de descendre, il dégaina Shusui, le katana noir et d'un habile mouvement, trancha l'air en ligne droite, remontant jusqu'aux pieds de Tsu'to. La plupart des hommes tomba à terre, touché par le monstrueux coup assourdissant tandis que les plus chanceux et agiles se tournèrent vers le sabreur après avoir esquivé. C'était de la rigolade...
Blasé, le bretteur s'assit en tailleur, posant son poing contre sa tête afin de la faire reposer. Il regarda alors certains de ces trous de balle survivants courir en gueulant vers lui pendant que d'autres s'occupaient de Tsu'to.

- Allez-y venez, je vous attends.

Ils étaient si pitoyables que l'empereur ne daigna même pas se déplacer, les laissant venir à lui.

Pendant que la reine d'Angleterre faisait ses pirouettes contre les gugusses de Tenkasuru, les autres galopèrent comme des petits lapins furax contre le fauteur de trouble en haut de sa colline. L'empereur le plus puissant de cette contrée bailla aux corneilles, jugeant leur course pour arriver à sa hauteur bien trop longue. Pour tout dire, il observait davantage la maîtrise du sabre de la plante verte royale que ses propres ennemis, fonçant vers lui comme une horde de gnous sauvages sur le point de le piétiner.

Il se leva dès lors et les attendit, yeux entièrement fermés. Perdre la vue durant quelques secondes lui permit de se focaliser sur les sons : entre bruits de course, les grésillements du laser lointain, et les cris de douleur... Mais surtout, cela lui permit d'entendre ses propres battements de coeur tandis que le parfum du froid et de la mort lui rafraîchirent les nasaux. Se calant sur son rythme cardiaque à la recherche d'un flux bien particulier, il attendait le bon moment avant d'agir.

Il ne restait plus qu'un mètre de distance avant que la première épée ne s'abatte sur le cou robuste du bretteur. Et ce fut à cet instant, si près du but, que le sabreur décida d'ouvrir son oeil. Un scintillement rouge s'en dégagea subitement tandis qu'une immense bourrasque de vent souffla sur l'armée dans une couleur pourpre, à la vitesse lumière. Aucune vue humaine ne pouvait réellement le percevoir.

Tous les hommes se pétrifièrent sur place, figés comme des statuts de sel, avant de subitement tomber à la renverse. Tous, sauf un. Un irréductible gaulois résista au célèbre haki des rois du sabreur, si peu utilisé en Kosaten. Il était vrai que le sabreur employait très peu ce moyen en général, il s'agissait seulement de la deuxième fois alors que l'effet était immédiat et totalement efficace. Il fallait dire qu'en général, il préférait s'amuser au corps-à-corps dans la mêlée.
L'homme qui ne s'était pas couché face au charisme ambitieux de ce valeureux guerrier ressemblait à un chef d'escouade. Il le devina au vue de son costume orné de titres plus nombreux et prestigieux que ses collègues mais aussi à sa carrure, carrée et imposante. Ce dernier, à l'aide d'une hache, manqua de trancher la tête du sabreur dans une râle animale... Heureusement, les réflexes de l'élu lui permit de s'abaisser un millième de seconde avant le drame. Une tige de cheveux fut découpé en vol, pour témoigner combien cette esquive se jouait à rien.

Il fut néanmoins apte à parer le coup de hache suivant avec ses deux katanas, demeurant quelques secondes dans ce jeu de pouvoir. Cependant, après quelques retours de figures très barbares et amusantes le bretteur comprit qu'en dépit de ses capacités bien plus puissantes que sa troupe, il ne faisait pas le poids. Le cheveux vert possédait le dessus assez largement. Il aurait en revanche donné beaucoup de fil à retordre à Tsu'to, il le présumait à peu près au même niveau. Mais tant pis, ce couillon s'était gouré d'adversaire et il allait le payer, telle fut la morale de la grenouille qui se croyait plus grosse que le boeuf. Elle finissait explosée, ou en l'occurrence, découpée comme un fin jambon par le tranchant affuté de ses katanas.

