La maison de nos rêves (Lux et Alastor)

La maison de nos rêves

La vie au palais ravirait plus d'un roturier et pourtant, le sabreur fit le curieux choix d'y renoncer. Le roi Rhadamanthys ne voyait aucun inconvénient à ce que son empereur fasse sienne la maison royale mais Zoro ne projetait pas son couple ici. Oui, seul le soleil rivalisait avec la scintillance des lieux et il savait qu'il ne trouverait jamais plus grands espaces mais plus que tout, le pirate tenait à son intimité. Pudique, tout comme sa dame de coeur, ils recouraient le besoin de posséder leur petit nid à soi, à l'écart de la masse et le tumulte des villes.

Par conséquent, après le mariage improvisé à Ebisu, le cheveux vert était remonté à pattes avec Luxanna vers le nord afin de débusquer une propriété sympathique. Il espérait tomber sur une résidence, un manoir ou autre à l'écart de la ville, au calme à la campagne avec d'immenses hectares pour pouvoir s'entraîner librement. Avec son salaire de général des armées qui tombait tous les mois, la misère était terminée et il était temps d'investir dans des achats autres que l'alcool : dans un territoire.

Pour acquérir un bien, il était préférable de scruter du côté de la capitale où se disposaient les affiches sur le mur des "annonces", souvent présent sur la place principale. Il en lut quelques unes mais se tapa uniquement des taudis impossibles à offrir à sa blonde dont l'avis importait lourdement. En effet, le pirate s'en contrefichait du luxe, du confort ou encore de la décoration alors la présence de Madame s'avérait essentielle pour ne pas le laisser sélectionner le premier clapier qui passait. En réalité, le choix de la future propriété reposait sur Luxanna dont les goûts semblaient bien plus fins que son compagnon.

- Que des poubelles...

Ras le cul d'éplucher des annonces pourries..
Ce fut alors qu'une idée de génie alluma son ampoule. Il s'empressa de partager son enthousiasme avec sa belle :

- Et pourquoi ne pas acheter un navire ?! On longera les côtes et toutes les plages du monde seront notre jardin !

S'exclama-t-il en présentant sa proposition comme l'idée du siècle digne d'être déposée en brevet.

Credits > Epsilon

Le bateau de nos rêves

Feat Zoro et Alastor

Après s’être fiancés de longs mois auparavant, les deux jeunes tourtereaux étaient enfin mariés. Luxanna était aux anges, et si certains moments - comme ce qu’il s’était passé avec Zang au clan Uchiha - avaient assombri ses pensées, son esprit était en ce jour tout à fait léger. Lorsque Zoro avait amené sur le tapis l’idée d’avoir un endroit rien que pour eux deux - non pas le bicoque de Lux en pleine capitale sous le contrôle d’Osha, ni le palais de Reïfuu où vivait le sabreur - la demoiselle avait accepté avec un enthousiasme sincère.

La question de la localisation s’était posée. Bien que Luxanna se sente parfaitement bien à Kaën, étant donné qu’elle travaillait contre Osha, c’était compliqué d’y mener une vie sédentaire. Evidemment, elle faisait toutes ses missions contre lui en secret, mais avec le contrôle qu’il avait sur l’oracle Scarlet, elle devait être prudente. Ainsi, elle n’avait pas remis les pieds à son studio de Feng depuis longtemps, et vivait désormais au gré de ses missions, complètement nomade et presque fauchée.

Mais puisque Zoro était général des armées du Nord, et que Rhadamantys avait donné la citoyenneté Reïfuujin à Luxanna, le couple était complètement le bienvenu à Heï, capitale de la nation. Cela n’empêcherait pas la demoiselle d’effectuer ses allers-retours là où elle le souhaitait, mais au moins ils auraient un endroit rien que pour eux.

Le pirate avait indiqué le budget à sa nouvelle femme et celle-ci s’était occupée des recherches, l’emmenant dans ses visites à chaque fois, bien que ce n’était pas toujours très utile. Zoro était loin d’être difficile, et ne voyait pas toujours les avantages et inconvénients d’une ville ou d’une autre. En revanche, Luxanna avait été élevée comme la seule fille d’un couple de nobles, et elle savait ce qu’elle faisait. Telle maison ? Mal orientée. Tel logement ? Trop compliqué à entretenir. Telle villa ? Mauvais endroit pour élever des enfants - même si elle n’avait pas fait cette réflexion à voix haute pour ce cas particulier.

Luxanna aurait été mal à l’aise de faire sa difficile, mais constatant qu’aucune des annonces n’avaient enthousiasmé son mari, c’était sans remords qu’elle les enlevait de la liste de potentiels choix.

Le couple finit par tourner en rond, rien n’ayant vraiment retenu leur attention. Luxanna poussa un soupir, et s’étira pour faire passer la lassitude du moment. C’est alors que Zoro proposa quelque chose qui pouvait paraître fou : acheter un bateau et vivre en mer. Lux lui offrit un sourire éclatant qui remonta jusqu’à ses yeux bleus.

“ - Trop bien ! On pourrait voyager tout le temps!”

Et oui, il ne fallait pas oublier que Luxanna s’était toujours ennuyée à mourir dans sa vie de noble demacienne, et avait rêvé de partir à cheval découvrir Runeterra. vivre en mer répondait à tous ses critères: ses rêves d’aventures, et le besoin de voyager régulièrement entre Kaën - sa nation- et Reïfuu - celle de son mari.

“ - On commence par où ?” demanda la demoiselle pleine d'enthousiasme.

Car si choisir une maison était dans ses compétences, Luxanna n’y connaissait absolument rien en navires. Ce serait donc à Zoro d’utiliser son expérience de pirate pour guider leurs recherches.

La maison de nos rêves

Ft Lux et Zoro

Cette conversation concernant la recherche active d’une demeure, bien que faisant partie de la sphère privée de nos deux adorables tourtereaux, ne manqua pas d’atterrir dans une oreilles des plus attentives et intéressées.
Souriant, comme d’habitude, alors qu’il profitait d’une agréable et amère boisson chaude, assis à la terrasse d’une taverne, l’étrange personnage tout de rouge vêtu termina son breuvage et déposa quelques yens sur la table à laquelle il était installée, avant de se lever pour se rapprocher d’un pas souple et rapide vers le petit couple.

Oh, il avait d’ores et déjà reconnu Roronoa Zoro, qui pourrait oublier un homme à l’apparence aussi particulière, avec ses cheveux verts et ses trois sabres. S’il ne faisait pas erreur, leur première entrevue ne s’était pas particulièrement bien passée, mais on ne pouvait pas parler d’un total fiasco non plus ; disons simplement que certains mots malheureux avaient été échangés, voilà tout.
Suivant alors durant quelques minutes le duo, en se tenant à une distance respectable, le deal maker pressa soudainement le pas et vint alors se planter pile entre Zoro et sa dulcinée, passant un bras autour des épaules du sabreur, et l’autre autour des épaules de la demoiselle.

"Well, si ce n’est pas ce cher Zoro ! Hahaha ! Comment vous portez vous, my dear ? Cela faisait longtemps n’est-il pas ? Notre dernière entrevue date de la petite sauterie à Zouhan si je ne m’abuse ? Avec cette pauvre Reisha et Tyr ! Quel spectacle c’était, hahaha !"

Connaissant le caractère un peu soupe au lait du pirate, et aussi un peu sa réputation, le démon de la radio fit rapidement un pas en arrière tout en libérant les tourtereaux de son amicale étreinte, afin d’éviter de se prendre un coup malheureux de la part du borgne.
Canne bien plantée dans le sol et les deux mains posées sur le pommeau de cette dernière, Alastor observait à présent les deux jeunes gens lui faire face ; le regard qu’il reçut du pirate le fit sourire d’avantage, il ne semblait guère ravi de le revoir.
Mais ce qui l’intéressa un peu plus, ce fut l’air perplexe de la demoiselle accompagnant le sabreur, elle ne devait pas savoir qui se trouvait devant elle, et il en était de même pour le deal maker, qui ignorait tout de cette jeune femme ; aussi, des présentations étaient de rigueur.

"My my, j’en oublierai mes bonnes manières, veuillez m’excusez."

Ployant l’échine, le deal maker se retrouva penché à presque 90 degrés vers l’avant, le dos bien droit, et se saisit délicatement d’une des mains de la jeune femme pour lui faire un léger baisemain ; relevant ensuite son regard rougeoyant et quelque peu désagréable dans les jolis yeux bleus de la demoiselle, le démon se présenta en bonne et due forme.

"Je me nomme Alastor, my dear, et j’imagine que vous devez être la tendre moitié de ce cher Zoro ici présent ? Quel est votre nom, sugar ?"

Se redressant, droit comme un i, le démon se saisit de sa canne et la fit tournoyer dans sa main avant qu’elle ne disparaisse dans un petit nuage de fumée noire.
De ce qu’il savait, le pirate borgne ne tenait pas trop l’Uchiha dans son coeur, aussi rester en sa compagnie lui offrirait sans doute une protection nécessaire pour l’instant, dans l’éventualité ou ce malhonnête de shinobi pointerai le bout de son nez.
Mais comment s’assurer de pouvoir prétendre à passer du temps avec Zoro et sa moitié ? En utilisant la meilleure arme qu’il avait à sa disposition bien entendu, les mots !

Affichant alors un sourire espiègle, le démon de la radio se mit à tourner autour du petit couple en fredonnant un air guilleret, pour finalement s’arrêter devant eux.

"Je n’ai pas pu m’empêcher d’entendre que vous étiez tout deux à la recherche d’un petit nid douillet afin d’y vivre votre idylle ? Hmm ? Permettez-moi de vous assister dans cette tâche ! Etant assez pointilleux pour tout ce qui est administratif, je pourrai vous aider à ne pas tomber dans quelques pièges d’ordre légal, je pourrai peut-être même être de bon conseil pour votre demeure, qu’en dites-vous ?"

Pas le temps de tergiverser durant des heures pour le démon de la radio, autant entrer directement dans le vif du sujet, héhéhé.

légende dialogue:

La maison de nos rêves

L’expertise de Luxanna en immobilier empêchait le bretteur de s’engouffrer dans n’importe quel affaire. Et puis, au milieu d’une rue, lassés de tomber uniquement sur des sacs à emmerdes, il proposa une ingénieuse idée : Un bateau. Quel demeure pouvait davantage leur convenir qu’un bateau ? Ils pourraient ainsi répondre à l’appel de la nature tout en possédant un nid douillet, un chez soi et la blondinette bénéficierait de la liberté de pouvoir faire des allers-retours entre Reifuu et Kaen, puisque citoyenne de Reifuu, elle demeurait élue de Kaen. Bi-nationalité.

La proposition du sabreur fut très bien reçue par une Lux tout aussi enthousiaste et au cœur de leur euphorie, ils ne se rendirent pas immédiatement compte que leur conservation ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd et était mise sur écoute par un curieux personnage. Les émotions brouillaient la prudence mais tandis que le pirate commençait à se sentir suivi et s’apprêtait à se retourner, un bras rachitique entoura sa colossale épaule. Une étrangeté toute vêtue de rouge s’était tapée l’incruste entre le couple de nulle part. Non mais fallait pas se gêner ! Anticipant un réflexe brutal de la part du cheveux vert, le drôle d’individu s’écarta avant de se manger le revers de sa vie. C’est bien, bon instinct de survie.

Il leur sortit le grand jeu, en identifiant Roronoa Zoro en précisant l’événement sans que ce dernier n’ait besoin de lui demander en rappel et surtout, il se permit de s’incliner pour saluer Madame Roronoa d’un baise-main de gentleman. En fait, l’épéiste retirait sa pensée, ce fou ne possédait aucun instinct de survie ! Le pirate vit d’un très mauvais oeil les manières de ce type. Oui, peut-être que dans le monde des nobles et des culottes en dentelles, il s’agissait d’une procédure classique dépourvue d’intentions derrière mais le guerrier ne s’y faisait pas. Le contact avec sa femelle était prohibée, y compris les modalités dressées par simple courtoisie. Ce n’était pas un terme qui lui parlait.

- OI ! Bas les pattes !

Tapa-t-il dans l’avant-bras de la créature familière avant que ce qui lui servait de lèvres souillent la douce main de sa mariée.
Et encore heureux qu’il ne comprenait pas la signification de ses anglicismes comme «sugar» parce qu’il lui collerait son sabre dans la gorge, au sens propre du terme. Aucune allusion sexuelle.

Voilà maintenant qu’il se mit à leur tourner autour comme un moustique prêt à pomper le sang de ses victimes. En grand méfiant, Zoro ne pressentait pas cette attitude suspecte dissimulant une fourberie agaçante. Que lui voulait-il ? Dans le feu de l’action, il n’avait pas eu le temps de clairement l’identifier, bien qu’une impression de déjà-vu lui trottait dans le crâne inconsciemment depuis son arrivée où il les avait pris au dépourvu, mais maintenant que la tension redescendait petit à petit, il parvenait à recoller les morceaux. En effet, ils s’étaient déjà rencontrés mais le borgne n’était plus capable de mettre un nom sur ce visage maléfique. Il se souvenait simplement du surnom : « le cure-dent maléfique».

Il n’était pas mort ?

