Contrôle technique - Ft Roronoa Zoro

Le culot du samouraï était aussi légendaire que ses prouesses au combat. Il se traînait la réputation d'un rustre aux manières d'un goujat, et cette situation n'échappait pas à la règle. Il rejetait sans vergogne la faute de ses faiblesses sur le dos des 2 femelles. Qu'est ce qu'elles feraient de plus que râler de toute façon ? Ils venaient de prouver à l'instant qui avait le dessus pour le moment.

Et alors que le sabreur s'imaginait trotter jusqu'au navire, quelle ne fut pas sa surprise quand l'engin surgit des monticules enneigés l'instant d'après. Il haussa légèrement le sourcil, happé par la surprise, mais non sans plus d'expressivité. Il restait assez modéré dans ses réactions mais ce tour de passe passe mérita tout de même un lever de sourcil !

Puisque le navire venait à eux sans effort, très pratique au passage, l'épéiste n'eut qu'un simple bond à faire pour parvenir sur le pont plutôt que des kilomètres. De leur côté, Ruby et sa pupille rejoignirent les cabines sans plus tarder afin de retrouver le chaud de l'intérieur, du moins pour la gamine puisque la demi divinité ne ressentait pas le climat hostile, équipée naturellement d'une clime interne permettant de réguler sa température de façon idéale. Une option fort avantageuse, pendant que d'autres avaient passé des années d'entraînement à supporter des atmosphères extrêmes. Définitivement, l'égalité n'existait pas dans la nature.

Il les suivit avant qu'elles ne disparaissent de son champ de vision, ce qui lui évita de se perdre dans ce labyrinthe ambulant. Trop de portes tuait la porte. Cette réflexion ne voulait rien dire mais Zoro se comprenait. Quand lors de rejoindre sa cabine le soir pour dormir, il devait essayer une dizaine de portes avant de trouver la sienne, cette mystérieuse phrase prenait tout son sens.

Bref, maintenant qu'il était arrivé à bon port, il découvrit la luxueuse chambre de la maîtresse des lieux, vivant dans l'opulence pendant que les autres se tapaient les trous de souris. Non, il exagérait, sa chambre contenait le confort adéquat mais... Force est de constater que madame ne se faisait pas chier, de quoi faire chier de jalousie tous les plus grands capitaines de l'univers.

Il prit place autour de la table, aléatoirement, s'attribuant la chaise qu'il restait. Ruby assura son rôle de hôte à la perfection en servant son invité et sa pupille d'un bon chocolat chaud dont le simple parfum du cacao suffit à éveiller les papilles. Où s'était-elle dénichée ce produit ? Il n'avait pas consommé de chocolat depuis son propre monde, ignorant que ce met existait sur Kosaten. Le cacao provenait certainement d'une contrée chaude, alors peut-être dans la nation de la dame, cela irait de soi. Mais comme on était à Kosaten, il ne serait pas étonné d'apprendre que le cacao poussait sur des glaciers tant ce monde suivait ses propres lois physiques et biologiques, parfois bien différentes de celle de son ancien monde.

- Du chocolat ? Où est-ce que trouves ça ?!

En tout cas, il notait ses talents de bonne petite femme au foyer, choyant ses convives.

Trève de superflu, ces guerriers ne s'étaient pas réunis pour assister à une conférence sur les conditions de production du cacao. En fait, ce qu'il se passa par la suite se déroula sans transition. Ruby posa également ses fesses à son tour autour de la table afin de mettre les pieds dans le plat quant à une formule mystérieuse que Zoro avait prononcé quelques temps auparavant. En effet, une graine avait généré dans son esprit et il était temps de le partager à cette femme qu'il s'était promis d'aider à s'améliorer pour défoncer du Osha à la con.

- Disons que j'ai réfléchi...

Un jour à marquer d'une pierre blanche.

- Et j'ai quelques projets pour toi, si ça t'intéresse.

Il se leva hors de son siège et s'écarta légèrement de la table afin de bénéficier d'une liberté de mouvement. Il semblait préparé quelque chose, joignant son poing autour de l'un de ses manches :

- Combien de sabres peux-tu manier à la fois ?