Le corps chuta lourdement contre le tapis de neige et le guerrier rangea ses armes dans leurs tanières, à sa ceinture. Il attrapa la reine du regard et découvrit qu'elle s'en était sortie saine et sauve et qu'elle avait même pris l'initiative de péter la porte du charriot pour discuter avec le type à l'intérieur. Le pirate prit le temps de descendre à toute jambe vers la discussion du charriot.

- Eh non ma p'tite dame héhé, votre homme il s'est fait la malle 10 minutes avant votre arrivée. Nous avons dispersé plusieurs troupes pour le retrouver. Il ira pas bien loin vu ses blessures...

Ce perfide trou du cul s'était glissé dans la cariole pour surprendre son adversaire puisque juste avant ses mots, si Tsu'to était encore en vie pour les entendre, il avait tenté brusquement de la planter avec une épée contenue sous sa cape dés qu'elle s'était avancée vers la porte éclatée.

Ces incapables n'étaient même pas aptes à maintenir un homme blessé en captivité. Quelle idée d'envoyer cette escouade de bleusailles récupérer ce bonhomme aussi ? Probablement que Tenka ne pensait pas que Reifuu recherchait ce vieux renard oublié, pile au même moment, et que des élus puissants se dresseraient sur leur chemin en conséquences. Jamais Tenka aurait pu prévoir que ce gars intéressait encore le royaume du froid, mais c'était sans compter sur le changement de souverain fait récemment. Avant Rhadamanthys, ils n'osaient pas s'aventurer dans les terres de Reifuu, bien qu'ils convoitaient cet homme depuis un moment mais à croire qu'ils sous-estimaient le nouveau règne maintenant que Sou Rei n'était plus...

Contextuelle :

Alors que monsieur Roronoa ne se pressait pas pour descendre la colline, marchant à allure modérée, il vit l'alien entrer dans le chariot et en ressortir alors que le mec recherché devait sûrement se trouver ici. Il s'arrêta quelques instants pour comprendre ce qu'elle branlait avec ce foutu chariot qu'elle écrabouillait.

- Mais qu'est-ce qu'elle fout celle-là encore ?

Sérieusement ? Pourquoi se donner tant de mal à courir après un type pour qu'il termine en chair à saucisse. Quelle idée d'emmener cette cruche de première ? Mais qui donc lui avait refilé un boulet pareil. Il accéléra le pas à la vue de la catastrophe et hurla à son encontre :

- OI OI oi !

Mais il réalisa bien assez tôt que l'intérieur ne contenait certainement pas le mec, ce qui fut confirmé lors de son explication. Il était donc désormais temps de faire marche arrière. Dommage, il se serait bien un petit peu défoulé la gorge à l'engueuler comme du poisson pourri. Ils reprirent donc la route à la recherche d'empruntes sanguinaires et découvrit de fines gouttelettes. Une première piste que le jeune homme flaira. Il ressentit les présences dispersées des troupes mais il parvenait surtout à associer l'odeur reniflé à un seul d'entre eux qui remontait jusqu'à l'entrée d'une crevasse dans un rocher. Un bel abri pour un homme blessé en cavale. Il esquiva les soldats assez aisément, quitte à en assommer quelques uns en court de route puis s'infiltra dans le rocher.

Là se tenait un gars, la gueule totalement défigurée, à moitié mort, et les cheveux ébouriffés d'un épouvantail poisseux.

- Voilà notre homme.. Il n'a pas l'air d'avoir passé un très bon moment.