Il lui avait laissé une mauvaise impression à Zouhan, bien qu’il ne se souvenait plus exactement du contenu exact de leurs échanges vindicatifs ni du sujet. Alors quand cet être vicieux leur proposa son aide, le bretteur plissa un oeil méfiant.

- Pourquoi devrions-nous te faire confiance ?!

Le questionna-t-il avec insistance, attendant une argumentation bien solide. Il enchaîna ensuite par une interrogation digne d’un entretien d’embauche. Il fallait évaluer le CV, peut-être qu’un sournois pareil leur servirait pour débusquer les arnaques en effet. Quelle meilleure arme que la sournoiserie face à la sournoiserie, très présente dans le monde des affaires, et donc de l’immobilier.

- Dis... Tu t’y connais en raffiots au moins ?

Credits > Epsilon

Le bateau de nos rêves

Feat Zoro et Alastor

Marchant tranquillement aux côtés de Zoro, Lux ne put retenir un cri de surprise quand une créature s'immisça entre eux avant de passer un bras maigre sur chacune de leurs épaules respectives. Lux s’écarta par réflexe, tandis que l’inconnu en fit rapidement de même, sentant probablement que le sabreur risquait de lui couper un membre ou deux si ces derniers se révélaient trop gênant.

Elle put ainsi détailler le nouvel arrivant. Il était humanoïde mais avec un visage un peu étrange, et surtout, immense. Le couple d’élus n’était pourtant pas petit, mais le démon leur mettait au moins une tête d’écart. Lux ignorait qui il était mais elle comprit à ses premiers mots que lui et le pirate se connaissaient, au moins un peu. Il finit néanmoins par se présenter, s’excusant de ses “mauvaises manières”.

En un sens, cela rassura la demoiselle à qui il avait fait une petite frayeur en s’invitant ainsi dans la conversation. Avec l’attitude d’un véritable gentleman, il s’inclina pour la salua avant de saisir sa main pour l’approcher de ses lèvres. Néanmoins leur contact fut rompu par une tape sévère du pirate qui n’était pas des époux les moins jaloux.

Alastor - puisqu’il s’était désormais présenté - demanda à la jolie blonde qui elle était, présumant à juste titre, que Zoro et elle étaient ensembles. Elle rougit à cette mention mais confirma avec un petit sourire coupable.
“ - En effet, j’ai cette chance. Je suis Luxanna, enchantée de faire votre rencontre.”
Malgré son apparence étrange, elle devait admettre qu’il se comportait en gentilhomme, et cela lui suffisait. Après tout ce n’était pas le premier démon qu’elle rencontrait et Justice était d’excellente compagnie.

Ignorant tout des marchés du démon de la radio, Lux rattrapa la méfiance de sa moitié avec un sourire agréable et une voix qui voulait détendre l’atmosphère.
“ - En effet nous cherchons notre prochain chez nous, et Zoro venait d’avoir l’excellente idée de se procurer un bâteau. Vous auriez des suggestions ?”
Evidemment, le pirate toisait Alastor sans aucune amitié. La magicienne lui attrapa doucement un bras et lui adressa quelques mots à voix basse.
“ - De toute façon on n’a rien à perdre à jeter un oeil à ce qu’il pourrait proposer non ?”
A part du temps évidemment, mais la demoiselle n’était pas pressée. Les deux amoureux n’étaient pas si souvent ensemble que ça, alors tout le temps que prendrait cette recherche était pour elle une opportunité de le passer en sa compagnie dont elle ne se lassait pas.

N’ayant aucun critère en matière de bateau, elle reprit à l’intention de Zoro avec un sourire angélique.
“ - Alors qu’est-ce que tu conseilles ? Grand, petit ? Rapide ? Ce serait quoi tes critères ?’
Ce n’était pas parce que Lux n’y connaissait rien qu’elle n’allait pas participer. Et puis, elle apprendrait ensuite sur le tas. Elle se sentit grisée à l’idée de traverser les mers sur un navire, car bien qu’elle ait déjà voyagé en bateau, aucun de ces voyages n’avaient vraiment eu le goût de l’aventure - et c’était pourtant bien ce qui la faisait vibrer. Elle se demanda à quoi elle servirait. Quelle serait sa place. Elle n’en avait pour l’instant aucune idée, mais cela ne l’inquiétait pas : Lux improviserait avec ce qui viendrait.

La demoiselle se retint tout juste de taper frénétiquement dans ses mains. L’idée d’un bateau avait réveillé son côté enfantin et son enthousiasme se lisait sur son visage. Elle faisait son possible pour se contenir, ne voulant pas perdre toute crédibilité, mais ne pouvait rien faire pour la lueur d’engouement qui brillait dans ses yeux bleus.

La maison de nos rêves

Ft Lux et Zoro

Comme l’avait supposé le deal maker, Zoro ne fut pas des plus ravis de revoir son adorable frimousse toute souriante et empreinte d’une immanquable malice ; cela alla même jusqu’à recevoir une vilaine tape sur l’avant-bras afin de lui faire lâcher la menotte de la demoiselle à qui il comptait juste administrer un baise-main des plus conventionnels, sans aucun contact de ses lèvres sur la peau de la blondinette donc ; mais cela, le rustre qu’était le pirate devait certainement l’ignorer.

Mais malgré tout, le démon ne semblait guère offusqué par un tel comportement, la preuve, il continuait de sourire malgré la virulence du borgne aux cheveux verts. Heureusement que la demoiselle qui l’accompagnait, Luxanna, semblait avoir pu jouir d’une éducation plus que correcte, cela relevait grandement le niveau !
Si la demoiselle était enchantée de faire la connaissance du démon, qui n’avait pour le moment pas encore révélé sa véritable nature, ce dernier était au moins tout aussi ravi de faire la connaissance d’une nouvelle personne, et il ne se priva pas de le faire savoir.

"Je suis moi-même ravi de vous rencontrer, sweetheart, et c’est avec un peu de retard que je vous remets mes félicitations pour votre union, vous formez un bien joli couple tout les deux."

Faisant ensuite part de son indiscrétion "non volontaire" sur le sujet qui accaparait l’esprit des tourtereaux, à savoir l’acquisition d’une demeure où couler des jours paisibles et heureux, et de son envie "totalement désintéressée" de les aider dans leur entreprise, le deal maker du faire face à une méfiance plutôt justifiée de la part de Zoro, méfiance qui fut rapidement étouffée par la bienveillance, et sans doute la naïveté de sa blonde compagne ; quelle adorable demoiselle.

Cependant, Alastor fut-il capable d’aider le couple à se trouver un nid douillet, il n’en était guère de même concernant un bateau, le pauvre bougre n’y connaissait malheureusement pas grand-chose bien qu’il ai déjà eu l’occasion de poser le pied sur diverses embarcations lors de sa vie humaine, cela remontant à plus d’un siècle déjà.
Mais bien loin de se laisser abattre et d’admettre qu’il ne pourrait leur être d’aucune aide, le deal maker rebondit aussitôt en se frottant le menton de deux doigts, l’air pensif.

"Hmm, un bateau vous dites ? Well, cela ne fait guère partie de mes attributions, mais je suis tout de même persuadé de pouvoir vous aider d’une quelconque manière malgré tout."

Ecoutant alors Luxanna demander à son chéri vers quel genre d’embarcation se porterait sa préférence, le démon de la radio se permit de faire un pas en direction des deux jeunes gens, en évitant cette fois tout contact physique, il serait dommage de se prendre un vilain coup de sabre non ?
Ayant la ferme intention de participer activement à cette recherche, le rougeoyant personnage émit alors quelques propositions, avec les avantages et inconvénients qui allaient avec.

"Un grand bateau serait un bon choix, surtout si vous envisagez de fonder une famille nombreuse, vous ne manqueriez pas de place ; mais le soucis dans ce cas de figure serait qu’il faudrait vous entourer d’un équipage afin de manœuvre un tel engin ; et avoir un équipage, cela nécessite de leur verser un salaire et un endroit où loger, cela risquerait de compliquer un peu votre quotidien. A contrario, une embarcation plus modeste serait plus aisée à diriger à deux, mais le manque de place pourrait se faire cruellement ressentir… L’idéal, selon moi, serait de trouver un compromis entre ces deux solutions, un bateau à la fois petit et aisément maniable, et possédant assez de place pour vivre paisiblement…"

Certes, il venait là de citer des évidences, mais étant donné que ni l’un ni l’autre ne semblaient avoir pensé à ce genre de détails, il n’était sans doute pas idiot de les mettre en avant afin de leur faire prendre conscience des difficultés à trouver la perle rare.
Mais qu’à cela ne tienne ! Il y aurait sans doute moyen de trouver le rafiot de leurs rêves, quitte à le fabriquer de toutes pièces ; et en parlant de cela…

"Il existe une solution, plus longue et sans doute onéreuse, mais qui me semble être la plus indiquée dans votre situation… Trouver un charpentier expérimenté et lui soumettre vos désidératas concernant le bateau de vos rêves ; ainsi vous auriez l’avis d’un expert et des conseils judicieux."

Se souvenant alors que la capitale dans laquelle ils se trouvaient tout les trois n’étaient pas vraiment ce que l’on pouvait appeler une ville côtière, le démon eu un léger rire et haussa les épaules tout en se remettant à tourner autour des deux amoureux tel un rapace survolant sa proie, prêt à fondre dessus.

"Hélas, je crains que nous ne trouvions de charpentier spécialisé dans la construction de bateaux ici, ni même de bateaux à vendre cela dit. No no no, il faut nous rendre dans une ville côtière afin de pouvoir trouver ce que vous cherchez ; sauf si bien sûr vous changiez d’avis pour une maison plus traditionnelle, mais ce choix vous reviens, my friends."

Tournant le dos à ses deux interlocuteurs, Alastor esquissa un large sourire. Que le couple choisisse de quitter Hei pour partir à la recherche d’un charpentier ou qu’il décide de rester à la capitale afin de se rabattre sur une maison plus traditionnelle, cela lui assurait de rester en leur compagnie pour un moment encore.
Tournant alors la tête à 180° afin de les regarder directement dans les yeux, le démon pencha la tête sur le côté, tout sourire.

"Alors, my dears, que décidez-vous ?"

légende dialogue:

La maison de nos rêves

A l’aise ou non, la courtoisie de Luxanna résistait à toute épreuve face à la menace. La malice rongeait très clairement ce cure-dent jusqu’à la moelle mais elle insista pour afficher bonne figure et lisser l’hostilité non retenue de son mari. Il baragouina en retour quelques paroles plan-plan avant de les féliciter pour leur union. Le borgne détourna le visage, les sourcils froncés, légèrement importuné. Et puis, elle chuchota à voix basse dans l’oreille du cheveux vert qu’il n’avait rien à perdre.

Elle interrogea ensuite le sabreur sur le contenu du navire. Pour tout dire, il ne possédait pas d’idée précise sur la question. Il avait passé un bout de sa vie en mer mais il ne s’était pas intéressé aux matos et techniques de navigation pour autant, occupé à s’entraîner à longueur de journée. Il savait simplement que Franky utilisait un carburant se nommant «coca cola» qui donnait un sacré coup de boost à l’engin.

- Il faudrait trouver un bateau qui marche au coca cola.

Exprima-t-il bêtement, ignorant que cela risquait de ne pas énormément parler aux citoyens de Kosaten. Le coca cola n’existait pas ici et dans le peu de mondes où il existait, on le buvait plus qu’on ne l’utilisait comme essence.

Le drôle de personnage s’octroya ensuite le droit de s’avancer vers les tourtereaux pour les jouer les magasines immobiliers de La Redoute. Il démontrait certaines compétences intéressantes et distribuait les points positifs et négatifs pour chacune des tailles. Le bretteur n’imaginait pas un paquebot à la TItanic non plus mais plutôt une espèce de caravelle comme à ses débuts, avec le Merry. Il ne nécessitait pas beaucoup de personnes pour être, 2 ou 3 tout au plus et puis, ils pourraient être uniquement engagés lors des traversées. Zoro prévoyait plutôt de longer les côtes. Après tout, les manoirs contenaient un personnel, la présence de quelques employés ne seraient pas plus contraignantes en mer que sur terre.

Alors que le cerveau du sabreur fumait, à deux doigts de la surchauffe, le cure-dent maléfique proposa une idée de génie. Il n’était pas si inutile finalement. Un charpentier pour construire le modèle idéal. Le souci étant que le bretteur n’était pas l’homme le plus créatif du monde et n’attendait pas une forme esthétique particulière. Est-ce que sa blondinette détenait des compétences plus abouties en créativité afin de pouvoir dessiner un croquis avec une sensibilité en décorations intérieures et extérieurs ?

- C’est une bonne idée. Il nous faut rejoindre la meilleure ville côtière du continent, où peut-on trouver cet endroit ?

Quémanda-t-il à leur nouveau agent immobilier qui semblait bien être aux faits des logements.

- Lux, trouve un papier et un crayon, dessine ce que tu veux.

Lui ordonna-t-il d’une voix ferme, ne lui laissant pas le choix que de choisir ce qu’elle voulait.

Credits > Epsilon

Le bateau de nos rêves

Feat Zoro et Alastor

Si Zoro se méfiait du démon comme de la peste, Lux et ce dernier s'entendaient pourtant très bien avec leurs manières nobles et polies. Elle le remercia, toujours rougissante, lorsqu’il annonça que les tourtereaux faisaient un très beau couple et qu’il leur adressait ses félicitations.