En voilà une bien bonne : Zoro qui discutait cuisine avec une daronne, un peu plus et il se transformerait en cet imbécile de sourcil en vrille. La simple pensée lui généra une remontée de frissons le long de sa colonne. Il prit néanmoins note des trésors cachés des marchés, il était vrai qu'en dehors des stands de katanas et d'alcool, il s'intéressait très peu aux produits présentés sur les étendoirs. La prochaine fois, il scruterait attentivement histoire de sortir de sa routine, bien qu'il ne s'y éternisait jamais trop longtemps car la voix éclatantes des poissonnières avaient vite fait de lui briser ses tympans perçants.

Mais retournons sur le dossier important, surtout que Ruby offrit une réponse particulièrement alléchante qui rencontra un soudain sourire en coin de la part de l'empereur. Cinq sabres ? C'était au-delà de ses espérances. Elle possédait sans le savoir un potentiel de malade mental, il ne restait plus qu'à le concrétiser. Cette demoiselle était sur le point de développer un style unique, même si une telle maîtrise risquait de demander un temps d'entraînement, ne serait-ce que pour gérer la coordination de plusieurs sabres à la fois. Le cerveau, même celui d'une démone, rencontrait des limites et peinait à gérer plusieurs fronts en simultané. Mais s'il parvenait à jouer avec 3 sabres avec sa petite tête de pigeon mortel, 5 serait un jeu d'enfant pour une demi-divinité.

- Je réfléchis depuis quelques jours à ajouter une nouvelle corde à ton arc... La réponse m'est désormais limpide... Pourquoi tu ne développerais pas un style à 5 lames ?

Evidemment, avant toute chose, il fallait évaluer son niveau à une, deux, trois et quatre lames. Il était hors de question de la jeter directement dans le bain, ce serait voué à l'échec. Ruby devrait démontrer de solides appuis avant de rajouter une épée en plus. Il fallait monter crescendo. Et quel meilleur prof que le roi de la lame en personne ? D'autant plus qu'il pourrait s'inspirer de ses propres techniques comme point de départ pour les adapter à la mesure des capacités de son élève.

Il s'approcha de la chaise sur lequel reposait le humble postérieur de la femme vengeresse et, abaissant son regard vers elle, il sollicita une auto-évaluation, dans un premier temps purement abstrait pour déterminer comment se situer la demoiselle.

- Sur une échelle de 1 à 10, à combien tu considères ton niveau à l'épée avec une seule, puis deux, trois, quatre et enfin cinq ? Si tu n'as jamais essayé avec l'une de ses configurations, contente-toi de me le signaler avec le zéro.

Une autre question se joignit à la première.

- Et comment ça se présente à 5 ? Tu comptes te faire pousser des bras ? En mettre plusieurs dans la bouche ?

Oui car ses pouvoirs l'intriguaient. Il ne doutait pas de la possibilité de la démarche après tout ce qu'elle lui avait montré mais il était curieux de connaître la forme que cela prendrait. Il ne fallait pas non plus la couvrir de ridicule, le style était important. Et c'était un mec avec un sabre dans la bouche qui vous le disait.

Si le maximum donné par Ruby montait jusqu’à cinq, maintenir cette forme excentrique puiserait une énergie monstrueuse que l’élue ne se sentait pas encore en capacité de tenir. Par conséquent, un entraînement progressif s’imposait. D’abord, elle apprendrait à maîtriser deux épées, sans tranformation, puis en parallèle, elle devrait incorporer dans son emploi du temps plusieurs séances dédiées au maintien de sa métamorphose, à la manière d’un plongeur professionnel s’entraînant à tenir en apnée sous l’eau.

Selon son auto-évaluation, il ne manquait pas grand chose à sa maîtrise à deux lames pour atteindre la perfection, bien que l’apprentissage s’avérait constant et illimité. Au-delà de deux, la «jeune» fille en apparence ne possédait vraisemblablement aucune expérience. Elle détenait le plein savoir du maniment à l’epée, le plus dur était derrière elle, il ne restait tout simplement plus qu’à apprendre la coordination simultanée entre plusieurs membres de son corps pour se défendre et attaquer.