Il était méconnaissable mais le bretteur percevait cette énergie similaire aux fois où il circulait dans les couloirs du palais. Ainsi, il l'identifia, par la faible énergie qu'il dégageait mais le gars était à peine conscient, crasseux et égratigné de toute part. Le bretteur lança un furtif regard à la reine puis s'approcha du futur cadavre pour s'accroupir à ses côtés. Le fugitif se tenait la côte alors le pirate, intrigué, se permit de dégager son bras puis son gilet pour découvrir une affreuse plaie suintante, nauséabonde et grouillant d'asticots. Une blessure qui, étrangement, ne datait pas d'hier or la troupe de Tenka l'escortait depuis peu. Ils avaient donc agressé et molesté un mec déjà dans un état pitoyable ? La blessure ressemblait à un coup de griffe sauvage, sûrement un grizzli. Et la blessure avait été mal soignée.

Le sabreur détourna furtivement le regard à la vue de cette morbide découverte et par réflexe, prit sa gourde de saké, la déboucha et la glissa sous le nez de ce pauvre compatriote afin de le réveiller et lui filer un coup de pouce. Il dégoulinait de sueur, ayant probablement déclenché une sale fièvre au suite de l'infection de sa plaie purulente. Le gars gigota la tête légèrement lorsqu'il huma le saké du sabreur et ouvrit des yeux vitreux :

- Allez mon vieux, tiens le choc, on te remmène à la maison.

Le guerrier passa le corps mou de l'homme sur son épaule, visiblement pas chaud pour discuter, et sortit de la caverne pour le placer sur son cheval et se remettre en route.

- On ne pourra pas se permettre de dormir cette fois-ci, il faut le ramener à tout prix au château et mobiliser les meilleurs toubibs du royaume, à tout moment il peut nous claquer dans les pattes.

Si la reine n'y vit aucun inconvénient, les deux élus foncèrent droit en direction du palais impérial pour transporter ce futur cadavre aux portes de la mort.

La reine de Reifuu jouait son rôle de carte nationale à la perfection, débusquant des raccourcis de derrière les fagots au moment opportun. Cependant, quand il constata la gueule de son chemin de fortune, il comprit la douille. Belle escroquerie. Heureusement que la fin justifiait les moyens car cette histoire leur permit de gagner plusieurs heures précieuses au lieu de contourner ce lac grossièrement trop grand. Elle utilisa la force pour filer tout droit vers la rive d’en face et ils galopèrent jusqu’au royaume sans perdre une minute.

L’homme descendit de son cheval tandis que la demoiselle se hâta de sonner tout le palais pour se réunir autour d’une table réquisitionnée aléatoirement par le bretteur. Il était tombé sur la salle à manger impérial ? Ca ferait l’affaire. Il étendit le corps mourant de son futur collègue sur la longue table où gourmandises et festins s’échangeaient et laissa les toubibs prendre place, préparer leurs outils. Un insolent parmi eux évoqua l’idée de le monter à la salle de soins mais il capta aussitôt par le regard foudroyant de l’empereur qu’il ne valait mieux pas insister. Il n’avait plus le temps de le transporter à l’autre bout du palais, l’opération devait se faire maintenant ou jamais. On faisait que de se perdre dans ce foutu palais aussi, personne avait pensé à foutre des panneaux dans ce labyrinthe à la con au lieu d’accrocher des portraits de Sou Rei dans toutes ses positions ?

Il sortit de la pièce et se massa la nuque, désormais au calme après ce tumulte. Il ressentit la présence de sa camarade sur le bas côté, avachie comme une loque sur le banc. Si les gardes voyaient leur reine dans cette position. Elle ressemblait à une chipolata désabusée, et un peu périmée au vue de la couleur verdâtre..

- Tu t’occuperas de prévenir ton époux : le colis est arrivé à bon port.

Mais non en un seul morceau.

Il s’étira douloureusement avant de bailler allègrement aux corneilles jusqu’à résonner jusqu’au bout du couloir :

- C’était bien sympa mais moi je vais piquer un petit somme, salut.

Il tourna les talons sans un mot de plus, visiblement pas décidé à tailler le bout de gras pour effectuer un bilan de la mission avec la reine, et disparut à l’angle du fond.