Et puis, ce gentleman était visiblement aussi pragmatique que la demoiselle au sujet du futur logement des jeunes mariés, puisqu’il commença par catégoriser les types de navires et quels seraient les avantages et les inconvénients. Luxanna eut envie de disparaître six pieds sous terre lorsqu’Alastor parla d’une famille nombreuse. Elle n’avait encore jamais abordé le sujet avec Zoro, mais avait beaucoup envié Anastasia lorsqu’elle l’avait vu avec sa fille dans les bras. Elle regarda ses pieds jusqu’à ce que la conversation se déplace suffisamment pour qu’elle ne soit plus embarrassée.

Et plutôt que de les aider à trouver leur rafiot idéal en cherchant l’aiguille dans la botte de foin, Alastor suggéra alors que le couple engage directement un charpentier qui leur construirait exactement ce dont ils rêvaient. Lux sourit à l’idée avant de se tourner vers le pirate. C’était lui qui voulait un bateau, et son porte-monnaie, alors c’était surtout à lui de prendre la décision.

La réponse de ce dernier la laissant déconcertée.

“ - Du Coca-Cola ?” répéta-t-elle sans même comprendre de quoi il s’agissait.

Elle regarda alors Alastor pour savoir si c’était elle qui était stupide, si cela venait de la différence de monde, ou si c’était normal d’être perdue. Ce dernier qui ne perdait rien de sa répartie, souligna à ses deux “proies” qu’il valait mieux de toute façon se rendre sur les côtes pour trouver un charpentier spécialisé dans les bâteaux. Le pirate acquiesça, avant … de mettre toute la responsabilité du design sur les épaules de sa demoiselle.

Habituée à ses idées parfois bizarres, Lux esquissa un sourire et ne le contredit pas. Elle venait d'avoir une idée, qui lui permettait au passage de prendre un moment ses distances avec la créature démoniaque qui pouvait mettre sa tête à l'envers - de quoi la déstabiliser quelque peu.

“ - Je reviens.”

Et sans précision, elle disparut dans un petit éclat de lumière. Lorsqu’elle revint une bonne dizaine de minutes plus tard, elle tenait deux gros sacs à dos, et un livre volumineux dans ses bras. En l’absence de logement propre à eux, les deux élus avaient des petits appartements au palais de Heï, sur l’autorisation du Roi. Lux venait donc d’attraper en vitesse le peu d’affaires qu’ils gardaient sur eux, avant de passer à la bibliothèque pour emprunter un livre sur les bateaux.

Après avoir tendu les affaires de Zoro à ce dernier, elle passa son propre sac sur ses deux épaules et sourit.

“ - Pendant le voyage, je jette un oeil aux bases, et je ferais un croquis si tu y tiens. On s’y rend comment ?”

Elle venait de montrer qu’elle pouvait se téléporter, mais Heï était à des centaines de kilomètres de la côte, distance qu’elle ne pouvait franchir qu’en une dizaine de fois, et emmener une voire deux personnes avec elle la fatiguait davantage dans les mêmes proportions.

La magicienne voyageait à cheval la plupart du temps puisqu’elle n’avait que peu de possessions, tout comme Zoro qui était même plus rapide à pied si besoin. Mais elle ignorait tout d’Alastor, aussi puisqu’il devait les aider dans leurs recherches, il fallait prendre en compte ses habitudes à lui aussi.

La maison de nos rêves

Ft Luxanna et Zoro

Tout se passait pour le mieux durant cette petite discussion. Le choix du petit couple s’était plus porté sur un bateau que sur une maison traditionnelle, et lorsque le démon évoqua les différentes possibilités en terme de navires (petit, grand, et caetera et caetera), il fut tout aussi surpris que la blondinette d’entendre Zoro réclamer, tel un enfant trop gâté, un bateau fonctionnant au coca-cola.
Clignant des yeux à plusieurs reprises sous la surprise d’une telle requête, et se demandant s’il avait bel et bien entendu ce qu’il venait d’entendre, le démon posa son regard sur Luxanna et comprit qu’il n’y avait pas la moindre erreur…

"Du...Coca cola ? My dear, je ne sais pas d’où vous venez, mais le liquide dont vous parlez n’est rien de plus qu’une boisson sucrée et pétillante que la plupart des gens aiment à boire lorsqu’il fait chaud, cela n’a rien d’un carburant à navires ! Si vous souhaitez posséder une embarcation motorisée, il vous faudra trouver de l’essence, or je doute que l’on puisse s’en procurer ici."

Mais toute plaisanterie sur la stupidité de cette requête mise à part, il était intéressant de noter que Zoro, qui provenait clairement d’un autre monde que le démon de la radio, connaissait cette boisson typique des Etats-Unis d’amérique, qui fut crée en dix-huit cent quatre-vingt-six et servit pour la toute première fois dans la pharmacie Jacob’s, à Atlanta.
Il serait sans doute utile de se renseigner un peu plus là-dessus, mais pas tout de suite, non, pas tout de suite.

Cet aparté à présent terminé, le couple d’élus sembla se décider suite aux bons conseils prodigués par Alastor, et donc se mettre en quête d’un charpentier expérimenté afin de voir naître le navire de leurs rêves ! Seul soucis, Heï n’étant pas une ville côtière, ce n’était pas ici qu’ils allaient pouvoir dénicher l’artisan ad hoc pour la réalisation de leur projet.
Et c’est pourquoi, le plus naturellement du monde, Zoro demanda au deal maker s’il s’avait vers quelle ville côtière se diriger afin de trouver LE spécialiste qu’il leur fallait. Croyait-il que le démon de la radio était un centre d’information pour touristes ?

"Well… Voyons la carte…"

Une carte du monde de Kosaten apparu alors dans la main droite du deal maker, après qu’un peu de fumée noire ne se soit échappée d’entre ses doigts. Ouvrant donc le document afin d’en parcourir le contenu des yeux, le démon esquissa un léger sourire en pointant du doigt ce qui semblait être non une ville, mais bien un village, sur la côte Ouest.

"Je pense que nous aurions nos chances de trouver un bon charpentier dans ce village de pêcheurs car, qui de mieux que des hommes bravant la mer chaque jour pour nous conseiller en terme de construction de bateau ? Hmm ?"

La carte disparut des mains du démon tout comme elle était arrivée, dans un nuage de fumée, et ce fut presque au même moment que la blondinette accompagnant Zoro en fit de même, le nuage en moins cependant.
Seule en compagnie du sabreur pour quelques instants, le deal maker se rapprocha de ce dernier, tout souriant et avenant.

"Well, my dear, vous avez trouvé là une bien charmante compagne. Profitez bien des années que vous passerez à ses côtés, hahaha, car comme le dit le proverbe, toutes les bonnes choses ont une fin !"

Ce n’étaient là, bien entendu, pas des menaces, juste un dur rappel à la réalité de la part du démon qui, de ce fait, imprima dans la caboche du sabreur qu’un jour où l’autre, lui ou sa dulcinée viendrait à mourir de vieillesse, et ce même si cela devait prendre soixante ans ou plus, la mort était inéluctable pour les simples mortels.
Si le sabreur se sentait l’envie de répondre au démon, et c’était là son droit le plus absolu, le souriant personnage ne verrait d’inconvénients à tailler la bavette avec lui, et ce jusqu’au retour de Luxanna.

Armée de deux sac de voyage, la demoiselle en remit un à Zoro avant de passer le second sur son dos, ajoutant également qu’elle s’occuperait du croquis du navire durant le trajet. D’ailleurs, elle s’interrogea sur la manière dont ils allaient l’effectuer, ce trajet.
Voyant le questionnement dans le regard de la jeune femme, Alastor la rassura en sortant de sa poche, comme par magie, une bourse pleine de yens sonnants et trébuchants.

"Nous pourrions nous y rendre à cheval ? J’ai en ma possession une coquette somme d’argent, suffisante je pense pour nous permettre d’acquérir trois solides montures afin de voyager rapidement et sereinement. Quant à mes éventuels effets pour un tel voyage, ne vous inquiétez pas, je préfère voyager léger, hahaha."

Rangeant la bourse dans sa poche, le deal maker prit donc la tête du petit trio et se mit en quête de trouver, avant toutes autres choses, un vendeur de chevaux qui pourrait leur fournir de quoi se déplacer.
Il ne fallut chercher trop longtemps, une vingtaine de minutes en tout et pour tout, avant que le groupe ne tombe sur ce qu’ils cherchaient.
Avant de passer les portes de l’étable, car il comptait bien régler cette transaction seul, le démon se tourna vers ses camarades du jour afin de prendre note de leurs desiderata.

"Avez-vous quelques demandes particulières concernant les chevaux ? Ou bien suis-je libre de choisir ce qui me semblerait être le plus adéquat pour chacun d’entre nous ?"

légende dialogue:

La maison de nos rêves

Quoi ? Que signifiait ce blanc gênant ? Ils ne connaissaient pas le coca cola ? Quelle bande de noobs franchement.

- Qu'est-ce qui y'a ? Pourquoi vous me fixez avec des yeux de carpes ?

Questionna-t-il nonchalamment à destination du cure-dent maléfique comme de la belle bénéfique. Luxanna marqua sa stupéfaction en répétant simplement le terme qui ne semblait pas faire partie du dictionnaire de son univers tandis que le démon de la radio semblait bien plus renseigné sur le sujet. Il expliqua au pirate qu'il s'agissait d'une simple boisson sucrée à consommer. Le jeune homme fronça des sourcils. Certes, il ne lui donnait pas tort mais Franky s'en servait comme carburant de navire, il en était persuadé, il l'avait vu à l'oeuvre ! Il faisait même régulièrement le plein de tonneaux une fois amarrés.

- Puisque je vous dis que le coca cola est un carburant ! Commença-t-il à s'énerver, ne supportant pas de passer pour un con, et encore moins devant sa demoiselle, alors qu'il était convaincu de sa connerie. Il ne voulait rien entendre. Mieux valait ne pas insister face à cette tête de mule.

Ensuite, l'office du tourisme personnalisé en Alastor recommanda un village de pêcheurs pour augmenter les probabilités de rencontrer un bon charpentier. Le guerrier soupira, rien ne leur garantissait qu'il tomberait sur le meilleur, ils visaient un bled côtier au pif. Il regrettait la présence de ses coéquipiers, notamment celle de son charpentier à l'heure actuelle. Un vent de nostalgie souffla dans les cheveux de la tronche d'algue, tandis qu'il murmura à soi-même, mais assez fort pour être intercepté par tous :

- Franky nous aurait façonné le bateau de rêve... Dommage qu'il ne soit pas ici.

Comme tout le reste de l'équipage par ailleurs.
Un peu plus tard, Luxanna s'évapora dans la nature comme si elle partait pisser derrière un buisson. Zoro n'appréciait pas de ne plus l'avoir dans son champ de vision quand des êtres aussi tordus qu'Alastor traînait dans les parages. Elle avait intérêt à se magner la cerise où il irait la chercher par la peau des fesses. Et en plus, cette idiote n'annonçait aucunement son projet, à croire qu'elle partait réellement déposer un bronze en toute tranquillité pour être aussi évasive sur la question.

La créature louche en profita pour saisir une occasion en or, semant les graines de la discorde au sein de l'esprit du sabreur. Comment s'y prit-il ? Très simplement : un habile compliment pour faire prendre conscience au guerrier combien il était chanceux et vivait probablement ses meilleurs instants à l'heure actuelle, mais souligna le fait qu'aucun bonheur ne durait éternellement. Le cheveux vert était capable de vaincre des monstres mesurant la taille d'un pays ou encore de trancher une montagne mais face au pouvoir écrasant du temps, il se retrouvait jambes et mains liées, rattrapé par sa simple condition de mortel. Sa demoiselle, au-delà de sa magie, n'en restait pas moins soumise. Un jour ou l'autre, force est de constater que l'idylle prendra fin et se projeter déjà à ce terrible instant alors que l'histoire venait à peine de commencer plongea le sabreur dans un état second.

- Occupe-toi plutôt de ta fin à toi car elle pourrait advenir bien plus tôt que prévu.

Rétorqua-t-il avec la véhémence d'un lion, mimant une indifférence totale de ses propos alors qu'il venait de viser pile à la jugulaire, ouvrant une plaie qui n'existait pas auparavant.

Au même instant, la demoiselle partie supposément pour se débarrasser de ses selles, revint en grandes pompes accompagnée de sacs à dos restituant leur peu d'affaires de sans domicile fixe. Ces sacs symbolisaient la fin de leur vie de clodos bohèmes condamnés à vivre d'amour et d'eau fraîche.

- Hm... Merci !

Il attrapa son sac et suivit la proposition des deux camarades maniérés pour voyager jusqu'au village sur le dos d'un canasson.

- Choisis ce que bon te semble...

Répondit-il au bonhomme rouge tandis qu'il acquiesça lorsque la blondinette indiqua s'atteler au croquis une fois le bouquin consulté.

Ils se mirent sans plus tarder en route mais...
La bouche pâteuse, Zoro repensa aux mots implicites d'Alastor sur la fin, la mort et le temps. L'idée lui trotta dans la tête une bonne partie du voyage, et il chercha mélancoliquement le regard de son amour qui ne se doutait de rien, se disant qu'un jour ou l'autre, il ne la reverrait plus jamais. Bon sang, pourquoi les gens couraient à ce point derrière l'amour alors que ce truc se tournait en vraie torture et angoisse dés lors que l'on s'imaginait loin de l'être aimé.

