Tous en scène - PV Octavia (TERMINE)

Octavia vient à peine de débuter son voyage initiatique dans ce nouveau monde … Son objectif ? Le comprendre. Comprendre les humains qui y vivent. Comprendre les règles qui régissent cet univers. Comprendre peut-être aussi qu’est-ce qui se cache derrière cette histoire d’élus. Pourquoi ? Car sa curiosité n’avait pas d’égale, comme ses millénaires à côtoyer les hommes le prouvait, mais également parce qu’elle faisait partit de ce nouveau monde. Avait-elle des attaches au précédent ? Elle avait des souvenirs en tout cas. Elle avait … Une certaine responsabilité même envers celui-ci mais cela ne valait pas la peine d’y penser tant qu’elle ne trouvait pas un moyen d’y revenir.

Elle comprit très vite, par un nouvel ami qui était chef de la garde d’un petit village dans la zone neutre, qu’elle était en … Kosaten ? Où des « élus » étaient tirés de leurs mondes pour accomplir une destinée plus grande, autre fois par des dieux. Désormais ? Et bien, rien n’était moins sur. Mais en tant qu’élu, elle comprenait qu’à un moment où l’autre, on attendrait sans doute quelque chose de Madama Octavia et une fois le moment venu, sans sa force d’origine … Elle aurait besoin d’épaules solide sur qui se reposer. Et une chose était sure … Shuzâ ne sera pas cette épaule.

Cela faisait quelques jours qu’elle déambulait en la capitale de Zang et même en son monde déchiré par la guerre, elle n’avait que très rarement été témoin d’une telle déchéance, de cette … pâle excuse pour une capitale. De toutes les choses que pouvaient faire les humains, de toutes les forteresses et citadelles, de tout les jardins, les fontaines et les temples, ils ont choisis de faire de cet endroit une citée grise, morte, habitée et pourtant à la bordure d’être qualifiée comme « en ruine » ? Et les échos qu’elle entendit ici et là ne flattaient toujours pas cette nation. Il paraitrait que le dirigeant de ces terres soit un homme horrible et sans pitié, la raison même pourquoi il n’y a rien de luxuriant ici. D’un coté, la grande dame souhaitait aider les pauvres âmes perdues dans ce tourbillon de désespoir. D’un autre, elle savait qu’elle ne pourrait pas le faire en servant un seigneur aussi … Horrible que celui-ci semblait être. Cela ne collait pas du tout à son esthétique ni à sa morale.

Elle sentait son cœur partir, dériver sur les terres de Kosaten comme un bateau emporté par les vagues. Bientôt, elle quittera cet endroit sordide où sa simple apparence avait déjà sans doute attiré trop d’attention. Il était dit, après tout, que rester trop longtemps ici amènerait de plus en plus de chance d’être emporté chez ce fameux dictateur afin de porter sa marque. En plus d’être un mauvais dirigeant, il semblait prendre un malin plaisir à marquer son peuple comme du bétail. C’est pourquoi elle était là, dans cette taverne … Ou peut-être un équivalent à peine plus chic. Le meilleur endroit qu’elle pouvait trouver pour à la fois se reposer un peu et étudier les pauvres humains de ses lieux. La pièce était sombre, simplement éclairé par quelques rares lanternes au plafond dont le verre teinté tamisait la lumière, donnant une ambiance presque intime, ou peut-être était-ce à but de cacher la misère dans les murs. Le monde ne semblait pas avoir l’humeur au beau fixe, un peu comme tout ce qu’elle avait vu ici et pourtant, c’est avec un large sourire que la femme au look si distinctif s’adressait au barman alors qu’elle était installée au comptoir.

« Oh, monsieur, vous ne pouvez laisser une dame avoir la gorge sèche, n’est-ce pas ? » Elle remua alors son verre vide, cherchant à se faire servir un peu de vin, à nouveau. En tant que créature des abysses, l’alcool ne la rendait pas réellement saoul mais le gout attisait certainement sa gourmandise.

« Vous avez de quoi payer ? » Le ton froid et visiblement désintéressé de tenancier fit rouler un peu les yeux de la demoiselle. Avait-elle perdu son charme ? Non. Elle mettait ça sur le compte du climat, l’ambiance de cette morne cité. Même les visions les plus enchanteresses voyaient leur éclats se ternir lorsque l’espoir n’est qu’une fiction, trop sombre pour être aperçue.

« Bien entendu. Loin de moi l’idée de vous voler, mon brave. » Elle posa alors simplement quelques piécettes sur la table avant de faire tournoyer le vin fraichement versé dans son verre qui, malgré l’apparence de celle qui le tenait, manquait très certainement de classe.

Le morale essayait de s’élever en cet endroit en laissant la place aux artistes de la région sur la scène de la salle. Une bonne idée mais peu semblaient atteindre le succès que l’on escomptait d’un tel évènement. Pourtant, la musique qu’elle entendait n’était pas mauvaise, loin de là. Il y avait de vrais talents qui vinrent se produire mais malheureusement, très peu de retour. Il était presque affolant pour elle de voir que malgré ses claquement de mains réservé, elle semblait être la plus enthousiasmée du groupe. Finalement un nouveau venu apparut sur scène et … Quel personnage atypique. Un homme bête ? Ceux-ci étaient plutôt mal reçus par les humains de son monde et elle n’en avait pas encore vu dans ce monde mais encore une fois, la réaction froide de la salle indiquait qu’au moins, une telle personne, ici, n’était pas exceptionnelle. Après tout, si les élus étaient monnaies courantes … Qui sait sur quel genre d’étrangeté pouvaient tomber les autochtones. Après tout, elle, de toutes les créatures peuplant l’univers et les dimensions, était bien là !

Il utilisa un étrange instrument qui la fascina avant de complètement l’oublier pour doucement et très légèrement balancer sa tête au rythme de sa musique. C’était un rythme exotique. Pour elle, du moins. Un son peu commun, également. Déplaisant ? Pas du tout. Il chantait bien, surtout pour un renard. Il se démarquait des autres, c’était certain. Cela l’inspira même un peu. Elle applaudit avec un doux sourire le canin lorsqu’il eut finit. Il sembla recevoir plus d’acclamation que les autres, même si on pouvait faire mieux. Si cela ne tenait qu’à elle, elle lui aurait offert plus encore. Sans doute allait-elle quitter cet endroit gris et maussade dès demain alors … Pourquoi ne pas profiter de cet instant ? Elle se tourna à nouveau vers le barman.

« Excusez-moi, mon brave ? Avez-vous un … Hmm … Comment appelle-t-on cela, encore ? Vous savez, l’instrument … Hmm… » Elle mima alors d’une main, sa main libre, la pression des touches d’un clavier.

« Un piano ? … »

« Oui, exactement, cet élégant instrument ! Peut-être puis-je offrir un peu de douceur avec celui-ci ~ »

« Il est à droite de la scène … Juste le temps de le déplacer … »

« Ne prenez pas cette peine. Merci bien ~ »

Ainsi, la dame se leva de son tabouret et  vint travers la salle, surplombant les tables de son deux mètres dix pour le moins intimidant. Tout autant que sa longue chevelure mouvante, dissimulant à peine les longs tentacules qui la compose. Elle approcha donc la scène par la droite et aperçu le piano au style … Unique. C’était bien la preuve qu’il y avait une claire différence de gout malgré les idées partagées de certains mondes. Elle posa sa main sous le clavier mais utilisa ses fameux tentacules pour discrètement l’aider à le soulever, le trainant que très légèrement au sol, donnant l’impression que celui-ci était en réalité léger, venant le poser un peu au milieu de la scène. Tous semblaient intrigué durant ce moment, sans doute que tout le monde n’avait pas remarqué cette lady au style unique et bien trop chic qui restait tapie au bar. Elle s’installa avec une confiance inébranlable, persuadée qu’au fond, si elle faisait un flop, cela n’allait clairement pas l’affecter. Au fond, tout ceci n’était que futilité pour combler le temps et contrer l’ennui de l’existence, elle ne jouait pas sa vie sur ce morceau.

Elle toucha les premières notes en fermant les yeux. Cette musique et ce chant qui en suivra était l’œuvre des humains de son monde. Un chant magnifique à ses oreilles, un chant de nostalgie, de mélancolie mais aussi d’espoir. Ou en tout cas, c’est ce qu’elle aimait interpréter de celui-ci. Il restait à voir si sa voix allait percer comme elle perçait les cœurs à l’époque. Après tout, dans son monde, elle était l’origine de bien des mythes. Elle était … Le Kraken. Elle était Calypso. Elle était la déesse des océans. Mais entre tout ses titres, elle avait aussi, par mégarde, engendré la légende des sirènes qui envoute les cœurs avec leurs voix. Elle ne possédait pas ce pouvoir, cependant. Peut-être était-ce simplement un pécheur solitaire qui parvint un jour à entendre sa voix en pleine mer et qui propagea la rumeur qu’une femme à la voix douce se trouvait au milieu de la mer, déformant et tordant petit à petit cette légende pour mener à celle que l’on connait aujourd’hui.