Ruby informa le bretteur sur l’étendue des capacités de sa forme, et en tant que femme du concret, privilégia une petite démonstration bien plus illustrante que n’importe quel discours abstrait. Sa beauté sparte naturelle s’envola pour embrasser une dimension plus démoniaque, sous le regard totalement impassible de sa gamine, sans doute spectatrice habituée, les jambes ballantes tandis qu’elle sirotait son chocolat chaud dans le plus grand des calmes. Il serait faux de prétendre que le sabreur manifestait une aussi grande sérénité. Il restait un guerrier méfiant, se tenant sur ses gardes, à l’affut du moindre potentiel danger à éradiquer de ses sabres mortels. Alors quand bien même sa surprise fut modérée, il ne put s’empêcher de s’éloigner instinctivement d’un pas, enroulant sa main au manche du sabre noir, prêt à dégainer.

Même si l’hôtesse de ces lieux prévenait, sa métamorphose n’en restait pas moins impressionnante. Le samouraï en avait vu des choses étranges ici, ou même chez lui, mais cet esthétique se révélait unique en son genre. Sa prunelle se balada sur son corps embrasé, tandis qu’une fine effluve cramoisie picotait ses narines, légèrement intrigué par les détails de cette texture. Si le premier regard jeté sur ce corps consistait à simplement découvrir cette étrangeté, il finit par se reprendre rapidement et scruter les dispositions de cette étonnante figure pour tenter de se projeter avec 5 lames.

- Hm... Intéressant. Combien de temps tiens-tu sous cette forme ?

Quelque soit sa réponse, certainement courte, il rétorqua :

- Tu devras t’entraîner plusieurs heures par jour à tenir cette transformation, en autonomie. La rapidité de ta progression dépendra uniquement de toi sur cet aspect. En revanche, de mon côté, je t’apprendrai le santoryu dans un premier temps. Mais d’abord, je compte vérifier de quoi t’as l’air avec 2 épées et les renforcer un tant soit peu. Repasse dans ta forme initiale et montre-moi ce que tu sais faire.

Il se positionna, bien solide sur ses appuis, profitant de la largeur des lieux pour se mouvoir à sa guise. Il ne sortit guère ses katanas, le but étant d’esquiver et d’encaisser les attaques de la demoiselle pour mesurer son habilité, rapidité et puissance avec deux lames dans un premier temps. La riposte arriverait plus tard.

Quinze minutes, sans compter ses autres techniques qui puisaient dans sa réserve d'énergie, s'avérait bien trop peu, à moins de jouer sur une puissance telle qu'elle règlerait ses combats de façon expéditive. Mais ce n'était pas la meilleure stratégie selon le bretteur, mieux valait miser sur l'endurance et l'usure pour remporter un duel car nous n'étions jamais à l'abri de tomber sur plus fort.

A la demande de la sparte, ils rejoignirent le pont pour ne pas retourner sa chambre. Dehors, il tombait justement quelques fins flocons aussi légers que des boulettes en coton, de quoi habiller la scène. Les planches glissaient davantage, ce qui quémandait une attention particulière sur ses appuis et augmentait la difficulté à cause des conditions du terrain. Ce n'était pas plus mal. Ainsi donc, Ruby démarra l'assaut sur le bretteur qui ne riposta guère.
Son premier constat fut le manque de puissance de ses coups, bien que ce n'était pas non plus une catastrophe. A son niveau, il les voyait également trop vite venir ce qui lui permettait d'esquiver à sa guise. Il n'utilisa même pas le haki pour la contrer. La première mission de Ruby consisterait donc à renforcer la puissance de ses coups, mais surtout sa vélocité, encore parfois trop prévisible. Cependant, elle ne mentait pas, à l'échelle de la moyenne, elle était une bien meilleure bretteuse à deux sabres que la plupart des gens de métiers, de quoi leur refourguer la honte de leur vie. Elle les mangeait matin, midi et soir alors que ce n'était même pas sa compétence de prédilection.

Ils continuèrent durant deux bonnes heures, sans aucune pause.

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Plusieurs jours passèrent, tandis que le sabreur d'abord passif commençait de plus en plus à riposter aux coups ou à accroître sa résistance pour parer les coups de la demoiselle. Elle progressait à vitesse grand V en suivant les conseils de l'expert en la matière. Bientôt, la maîtrise à deux sabres ne comporterait plus aucun secret pour elle. Ils passèrent d'ailleurs promptement à un troisième sabre et si les débuts furent laborieux, la jeune fille ne se démonta pas, repoussant ses limites à chaque instant. Sa volonté de fer était très agréable et rendait bien plus facile les séances. De son côté, il l'invitait à ne pas perdre de vue ses entraînements plus basiques pour améliorer sa force, son agilité, sa rapidité, son endurance ou encore sa résistance, et surtout, il l'encourageait à ne rien lâcher pour qu'elle parvienne à maintenir sa forme plus longtemps. Elle gagnait des secondes, voire des minutes un peu plus chaque jour, comme le soleil qui parvenait à gratter des minutes quotidiennement en approche du solstice d'été.