Credits > Epsilon

Le bateau de nos rêves

Feat Zoro et Alastor

Luxanna étant la seule du trio d’élus à ne pas connaître le Coca, elle n’avait fait aucune remarque quant à l’étrangeté de la proposition de Zoro, et ne dit rien quand Alastor le fit un peu passer pour un idiot. Elle vit bien qu’il était froissé parce les propos du démon, mais puisqu’elle n’y connaissait rien, elle s’était éclipsée sans rien ajouter.

Lorsqu’elle revint avec les affaires du couple, les deux hommes - enfin, si on pouvait supposer qu’Alastor était genré ? - semblaient déjà être passés à autre chose. Pas les plus bavards, son retour n’interrompit pas spécialement leur discussion, aussi elle put rapidement discuter de la logistique du voyage.

Le démon proposa que le trio voyage à cheval, et personne ne tint à le contredire … sauf lorsqu’il parla de régler lui-même les frais des trois montures qu’il faudrait payer.
“ - Mais non enfin, vous êtes déjà bien aimable de nous aider, vous n’allez pas en plus nous entretenir,” affirma la magicienne.

Cette dernière disposait pourtant bien moins d’argent que les deux autres élus, mais elle tenait à ne pas quémander. Heureusement, elle logeait gratuitement au palais de Heï quand elle s’y trouvait, grâce à la bienveillance que Rhadamantys lui réservait. Ce n’était pas le cas à Kaën, puisque sous le règne d’Osha sa vie était bien plus complexe. Elle passait son temps en vadrouille, sans avoir de salaire puisqu’elle n’osait pas toucher à son compte en banque à Feng afin d’éviter le tyran.

Evidemment, Zoro payait la majorité des dépenses qu’ils occasionnaient lorsqu’ils étaient ensembles, bien qu’elle veillait toujours à proposer au besoin de sortir l’argent de ses poches. Elle n’insistait jamais, notamment parce que le sabreur était une vraie tête de mule, et que de toute façon elle avait été éduquée dans l’idée que c’était le mari qui ramenait la moula à la maison.

“ - Choisissez ce que vous voulez, nous ne sommes pas difficile,” confirma la demoiselle après que sa moitié ait dit au démon de choisir lui-même.

Sur le trajet, les chevaux avançaient à bonne allure. Les montures du couple étaient raisonnablement chargées : Zoro était lourd, mais voyageait très léger, et Lux avait emmené de grosses couvertures et manteaux, mais elle était toute mince. Le cheval le plus chanceux était celui d’Alastor, qui liait les deux avantages.

Au Nord de Kosaten la nuit tombait tôt, et ils durent s’arrêter pour dresser un campement. Les chevaux furent entravés près d’eux avant qu’ils ne rassemblent du bois pour faire un feu. En temps normal, il valait mieux éviter pour éviter d’attirer les créatures dangereuses avec la lumière des flammes, mais Lux et Zoro n’avaient plus ce genre de problème. Ce fut donc la magicienne de lumière qui s’occupa d’allumer les braises d’un simple rayon laser, avant de souffler dessus pour en faire un grand foyer qui les réchaufferait.

Comme promis, l’élue de Kaën ouvrit le livre emprunté à la bibliothèque et le feuilleta pour observer les diverses formes et taille de bateaux. Après avoir mangé, elle s’installa pour dormir, demanda à Zoro de la réveiller s’il souhaitait qu’elle monte la garde. Elle connaissait suffisamment l’oiseau pour savoir qu’il prendrait forcément les premières heures, puis resterait éveillé la plus longue partie de la nuit, si ce n’était la totalité. Elle avait appris dès son premier voyage avec lui qu’il préférait garder l'œil ouvert lui-même. Elle se roula donc dans ses couvertures et s’installa près du feu pour dormir;

Ce ne fut que lors de la deuxième soirée du trio dans la nature sauvage de Reïfuu qu’elle présenta son dessin à Zoro. C’était un bateau dont elle avait tâché de garder la taille raisonnable, afin qu’ils puissent le naviguer avec un équipage restreint. Il disposait d’une grande voile carrée suivit d’une plus petite, et elle avait dessiné rapidement un hippocampe à la proue. Elle avait d’abord hésité entre un dragon et un phénix, mais choisir l’un des deux revenait à prioriser symboliquement Kaën ou Reïfuu. Il était vrai qu’elle était bien mieux accueillie par le dirigeant de la seconde ces derniers temps, mais elle se battait toujours pour tâcher de remplacer Osha aux commandes de la première. Elle s’était rabattu sur un animal marin qu’elle trouvait simplement joli.

Avec un air presque gêné, elle tendit une feuille à Zoro.
“ - C’est une idée. Mais je peux en dessiner un autre si quelque chose ne te convient pas.”

La maison de nos rêves

Ft Luxanna et Zoro

Bien qu’il insista et ne démordit pas du fait que le cola soit un carburant, quelle idée stupide, le sabreur se mit finalement à bouder un court instant, avec un air tout renfrogné de sale gosse à qui l’on aurait interdit de prendre un cookie avant l’heure du repas ; il maugréa quelques mots dans sa barbe, de manière assez audible cependant, ce qui permit au démon de l’entendre parler d’un certain Franky. Un camarade du monde d’origine du sabreur, sans aucun doute.

Profitant alors d’une courte absence de Luxanna, le laissant ainsi seul avec Zoro, Alastor saisit cette occasion afin d’administrer un petit peu de son venin verbal aux oreilles du pirate, le félicitant tout d’abord pour son union avec cette charmante demoiselle, pour ensuite le ramener à la triste réalité de la vie, leur statut d’êtres mortels et sensibles au vieillissement.
Il n’en fallut pas plus pour que le sabreur, bougon, n’use d’une réplique acerbe et teintée de menace envers le deal maker qui, comme à son habitude, réagit à cette mise en garde de manière amusée mais toujours aussi polie.

"Hohoho, allons allons my dear, calmez-vous, je ne fais que constater des faits, rien de plus. Et concernant ma fin, elle n’arrivera pas avant un long moment, une éternité pour être précis… Cela pourrait aussi être votre cas, ainsi que celui de votre chère et tendre..."

Et il s’arrêta là, mettant sous le nez de Zoro une échappatoire, une issue de secours à sa condition d’entité soumise aux affres du temps ; il restait à voir si le pirate allait s’enquérir d’en savoir plus ou non, mais cela ne se ferait pas tout de suite, car Luxanna venait de les rejoindre avec deux sacs à dos, l’un pour elle et l’autre pour Zoro.

Voyant que ses compagnons lui faisaient une totale confiance concernant les montures, le deal maker pénétra donc seul dans l’écurie et discuta quelques instants avec le propriétaire des lieux, cherchant à acquérir les meilleures montures de ce dernier à un prix défiant toute concurrence.
La faculté à jouer avec les mots et les phrases du démon de la radio lui permit, en échange d’une modique quantité de yens et de quelques promesses aux détails subtilement vagues, de rejoindre ses compagnons de route avec trois magnifiques montures, chacune adaptée à son cavalier.

Pour Zoro, un cheval robuste à la robe sombre, du genre qui pouvait travailler durement sans jamais se fatiguer ; pour Luxanna, une monture au pelage bien plus clair, et plutôt disposée à filer comme le vent s’il fallait partir au galop. Et pour notre démon préféré, un cheval totalement noir qui n’inspirait guère confiance, tout comme son nouveau propriétaire.

Ainsi préparés à prendre la route, le trio se mit en marche pour cette première journée de voyage et ne s’arrêta que lorsque le soleil ne commença à se rapprocher de la ligne d’horizon.
L’heure était venue de monter un campement de fortune afin de passer la nuit et, sans se salir les mains, Alastor observa le petit couple rassembler le bois nécessaire à la confection d’un petit feu fort agréable.
Attendant sagement que la demoiselle n’aille rejoindre les bras de Morphée, ce qui ne prit que peu de temps au final, le démon patienta encore un petit peu, jusqu’à entendre la respiration lente et légère signifiant que la blondinette dormait à poings fermés.

Une fois assuré qu’elle ne s’éveillerait pas dans les minutes à venir, le deal maker se rapprocha du fringant pirate en fredonnant un petit air à la fois guilleret et inquiétant, avant de prendre place face à lui, droit comme un i, les mains croisées dans le dos.
Alastor toisa le sabreur dans les yeux pendant un instant avant de prendre la parole, sur un ton assez bas afin de ne pas interrompre le repos de Luxanna, mais surtout pour éviter qu’elle ne vienne fourrer ses oreilles dans cette petite conversation.

"So, my dear, si nous revenions sur notre petite conversation de tout à l’heure, hmm ? A votre réaction, j’ai cru deviner que l’idée de voir votre chère compagne rendre son dernier soupir après de longues années de vie commune à vos côtés n’était à votre goût, n’est-ce pas ?"

D’un claquement de doigts, le démon fit apparaître un petit siège d’apparence très confortable juste derrière lui et s’y installa comme s’il se trouvait dans le salon de sa maison. Croisant les jambes et joignant ses mains sous son menton en adressant un large sourire au pirate borgne, il reprit.

"Sachez, my dear, que je suis en mesure de vous éviter cela, à tout les deux, mais contrairement à ma proposition de vous aider à trouver un charpentier pour votre navire ou même les chevaux que j’ai financé de ma poche, cela ne sera pas gratuit."

Zoro allait-il poser quelques questions ou, mieux encore, se montrer intéressé par la proposition alléchante du démon de la radio ?
Que l’intérêt du pirate fut piqué au vif ou non, cela n’allait en rien entraver leur quête de rejoindre le village côtier, aussi, le petit groupe reprit la route dès le lever du soleil et ce jusqu’à ce que la nuit tombe à nouveau, et que le même rituel de préparation du camp ne se répète.

Mais cette fois-ci, Luxanna proposa une esquisse, un croquis de bateau à son cher et tendre, lui tendant un morceau de papier sur lequel se trouvait ce à quoi elle aspirait comme navire.
Ne pouvant s’empêcher d’être curieux, le deal maker se faufila dans le dos du sabreur et jeta un œil à l’esquisse, avant de purement et simplement lui chiper le dessin des mains, en prenant soin évidemment de ne pas l’abîmer.

"Hohoho ! Il me semble que quelqu’un ici possède un petit talent pour le dessin ! Evidemment, cela ne peut se comparer avec les plans détaillés d’un navire, mais je pense qu’un bon artisan pourra, avec votre croquis, vous proposer une embarcation qui reflète vos envies."

Remettant le croquis entre les paluches du pirate, Alastor s’éloigna du petit couple en faisant tournoyer sa canne, fraîchement apparue, entre ses doigts.
Prenant place sur le même siège qu’il s’était amusé à faire apparaître la veille, le démon reprit la carte afin de la consulter et d’estimer le nombre de jours de voyage encore nécessaires avant d’atteindre leur but.

légende dialogue:

La maison de nos rêves

Se calmer ? Il osait réclamer le calme du sabreur ? L’avait-il tout simplement mériter ? La seule réponse que le pirate vint fournir à cette question fut un simple soupir blasé. Cependant, il le titilla une nouvelle fois avec cette histoire d’éternité, sous-entendant une possibilité de l’atteindre. Interloqué, le jeune homme appuya son regard sur le gentleman maléfique. De prime abord, il n’en pensait pas grand chose mais il réussit l’exploit de piquer sa curiosité.

Au sujet des montures, Alastor se proposa de prendre en charge les finances. La politesse de la fille de bonne famille l’obligea à contester cette offrande mais le bretteur, bien plus décontracté, se contenta de prononcer les bras croisés derrière la tête :

- Laisse-le payer, puisqu’il insiste si gentiment...

Commenta l’empereur de Fuyu, pourtant plein aux as. Il n’était pas de ceux qui s’opposaient irrémédiablement aux volontés des autres. Il était facile de trouver un prétexte à la baston pour Zoro mais celui du fric n’en faisait pas partie. Il s’en branlait comme de sa première sucette de payer ou se faire payer quelque chose. Il ne prêtait aucune valeur à l’argent, car avec ou sans le sou, le flouze ne le rendait pas spécialement plus libre. En effet, sa mentalité d’électron libre lui permettait d’agir comme bon lui semblait et de concrétiser ses voeux quoi qu’il en coûtait. Jamais son destin ne dépendrait du poids de sa bourse.
Il voulait quelque chose ? Il le prenait, quelqu’en soit le moyen. L’argent était simplement un moyen plus diplomate de posséder quelque chose sans foutre le sbeul.

Le choix des bestiaux fut validé silencieusement par la troupe et le voyage démarra. Lors de la première nuit, Lux partit rapidement rejoindre les mondes oniriques pendant que le bretteur s’occuperait de monter la garde. Il entendit sa remarque mais il ne la prit guère en compte, préférant offrir à son ange aux cheveux d’or une nuit complète. Et puis, il ne se lassait pas de la regarder dormir avec son minois insouciant. Il se demandait si elle pensait à lui au coeur de ses songes.

Alastor lui tint compagnie, renchérissant sur cette histoire d’éternité. Zoro fronça des sourcils, sceptique. S’il pensait que le commentaire avait été émis par hasard par le démon, il comprit bien rapidement qu’il s’agissait d’une véritable proposition dissimulée. Son insistance le prouvait aisément. Qu’avait-il à en tirer ?

- Ca m’aurait étonné tiens..

Dit-il en référence à la non gratuité du service. Ce fourbe souhaitait vendre son produit et le sabreur le questionna bien promptement sur la nature de l’échange.

- Qu’as-tu à y gagner ?

Il se renseignait sans pour autant accepter encore. Pour tout avouer, il n’avait même pas réfléchi sérieusement à la question, il lui manquait de mesurer le pour et le contre. Cependant, percer à jour cet individu louche justifiait ses interrogations sans trop de sérieux pour le moment, ne réalisant guère que les graines de l’idée germaient déjà inconsciemment dans sa tête.

- Et qu’est-ce qui m’certifie que tu m’racontes pas des salades ? Comment tu comptes t’y prendre et comment le vérifier une fois que ce sera «fait» ?

Lors des pauses et à la nuit suivante, Lux passait son temps à griffonner sur un papier, réalisant la précieuse tâche confiée par son mari. Il lui revenait l’importante responsabilité de dessiner leur foyer, elle avait donc tout intérêt à assurer car ce croquis représenterait leur logement durant les prochaines années.

Et enfin, elle acheva son oeuvre, le présenta à son sabreur préféré pour en récolter l’approbation ou non. Il attrapa la feuille d’un air dédaigneux et le lut dans un premier temps à l’envers.

- Bizarre.

Avant de comprendre qu’il fallait le retourner. Ah ! Bien plus lisible dans ce sens. Il scruta donc la jolie caravelle dans le détail durant une longue minute qui semblerait interminable à celle qui attendait son jugement. Son oeil sévère déchiffrait le moindre coup de crayon tandis qu’il essayait tant bien que mal de se l’imaginer grandeur nature.

- C’est un hippocampe en proue ? Qu’est-ce qu’il symbolise ?

Ce schéma ressemblait au Vogue Merry. Il s’accorda un temps pour digérer la saveur nostalgique qui lui teintait la bouche, il en entendit presque le cri des mouettes et le rire de Luffy sous les réprimandes du sourcil vrillé. Mais malgré cette tendre note intérieur, son visage ne laissa pas l’ombre d’une humeur transparaître. Il tourna le dessin vers la jeune femme pour qu’elle puisse observer son oeuvre :

-C’est fidèle à ce que tu t’imaginais ? Il te plait ?

Credits > Epsilon

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Le bateau de nos rêves

Feat Zoro et Alastor

Tout à fait inconsciente du deal qui se préparait lentement dans son dos, Luxanna montrait son dessin de caravelle au pirate qui avait eu l’idée de vivre en bateau. Si ce dernier eut une première réaction étrange, elle retint un rire amusé lorsqu’elle le vit retourner la feuille, comprenant qu’il la tenait initialement à l’envers. Elle scruta le visage de Zoro pour tenter de déceler une réaction, mais ce dernier resta assez neutre et lui posa simplement quelques questions.

“- Je l’aime bien oui. Et puis pour l’hippocampe, c’est un animal marin, et je me suis dit que ça serait joli sur une proue. Rien de bien recherché,” admit-elle.

Alastor fut plus loquace au sujet du croquis, complimentant la jeune femme au passage. Celle-ci lui sourit légèrement.

“ - Merci, mais j’admets avoir un peu triché. Je ne dessine pas si souvent que ça, alors là j’ai dû m'aider des modèles des livres, quitte à copier des morceaux d’une illustration et des morceaux d’une autre. Surtout que je ne m’y connais vraiment pas en bateau.”

Le démon rendit l’esquisse à Zoro qui n’avait toujours pas donné son avis sur celui-ci. Luxanna avait beau l’observer, elle n’arrivait rien à lire sur son visage fermé. Elle finit donc par lui poser la question une seconde fois.

“ - Et toi alors ? Il te plait ? Tu as peut-être une autre idée de figure de proue ?”

Elle n’était pas certaine qu’il soit convaincu par l’hippocampe, mais puisqu’elle n’y était pas vraiment attachée, elle pouvait sans problème dessiner un remplacement. Enfin, “sans problème”, cela dépendait évidemment de la figure en question. Après qu’ils se soient décidés sur l’aspect de leur future demeure, Lux finit par aller se coucher, laissant les deux autres élus à leur discussion nocturne qui la concernait sans qu’elle ne s’en doute le moins du monde.

Le voyage finit par toucher à sa fin. Le démon les avait guidés jusqu’à une petite ville côtière et ils purent sentir l’air marin et son odeur iodée avant même d’être arrivés à destination. Une fois les portes de la ville passées, les trois élus mirent pied à terre avant de poursuivre à pied dans les rues de Maiveil. Lux n’hésita pas à s’arrêter dans une petite échoppe afin de demander - après avoir acheté une paire de mitaines histoire de convaincre le commerçant - vers quel charpentier le trio d’élus pouvait se tourner. Elle obtint deux noms.

Il s’agissait de deux charpentier qui se trouvaient chacune à une extrémité du port, et puisque le marchand n’avait pas montré de grand intérêt pour les bateaux, il était incapable de lui dire lequel des deux était le meilleur et la laissa se débrouiller avec un je m’en foutisme certain. Il ne restait plus qu’à demander à d’autres habitants leurs conseils, ou d’aller directement comparer le travail des deux artisans.

La demoiselle se tourna alors vers Alastor. Ce dernier avait dit qu’il les aiderait, elle choisit donc de le laisser prendre en main la suite des recherches d’un regard interrogateur. Non seulement elle ne s’y connaissait pas vraiment en bateau, mais en plus pour négocier avec un commerçant, qu’il soit vendeur de pommes ou de bateau, mieux valait-il que le démon s’en charge plutôt qu’elle, sinon Zoro risquait de payer le prix fort.

La maison de nos rêves

Ft Luxanna et Zoro

Le sabreur se montrait méfiant quant à la petite proposition que le démon de la radio amenait peu à peu dans la conversation. Zoro nota en premier lieu le fait que, cette fois-ci, il y aurait un prix à payer s’il voulait pouvoir profiter de ce que lui promettait Alastor. Et justement, en parlant de prix, il ne tarda pas à s’enquérir de ce que le deal maker aurait à gagner dans ce petit échange de bons procédés.
Sentant qu’il commençait à ferrer le poisson, Alastor se pencha légèrement vers l’avant de son siège, tout en faisant apparaître sa canne entre ses mains et prit appuis sur cette dernière. Le regard rougeoyant planté dans l’unique œil de son interlocuteur, il reprit sur un ton toujours aussi amusé et léger.

"Ce que j’ai a y gagner, my dear ? Hohoho, cela me semble évident pourtant. Mais permettez-moi d’éclairer votre lanterne…"

Se tenant à présent bien droit sur son siège, le démon s’éclaircit la voix avant de reprendre, d’une manière plus professorale cette fois, mais en gardant un brin de légèreté dans le ton malgré tout.

"Vous êtes un élu puissant, très puissant même. Ne cherchez pas à savoir comment je le sais, je le sais, c’est tout. Mais votre puissance, toute impressionnante quelle soit, finira un jour où l’autre par se faner. Hélas oui, my dear, le temps est un adversaire redoutable contre lequel rares sont ceux qui parviennent à lui tenir tête. Et je ne parle là que de votre force, bien entendu ; car un beau jour, lorsque vous atteindrez le crépuscule de votre vie, vous pousserez votre dernier souffle et il en sera de même pour votre charmante moitié."

Le décor était bien en place, et Zoro avait à présent pleine conscience de tout ce qu’il risquait de perdre en conservant sa nature d’être mortel soumis à l’écoulement du temps, comme la presque totalité des êtres foulant le sol de Kosaten.
Mais, fort heureusement pour lui et sa dulcinée, ils avaient eu la chance de croiser la route d’un sympathique démon qui avait avec lui la solution toute trouvée à leur petit problème.

"Aussi, je vous propose de ne pas avoir à faire face un jour à cette situation ; le temps n’aurait alors autant d’effet sur vous et votre douce épouse qu’une mouche sur un cheval, un détail sans la moindre importance. Concernant la contrepartie que je vous réclamerai, en admettant que vous acceptiez mon offre, il s’agirait tout simplement de me venir en aide lorsque je vous le demanderait, rien de plus. Voyez-vous, my dear, n’étant pas un adepte du combat, je préfère m’assurer l’appui de gens compétents dans le domaine, et il s’avère que vous êtes une des personnes les plus compétentes que je connaisse."

Se levant de son siège, qui disparut presque aussitôt, le deal maker fit une légère courbette devant le sabreur avant de prendre congé pour, à son tour, profiter d’une bonne nuit de sommeil bien méritée. Il ajouta cependant ces quelques mots, afin de répondre à la dernière interrogation du pirate.

"Sachez, my dear, que je ne propose pas ce genre de choses à la légère, jamais ! Quand à la manière dont vous pourriez vous assurer que cela fonctionne bel et bien, vous vous rendrez bien vite compte qu’aucun de vos cheveux ne devient blanc, ni qu’aucune ride n’apparaît sur votre visage hahaha ! Je vous laisse le temps de réfléchir à ma proposition, mais ne tardez pas trop car, une fois que nos routes se sépareront, l’offre ne tiendra plus. Je vous souhaite une bonne nuit, my dear."

A la fin du jour suivant, Luxanna dévoila à son cher et tendre le croquis sur lequel elle avait travaillé, et après avoir été félicitée par le démon, elle lui rétorqua qu’elle n’avait pas grand mérite à avoir réalisée cette esquisse, s’étant contentée de copier ici et là diverses parties de plusieurs illustrations.
Affichant toujours un agréable (?) sourire, le deal maker la reprit sur ses derniers mots.

"Allons allons, ne vous mésestimez pas, très chère. Votre dessin n’est peut-être pas une œuvre d’art à proprement parler, mais vous avez le mérite de l’avoir réalisée seule, même si pour cela vous vous êtes inspirées de plusieurs sources. Vous êtes parvenue à marier les différents éléments pour parvenir à ce résultat qui, ma foi, est bien plus que correct. Persévérez dans cette voie, hahaha !"

Ce que Zoro pensait du croquis, le démon n’en avait cure et cela ne le regardait pas, mais il lui sembla que le jeune homme ne fut pas des plus enjoués par le dessin réalisé par la jeune femme. Bah, cela ne le concernait plus du tout, et il avait bien plus urgent à faire, comme relire la carte afin de choisir le meilleur itinéraire vers la côte.

Finalement, le trio arriva dans le petit village de Maiveil, qui sentait bon l’air iodé et le poisson fraîchement pêché. Si l’endroit comptait nombre de bateaux, il restait à trouver la ou les personnes à l’origine de la construction de ces derniers, et ce fut grâce à Luxanna, qui eut l’idée d’interroger un commerçant du centre du village, que deux noms leur furent donnés. Restait à savoir vers lequel des deux artisans ils allaient se tourner en premier lieu.
Voyant bien qu’on lui laissait le soin de guider le petit groupe et de faire office d’entremetteur, le démon de la radio demanda gentiment à Luxanna qu’elle lui remette son croquis, afin qu’il puisse dans un premier temps demander un devis au premier des deux constructeurs de bateaux qu’ils allaient rencontrer.

Choisissant d’aller à la rencontre du premier artisan, celui se trouvant le plus au sud du village, le trio tomba sur un jeune homme, d’environs une petite vingtaine d’années. D’apparence frêle et semblant être plutôt du genre à passer ses journées le nez dans un livre qu’à travailler le bois, il s’agissait pourtant là d’une des deux personnes indiquées par le commerçant.
S’avançant alors le premier afin de saluer le natif, Alastor lui tint à peu près ce langage.

"Well hello dear ! Permettez que je me présente ! Je me nomme Alastor et je suis un élu, je suis ici en compagnie d’un couple d’amis qui souhaiteraient faire construire un bateau afin qu’ils puissent y vivre et voguer librement sur les océans ! L’on nous a mentionné votre nom en nous indiquant que vous étiez l’un des deux meilleurs charpentiers de cette sympathique bourgade ; aussi, nous sommes venus à votre rencontre afin de vous demander votre avis sur l’éventuelle réalisation d’un navire digne de ce nom !"

Laissant à peine le temps au jeune homme de répondre, il était assit derrière une table couverte de croquis, d’esquisses et de divers outils servant au travail du bois, le démon de la radio posa le dessin de Luxanna juste sous son nez afin qu’il puisse prestement en prendre connaissance.
Un peu mit sur le fait accomplit, le jeune natif, vêtu d’une tenue idéale pour réaliser des travaux manuels, paru un peu gêné et prit au dépourvu.

"Ha ? On… On vous a donné mon nom ? Vraiment ? Eh bien… Je peux toujours jeter un œil sur votre croquis oui…"

Prenant alors la feuille sur laquelle se trouvait l’esquisse de Luxanna, le jeune homme l’inspecta silencieusement pendant de longues secondes, l’air concentré.
Relevant alors les yeux sur le trio d’élus, l’attitude du jeune charpentier changea du tout au tout, passant de celle d’un jeune homme presque timoré à celle d’un véritable professionnel aguerri.