La dame de noir et de vert vétue y mettait son cœur. Toujours. Quel intérêt de faire quoi que se soit si ce n’était pas pour le faire pleinement ? De le vivre pleinement ? De plus, elle adorait cette chanson … C’était une mélodie presque écrite pour elle. Elle se reconnaissait beaucoup en ses mots. Et puis, petite touche de fantaisie : cette chanson utilisait beaucoup le theme de l’eau… Elle qui vient des mers et des océans, que c’était approprié. A la fin, elle laissa mourir ses derniers mots et ses dernières notes, ouvrant à nouveau les yeux. Plus ou moins comme le numéro précédent, il y eut des applaudissements, quelques acclamations mais ce n’était pas l’euphorie que les plus grandes stars montante pouvaient espéraient avoir. Cependant, cela suffisait à Octavia. Elle aborda une expression bienveillante, amusée, portant ses doigts sur ses lèvres avant d’envoyer un baiser volant vers son audience, sa façon de les remercier pour au moins avoir un peu apprécier sa performance. Ou bien … Etait-ce une politesse car une si charmante dame avait attiré les yeux plutôt que les oreilles ? Possible. Elle savait avoir un beau plumage qu’elle n’hésitait pas à dévoiler.

En se relevant pour rejoindre sa place, elle passa près de la table du renard par hasard, tournant un peu la tête vers lui en le remarquant et s’y arrêtant pour le fixer, posant sa main devant sa bouche pour cacher un petit ricanement charmeur. « Mon cher, je pense avoir apprécié votre performance plus que quiconque ici. Vous débarquiez tel un cheveu sur la soupe, mais vous avez su apporter votre lot de fantaisie~ » Elle vint ensuite silencieusement tapoter ses mains ensemble, légèrement, avec un doux sourire comme pour le féliciter personnellement. « En réalité, vous êtes la chose la moins déprimante que j’ai vu depuis mon arrivé dans cette ville. Si vous désirez un autre verre, je vous invite à me rejoindre. » Son invitation n’était nullement dissimulée alors qu’elle continuait à le regarder en marchant … Avant de rejoindre sa place au bar où elle glissa à nouveau quelques pièces au barman, semblant prédire qu’elle allait être rejoint.

La grande dame fut un peu surprise à sa remarque mais son expression s’adoucit rapidement en un ricanement, ponctuant son départ vers le bar par une remarque innocente. « Oh, humour d’homme bête. Rafraichissant ! Ils ont si peu l’occasion de plaisanter ~ » Bien entendu, c’était une remarque provenant des mœurs de son monde, chose dont elle ne pensa même pas à rectifier avec ce changement majeur dans sa vie.

Elle ne patienta que quelques secondes avant que son nouvel ami n’arrive à ses côtés. Octavia croisa les jambes élégamment tout en se tournant vers lui, reprenant elle aussi son verre dans lequel elle faisait tournoyer le délicieux liquide. Elle n’avait pas d’apriori sur ce genre de personne, si ce n’était pas déjà assez clair en vue de ses compliments. Elle revêtait une apparence humaine mais n’en était pas une et de ce fait, humains, homme renards, ils étaient tous des créatures étrangères pour elle … Elle, seule représentante connue de sa race. Elle était moins charmée par l’apparence que par le comportement et la personnalité des gens et pour l’instant ? Ce rouquin semblait bien sympathique et de bonne compagnie.

Elle ignorait cette référence d’artiste, bien évidemment, mais le reste de ses demandes l’intriguait bien d’avantage. L’élégante dame regarda un peu ailleurs tout en venant se tapoter le menton d’un air penseur. Une mimique servant simplement à satisfaire ce petit rôle de femme étourdie qu’elle aimait parfois prendre. Elle était une créature millénaire qui savait beaucoup de choses mais parfois, la chose qu’elle était ne désirait qu’être une personne normale, ignorante dans cette existence qui malgré tout n’avait pas fini de la surprendre.

« Hmm ... Un jeune homme, perdu en pleine ville, ne sachant même pas le nom de celle-ci et qui se démarque des humains qui habite le monde. » Elle feinta avoir trouvé la réponse à sa question sous-entendu en levant un peu ce même doigt vers lui, prenant une intonation taquine, une voix basse pour ne pas trop attirer l’attention. « Ne seriez-vous pas un élu, mon cher ? Oh, quelle coïncidence, cela en fait deux dans ce charmant établissement, hmhmm ~ »

Tout en ignorant ce petit mensonge embellissant la beauté de ses lieux, il était facile pour deviner qui il était. En plus des relier les évidences qu’elle mentionna plus tôt, le regard du barman sur lui en disait long également. De plus, ne pas savoir où il était ? On ne rentre pas dans cette capitale par hasard. La misère transpirait de chaque pore de cette civilisation, il faut avoir un but précis pour se risquer à venir ici … Ou bien être débarqué de nulle part, comme elle l’avait fait il y a quelques jours à peine. Et dire qu’elle avait marché des terres marchandes jusqu’à la capitale … Elle qui aimait se laisser emporter par les courants ou par les vents, cela lui changeait et pas forcément en bien. Mais qu’importe, un doux ricanement plus tard et elle décida d’aider le renard. Pourquoi ne le ferait-elle pas, après tout ?

« Je suis Madama Octavia … Enchantée, mon bel ami ~ Vous êtes actuellement dans la magnifique nation de Shuzâ. » Dit-elle non sans une pointe de sarcasme car bien évidement, cette nation n’avait pas spécialement marqué son cœur jusque-là. « Plus précisément dans la capitale de Zang. Capitale qui porte le même nom que le … » Elle marqua une pause pour soupirer, presque comme si cela la blessait de dire ces mots. « Bien aimé … Dirigeant du pays. » Elle se pencha ensuite vers lui, sortant une pipe dorée d’un des plis de sa robe, chuchotant discrètement. « Il est dans l’intérêt de tous de l’appeler ainsi. Prenez garde ~ » Elle vint alors passer son ongle vert sur le bord de cette pipe, une étincelle de la même couleur apparaissant à travers les parures pour commencer à dégager une discrète fumée. Ce n’était pas sa fameuse poussière de mana mais le tabac ferait l’affaire en attendant qu’elle trouve un moyen de réparer cet appareille.

La grande dame expira un peu de fumé, assez considérée pour ne pas le faire dans la figure de l’homme devant-elle cependant. Son regard dévia un peu ensuite vers la salle … Puis le barman, affichant un sourire de politesse. De politesse, oui … Au fond, elle n’appréciait pas réellement le regard froid qu’on leur offrait. Elle avait l’impression qu’ils étaient aussi dirigés sur elle et ça, elle n’en avait rien à faire. Cependant, pour le renard ? Elle apprécierait que l’on traite un homme d’apparence si sympathique avec un peu plus de respect avant de juger directement par son apparence. Elle vint alors déposer quelques autres pièces sur le comptoir.

« Mon brave, un autre verre pour mon ami. Et avec le sourire ~ » Bien entendu, elle ne reçut qu’un soupire agacé comme réponse. Surprenant, vraiment. Elle continua donc. « Je viens donc moi aussi d’arriver, il y a de cela quelques jours. J’ai déjà pu voir de beaux paysages mais on me conseilla de demander le support d’une nation. Il me semble avoir choisis la pire pour commencer les visites … » Elle croisa le regard du barman par hasard et elle se rectifia. « La meilleur. La meilleur … » La dame sourit d’un air presque … Carnassier. Elle savait qu’il l’avait entendu et en réalité, elle se fichait bien de savoir s’il gobait ou non sa reprise qui se voulait presque moqueuse à ce point. Elle était sans doute encore trop habituée à être toute puissante. « Je pense me diriger vers Kaen ensuite… Reïfuu me semble elle aussi bien inhospitalière, une région couverte de glace … Je préfère les tropique, personnellement et j’ai hâte de voir ceux de Kosaten ~»

Elle expira avec un sourire rêveur, balançant un peu ses cheveux de tentacules derrière elle avant de poser un regard bienveillant sur l’homme qui pouvait sembler bien distrait devant elle. Oui, elle n’ignorait pas où son regard s’attardait mais étrangement, elle n’avait jamais punit ce genre de regard. Après tout, ne serait-ce pas injuste ? Elle aimait ce genre de tenue, elle devait se l’avouer à elle-même et en faisant ça, elle provoque elle-même ce genre de réaction. Pourquoi lui faire pâtir de ses propres choix ? « Autre chose, mon cher … ? » demanda-elle, laissant ses mots en suspension comme pour lui demander son nom.

Octavia offrit au renard un haussement de sourcil joueur alors qu’elle finissait son verre. Quel charmeur. Ces gens-là pouvaient être les meilleur comme le pire mais loin d’elle d’imaginer le pire de lui. Si elle était venue à son aide, ce n’était pas pour le juger par la suite. Un brin égocentrique peut-être puisqu’il s’était inclus dans le compliment mais qu’importe, elle s’amusait déjà beaucoup de sa présence alors que seulement quelques mots étaient échangés … Ce n’était clairement pas comme ce barman qui incitait d’autant plus à ne plus revenir ici.

C’est à se demander si elle avait raté quelque chose dans son étude de la nature humaine et au fonctionnement de leur société. Un commerçant était censé être le plus aimable possible pour espérer revoir sa clientèle, n’est-ce pas ? Ou bien avait-elle mal interpréter une information ? Ou bien … Les standards de Kosaten sont tout autre ? Voilà ce qui la dérangeait le plus dans toute cette histoire en réalité. Ce n’était pas d’avoir changé de monde, de s’être séparé de terres qu’elle connaissait, c’était que malgré sa curiosité qui, fondamentalement, l’aidait à s’adapter … Elle devait tout réapprendre depuis le début.

Lorsqu’elle finit sa petite explication, ou plutôt ses déblatérations sur ses projets à venir, il semblerait que le mot « Kosaten » l’ai plongé dans une profonde réflexion, au point même d’oublier de se présenter, on dirait … Elle n’allait pas lui en tenir rigueur, il semblerait qu’il soit en train de vivre bien plus grands chamboulement qu’elle. Un voyage dans le temps ? Son regard paru un peu vide pendant un moment. Elle réfléchissait, en réalité. Les mages contrôlant le temps n’étaient pas monnaies courante. En réalité, elle se demandait même si c’était possible… Certainement ? Cela pourrait mener à tellement de catastrophe. Plus encore, elle réalisait un peu plus qu’elle ne connaissait que très peu de ce monde : les voyages dans le temps sont possibles ? Elle qui avait une compréhension sans doute plus poussée que la moyenne concernant le fonctionnement de l’existence … Il valait mieux ne pas y penser.

La grande dame fit une petite gestuelle des mains après qu’il ait émit toutes ses hypothèses pour montrer qu’elle ne pouvait pas vraiment aider au niveau carte mais le barman, étrangement, se montra bien aimable en prêtant une carte à lui. Elle avait déjà vu telle carte, elle n’en possédait simplement pas une. Tout comme le renard, elle se pencha sur la dite carte même si le tenancier ne manqua pas d’y ajouter son petit commentaire inquiétant. Cependant, il pouvait donner un indice si elle mettait cette remarque bout à bout avec les dires de l’homme devant elle.

Elle le laissa finir de parler avant d’arborer une petite moue désolée. « Malheureusement, l’aide que je peux vous apporter ne sera que limité, si vous cherchez des détails sur Kosaten. Je suis en effet une élue mais ... Je n’ai jamais entendu de ses anciens noms que vous avez mentionnés. Rappelez-vous, je ne suis là que depuis peu. » Elle poussa ensuite un soupire, reprenant une bouffée de fumée de sa pipe dorée. « Hmm, mais si je devais émettre un avis … Je dirais que vous êtes dans le futur. Il est vrai que votre arme est unique en son genre mais si on prend la peine de le pointer, peut-être êtes-vous un élu des légendes ? » Elle ne le savait pas précisément, elle n’émettait que des hypothèses à son tour. « De ce que j’ai compris, les élus parcourent ces terres depuis des milliers d’années, ou du moins depuis une très longue période de temps d’un point de vue humain. Certains de ces élus ont marqué l’histoire, certains sont encore connu de nos jours … Et bien et bien ~ » Elle se mit à chantonner presque. « J’ignorais que j’étais en la présence d’une telle célébrité, hmhmm ♪ Bien que je ne connais encore rien de vous, mon beau ~ »

Elle vint ensuite tapoter le cratère du doigt, sur la carte. « En ce qui concerne cet endroit, je n’ai pas reçu beaucoup d’échos. L’homme qui m’a renseigné m’a dit que cela s’appelait un « cratère » car les formations ne sont pas naturelles. Une île se serait écrasée là … Il y a apparemment une ville au milieu mais elle ne semble appartenir à aucune nation. Shintan ? C’est le nom que j’ai entendu. Une nation en elle-même sans doute qui fait pâle figure aux autres. Mais qui sait … » Elle ponctua son explication ainsi, laissant entendre qu’il y a une pointe d’intérêt à s’y rendre peut-être.

La créature marqua une pause, pensive. Qu’il soit un ancien élu ou non, il semblerait que le renard ne puisse pas l’aider. Pas en ce qui concerne le monde actuel, ce qui était le plus important. Elle comprenait l’intérêt de garder la mémoire du passé : ne pas recréer les erreurs du passé mais pour faire ce qu’elle voulait faire, elle devait comprendre le présent. Elle ne pourrait jamais améliorer la condition humaine en naviguant à l’aveugle… Ou même, elle devait savoir qui valaient la peine d’être protégé. Pouvait-elle vraiment blâmer les gens de cette ville pour être hostile ? Un peu mais pas complétement. Zang était celui à punir. Qui suivra ses idéaux ? A voir … A voir.

Cependant, après ce cours moment de battement, elle leva un bras et vint délicatement appuyer sur le museau du canidé dans une gestuelle joueuse et taquine, lui offrant un doux sourire amusé. « J’ignore quelle est cette menace dont vous parliez mais vous semblez avoir besoin d’un peu de repos. Peut-être après cela, vous pourriez m’aider pour un petit quelque chose. »  Elle illustra ses propos en montrant le très fin écart entre ses doigts. « Je parcours actuellement Kosaten pour trouver ce qu’il y a de « bon » en ce nouveau monde. Voyez-vous, je n’ai normalement aucun intérêt à me mêler des affaires des humains … » Cacher sa nature était une chose mais clamer qu’elle était humaine ? Non. Le cacher à un élu qui semblait partager sa galère, elle trouvait que cela serait mal aviser. Après tout, il était le premier véritable élu qu’elle rencontrait et elle se disait qu’une paire d’ami serait le bienvenu en cette période sombre. L’honnêteté est donc de rigueur.

« Mais puisque je ne suis plus chez moi et que j’ai perdu tout ce qui faisait de moi la personne que j’étais … Peut-être est-il temps de mettre à profit mes futures années ici. Il fut un âge où je ne craignais pas la morsure du temps … Mais désormais ? Rien n’est moins sûr. Alors je vais faire profiter le monde le plus possible avant que l’inévitable arrive ~  » Malgré les sous-entendu morbide, Octavia était plutôt optimiste à propos de tout ça. « Alors j’aurais besoin d’un transport. Et je crois savoir où me le procurer … » Elle se pencha vers l’avant, venant sans gêne caresser la joue de l’élu et remonter pour orienter son oreille vers elle alors qu’elle vint lui chuchoter tout proche. « Je pense que les gardes n’en n’auront plus besoin. Qui sait, cela pourrait même un peu embêter ce "gentil" Zang ~ » La dame aux lueurs verdâtre le lâcha ensuit, lui faisant un clin d’œil complice

Encore une fois, elle ne savait pas qui étaient les Genchijin mais suivant le contexte et les dires généraux du renard, il semblerait qu’il s’agissait des méchants qui ont probablement … Contribué à de grands changements ? Dans le mauvais sens, sans doute. Elle doutait que la chute d’une ile volante soit un bénéfice pour qui que ce soit. Elle en avait également quelques-unes dans son monde et malgré ses milliards d’années d’existences, elles n’étaient jamais tombées, elle.

Une fois qu’elle lui ait fait sa demande, d’une manière pour le moins tactile comme elle aimait le faire, elle l’observa d’un sourire contenté. Elle n’attendait pas réellement à ce qu’il lui fasse une visite guidée de toutes les bonnes choses dans ce monde, c’était plus une direction générale qu’elle donnait à Adam pour lui faire comprendre ses intentions. Intentions qui restaient vague, même pour elle-même car encore une fois, elle a l’idée générale mais tout doit encore se préciser. Cependant, elle sembla ravie de voir qu’il pouvait certainement aider pour ce qu’elle avait réellement besoin d’avoir en cet instant présent.

« Enchanté, Adam Cooper. Pour vous remercier de votre gentillesse, je vous emmènerais faire un tour dans ce qui sera ma future, somptueuse calèche, hmhmm ~ » Elle poussa un ricanement, le tout sur le ton de la blague. Il était libre de faire ce qu’il veut après tout ça, et même maintenant bien évidement, mais elle ignorait ce qu’elle pourrait offrir d’autre comme dédommagement après cela. Quoi que, elle pourrait … Non. On pourrait la traiter d’animal mais elle n’était pas encore réduite à ça.

Le petite sourire de la créature s’évanouie en voyant la réaction un peu soudaine du barman, beaucoup d’interrogation parcourant son esprit… Et peut-être plus encore quand le renard reprit la parole pour pointer que des gens s’étaient levés pour se diriger vers eux. Cependant, elle ne réussit pas à garder un air sérieux longtemps en voyant l’occasion de rebondir sur les mots de son nouvel ami, affichant un sourire taquin. « Non, cela serait plutôt moi qui ait fait ça. Coupable ~ » Et avec cette même nonchalance, elle fit un petit signe de main à l’assemblée, ayant presque l’air de très mal juger la gravité de la situation mais être un peu guillerette ne lui retirait pas sa compréhension.

D’où ils venaient, pour qui ils travaillaient, on ne le saura sans doute jamais mais il semblerait que la principale dent qu’ils avaient contre eux … Ne la concernait même pas. La famille Cooper avait donc une si mauvaise réputation ? … Si mauvaise au point de venir le poignarder ainsi ? Heureusement, l’élu était assez agile pour l’esquiver et neutraliser son agresseur, non sans une légère grimace d’Octavia qui n’était en aucun cas frileuse en voyant une effusion de sang … Mais clairement, depuis qu’elle avait acquise un corps humain, elle pouvait comprendre à quel point avoir son nez ainsi fracassé sur le bord du comptoir pouvait faire mal. Elle resta immobile cependant, ne se sentant nullement menacée, prenant juste la peine de bouger un peu sur son tabouret, se tourner vers l’assemblée, dos contre le bar.

Elle avait quelques questions vis-à-vis de la situation, cependant le barman fut prompt à dissiper tout malentendu. Oh, donc Adam Cooper et ses frères Coopers ne sont en effet pas de mauvaises personnes. C’est même l’inverse, il semblerait que ceux qui les agressent comme maintenant sont du côté du tyran, que cela soit par dévotion ou par simple appât du gain. Encore une fois, elle ne cessait jamais de se le répéter : les affaires des Hommes, des Humains, ne la concerne pas. Cependant … Si elle voulait faire le bien, comme elle l’avait si bien dit, avant que sa possible vie mortelle ne vienne à sa fin… Elle pouvait le faire maintenant, sans attendre d’avoir parcouru tout Kosaten. De plus, l’expression sur son visage ne trompait pas. Elle qui était toujours souriante, avait l’air insouciante mais également qui semblait savoir assez de choses pour ne jamais s’inquiéter de rien … Elle fronçait désormais un peu les sourcils.

Adam semblait compétent, mais comme il venait de le dire, il a été emporté ici il n’y a que très, très peu de temps. Est-ce qu’il sera vraiment capable de prendre à lui tout seul une dizaine d’homme ? Ne souffrait-il pas des mêmes symptômes qu’elle ? Elle qui pouvait potentiellement engloutir des cités entières sous les océans était réduite à ne même plus savoir fonctionner son accessoire fantaisie qu’était sa pipe dorée fonctionnant à la magie. Et lui ? S’il n’avait rien perdu de tout cela, cela voulait dire qu’il prenait peut-être l’apparence d’un homme-bête mais avait simplement les capacités d’un humain lambda. Dans tous les cas, elle ne voulait pas voir ce brave homme être blessé ou même purement et simplement périr. Alors elle se leva et elle tenta de reproduire ce qui avait déjà tant marché par le passé. L’intimidation ? C’était une pratique très facile à appliquer pour Octavia.

Elle se leva donc et vint rejoindre l’homme près à se battre, retrouvant un petit sourire alors qu’elle allait utiliser une gestuelle un peu amusante pour couvrir ce qu’elle allait faire … Car cela ne serait pas la première fois qu’une amitié soit ruinée juste pour une telle idiotie qu’est le jugement sur l’apparence. Elle plaqua ses mains sur les yeux du renard pour l’aveugler et vint délicatement le tirer vers elle. Leur différence de taille fait qu’il reposait sa tête un peu sur sa poitrine mais ce n’était pas important.

« Du calme, mon cher … Détendez-vous et faites-moi confiance ~ » Après avoir susurré ses mots rassurant, le sourire d’Octavia s’élargit … Mais clairement pas d’une manière naturelle. Le coin des lèvres se fendit, de même que verticalement à travers son front, son nez, même jusqu’à sa gorge. « Je vais leur montrer un petit tour de magie … »

+18 je suppose ? Petite description gore ?:

Inutile de dire qu’en plus de cette moitié de créature qui sortait littéralement du … Haut de son corps, l’ampleur de ses tentacules derrières elle avait de quoi intimider et de quoi dégouter. Elle ne serait d’ailleurs pas étonnée si elle avait réussi à faire vomir l’un ou l’autre de leur agresseur. Dans tous les cas, ceux qui restèrent jusqu’au bout pour voir toute l’ampleur de l’horreur que pouvait être Octavia finirent par sortir de leur état de choc pour crier de peur et de confusion. Le barman aussi. Le reste de l’assemblée aussi … Au final, le bar finit par devenir bien calme alors que toutes les transformations d’Octavia vient faire machine arrière, comme un rembobinage qui s’acheva sur la reconstitution de son visage et de sa chevelure normale … Ainsi qu’un petit gloussement charmeur.

Les humains étaient de si petites natures. Elle regrettait un peu pour les personnes innocentes qui n’avaient rien demandé à personne mais au moins, ils étaient sains et sauf. Elle laissa donc Adam respirer à nouveau et constater à quel point elle avait fait du bon travail, même si les oreilles de l’élu à la serpe d’or avait sans doute étaient témoins de bruits peu ragoutant de chair se bougeant, humide, d’os s’entrechoquant, grinçant l’un contre l’autre … Elle en passe et des meilleurs.

Encore une fois, après que le renard soit libéré, elle vint lui caresser la joue doucement, se penchant très légèrement vers lui pour être au même niveau. « Vous semblez bien téméraire, mon cher ami … Cela serait avec plaisir de vous revoir mais vous avez en effet besoin de repos. » Elle ponctua sa caresse sur son visage par un pincement de joue presque … Typique d’une grand-mère lorsqu’elle voit un adorable bout d’chou. « Et pour répondre à votre question, il y a certains secrets qui devraient rester secret ~ »

Elle se redressa et se dirigea d’une démarche chaloupée vers la sortie, venant épier simplement à travers la fenêtre en chantonnant à elle-même. « Cependant, mon petit tour va attirer l’attention … Il est possible que toute la garde de Zang finisse devant la porte. » Mais un sourire s’étira d’autant plus sur son visage. « Ce qui serait une bonne chose pour nous ~ » Elle se retourna ensuite pour regarder le renard puis l’arrière de la scène où ils ont joué. Elle se mit à marcher de bon pas, poussant un petit éclat de rire jovial. « Venez, Adam ! Avant que la lumière soit sur nous, dirigeons nous vers le poste de garde. Une calèche m’attend, ainsi que votre ticket de sortie ~ »

Ainsi, sans même attendre de voir si son partenaire du jour approuvait ce plan, elle vint passer par la porte qu’il avait lui-même emprunté plus tôt, coinçant sa pipe dorée entre ses dents aiguisées. Contrairement au Cooper, l’obscurité du lieu fut dissipée par les tentacules de sa chevelure qui luisaient d’un vert calme et apaisant. Elle ouvrit ensuite la porte et continua à bonne allure dans la ruelle, espérant pourvoir s’éclipser discrètement.

« Si le poste de garde est déserté, tout se passera bien … Mais au cas où, mon cher, qui fera la distraction ? » Elle regarda par-dessus son épaule d’un air taquin. « A moins que votre esprit vif ne pense à quelque chose d’autre ? Vous m’avez l’air d’un malin roublard ~ » Elle tira de la fumée de sa pipe pour l’expirer. « Et si une petite balade en ma compagnie ne vous suffit pas comme récompense, je pense pouvoir faire un geste dans votre direction, sans problème, hmhmm ~ »

Durant sa marche, Octavia ne put s’empêcher d’écarquiller un peu les yeux en sentant le doigt passé sur l’un de ses tentacules. Chatouilleuse ? Peut-être un peu mais c’était d’avantage un petit choc qui lui passa à travers l’esprit. Comment ? Quelque en Kosaten qui ait osé toucher l’une de ses parties les plus inhumaine ? Sans dégout, ni rien ? Incroyable. Elle pourrait si facilement transformer ses tentacules en des cheveux tout à fait humain, tout à fait normal mais c’était une part d’elle qu’elle ne voulait pas dissimuler. La créature en elle se cachait déjà bien trop sous les traits d’Octavia, l’humaine qui avait bien voulu fusionné avec elle … Elle savait que cela compromettait son intégration, toujours, mais le peu de fierté qu’elle avait était dirigé là. Même si ses autres atouts captivaient assez les regards pour qu’on ne les remarque même pas, c’est souvent ce détail qui attire les regards inquiets et dégouté. Les humains ne semblaient pas réellement raffoler de sa nature maritime, voyant souvent là un esthétique écœurant.

Elle lui offrit donc un sourire en coin … Et l’espace d’un instant, le tentacule qu’il avait touché s’enroula autour de sa main, puis de son doigt avant qu’il ne le retire définitivement de sa porté, tout ça dans un geste affectueux. Elle en était presque sincèrement touché, en réalité. « Nous verrons quel genre de geste une fois au calme, mon cher ~ » Elle ricana alors qu’ils n’étaient plus qu’à quelques pas du poste de garde, ne courant que très rarement mais marchant à bonne allure à la place.

Elle ignorait ce qu’il allait faire avec cette bouteille mais il semblait si confiant, elle n’allait quand même pas le briser dans son élan. Adam vint se plaquer contre un mur, presque à l’image d’un vrai professionnel et épia l’autre bout de la rue où se trouvait les murs séparant une coure intérieur du bâtiment militaire. Mais en comparaison, la grande dame vint simplement se pencher en avant, oubliant un peu quel genre d’argument allait souffrir (ou bénéficier ?) d’une telle position, les mains sur les genoux telle une gamine curieuse. Elle ne vint même pas regarder dans la rue, à la place, un de ses tentacules se mit à ramper sur le mur, au dessus du renard, et à la pointe de celui-ci, la peau lisse s’ouvrit pour laissait apparaitre un œil qui lui permit de jauger la situation elle aussi.

Oui, comme prévu, c’était relativement désert sauf deux gardes, et son prix était en vue. Elle avait déjà de grands projets pour ce transport de prisonnier. Véhicule gris et dénué de saveur, elle pourra le changer en une magnifique roulotte, pas plus tard que … Très vite. Car cela deviendrait compliqué de devoir justifier à la garde qu’ils risquaient de dépasser … Pourquoi un transport de prisonnier, vide, devait quitter la capitale. Au final, elle écouta les instruction du Cooper avec un air pensif.

« Pas que je n’ai pas confiance en vous, mon ami, mais êtes vous sur que seul … » La créature n’eut pas finit de signaler son inquiétude que le renard utilisa un … Tour de magie ? Elle n’était pas sûre mais en tout cas, le voila en femme. En renarde. Elle resta bouche bée un très court instant avant de reprendre. « Vous aussi, vous êtes un change-forme ? … » C’est l’appellation la plus appropriée qu’elle pouvait trouver pour qualifier ce qu’elle était. Elle était … Unique. Il n’y avait pas d’autres représentant de son espèce et personne n’avait cru bon (même pas elle) de donner un nom à cette fameuse espèce, autre que les surnoms de légendes qu’on lui donnait. Elle n’avait pas vraiment rencontré d’autres personnes comme … Elle. Plus ou moins. L’instant d’après, la jeune femme s’engouffra dans la rue pour faire son numéro, laissant sa serpe d’or contre le mur et laissant donc Octavia plus que pantoise.

Bien entendu, l’élégante diva vint épier la scène, notant mentalement les questions qu’elle devrait lui réitérer une fois au calme. On lui avait dit de rester là et de ce fait, elle luta contre son envie d’apporter un petit quelque chose à la situation. Elle fut à la place d’observatrice pendant tellement longtemps, elle appréciait désormais les occasions d’être actrice de la scène. De plus, l’inquiétude s’emparait d’elle alors que sa nouvelle amie tombait dans les bras de ces goujats. Elle ne voulait pas que cette journée soit teintée de violence, pas complètement, mais elle n’hésiterait pas à recourir à des méthodes plus directe si Adam venait à être en difficulté. Heureusement pour tout le monde, un sourire de satisfaction et de soulagement vint à nouveau arborer son doux visage. Les gardes ont du souffrir un peu mais au moins ils n’étaient pas mort. Ou du moins, c’est ce qu’elle assumait.

Elle sortit de son coin de rue et vint rejoindre la renarde près du transport, lui prenant la main qu’elle lui tendait pour pouvoir se hisser plus facilement sur le siège avant. « Une belle exécution mon … Enfin, ma chère ~ » Comme à son habitude, elle porta sa main à sa bouche pour cacher un ricanement amusé, venant croiser une jambe au dessus de l’autre par la suite pour poser ses deux main sur son genou du dessus. « Au plus loin possible de cette cité bien trop aigrie à mon gout. Un peu de couleur nous rafraichira ! »

Et c’est donc ainsi que les chevaux se mirent en route, ce qui donna l’occasion à la créature de lui poser quelques questions et d’éclaircir un peu les choses sur certains points. « Pardon d’insister, Adam, mais quel est le secret de votre transformation ? » Cela l’intriguait pour les raisons cité plus tôt, tellement qu’elle vint se pencher pour observer avec concentration la poitrine du renard ainsi que ses hanches, sans aucune gêne et en oubliant même que cela pouvait être gênant… Un sujet d’étude plus qu’un prétexte pour admirer son corps. « Dans mon monde, je suis la seule capable de telle prouesse … Ah, mais oui … » Elle se corrigea elle-même en s’enfonçant à nouveau dans son siège, poussant un petit soupire. « Peut-être est-ce chose courante en Kosaten … Peut-être avais-je peur pour rien ?... » Cette dernière phrase ne lui était pas destiné, elle parlait simplement toute seule, se remémorant du geste gênant qu’elle avait fait pour cacher les yeux de son ami.

Malgré les quelques bosses des pavés, de la route, les secouant un peu, Octavia reprit sa pipe qu’elle avait rangé dans les plis de son voile et probablement maintenant dans ses cheveux grâce à ses tentacules. Encore une fois, elle passa son ongle sur le coté de celle-ci, dans une fente, allumant d’un feu vert le contenue pour finir son moment de détente. Après avoir expiré un épais nuage de fumée, elle se tourna un peu du coté opposé à Adam pour regarder la carriole sur laquelle elles s’enfuyaient sans se presser. Après tout, il ne fallait pas attirer l’attention.

« Hmm … Cela devrait aider ~ » Elle pausa la paume de sa main sur le bois derrière elle et ses tentacules firent un peu de même, s’y collant légèrement alors qu’elle commença à insuffler la matière de la magie qu’elle recouvrait à peine. « Pendant que je fais ça, s’il vous plait Adam, racontez moi un peu plus sur vous. Je dois avouer que je ne voyais en vous qu’un charmant jeune homme au premier regard mais vous ne cessez de m’impressionner… Et dès l’instant où nous sortirons de la ville, j’aurais une dette envers vous alors je vous en prie, racontez m’en un peu plus sur vous et peut-être ce que je pourrais faire pour vous ~ »

Alors qu’elle lui racontait ça, l’humidité du véhicule, due à la pluie récente, vint pénétrer le bois et de la même façon que ses tentacules luisaient d’une couleur verte, le même procédé fut appliqué par magie à la carriole. Le bois peint en noir, les plaques de métal renforcées, c’était trop voyant, ou du moins trop identifiable. C’est pour ça qu’elle changeait la couleur, du tout au tout. Les façades principales commençaient à prendre la couleur d’un bois brun, presque rosé, les plaques de métal se tordant un peu pour former des gravures sur les portes, des formes fantaisies qui iraient bien mieux à une caravane de forain qu’à un transport de personnes condamnées à mort. L’architecture grossière commença à ressembler à un travail d’artiste beaucoup plus détaillé, les rayons des roues commençaient à spiralé, l’accoudoir à coté d’Adam ne formant plus un angle droit mais bien une boucle, des angles plus doux, des choses plus agréables au regard. Heureusement pour elle, la pluie l’avait aidé : elle qui tirait le plus grand de sa puissance magique dans l’eau… Mais un tel effort la laissa un peu penaude, comme si elle avait soudainement prit un coup de vieux. Non pas physiquement mais au moins musculairement parlant, comme si elle avait puisé dans ses réserve pour ce tour « simple » … Simple pour la créature de légende qu’elle était auparavant, clairement pas pour la personne très réduite qu’elle était aujourd’hui.

Dans sa distraction, il y eut même une plaque de métal qui se détacha par mégarde et tomba lourdement sur la chaussée dans un bruit métalique sonore… Chose à laquelle elle réagit en faisant un simple « Oops … » et affichant un sourire un peu gêné vers la renarde. « Uhm … Ce n’est rien, ahah … Continuez … »

Kosaten semblait être un monde fascinant. Si les change-formes ne sont pas monnaie courante, il semblait que les mages et leurs farces plus ou moins innocente étaient monnaies courante. Très franchement, elle ne pouvait pas comprendre à quel point cela pouvait être déstabilisant de changer de sexe. Après tout, était-elle réellement une femme ? Était-elle du genre féminin ? Elle était la seule représentante de son espèce et elle aimait s’identifier à une femme mais au final, qui sait ce qu’elle est vraiment ? Homme, femme, au fond, elle pourrait sans doute se remodeler en la forme qu’elle désirait incarner. Elle ne put s’empêcher de commenter cependant à ce sujet.

« Les mages de ce monde ont d’étranges occupations … Et d’étranges propositions. Je me demande bien ce que vous lui avez dit pour qu’il vous propose d’ainsi changer de sexe. Mais si au final, tout s’est arrangé pour le mieux, il n’y a plus qu’à espérer que vous profitiez pleinement de votre corps de femme, ma chère, tant que ce gros cœur qu’est le vôtre continue à battre et palpiter comme avant ~ »

Elle écouta ensuite la palpitante histoire des Coopers qui malheureusement était également pleine de tragédie. C’était une histoire étrange tout de même. Encore une fois, elle frissonnait à l’idée de pouvoir voyager dans le temps. Cela semblait être une entreprise si risquée, non seulement pour les principaux concernés mais également pour le monde entier. Elle déciderait de ne pas commenter sur cet aspect-là de son histoire, ne serait-ce que pour conserver sa santé mentale. Mais dans la courte existence qu’est celle d’un mortel, elle devait avouer que tout perdre ainsi n’était clairement pas évident. Octavia s’était faite des amis chez les humains de son monde, oui, mais … Aussi triste que cela puisse paraitre, elle s’était habituée à la nature éphémère des hommes. Elle avait perdu tant d’amis, des proches et des moins proches. C’était une fatalité qu’elle a toujours accepté car ainsi était le monde. Mais les humains ? Tant de souffrance à l’idée de perdre quelqu’un, elle ne l’avait jamais ressenti mais elle pouvait imaginer en observant le deuil de ceux qui restaient. Peut-être que ses amis n’étaient pas mort, ou même son père, mais à l’heure actuelle, avec l’impossibilité de quitter Kosaten ? Autant  s’imaginer qu’ils le sont …

Le fait qu’il soit un voleur cependant ne changea pas du tout sa perception des choses pour elle. Les possessions matérielles n’ont que très peu d’impact pour elle. Certes, elle désirait posséder ce chariot mais c’était pour des raisons pratiques qui, s’il n’était pas là pour lui servir de véhicule, n’aurait pas changé grand-chose dans ses projets. Même à pied, elle irait où bon lui semble. Alors, une famille de voleur ? Et bien, s’ils servaient une cause juste, c’était une bonne chose et elle n’avait rien d’autre à en dire. Après tout, voler des voleurs, il semblerait que cela ne soit que fairplay si on arrive à dérober ce qu’ils ont dérobé.

« Je peux comprendre que pour un être mortel comme vous, mon cher, tout ceci ressemble à une histoire bien dramatique et elle l’est de plus d’une manière … Cependant, votre vie est courte. Sans doute que la mienne l’est également maintenant que j’ai perdu mes pouvoirs. Alors nous ne pouvons remplacer ceux qui sont cher à nos yeux, non, mais … Sans devoir les oublier, nous pouvons fonder de nouvelles amitiés et de nouvelles familles. » Elle vint ensuite lui caresser l’arrière de la tête avec affection, lui souriant avec gentillesse. « Après tout, vous l’avez fait une fois en fondant le clan Cooper en Kosaten, non ? Il vous suffit de la rencontrer à nouveau et d’en faire une nouvelle famille. » Elle ricana ensuite, revenant prendre une bouffée de fumée qu’elle laissa échapper de ses lèvres bordées de mauve à lèvre. « Je ne pense pas devenir une Cooper, mais sachez que vous trouverez toujours un refuge en mon domaine… Que celui-ci soit l’endroit où je résiderais ou simplement la douce étreinte de mes bras ~ »

Quant à son histoire, elle n’allait pas la conter s’il ne lui posait pas la question. Par où pourrait-elle-même commencer ? Son existence transcende celle de tout humain, ou homme-bête tel que lui. Elle pourrait lui raconter mille histoires et mille événements dont elle fut témoins… Et encore une fois, lui raconter tout cela allait sans doute réveiller sa curiosité. Cela réveillerait la sienne en tout cas. Et si c’était le cas, elle redoutait fortement les possibles questions sur sa forme originelle…

Dans tous les cas, Adam exprima sa reconnaissance pour lui avoir évité de faire couler le sang et lui demanda ce qu’il pouvait faire puisque dans l’immédiat, il ne savait pas trop quoi demander à l’élégante créature… Ce à quoi, elle poussa un petit rire amusé.

« Oh, mon cher, vous en faites déjà beaucoup. Je garderais précieusement cette sympathique carriole et je la mènerais aussi loin que je le pourrais dans ma quête. Vous avez déjà payé cette dette … Oh, et puis … » Elle finit par s’interrompre elle-même, venant tapoter sur la cuisse de la renarde d’une expression et d’un ton sympathique. « Zut. Vous êtes une amie désormais, Adam. Cessons d’appeler ça une dette. Les bons amis se rendent service mutuellement, n’est-ce pas ? Lorsque nous serons en sécurité, je vous donnerais un moyen de m’appeler si vous avez besoin d’aide ou de conseils avisé ~ »

Après tout, en plus de leur petite escapade, Adam et sa famille de noble voleur semblaient travailler pour une cause juste. Après tout, elle crut ouïr que les Coopers avaient rejoint la résistance contre Zang ? Elle ne connaissait pas le dictateur personnellement mais vu dans quel état est sa nation, elle ne pouvait qu’encourager une telle révolte. Elle semblait justifiée. De ce fait, les Coopers semblaient être dans le bon camp, n’est-ce pas ?

Mais alors qu’ils parcouraient les rues mornes de Zang, en évitant la taverne où ils avaient fait fureur, ils finirent par arriver aux portes de la ville … Et ce n’était pas qu’une simple double porte, non. Les murs d’enceintes étaient grands mais le portail en lui-même, imposant bloc, dépassait les remparts. Les grilles étaient lourdes  et visiblement inviolable par des moyens conventionnels, sans compter qu’il était lourdement gardé. Il y avait une demi-douzaine d’hommes dans les alentours de l’entré, dont deux fermement posté de chaque côté de la dite grille qui restait fermé. Ce n’était pas étonnant, vu le régime de cette nation, de voir que chaque entrée et sorties étaient attentivement contrôlés. Heureusement pour eux, le transport n’avait déjà plus l’air d’un véhicule militaire standard pour Shuza… Alors avec un peu de chance, ils ne devraient pas s’arrêter à l’apparence même de la carriole, n’est-ce pas ? … Cependant, elle poussa un soupire avant d’arriver là, se penchant un peu vers Adam.

« Adam, ma chère… J’ai un peu forcé sur mes pouvoirs … Pour camoufler cette pittoresque charrette … Prions pour que cela passe car je ne me sens pas tout à fait fraiche, surtout à l’idée de devoir combattre. » Elle s’éventa un peu de sa main libre. En effet, elle avait un peu un coup de chaud depuis qu’elle avait fini de transformer leur véhicule. Elle était loin d’avoir recouvert toutes ses capacités alors ce simple effort fut suffisant pour l’essouffler. « Votre plus beau sourire très chère. » Elle commenta simplement avant d’arriver au niveau des gardes qui les arrêtèrent.

« Halte-là ! Inspection obligatoire. Le quartier est sous état d’alerte. »

L’un d’eux se dirigea à l’arrière, sans doute dans l’intention d’inspecter de fond en comble la possible cargaison. Octavia s’adressa cependant la première au garde, toujours avec le sourire.

« Bonjour, monsieur le garde … En état d’alerte ? Que s’est-il bien passé pour agiter ainsi cette paisible cité ? »

« Un grand nombre de citoyen ont décrit avoir vu un monstre dans les alentours. Une bête sauvage, ni plus ni moins, si vous voulez mon avis. Mais en l’état, nous devons vérifier que vous n’avez rien de dangereux avec vous. »

« Oh, mon cher, je pourrais presque être offusqué. Avons-nous vraiment l’air de monstre ? Ahah ~ » Cependant, en disant ça, le regard du garde vint lentement tomber plus bas et pour une fois, ce n’était pas pour fixer sa poitrine. Non, elle sentait clairement son regard s’attarder sur sa longue chevelure qui tombait sur le siège et pendait presque sur le côté … Sa chevelure faite de tentacule. Ce qui la fit déglutir un peu, se sentant un peu piégée sur l’instant. « Uhm … Hmm. »

Malgré l’épuisement, Octavia se retrouva amusée aux dires d’Adam. Il n’avait aucune idée de ce qu’elle lui préparait et c’était bien normal. Elle ne s’attendait pas à ce qu’un quelconque humain ou autre mortel ne suspecte à ce qu’elle va lui proposer. Elle garda également son sourire à la triste révélation du renard, même si elle ressentait elle-même un peu de tristesse. Elle qui avait été une créature sauvage, esseulée pendant des siècles et des siècles, le contacte humain a toujours été un chaleur réconfortante comparé aux eaux glacées des océans et des abysses qui l’ont vu naitre. Le moment n’était pas le bon, mais elle se jurait qu’elle allait lui offrir ce doux contacte avant leur séparation.

Vint ensuite le moment où elles se firent interroger par les gardes et le moment où Octavia se sentit un peu inconfortable sous le regard du garde. D’habitude, elle aurait toujours trouvé quelque chose sur quoi rebondir mais ce sujet faisait partit d’une de ses faiblesse d’esprit et de cœur. Avec ou sans tentacules, elle était effectivement un monstre … Un monstre difforme, infernal, à l’apparence qui n’aurait absolument rien de doux et d’attentionné comme le corps d’Octavia … Octavia, l’humaine dont elle avait prit possession. A chaque fois que l’on essayait de la piquer sur ça, elle se retrouvait déstabilisée car l’honnêteté est l’une de ses valeurs et dans ce cas là, elle serait forcée d’avouer qu’elle était non pas seulement une personne qui n’était pas humaine, chose dont elle se vante assez en réalité … Mais en plus de ça, être un véritable monstre. Ceux conté dans les histoires d’enfants ou dans les romans les plus tordu des écrivains les plus torturés.

Bien entendu, Octavia pourrait surpasser cette valeur afin de ne pas se vendre et les mener aux cachots d’une manière idiote… Mais elle eut un moment où elle caressa de sa main libre un de ses tentacule reposant à coté d’elle, son sourire s’évanouissant légèrement dans une expression plus morne. A force qu’on la traite de monstre, elle commençait à se demander si elle devait avoir honte de sa nature. On la traitait comme une déesse dans certains ouvrages dans son monde mais elle ne s’était jamais vue ainsi. La créature n’avait ni leur omnipotence, ni leur fierté mal placée.

Cependant, son sourire se reforma lentement à nouveau lorsqu’Adam vint à sa rescousse sans l’ombre d’une hésitation. Son preux chevalier était venu à sa rescousse en moment de trouble. Elle reprit donc un peu de poil de la bête et sourit de la même manière guillerette dont elle avait l’habitude, le tentacule qu’elle touchait venant s’enrouler autour de son bras et se glisser entre ses doigts avec amusement. Vrai qu’elles étaient toutes les deux exotique. Cependant, l’autre garde finit par les interpeller et demander de descendre de leur siège, ce qui fit soupirer Octavia.

« Dois-je ? C’est que je suis exténuée après tout ces chants … » En vérité, c’était uniquement un abus de sa magie qui l’avait mener dans cet état mais elle devait trouver une raison plus raisonnable et qui pourrait correspondre à son allure de Diva… Une Diva qui se plaindrait d’être exténué après deux chansons, c’était tout à fait réaliste, n’est-ce pas ? Pauvre bout d’chou qu’elle était, à faire des caprices.

Mais qu’importe, elle vint les rejoindre lentement pour constater avec le garde ce qu’il n’allait pas … Et au final, ce n’était rien. Un petit instant de frayeur pour pas grand-chose. C’était simplement la plaque de métal qui s’était enfuie puisqu’elle ne semblait pas apprécier la nouvelle devanture de la caravane ! Tout comme Adam, elle suivit complètement le jeu et vint joindre ses deux mains pour prendre une expression inquiète, presque suppliante, continuant les mots de la renarde.

« … De tomber nez à nez avec une horrible bête ? Oh, misère, nous y serions passé, sans nul doute... Une funeste fin à cette merveilleuse journée. Te rends-tu compte, mon amie ? Nous aurions été de magnifiques couchés de soleil … à Midi. » Elle plaça le revers d’une main sur son front comme pour feinter un malaise … Même si elle ouvrit un œil taquin vers le garde pour rajouter. « Cela veut dire que nous serions parties bien trop tôt, hmhmm ~ »

Et bien entendu, elle enchérie à nouveau sur Adam pour se faire bien voir. « Oui, avec vos armures brillantes et cette poignée ferme sur vos armes … La capitale est entre de bonne mains et je suis sure que cette créature n’aura aucune chance contre vous ~ » Octavia aurait pu elle aussi trouver une autre excuse à la question suivante qui était un piège gros comme une maison. Elle était sur le point de prendre un bout de son voile pour s’éponger la sueur de son front cependant. Pourquoi les humains quitteraient leur foyer si tard au soir sans que cela soit suspect ? Mais Adam la précéda encore, ce qui était une bonne chose, repensant à la manière dont ils s’étaient rencontrés. « Tout à fait, ma chère … Ma voix de sirène aurait manqué à Kosaten, c’est certain. E-Enfin, je n’aime pas me vanter mais à croire que les habitants de Zang ont eut cette impression durant les quelques jours de notre visite, ahah. » Elle ponctua ensuite leur interaction en se retournant pour gagner à nouveau son siège et en lançant par-dessus son épaule. « Vous serez la première scène sur notre liste en revenant ici, à n’en pas douter ~ »

Une fois les murs de Zang passé, Octavia attendit un petit moment, juste pour être sûre, avant de finalement passer un bras sous celui de la renarde pour bien se coller à elle, un petit éclat de rire s’échappant de ses lèvres. « Adam, Adam, Adam ! Vous avez été formidable ~ Je suis honteuse, j’aurais pu me faire avoir mille fois durant leur interrogatoire mais vous avez été une vrai championne ! Nous somme dehors grâce à vous »

Il était vrai que pendant un quart de seconde, Octavia avait perdu de sa splendeur et de son charisme naturel au profit du doute et de la confusion. Beaucoup se pensent armé jusqu’aux dents contre les railleries et les jugements mais parfois, la moindre petite pique peut s’infiltrer dans une faille laissée au hasard. C’est ce qui lui arriva. Elles continuèrent leur route pendant un petit moment pour s’assurer que les gardes des remparts ne les verraient plus. Octavia insista pour qu’Adam prenne la direction d’un petit bosquet où se trouvait un étang, un petit endroit où elle était resté elle-même avant de venir à Zang, à pied à ce moment là. Lorsque la charrette s’arrêta près de l’eau, la grande dame soupira un peu, descendant de son siège non sans se tenir à l’accoudoir même après, le poids de sa fatigue se faisant plus grand encore.

« Oh … Vous savez quoi, Adam ? Je pense que je pourrais moi aussi bénéficier d’une petite nuit de sommeil. »

Octavia vint ensuite trainer sa grande silhouette vers les chevaux qu’elle vint caresser doucement, leur souriant et passant une main sur leur visage avec attention. Peut-être pour ne pas les effrayer lorsqu’elle utilisera ses tentacules pour détacher leurs liens … Ou peut-être parce qu’elle apprécie simplement les bêtes. Elle leur murmura quelque chose, l’un après l’autre, avant de les laisser bouger librement, hors des liens de la charrette, semblant confiante qu’ils n’allaient pas s’enfuir. Elle vint ensuite rejoindre Adam, gardant son sourire même s’il était marqué par la fatigue désormais.

« Avant que je n’oublie … Suivez-moi. »

Elle le guida près de l’eau de l’étang, venant utiliser ses ongles pour griffer sans ménagement un des tentacules qui constituait ses cheveux. Du sang coula, mais celui-ci n’était pas réellement rouge, ou même vert comme la couleur de ses appendices pouvait indiquer. Un liquide épais et presque mauve vint suinter de la petite blessure, étendant son tentacule au dessus de l’eau pour que le « sang » tombe dedans. Elle se pencha ensuite au dessus de l’eau pour voir son reflet, le fixant pendant un petit moment … Avant de se redresser et de faire demi-tour. Cependant, son reflet … Persista, dans la même position qu’elle était… Celui-ci vint même regarder Adam dans les yeux et lui faire un signe si distinctif des petites manières affectueuses de la géante.

« Je vais vous passer les détails, ma chère. Sachez juste qu’avec ceci … » Elle passa sa main dans le voile qui couvrait ses cheveux, y cachant le plus souvent ses breloque comme sa pipe en or, pour prendre une fiole vide qu’elle remplit en laissant couler son sang mauve à l’intérieur… Elle tint ensuite la fiole à Adam avec une expression radieuse. « Une goute ou deux dans n’importe quel point d’eau et votre bien aimée Madama Octavia apparaitra comme par magie ! Au cas où vous ne l’auriez pas encore remarqué, j’ai une certaine affinité avec l’eau ~ » Dit-elle en remuant volontairement la masse épaisse derrière elle qu’était sa chevelure aquatique.

Sa réflexion finit bien entendu par disparaitre, non pas sans adresser un baiser volant à Adam, taquine comme elle était, toujours. « Maintenant … » Après lui avoir donné la fiole, elle posa un pied sur le petit marche-pied qui menait à l’intérieur de la caravane en elle-même. « Et si nous nous reposions un peu dans la carriole ? Ce n’est pas grand-chose, mais au moins nous auront un toit au-dessus de nos têtes ~ » Clairement, elle semblait l’inviter à la rejoindre à l’intérieur… Sans voir le mal à dormir ensemble.

Adam était surpris par ses pratiques et elle s’y attendait. Pour tout être vivant, le fluide coulant dans leur veines est des plus précieux. En réalité, cela ne devrait pas avoir de valeur vu son importance. Mais Octavia n’a jamais succombé d’aucune blessure, d’aucune perte de sang. Son corps était pour ainsi dire un miracle de la médecine. Les plaies se referment juste de la même façon que sa chair se transforme en quelque chose d’autre. Cependant, peut-être devrait-elle faire plus attention, en effet … Car sans sa magie et avec son métabolisme grandement affaiblit, la blessure sur son tentacule était loin de se refermer comme par magie, comme il aurait put se faire avant. Elle n’y prêta pas réellement attention puisque ce n’était pas une nouveauté. Elle restera dans cet état lamentable le temps d’avoir trouvé un moyen de retrouver ses forces, ou que cela revienne naturellement.

« Je savais que cela allait vous impressionner, ma chère. Cette dame possède encore bien des tours dans ses manches, mais ils seront dévoilés en temps et en heures ! Peut-être pourrais-je vous apprendre, à condition de vous faire signer un contrat après ingestion de bon nombre de verre d’alcool ~ »

Après cet instant boutade signé Madama, elle l’invita donc à entrer dans sa modeste nouvelle demeure. La renarde semblait un peu impressionnée, pourtant ce n’était pas grand-chose. L’architecture avait changé mais ce qui était à l’intérieur était toujours aussi vide. C'est-à-dire qu’il y avait bien une armoire et des étagères qui étaient apparu dans le bois de la caravane, une table au milieu et même un lit dans le coin mais cela manquait cruellement de décoration et de cette touche d’Octavia qui fait d’elle la dame aux gouts excentrique qu’elle était. Elle ne pouvait pas faire de miracle cependant, pas encore.

« Faites comme chez vous … Après tout, vu que vous m’avez aidé à avoir cette roulotte, elle est tout autant à moi … qu’à … vous … ? »

La cadence de ses mots ralentit pour la simple raison qu’elle sentait les mains d’Adam parcourir le tentacule devenu un peu douloureux depuis qu’elle lui avait fournis son sang. Elle l’observa faire sans un mot et le vit faire un bandage autour de la blessure. Au final, elle se mit à rougir et sourire à profusion, posant une main sur sa joue. Il était si adorable. C’était désormais son cœur noir de tendresse qui se mit à saigner à le voir prendre soin d’elle ainsi.

« Adam … Vous êtes un amour, vraiment… »

Mais ça, c’était dit avant que le voleur se mettre à parler de son étrange tendance à dormir torse nu, ce qui la fit lentement cligner des yeux, brisant un peu ce chaud au cœur qu’elle avait pour réveiller un sentiment intriguant et curieux. La révélation passée, un sourire presque mesquin s’afficha sur son beau visage alors que la renarde déposait ses affaires. Lorsque le regard du Cooper vint se poser à nouveau sur elle, elle poussa un petit rire taquin.

« Oh, Adam, de quoi avez-vous peur exactement ? Vous croyez que je n’ai jamais vu de poitrine avant ? » Elle ponctua sa remarque en venant poser ses mains sur ses genoux pour se pencher légèrement en avant dans une pose un peu mignonne, quand bien même le but était clairement de mettre l’accent sur sa généreuse poitrine. Il n’y a pas à dire, l’humaine, Octavia, que la créature avait prise pour hôte était un magnifique spécimen de femme. « Je connais les codes Humains, vous savez ? Je sais très bien qu’une tenue comme la mienne fait tourner les têtes et quand bien même ce n’est pas mon intention, je la porte quand même … Pourquoi ? » Elle vint alors appuyer d’un doigt sur le museau de la renarde. « Parce que j’aime moi aussi me sentir libre, ma chère ~ »

Elle se redressa ensuite, prenant à nouveau un sourire doux avant de venir lui déboutonner son haut et lui demander avec un peu d’empressement. « Levez les bras. Aller aller, j’insiste. » Elle n’avait ouvert que quelques bouton pour se faciliter la tâche. Une fois les bras de la renarde levés, elle passa ses tentacules sous son haut mais uniquement pour lever celui-là et venir le poser respectueusement sur la table. Au fond, la façon dont elle agissait aurait presque pu briser l’image presque coquin de ses agissements. Son ton, son regard, même jusqu’au geste en lui-même en fait, on aurait dit une mère d’avantage qu’une conjointe. Une mère qui avait entendu la plainte presque ridicule de son enfant mais qu’elle allait laisser faire avec plaisir si c’était pour lui faire plaisir.

« Voila, beaucoup mieux, n’est-ce pas ? ~ Maintenant … Beaucoup d’épreuves nous attendent Adam. Pour une légende comme vous tout comme pour une nouvelle venue comme moi… Alors prenons ce repos bien mérité avant de penser à l’avenir qui nous attend. Oh, et réparons cette infâme erreur que vous avez pointé plus tôt … »

Une erreur, oui. Celle de ne pas avoir été prit dans les bras de quelqu’un depuis on ne sait quand, mais très peu de fois. Une erreur qu’elle répara en venant prendre la renarde dans ses bras sans une once d’hésitation, se fichant bien de l’accoutrement de l’un comme de l’autre. Octavia vint lui caresser le dois tendrement, tout pareille, le tirant à elle, une étreinte chaude et pleine d’affection …

Avant que cette étreinte ne mène … A ce qu’elle le pousse gentiment vers le lit pour faire s’asseoir la renarde, puis sans le lâcher, tomber avec lui pour finir par se coucher avec la rouquine dans le lit. « Bonne nuit Adam ~ » Octavia câcha bien son jeu car à peine s’était-elle couchée dans une position respectable avec Adam que son visage radieux se fit maltraiter par la fatigue qui rendit ses paupières si lourdes qu’on aurait presque dit qu’elle se serait endormie sur l’instant … Quand bien même elle chuchota quelques mots … Peut-être inquiétant ? Avant de complètement partir. « Et ... Peu importe ce qui arrive cette nuit … Ne craignez rien … Car ce n’est que moi … Et je ne vous ferez jamais de mal, Adam .. Hmmm … »

Et la voila partie jusqu’au lendemain. Comme une brique.

La nuit c’était très bien passé. Elle s’était donc endormie comme une brique, ce qui était en réalité une mauvaise habitude de son métabolisme. Un sommeil si profond n’était pas bon pour un animal comme elle. Sa toute-puissance à l’époque lui garantissait des nuits saines, imperturbable même par ceux désireux de la déranger ou même d’en vouloir à sa vie. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Octavia aurait techniquement du mourir plus d’une fois dans son monde. Jaloux et êtres malveillant ont plus d’une fois voulu la mort de ce monstre pourtant si bienveillant et plus d’une fois, elle s’est réveillée la gorge ouverte … Quand bien même c’est avec un sourire qu’elle remettait sa tête en place. Mais dormir ainsi dans son état affaiblit ? Une bonne chose qu’elle faisait confiance à Adam. Ou plutôt qu’Adam était une personne de confiance.

La raison de ses mots inquiétant, cependant ? Et bien, les rêves d’une créature comme Madama étaient d’étranges fenêtres vers ce que pouvait réellement être la plantureuse dame aux manières si élégante, précieuses et à l’apparence si chic. Les change-forme ayant la capacité de dormir tout en contrôlant leur forme étaient bénis du point de vue de celle-ci. Il n’était pas rare qu’elle se réveille avec quelque chose qui n’allait … Vraiment pas, du point de vue d’un mortel et en cette matinée ? Et bien, aussi, oui.

Elle ignorait comment Adam s’était retrouvé ainsi collé à elle mais elle ne s’en inquiétait pas. Ce n’est qu’en baillant un peu qu’elle s’inquiéta, par contre, de sentir tout ce qui faisait d’elle un monstre subitement ramper sous sa peau. Son dos montrait sa peau d’humaine se gonfler à certains endroits, comme si une masse vivante nageait à sa surface. Une omoplate qui se déloge, la colonne qui serpente et finalement, une réalisation qu’elle ne devait pas faire n’importe quoi car une certaine renarde avait une main fermement ancrée sur un endroit susceptible de sentir les étranges remous et courant de son corps habité par on ne sait quelle atrocité esthétique.

La grande dame ne sembla cependant pas lui en tenir rigueur même si elle pouvait peut-être voir là les effets de ses taquineries. Toute action a des conséquences, après tout, et si elle aimait taquiner ses proches, cela devait être une torture pour Adam. Oh, elle ne se sentait pas mal, c’était même de l’amusement qu’elle ressentait mais il fallait avouer qu’elle s’était déjà attachée à ce jeune homme. Tout comme elle s’attacherait à toute autre adorable petit ange de sa trempe.

Finalement, elle vint passer une main derrière la nuque de la renarde, remonta dans ses cheveux et vint finalement lui gratouiller l’arrière des oreilles avec affection. « Adam ? Adaaaaaam … Ce que tu as en mains m’appartiens, vile voleur que tu es ~ Et je ne peux pas me permettre de te le donner, hmhmm … Réveille-toi ~… »

Elle rit un peu en le voyant subitement si vivement lâcher ses formes, le libérant de son étreinte par la même occasion mais lui souriant tout aussi naturellement que d’habitude. « Aucune idée Adam. Je dormais ! » Elle répondit avec un naturel certain alors qu’elle ramène au niveau de leur visage, venant d’une main retirer le bandage qu’il avait fait pour lui montrer un tentacule comme neuf. « Non. Et tout ça grâce à vous, ma chère ~ »

Elle vint ensuite dégager leur couverture sur le côté, d’un grand coup brusque de quelques tentacules, sans se soucier une seule seconde de la nudité de son partenaire du crime du moment avant de se redresser tout naturellement au bord du lit, elle qui n’avait pas quitté sa robe chic à volant de toute la nuit. Après tout, pourquoi s’en débarrasser ? Cette robe en particulier n’était pas réellement … Dissociable de sa personne.

« Bon … Prenez votre temps pour vous réveiller, ma chère. Je vais aller apprêter les chevaux. » Elle regarda par-dessus son épaule pour lui sourire. « Je vais vous conduire à la destination de votre choix avant de reprendre ma route. J’ai encore beaucoup de Kosaten à découvrir … Je dois chercher ma voie et chercher qui mérite un petit coup de pouce de cette grande sotte qu’est Madama Octavia ~ » Elle se leva donc et s’apprêta à se diriger vers la porte de sortie. Elle se demanda où Adam voudrait être déposé et en vue de ce que le renard lui a dit, sur le fait de retrouver son clan ainsi que le fait que les Coopers semblent être officiellement rallié à la résistance contre Zang, la belle créature lui adressa un regard par-dessus son épaule.

« J’ai ouïe dire que ceux se rebellant contre Zang avaient une espèce de camp ou village caché. Comme il est caché, je sais vraiment quoi proposer de plus mais peut-être que les villes et villages … Autre que Zang seront une bonne source d’information pour vous, ma chère … » Elle vint ensuite faire papillonner ses doigts au-dessus de son épaule pour lui faire signe… Avant de se préparer à se mettre en route vers de nouvelles aventures.