Et puis, un beau matin, qui pourtant en apparence semblait se présentait comme un autre, le jeune homme l'attendait comme à son habitude sur le pont. Cependant, il l'accueillit dans une posture différente, assis en tailleur sur un tonneau. Sans crier garde, et au lieu de la saluer comme il en fut coutume, à peine sortit-elle sa frimousse du matin à l'air libre, que le pirate prononça sombrement :

- Nittoryu...

Deux lames virulentes bravèrent les airs pour venir découper la demoiselle de plein fouet. Elle avait le choix de les esquiver, de les bloquer, de les contrer ou de se les manger si elle manquait de réactivité, mais elle risquait de ramasser de sévères entailles.

- Nana-Jū-Ni Pound Hō !

S'exclama-t-il alors qu'il n'avait pas bougé de son tonneau, pourtant situé à plusieurs mètres de la demi-démone. Comment avait-il pu l'attaquer d'aussi loin ? C'était justement au programme de son apprentissage aujourd'hui. Il frappa du manche de son katana contre le tonneau à la façon d'un prof qui réclamait le silence, puis décida de se lever hors du tonneau lentement pour s'approcher de la demoiselle.

- Puisque tu maîtrises désormais le nittoryu à la perfection, j'aimerais te montrer quelque chose. Contrairement aux idées reçues, le maniement du sabre n'est pas qu'une affaire de corps à corps. A un niveau élevé, et je considère que tu l'as atteint, il est possible de trancher à distance. Tu comprendras au fur et à mesure sur les lames n'ont pour unique limite le potentiel de leur porteur.

Il refit un nouveau mouvement de bras à destination d'un arbre gelé à proximité du bateau en contrebas, puis deux mouvement de bras, puis une nouvelle fois en rajoutant un troisième mouvement avec le sabre maintenu entre ses dents. L'arbre fut d'abord coupé une première fois, puis scié deux fois de plus, tandis qu'une troisième vague coupante vint le trancher à trois nouveaux endroits simultanément, ce qui fit un total de sept. L'arbre se retrouva en sept morceaux, écroulé au sol. Il avait d'abord utilisé un sabre, puis, deux, puis les trois.

- Une fois que tu auras compris la technique, tu pourras le pratiquer peu importe le nombre, à condition de bien maîtriser ton style. Pour le moment, le santoryu (pratique à 3 sabres) te met encore en difficultés alors nous allons nous entraîner sur deux katanas seulement.

Il rangea son troisième dans son fourreau. Est ce que Ruby aurait quelque chose à faire remarquer avant de commencer ?

Puisque la demoiselle ne pipa pas grands mots, le sabreur l'interpréta comme une validation de sa part.

- Regarde bien ce que je fais.

Dés lors, il ne rallongea pas le suspens plus longtemps et sortit une pomme de sa poche, volée précédemment dans la corbeille à fruits de la cuisine. Une pomme bien rouge, semblable à celle de Blanche-neige, qu'il fit jongler dans sa main jusqu'à soudainement la jeter hors du bateau le plus loin possible. Aussitôt, il vint bondir comme un athlète sur les rebords, dégaina deux katanas qu'il positionna derrière son dos avant de les projeter vers l'avant, par dessus ses épaules. Il ne bougea pas d'un iota et pourtant, la seconde suivante, la pomme fut tranchée en plusieurs lamelles alors qu'elle voltigeait à plusieurs mètres de distance, avant de retomber sur la neige.
Petite pensée pour le cuistot aux sourcils entortillés qui l'aurait défoncé pour ce gâchis.

Il se retourna vers la jeune fille, fier de sa petite démo, avant de redescendre sur le pont et s'approcher de son élève pour glisser derrière son dos :

- Tu n'as pas dû comprendre grand chose, je vais t'expliquer. Nous allons déjà commencer sur une cible immobile.