"Ce navire, il devra être en mesure de transporter combien de personnes ? Juste vous deux ou bien un peu plus ? Vous avez déjà une idée du type de bois que vous désireriez pour sa confection ? J’aime beaucoup la tête de proue en forme d’hippocampe, c’est plutôt original, je n’avais jamais vu ça auparavant. "

Il y avait un petit quelque chose dans le regard du jeune homme, une étincelle de motivation sans doute, qui laissait à penser que ce dernier semblait ravi d’avoir sous les yeux un croquis tel que celui-ci.
Se levant de son tabouret, il vint à la rencontre de Zoro et Luxanna, un petit sourire amical aux lèvres.

"Je me nomme Momonosuké, mais tout le monde m’appelle Momo. Alors, dites-m’en plus sur vos envies, je vous écoute !"

Sortant alors un calepin d’une de ses poches et un crayon de l’autre, Momo était prêt à prendre note des desiderata de notre charmant petit couple.

légende dialogue:

La maison de nos rêves

Suite aux explications placides de la demoiselle justifiant ses choix architecturaux, le jeune marié observa le croquis d’un air renfrogné, et tordit sa bouche, comme moyennement convaincu par les raisons de cette proue. Il s’attendait à un brin de passion plus poussé, à une signification réellement symbolique. Mais si sa blondinette décidait de remettre l’esthétisme du navire entre les mains de l’aléatoire, alors qu’il en soit ainsi. Il l’obligea à dessiner pour eux, il en assumait les conséquences.
Tant qu’elle aimait bien et affichait une fierté pour son oeuvre, ce fut tout ce qui lui importait.

- Hm... Ca fera l’affaire...

Son souhait ? Que le lieu de vie soit au goût de sa belle, qu’elle s’y sente comme un poisson dans l’eau, ou «sur» l’eau pour le coup. Telle fut la raison pour laquelle il ne prit pas lui-même les commandes pour élaborer un plan. Ainsi donc, sa réaction sceptique n’était pas un jugement envers le résultat de la magicienne mais le simple regret de ne pas la constater plus enthousiaste. Elle aurait pu dessiner une coque de noix et manifestait la plus ultime frénésie qu’il accepterait tout autant, tant qu’elle s’y retrouvait. Lui ne comptait pas passer énormément de temps à la maison de toute façon, trop occupé à courir les plaines à la recherche du danger quand il ne remplissait pas son devoir de général des armées.

- Il est toujours temps de le modifier s’il ne te parle plus, jusqu’à ce qu’on lance le chantier.

Durant le trajet, le sabreur continua sa réflexion au sujet des dernières paroles du démon, la veille. Il n’avait guère donné suite pour le moment mais l’idée mûrissait de plus en plus. A vrai dire, au moment où ils foulèrent le petit village portuaire, il avait quasiment pris sa décision, à l’insu de sa dame à qui il refusa d’en faire part. La contrepartie ne semblait pas des plus impossibles de prime abord, venir en aide à ce type, aussi louche soit-il, était largement à sa portée. Il espérait cependant que cela ne cache pas perfidement un rapport dissimulé de subordination.

Plongé dans ses pensées, il demeura en retrait quand le trio atterrit devant le premier stand. Il écouta d’une seule oreille Alastor prendre les rênes de la conversation, obsédé par ces histoires d’éternité. Par ailleurs, une contradiction le prit au dépourvu et l’empêcha de participer à la conversation : si les élus réapparaissaient dés qu’ils mouraient, qu’en était-il pour la mort par vieillesse ? Kosaten possédait-elle un décès ultime pour ces élus ? Aka le cours naturel de la vie ? Personne, à sa connaissance, n’était un élu assez âgé pour expérimenter les limites du temps et tenter de repousser la mort, excepté les êtres naturellement immortels comme Eleanor, la vampire. Devenir un vampire était une autre voie possible à l’éternité par ailleurs mais il n’avait pas véritablement envie de voir sa petite lumière se faire croquer le cou contre son gré, il était hors de question de lui infliger une vie aussi restrictive... Celle proposée par Alastor passait bien plus inaperçue, en douceur.

«Momonosuké»

- Mh ?!

Tiqua le fier pirate, définitivement arraché de ses pensées par un mot clé. Un déclic, une reconnexion à la réalité, ou plutôt à ses souvenirs. Tel était le prénom de cet individu en face de lui s’il en suivait la discussion telle qu’elle fut reprise en route.

Le fils d’Oden Kozuki. Momonosuké. Un simple prénom suffit à le perdre de nouveau, cette fois-ci non dans un dilemme, mais dans une pièce mémorielle dédiée à la nostalgie, à ses souvenirs égarés d’un ancien monde, vieux de maintenant plus de 1000 ans. Ses anciens compagnons, dont le visage devenait parfois de plus en plus flou. Même s’il revenait, ils étaient sans doute tous morts depuis le temps.

« Luffy... As-tu trouvé le One piece ? Es-tu devenu le roi des pirates ?»

Ce constat l’attrista et bien que son faciès demeurait globalement imperturbable, les plus fins observateurs remarqueraient cette petite pointe de mélancolie apparaître au fond de sa prunelle verdoyante...

Soudainement habité par un sursaut de vitalité, il écarta Lux placée sur sa trajectoire pour entrer dans le dialogue, afin de faire face au type :

- Je veux votre bois le plus solide possible ! Equipez ce navire avec vos matériaux les plus qualitatifs, peu importe combien cela doit coûter. Commencez les travaux le plus tôt sera le mieux. Le navire sera composé de quelques membres d’entretien, mais faites en sorte que ce soit le strict minimum.

Il ne chercha même pas à rencontrer le second charpentier, sûr de son entreprise, inutile de comparer les devis et les expertises. Ce mec s’appelait Momo, il prit en compte ce signe du destin pour appuyer sa certitude dessus : cette jeune pousse était le type le plus performant de la région, l’homme qu’il lui fallait pour acquérir le bateau de son idylle. Son postulat ne tenait sur rien d’autre qu’un pur hommage nostalgique mais il s’en branlait.

Il passa alors une main satisfaite dans le dos de sa femme, la glissant sous ses cheveux filés d’or, jusqu’à remonter à son épaule.

- Combien de temps vous mettrez ?

Credits > Epsilon

Le bateau de nos rêves

Feat Zoro et Alastor

Le premier charpentier fut le bon - ou du moins, il fallait l’espérer. Il avait peu ou prou l’âge du jeune couple, et s’il se montra d’abord franchement timide, son professionnalisme reprit le dessus quand il comprit ce qu’on lui demandait. Comme soudain transformé, il parla avec assurance, et posa des questions précises et pertinentes pour déterminer les besoins et envies de ses futurs acheteurs.

Lux tendit donc son dessin, qui avait au moins reçu les compliments du démon, à défaut d’avoir plu au goujat qui lui servait de mari. D’ailleurs, comme elle n’était pas vraiment sûre des réponses à donner, elle lui jeta un oeil et remarqua qu’il semblait perdu dans ses pensées. Il percuta cependant bientôt, et comme piqué par une mouche exotique, se fit une place en poussant Lux de son chemin - je vous avais bien dit que c’était un goujat - et répondit à tout lui-même.

Habitué à ce que son mari ne soit pas toujours des plus normaux, la magicienne ne se formalisa pas et écouta simplement les réponses qu’il donnait, histoire d’intervenir si elle devait corriger ou ajouter quelque chose. Finalement, elle resta muette jusqu’à ce que Zoro pose la question qui fâchait : combien de temps mettrait la construction du navire ?

Le charpentier les jaugea d’un oeil.
“ - En temps normal, c’est un an.”

Lux lui fit les yeux doux.
“ - Monsieur, c’est vrai que nous nous y prenons un peu au dernier moment, mais pour tout vous dire, nous sommes un peu plus pressés que cela. N’est-ce pas possible de faire appel à une équipe plus grande, voir un magicien ou deux pour accélérer le processus ?”

Le natif prit le temps de réfléchir, puis pivota pour jeter un oeil au port.
“ - J’ai attaqué une coque qui correspondrait à votre dessin. Elle était pour un projet personnel, mais je peux retarder ce projet et utiliser cette coque pour vous. Cela ferait déjà gagner un temps considérable. Ensuite, selon votre budget, je peux effectivement appeler deux magiciens que je connais, ce qui réduirait encore le temps de construction.

Un spécialiste en télékinésie, je ne vais pas vous mentir, c’est un sacré coup de pouce mais cela vaut bien cher. Donnez-moi une heure ou deux pour contacter les intéressés et je reviendrai vers vous avec un devis. Si je peux vous conseiller, vous devriez visiter le phare, la vue est imprenable. Il y a également un marché avec des spécialités du coin, cela vous aidera à patienter.”

La jolie blonde le remercia puis se tourna vers Zoro, se demandant s' il préférait suivre les suggestions du charpentier ou faire autre chose pour passer le temps. Elle attendit qu’ils se soient éloignés pour lui demander ce qu’il pensait de cela.
“ - On peut peut-être proposer d’aider à la construction. A nous deux, on sera peut-être le coup de boost qu’il lui faut pour accélérer tout ça.”
La demoiselle avait bien conscience que son chéri refuserait qu’elle paie l’extra des frais, et même s’il acceptait, elle n’aurait pas de quoi couvrir une partie suffisante pour que ce ne soit pas à lui de payer la majorité du coût. Vivement qu’Osha dégage de Kaën, qu’elle puisse récupérer ses salaires …

La maison de nos rêves

Ft Luxanna et Zoro

La petite présentation que fit le natif de lui-même, à savoir simplement donner son prénom, sembla suffire à Zoro pour le choisir en tant que charpentier officiel pour la construction du navire dont le croquis était à nouveau en possession de Luxanna.

Faisant mine de s’intéresser au contenu de la boutique du jeune homme, Alastor laissait néanmoins traîner ses oreilles afin de ne pas manquer ne serait-ce qu’une miette de l’échange entre le petit couple et l’artisan qui, de prime abord, leur annonça un délai minimal d’un an avant qu’ils ne puissent jouir de leur embarcation.
A cela, le démon s’apprêtait déjà à proposer une fois de plus ses services afin d’écourter l’attente de manière considérable, tout en demandant une contrepartie bien évidemment ; mais le charme de la blondinette parvint à faire chavirer le jeune homme qui, contre toute attente, se proposa d’écourter le délai en proposant aux futurs navigants une coque de bateau déjà toute prête et qu’il se réservait pour lui.

Dommage pour lui, tant mieux pour le petit couple, ainsi allaient les choses lorsque le hasard se montrait généreux.
Rejoignant alors son duo de compagnon après que le jeune Momo leur ait annoncé aller prendre ses renseignements afin de leur offrir un devis correct et concis, le démon de la radio esquissa un large sourire à l’attention de la blondinette et du borgne.

"Well, il semblerait que les choses se déroulent pour le mieux concernant votre petite affaire, hahaha ! Vous avez bien de la chance tout les deux, d’être tombé sur un artisan aussi conciliant que ce jeune homme."

Lançant alors un regard vers l’extérieur de la boutique, le démon de la radio resta pensif un petit instant avant de reporter son attention sur ses compagnons.

"Puisque nous avons du temps devant nous, je vous proposer de nous retrouver ici même dans une heure et demie ? Ainsi chacun pourra vaquer à ses occupations durant ce temps. De plus, je suppose que vous avez envie de vous retrouver rien que tout les deux, cela fait tout de même plusieurs jours que nous voyageons ensembles, il serait de bon ton que je vous laisse un peu d’intimité hahaha !"

Sur ces bonnes paroles, le deal maker réalisa une légère courbette à l’attention de Luxanna et Zoro avant de prendre congé et de quitter la boutique du jeune Momonosuké.
Le petit couple pouvait très bien se diriger vers le phare ou bien aller se promener sur la plage, cela n’intéressait en rien le démon qui, lui, avait d’autres idées afin de rendre tout cela plus amusant. Car de son point de vue, le projet des deux amoureux se déroulait un peu trop aisément à son goût.

Parcourant alors les rues Maiveil, le souriant personnage se mit en quête de trouver l’atelier du second artisan, afin de semer les graines de la discorde dans cette sympathique bourgade, histoire d’égayer un peu la journée.
Trouvant sans mal ce qu’il cherchait, l’atelier se trouvant juste à côté d’une taverne de marins, le démon pénétra dans le débit de boissons et commanda un café noir des plus amers et s’installa à une table non loin d’un groupe de matelots venus là pour se détendre à l’aide de plusieurs boissons alcoolisées.

Il attendit le moment propice pour s’immiscer dans leur conversation, et parla de tout et de rien avec lui, jusqu’à parvenir à amener le sujet de la discussion sur la construction de navires, et bien entendu, les noms de Momonosuké et de l’autre charpentier arrivèrent bien vite sur le tapis. Souriant légèrement, le deal maker prit une gorgée de son café avant de prononcer ces simples mots qui, il en était persuadé, allaient causer grand bruit dans les minutes à venir.

"J’ai appris que le jeune Momonosuké venait d’accepter un chantier fort intéressant, et qui plus est qui lui rapportera gros. Les personnes qui ont demandé ses services ne se sont même pas donnés la peine d’aller prendre conseil auprès de ce Kanjuro dont vous me parlez, sans doute est-il moins doué que ce fringant jeune homme ?"

Ces paroles ne tombèrent pas dans l’oreille d’un sourd puisque, aussitôt les mots d’Alastor prononcés, un client de la taverne quitta les lieux afin de se rendre dans l’atelier voisin pour avertir le propriétaire de ce qu’il se tramait.
Désertant les lieux avant qu’on ne vienne lui demander plus de détails sur ses propos, le démon de la radio se tapit dans l’ombre d’une ruelle afin d’observer ce qui allait se passer, et il fut des plus satisfaits de voir un homme, à la forte carrure et à l’air passablement énervé, prendre la direction de l’atelier de Momonosuké d’un pas pressé et décidé.

Lorsque Zoro et Luxanna reviendrai de leur petit tour de la ville, ils pourraient entendre, en s’approchant de l’atelier de Momo, des éclats de voix et les prémices d’une querelle qui semblait sur le point d’éclater.
De son côté, le deal maker était tranquillement installé sur un tonneau, jambes croisées, et observait la scène depuis cette place de choix.

"Alors comme ça tu te considère meilleur que moi et tu te permets de rafler la clientèle qui m’est due ? Ca fait trop longtemps que tu marche sur mes plates-bandes Momo, j’en ai plus qu’assez !"

"Mais… Kanjuro… Je n’ai rien fais, ce sont les clients qui…"

"LA FERME SALE GOSSE !! Tu a dépassé les bornes ! Je vais t’apprendre à te croire meilleur que tout le monde, tu va voir !"

Armant son poing, le dénommé Kanjuro s’apprêtait à envoyer une droite bien sentie dans la mâchoire du pauvre Momo qui se demandait pourquoi tant de violence à son égard.

légende dialogue:

La maison de nos rêves

La bonne fortune se trouvait du côté du couple aujourd'hui puisque les yeux doux de la blonde suffirent à Momo pour réduire les délais du chantier. Il revisita son jugement quand il comprit que l'empereur de Reifuu possédait une patte généreuse prêt à deverser le coût nécessaire au nom de la rapidité. Coque volé d'un autre projet, intervention de talentueux magiciens, tout était mis en œuvre pour accélérer le destin.

Sa demoiselle géra les affaires d'une main de maître, si bien qu'il ne considéra pas utile d'en ajouter. Ils confièrent donc les plans au charpentier qui batirait le lieu de leur avenir et de leur épanouissement quotidien. Il demanda de patienter le temps qu'il irait contacter deux ou trois connaissances de son répertoire.

Le deal mater, resté silencieux pendant les affaires, proposa de se séparer ponctuellement afin de laisser aux jeunes mariés l'intimité manquée. Curieuse attention mais appréciable. Sa présence ne servait qu'à lui rappeler le dilemme tortueux qui se baladait dans sa tête, il éprouvait le besoin de respirer un bon bol d'air frais marin. Le phare s'avérait incarner un choix de taille.

Une fois la petite troupe dispersée aux 4 coins du village, le pif du charpentier dans son calepin d'adresse, le démon Alastor partit fourrer son cul dieu seul savait où, il était désormais temps au jeune couple de mener également leur propre "barque". A ce sujet, la belle à la bouche semblable à un bouton de rose, suggéra de donner un coup de main aux chantiers. Elle avait raison, mieux valait mettre tout en œuvre pour pousser la construction. De toute façon, qu'avaient-ils de plus important à faire ? Il acquiesça les paroles de sa dame :

- On participera. Le chantier sera fini en 1 mois maximum.

Il en avait décidé ainsi. Franky avait bien forgé un somptueux navire en une seule semaine alors ce n'était pas une pauvre caravelle pour un duo qui poserait problème. Le chantier aurait le mérite de se poursuivre à leur rythme.

En attendant, plusieurs activités se proposaient à eux dont un marché aux puces et un phare dressé fièrement sur les récifs déchaînés. Peu féru des flux sociaux, le sabreur opta sans conteste pour la contemplation du paysage en haut du phare, il l'emmena donc à destination, on ne pouvait pas le manquer.

Pour leur plus grand bonheur, la porte aux pieds s'ouvrait et les deux innocents s'engouffrèrent dedans dans le but logique de grimper au sommet. En même temps, il n'y avait pas grand chose à faire d'autre dans un phare : une tour avec un seul escalier en colimaçon réduisait drastiquement le champ des possibilités.

Une fois en hauteur, l'horizon s'étendait à perte de vue, tandis que le ciel menaçait la mer, qui semblait comme s'agiter en réponse. Le panorama offrait un aperçu du chaos digne d'un tableau romantique aux élus mais Zoro avait encore le regard plongé littéralement dans le vague, particulièrement muet comme une carpe d'eau salée.

Credits > Epsilon

Le bateau de nos rêves

Feat Zoro et Alastor

Le visage d’ange de Luxanna avait rapidement motivé l’artisan à raccourcir son délai, et comme elle ignorait tout de ses charmes, la demoiselle ne put qu'acquiescer quand Alastor indiqua qu’ils avaient de la chance de tomber sur un charpentier si aimable.
“ - Il semble que ce soit quelqu’un de bien,” confirma-t-elle, tout à fait inconsciente que seule une poignée de personnes aigries lui refuseraient un service.

Le trio s’éloigna en direction du centre-ville puisque le fameux Momo avait besoin d’aller chercher des collègues. Le démon préféra néanmoins partir de son côté, sous prétexte de laisser les deux tourtereaux un peu seuls. Si l’idée en elle-même était plutôt bonne, la formulation du démon et l’utilisation du terme “intimité” fit rougir la demoiselle qui bégaya à moitié en lui disant “à toute à l’heure”.

Après quelques échanges avec le pirate, le jeune couple choisit d’aller observer la vue depuis le phare. Cela convenait parfaitement à Lux qui lui emboîta donc le pas. Pour une fois, il pouvait guider la marche, puisqu’il était impossible de manquer le bâtiment qui se dressait bien au dessus des autres et tranchait avec la ligne d’horizon - quoiqu’avec Zoro, rien n’était impossible …

Comme la porte au pied du phare était ouverte, les tourtereaux y entrèrent sans difficulté et grimèrent les escaliers. Une telle volée de marches n’était rien pour Zoro, mais pour Lux quelques mois auparavant, elle l’aurait essouflée et elle serait arrivée au sommet sur les rotules. Pour une magicienne, ce n’était pas étonnant, mais comme le général tenait à faire d’elle une combattante compétente, ses entraînements avaient endurcis la demoiselle qui pouvait désormais se livrer à ce genre d’exercice sans tourner au ridicule.

Une fois au sommet, les deux élus purent profiter de la vue. Lux laissa échapper un souffle d’admiration, et mit quelques instants à se rendre compte de l’humeur taciturne du guerrier - du moins, encore plus taciturne que d’habitude. Elle saisit son bras qu’elle enlaça en venant s’appuyer contre son épaule, et resta ainsi sans un mot, à caler sa respiration sur le rythme des vagues en contrebas. Ce ne fut qu’après de longues minutes qu’elle prit la parole.

“ - Tu peux toujours m’en parler tu sais.”

Mais les graines plantées dans l’esprit de Zoro par le démon germaient peut-être déjà…

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Lorsque le couple revint une heure plus tard comme promis, et alors qu’ils étaient à une centaine de mètres, Lux fronça les sourcils. Un homme semblait vociférer sur leur charpentier, et ce dernier avait un air assez démuni.
“ - Qu’est-ce qu’il se passe … ?”
Lorsque l’inconnu arma son poing en direction du pauvre Momo, Lux disparut tout simplement de la droite de Zoro pour réapparaître entre le natif baraqué et sa cible. Le coup la toucha en plein dans l’épaule et elle trébucha sur le jeune brun en l’embarquant par terre avec elle.

Surpris de l’apparition, le jaloux de service resta planté là deux bonnes secondes en réalisant qu’il venait de frapper une frêle jeune femme sans défense. Enfin, pas vraiment sans défense, puisqu’elle se releva d’un bond et le dévisagea. Il serait déjà mort dix fois si un regard pouvait tuer, et dans les yeux bleus de la magicienne brillait une lumière magique en colère. Toujours entre les deux charpentiers, elle aboya sur celui qui venait de la frapper.
“ - On peut savoir ce qu’il se passe ici ?”

Persuadé que Lux s’était simplement interposée dans une bagarre dont elle ne connaissait rien, le natif tenta de se justifier, n’hésitant pas à déformer un peu la réalité à son avantage.
“ - Ce jeune insolent me vole des clients et a le culot de me dire que ce n’est pas de sa faute ! Alors qu’il n’a pas hésité à dire aux clients en question que j’étais moins compétent que lui.”
En réalité, c’était surtout Alastor qui avait laissé entendre cette comparaison peu flatteuse. Mais de ça à remettre toute la faute sur le jeune charpentier, il n’y avait qu’un pas.

Inconscient de s’enfoncer encore plus sous terre, le jaloux reprit la parole.
“ - Mademoiselle vous comprenez, sa concurrence déloyale me fait perdre un gros client, avec beaucoup de moyens, et j’ai une famille à nourrir moi aussi.”
Lux ne s’adoucit pas et répondit d’une voix exaspérée.

“ - Laissez-moi deviner. Vos clients avec beaucoup de moyens, c’était une blonde aux yeux bleus et un homme borgne avec des cheveux verts ?”

Évidemment, il n’avait pas eu la description des clients en question, mais il daigna enfin réfléchir, et en comprenant qu’elle se désignait elle, et l’homme qui la rejoignait, il eut l’intelligence de paraître médusé. Comptait-il s’excuser platement ou allait-il monter sur ses grands chevaux ?

La maison de nos rêves

Ft Zoro et Luxanna

Amusé de voir ce grand dadais de Kanjuro menacer le frêle Momo, Alastor attendait avec impatience que le clou du spectacle n’arrive, en la personne de Luxanna et de Zoro.
Il était évident que le jeune charpentier ne pourrait rien faire à l’encontre de son vociférant concurrent, alors que le couple d’élus, lui, pourrait bien offrir un peu plus de spectacle.

Et le démon ne fut pas déçu de voir la petite blondinette s’interposer in-extremis entre les deux artisans, recevant au passage dans l’épaule le coup qui était destiné au petit brun ; quel plaisir d’observer la chute de Luxanna et de Momo sur le sol, devant un Kanjuro aussi circonspect qu’une poule ayant trouvé un cure-dent, c’en était presque hilarant et le deal maker avait hâte de voir quelle serait la réaction de Zoro, qu’il imaginait déjà des plus musclées.

Cependant, et avant que la tête de cactus n’intervienne, sa douce moitié se hissa à nouveau sur ses pieds et invectiva la brute épaisse qui, devant la hargne de cette belette, se défendit en avançant des pratiques commerciales honteuses de la part de Momo, pratiques qui justifiaient bien une petite rouste de courtoisie.
Mais, et au grand dam de cette armoire à glace à la tête sans doute pleine d’eau, la blondinette lui fit habilement remarquer que, les clients dont il était question se trouvaient justement là, en face de lui. Qu’allait donc faire Kanjuro ? S’excuser platement, ou bien mordre à nouveau ? Le démon en trépignait d’impatience.

Et il ne fut pas déçu ! Oh que non ! Car trop fier que pour admettre s’être trompé, le malabar de service croisa les bras devant son torse puissant et dévisagea la petite blonde d’un air goguenard.

"Peut-être, je l’ignore, tout ce que je sais, c’est que ce sale môme ne m’arrive à la cheville et qu’il parvient quand même à duper les clients pour s’assurer de garder le monopole de la construction des navires ! La preuve en est que vous n’êtes pas venus chez moi pour faire un devis, je me trompe ?"

Pour le coup, il avait à moitié raison, car le pauvre Momo n’avait jamais parlé de lui au trio d’élus, c’était Zoro qui avait choisit arbitrairement de faire confiance au jeune homme sans vouloir chercher plus loin.
Depuis son siège de fortune, le démon lui se gaussait de la situation en arborant, comme à son habitude, un large sourire, parvenant à voir la scène malgré la foule qui commençait à s’entasser autour du quatuor formé par les deux charpentiers, Luxanna et Zoro, et qui semblait avide d’un peu d’action et de violence.

"Parce que je n’ai pas qu’une famille à nourrir moi ! J’ai aussi tous mes employés à payer ! Et je ne vous parle pas de mes fournisseurs ! Mais à cause de ce mioche, je cours à la faillite ! Ah ça, j’avais la belle vie avant qu’il ne décide d’ouvrir son atelier, depuis qu’il est arrivé ici, tout part à veau l’eau !"

"Kanjuro je...Je ne savais pas que.."

"LA FERME ! Espèce de petit parvenu ! Qu’est-ce que tu leur à dit hein ? Que j’étais un ivrogne incompétent ? Que mes navires prenaient l’eau à peine sortis de mon atelier ? Hein ? Quels mensonges leur à tu servit pour qu’ils ne daignent même pas venir me voir ? Crache le morceau et ensuite je te règle ton compte une bonne fois pour toutes !"

La tension était palpable, et il ne suffisait que d’un petit rien pour mettre définitivement le feu aux poudres… Cela tombait plutôt bien, car Alastor était du genre à aimer jouer avec des allumettes.
Sans que personne ne puisse se rendre compte de quoi que ce soit, tous trop occupés à observer la véritable scène de ménage qui se jouait devant leurs yeux, une de ses ombres se faufila dans la foule afin de choisir un emplacement stratégique. Une fois cela fait, l’ombre se mit à parler, usant d’une voix totalement étrangère aux oreilles de Luxanna et Zoro, afin qu’il ne puisse être inquiété d’éventuelles représailles.

"N’empêche que le gosse a raison, Kanjuro c’est quand même un sacré alcoolique !"

Cette simple petite remarque lancée à la volée suffit à faire perdre totalement patience à Kanjuro qui, dans un cri de rage, bouscula Luxanna afin de s’élancer vers Momo, poing prêt à tomber violemment sur le jeune homme.

"JE VAIS TE CREVER MOMO !!"

Et pendant que l’agitation arrivait à son paroxysme, l’ombre du démon déployée plus tôt regagna sagement son maître, qui se délectait déjà du drame qui allait se jouer sous ses yeux pétillant de malice.

légende dialogue:

La maison de nos rêves

La réaction de la mariée face au mutisme religieux de son homme prouvait une fois de plus son côté attentionné. Elle invitait sa moitié à s'exprimer s'il le désirait mais, il n'en était pas question. Une héroïne blonde aux yeux bleus ne pourrait comprendre une décision aussi égoïste, il connaissait déjà sa réponse, telle fut la raison pour laquelle il ne prit pas le temps de la consulter pour méditer dessus.

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De retour à l'auberge, un grabuge se fit entendre de l'extérieur. Une voix de mammouth enragé semblait pourrir quelqu'un d'autre comme du vulgaire poisson. Le bordel de ce betteravier retentissait jusqu'à l'entrée du hameau tandis qu'il était l'heure de rejoindre Momo. Interloqués, le couple pénétra dans la pièce animée, se glissant discrètement dans la foule spectatrice. Ils avaient le droit à un combat à mains nus improvisé pour amuser les touristes.

Seulement, un problème se posait. L'altercation concernait Momo, LEUR charpentier. Ce n'était pas une très bonne idée de s'adonner à ces pratiques alors qu'un projet colossal l'attendait. S'il finissait avec le nez pété ou autre, son temps de convalescence retarderait les travaux or le sabreur avait mis le prix fort pour la formule prenium livraison express.

Ils auraient pu apprécier le règlement de compte comme un simple divertissement mais ce ne fut sans compter sur cette idiote qui s'interposa entre le colosse et le gringalet sans crier garde. Et évidemment, ce qui devait arriver arriva, cette grosse gourdasse adorée chuta contre le charpentier élu avant de se faire aboyer dessus par le plus gros. Pourquoi fallait-il toujours que les bonnes femmes se mêlent d'affaires masculines qui ne les regardaient pas. Ensuite, elles comptaient sur leur mari pour réparer leurs conneries. Momo était assez grand pour se défendre non ?

Il hésita à intervenir pour la ramasser après le coup qu'elle venait de se manger mais se contenta uniquement d'un pas en avant. Son instinct protecteur le poussa à poser sa main autour de sa garde, prêt à dégainer pour trancher la tête de cet enfoiré qui avait oser toucher sa dulcinée mais il se retint au dernier moment, curieux d'écouter les explications de ce péquenaud. Luxanna, qui n'avait pas la langue dans sa poche, eut la bonne idée d'en rajouter une couche en sous-entendant très grossièrement l'identité des clients, pendant qu'Alastor se chargerait d'attiser le feu dans la pénombre. Pas un pour rattraper l'autre dans ce milieu.

L'échange se poursuivit et une voix externe confirma les rumeurs que Momo propagerait à l'encontre de son rival, fou de jalousie. Un rageux en somme. Il était trop tard pour revenir sur le contrat de toute façon.

Resté en retrait depuis le début, observant la scène d'un air neutre, les bras croisés, au milieu de la foule, l'empereur de Reifuu entra enfin en scène afin d'arrêter l'ahuri enragé dans sa course. Il attrapa son poing en plein vol avant qu'il n'abîme le visage de son constructeur :

- Oi... Vas-y mollo avec notre charpentier, il a du pain sur la planche encore.

Le nargua-t-il sans vergogne. Cette ordure le méritait au vu du traitement réservé à ses rivaux par simple jalousie gratuite. Il n'avait qu'à être meilleur.

- On l'a choisi, c'est le jeu alors accepte-le. Comporte-toi comme un homme au lieu de te donner en spectacle de façon aussi pathétique devant tout le village. Tu auras bien des opportunités si tu fais tes preuves.

Il releva au passage sa bien-aimée, tombée par terre comme une vieille chaussette lorsque cette brute l'avait dégagé de sa trajectoire.

- Et vu comment tu traites tes potentiels clients, tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même. J'te conseille de t'excuser auprès de cette femme avant que je ne te donne une raison de chialer, enfoiré. J'ai horreur des pleurnicheuses dans ton genre...

Baissa-t-il la voix en se rapprochant dangereusement de lui.

Credits > Epsilon

Le bateau de nos rêves

Feat Zoro et Alastor

Malgré l’arrivée de Luxanna et de Zoro, le charpentier ne se calma pas, et bien au contraire. Il refusa d’admettre qu’il passait ses nerfs sur le pauvre Momo sans raison, et reprit la discussion sur un ton houleux. Il leur demanda de confirmer qu’ils n’étaient pas passés chez lui faire un devis, et la demoiselle ne voyait vraiment pas le rapport.

“ - Et alors ?” s’indigna-t-elle en croissant les bras sur sa poitrine.

Pourquoi chercher ailleurs pour voir si l’herbe était plus verte quand ils avaient trouvé ce qu’ils cherchaient ?

Et voilà que l'hurluberlu reprenait avec ses histoires d’employés et de fournisseurs à payer. Momo, si gentil et naïf, en fut même touché. Il bégaya un semblant de phrase emplie de compassion qui fut coupée nette par le malpoli de service.

“ - C’est ridicule,” commenta la jolie blonde à voix basse alors que Kanjuro continuait de se couvrir de honte.

Elle leva les yeux au ciel, désespérée de son attitude, et vit ainsi au dernier moment qu’il allait frapper Momo. Elle n’eût pas le temps de réagir, mais heureusement Zoro avait intercepté le poing fermé du natif. Ce dernier dut être surpris que son bras lancé avec force fut contrôlé de manière si aisée. Savait-il seulement à qui il avait affaire ? Probablement pas. Il n’était pas très intelligent, mais sûrement pas suicidaire au point de se comporter ainsi devant son général des armées, élu de longue date qui plus était.

Ce dernier releva la disgrâce dans laquelle était tombée Kankuro, puis exigea des excuses pour sa dame. Lux en rougit presque - elle n’avait pas besoin de lui pour gérer ce genre de malotru, mais il était tout de même agréable qu’il la défende ainsi. Elle composa néanmoins un visage neutre en s’attendant à ce que le malappris s’excuse. Après tout, l’intervention de Zoro l’avait tout de même un peu calmé.

Pourtant, Kanjuro fixa l’élue sans rien dire un instant, plissant les yeux comme s’il devait décider quoi faire. Et il fit le mauvais choix :

“ - Hmf. Je lui ai rien fait à la d’moiselle en détresse, elle avait qu’à se mêler de ses oignons.”

Les sourcils blonds de la demoiselle se plissèrent en un “V” énervé et elle lui répondit d’une voix ferme.

“ - Ce SONT mes affaires quand vous menacez le charpentier qui construira le prochain endroit où je vivrais, et pire, que vous essayez de vous en prendre à lui. J’exige des excuses, pour Momo aussi, et ensuite vous tournerez les talons et vous nous laisserez tranquille.”

Lorsque son tempérament parfois volcanique - digne de Kaën - prenait le dessus, les pouvoirs de la demoiselle avait tendance à apparaître. Quand elle était à Demacia, cela la terrorisait : elle ne voulait pas qu’on découvre qu’elle était née-mage. Mais désormais, elle laissa ses yeux pulser d’une lumière blanche et ses mains scintiller selon la volonté de sa magie. Cela fit reculer d'un pas le charpentier jaloux, avant qu'il ne lâche dans un souffle :
" - Sorcière ..."

Et ce tout petit mot déstabilisa davantage Lux qu'elle ne l'aurait voulu. Cela faisait bien longtemps qu'on ne l'avait pas appelé ainsi, avec une lueur mal dissimulée de peur et de dégoût.

La maison de nos rêves

Ft Zoro et Lux

La situation, bien que très amusante au départ, commençait doucement à s’enliser et à se diriger vers une fin des plus heureuses ; Kanjuro allait s’excuser platement face au couple d’élu, il courberait peut-être même l’échine face à son rival Momo, puis s’en irait la queue entre les jambes rejoindre son atelier minable. Cet homme s’avérait pourtant prometteur, mais il n’était au final qu’un inutile comme pratiquement tous les autres, quelle déception.
C’est avec un regard blasé, mais toujours le sourire, que le démon de la radio observait la scène, dépité de n’avoir pu être un peu plus distrait par ce bougre d’incompétent.

"..."

Mais ! Contre toute attente, au lieu de s’écraser face à la blondinette qui, en colère, se laissa aller à déployer un peu de sa magie, ce brave imbécile de Kanjuro préféra user d’un terme fort peu élogieux à l’attention de Luxanna. Sorcière.

Ce simple mot, parfaitement anodin la plupart du temps, sembla avoir eu un effet certain sur la blonde, cela se voyait dans son regard, elle n’aimait pas être appelée ainsi. Cela faisait-il ressurgir en elle un ancien traumatisme ?
Peu importe la réponse, ce petit détail ne passa pas inaperçu, et encore moins aux yeux du deal maker.

"Hmm…"

Cette fois, plusieurs de ses ombres se faufilèrent dans la foule, de manière insidieuse. Ne voulant prendre le risque qu’elles soient repérées par quiconque, le démon de la radio les fit glisser de zone d’ombre en zone d’ombre jusqu’à ce que chacune ne soit placée à un endroit stratégique, à l’abri des regards mais à portée d’oreilles.

"Vous avez entendu ?"

"Oui, il l’a traitée de sorcière !"

"Vous pensez que c’en est une ?"

"Maman, j’ai peur !"

Aidée par ces quelques modestes interventions de votre serviteur infernal, la foule commença à parler, le mot sorcière revenant de plus en plus sur les lèvres des natifs qui entouraient la rixe tuée dans l’oeuf. C’était avec un tout autre genre de problème que Zoro et Luxanna allaient devoir composer à présent. Enjoy !

légende dialogue:

La maison de nos rêves

Loin de ces affaires de jalousie, en tant qu’introverti forcené tourné exclusivement vers lui-même, le pirate concevait mal comment un homme pouvait autant se ridiculiser en accusant un autre de son infortune. Surpasser son rival nécessitait de redoubler d’efforts, et nécessitait surtout d’accepter la défaite quand l’autre se présentait comme meilleur. On ne pouvait gagner à tous les coups. Si ce Kanjuro ne possédait pas ce dossier, il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. Rager sur Momo ne le rendrait pas plus compétent, au contraire, il se recouvrait de déshonneur.

Mais l’erreur fatale fut de s’adresser à la femme de l’empereur d’une manière aussi grossière. Ils n’avaient pas élevé les cochons ensemble. Alors quand elle lui exigea, agacée, des excuses envers le charpentier familial et qu’en réponse, elle ne reçut qu’un «sorcière», servant à alimenter la masse ahurie, le sabreur adopta un air renfrogné. Il entendit les commentaires délurés des petites commères attroupées autour de la discorde, ce qui ne l’aida pas à se calmer.

Puisque cet abruti ne comprenait visiblement pas le langage verbal, Zoro allait user d’une méthode légèrement moins sympathique. La diplomatie ne fonctionnait pas ? Très bien. Il attrapa dés lors le bonhomme par la nuque qu’il serra si fortement qu’elle semblait à deux doigts de se briser sous ses doigts. Du moins, la sensation de pression sur le bougre fut telle qu’il ne ressentit rien d’autre que la peur d’y passer.

- Bien. Comme tu ne peux visiblement pas régler tes affaires sans faire un scandale, je vais te parler de la seule manière que les saltimbanques comme toi comprenait.

Usant d’une de ses compétences, le cheveux vert emmena le fauteur de trouble hors de la taverne, mené par la nuque, jusqu’à une ruelle adjacente. A l’abri des regards, il le jeta au sol comme une vieille merde, vers l’avant, afin que sa tronche bouffe la neige pourrie par les pas des passants, bien boueuse.

- A partir de maintenant, tu vas te relever et agir en homme. Tu vas retourner dans la taverne, prendre tes responsabilités et t’excuser auprès de la femme et du charpentier ?

Il n’eut même pas le besoin de le menacer avec un «sinon» qui décrirait l’alternative réservée tant la simple présence du haki suffisait à terroriser sa victime. La grande gueule de tout à l’heure ressemblait désormais à un gamin apeuré, peinant à se redresser sous le stress, et bégayant comme un véritable démeuré.

- Vo.. voui.. gdf... oui ! Pardon !

Déguerpissant à moitié à 4 pattes de la ruelle, en panique, il retourna dans la taverne en trombe. Le grand empereur semblait lui avoir offert une vision de ce qui l’attendait s’il ne s’exécutait pas sur le champ. Il ne prit pas la peine de retourner parmi les ivrognes de l’intérieur, se contentant de s’adosser à côté des portes battantes le temps que les intéressés le rejoignent par eux-mêmes, en espérant aucun grabuge entre temps. Il fallait avancer !

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