Il se permit de lui attraper les épaules et de la diriger puis tourner vers un tonneau situé à quelques mètres devant elle sur lequel reposait une bouteille vide. Il la laissa attraper deux épées et finit par prononcer ces quelques mots sous un ton hypnotique. Afin que la méditation pénètre son esprit, il se permit de ralentir son dialecte. De ce fait, il prit un ton lent, traînant et particulièrement suave. Les esprits les plus mal tournés comme Arba dont la culotte s'humidifiait à la simple vision d'une banane trouveraient certainement ce timbre particulièrement sexy. Mais cette mise en situation ne possédait aucun but séducteur :

- Cette technique nécessite une concentration forte. Elle est très spirituelle... Tu penses qu'il y a du vide entre toi et cette bouteille ? Ce n'est qu'une illusion. Entre ton corps et ta cible, il y a une quantité de matières en perpétuel mouvement.... Une vie microscopique se déroule tout autour de toi, un monde entier invisible à l'oeil nu.  Ressens-la.... Utilise l'intégralité de tes sens, non pas seulement la vue, bien trop restreinte.... Connecte l'intégralité de ton corps à ton environnement..

Il commença alors à prononcer un récital énigmatique, légèrement obscur.

- Vision... audition... odora... goût... toucher.. imagination et aux six sens mortels...  Le bien, le mal, la neutralité et plus loin pour chacun.... Tantôt sous la pureté, tantôt sous la corruption... Donnant donc les 36 désirs terrestres de ce monde...

Au fur et à mesure que la jeune femme s'imprégnait de son environnement jusqu'à ne faire plus qu'un avec l'espace, qu'elle prenne progressivement la position dans laquelle elle se sentait confortable, fluide, libre dans ses mouvements, il continuait :

- L'énergie de ta lame est capable de se projeter au loin, de trancher et traverser la matière jusqu'à sa visée, comme une extension d'elle-même. Il suffit simplement de ressentir pleinement la matière qui te sépare de ta cible... Comme si cette distance n'était en réalité qu'un gigantesque mur invisible à fissurer pour atteindre la bouteille derrière, collée contre sa paroi.... D'une certaine manière, tu es déjà en contact avec cette bouteille, ressens ce ver froid contre ta peau... C'est à ta portée... Tu ne fais plus qu'un avec l'univers et l'ordre de son cosmos... Libère-toi de ce corps qui t'emprisonne, qui te met à l'étroit, deviens le tout..

Enfin, quand il décréta que Ruby fut rentrée dans une phase méditative jusqu'à atteindre une totale symbiose avec le monde, il sonna le mot signant le départ pour trancher cet air jusqu'à ce qu'il atteigne et brise ce ver en mille morceaux :

- Tes épées sont comme deux canons... il ne te reste plus qu'à tirer... Quand tu es prête...  

Désormais, Ruby savait utiliser le calibre 36. Il était possible qu'elle n'ait pas réussi à viser juste pour la première fois, peut-être qu'un bord du bateau s'était fendu au lieu de la bouteille ?
Quoiqu'il en soit, lorsqu'elle maîtrisera les 3 lames, elle pourra augmenter l'efficacité de cette technique, le calibre 108 et ainsi de suite, multipliant sa puissance à chaque fois. Le résultat : des lames tranches d'air capables de découper tout objet ou sujet à des mètres, voire plusieurs kilomètres d'elle.

Evidemment, il ne s'agissait pas d'un état très intuitif alors il lui faudrait un sacré temps d'entraînement avant de pleinement s'accaparer cette technique afin de l'utiliser naturellement sans même y réfléchir. Mais elle connaissait déjà la méthode, ce qui fit un bon début.

- Exerce-toi jusqu'à ce que ce mouvement devienne instinctif, que tu n'es plus à le conscientiser pour y parvenir. Cela va nécessiter un nouvel état d'esprit à adopter en permanence, celui de ne faire plus qu'un avec le monde, de se lier harmonieusement à l'espace.

Et puis, il passa à nouveau par-dessus le rebord du navire pour lui adresser ces quelques mots :

- J'ai quelques affaires qui m'attendent. Nous reprendrons plus tard. Continue à renforcer tes acquis.

Puis il disparut comme un empereur, au large, derrière les toits enneigés de Reifuu.

Technique débloquée: