L'enfer sur Kosaten [Oeuvre des élus]

Peu après ton ascension en tant que dirigeante, beaucoup de projets se lançaient, beaucoup de travail venait remplir ton quotidien, mais comme une merde ne venait jamais seule, la deuxième d'entre-elle arriva bien vite. La première étant Tenkasuru et sa déclaration de guerre, forcément, cela allait demander une attention toute particulière. Il y avait des jours où le destin s'acharnait contre toi, peut-être par malice, peut-être par ironie, allez savoir. Ce qui était sûr, c'est que tu n'étais pas préparée à ce qui allait arriver en ce jour de grand soleil.

Dans quelques heures, allait arriver le plus grand tueur de tous les temps, un homme dont tu avais entendu la mort par Kerenys, mais dont les rapports d'espionnage faisaient foi de son existence bien réelle. Zayro Jinn allait arriver et aller te causer bien du souci, du moins, c'est ce que l'on pourrait penser, connaissant le personnage, peut-être... Allait-il prendre le thé... Non ?

Quoiqu'il en soit, tu étais dans le palais à gérer les affaires urgentes de la nation, rien ne pouvait te sortir de ce que tu avais en tête, mais quand le moment sera venu, quand les gardes viendront t'alerter de la présence du messager des enfers, sans doute que tu changeras de priorité. Mais allais-tu être prête à ce qu'il allait suivre, à ce qu'il viendra te demander ? C'était encore une chose différente, à raconter pour plus tard.

Le temps était venu, Zayro Jinn venait d'apparaître et la garde se demanda si c'était du beurre ou de la margarine. Mais quelque chose n'allait pas, donc dans le doute, un d'eux alla jusqu'au palais pour avertir de la situation.

De ton côté, affiliée à traiter les documents administratifs, tu entendis la porte du bureau s'ouvrir avant que Yumiko ne fasse son apparition, toujours dans un ton calme et apaisant.

-"Mes excuses, madame, mais un soldat vient d'arriver en panique en affirmant qu'un certain Zayro Jinn serait à l'entrée de la ville. D'après la description qu'il nous en a faits, il semblerait que ce soit bel et bien le cas."

-"De quoi ? C'est une blague, n'est-ce pas ? C'est juste... Impossible. Je vais voir ça de mes propres yeux, continue le travail s'il te plaît."

Ainsi, tu raccompagnas le garde jusqu'à l'entrée afin d'attester de la réalité et sur place, le choc, pas de farce, pas de rumeurs, juste l'impossible. Le colosse que tu avais connu était en face de toi, l'air plus menaçant que jamais, un peu ce que tu avais retrouvé à ta libération de ta bulle temporelle. Mais si c'était bien le cas, il te fallait jouer avec souplesse pour ne pas "vexer" la grande tige susceptible.

-"C'était donc vrai, hein. Zayro Jinn en chair et en os, vivant et voyageant librement. Il y a, cependant, une chose qui ne va pas, on a tous entendu Kerenys faire son speech pour avoir réussi à tuer l'élu le plus fort de Kosaten, et pourtant, vous êtes là, devant moi. Connaissant un peu l'empire, j'imagine que même si tout ça n'était qu'une scène de théâtre pour nous prouver leur soi-disant "mort définitive", il vous aurait emprisonné à double tour dans le cas contraire, donc... Il y a autre chose qui me dépasse, mais quoi ? Qui êtes-vous et comment ? Une fois cela résolu, je serais curieuse de savoir ce que vous faîtes ici, à ne pas vous soumettre à la sécurité de la ville."

Ainsi, les questions avaient été posées, ainsi, les réponses devaient éclater.

C'était une impression bizarre de se confronter, à nouveau, au messager des enfers. La tension, la dangerosité, la franchise pour aller droit au but, tout ça caractérisait bien le personnage. Ainsi, il te dévoila son discours, d'abord concernant Kerenys, léger à ton goût comme excuse, puis d'autre concernant cette fameuse demande. Une chasse à l'élu apparemment, un ancien Fuyujin devenu le pion de la menace. Mais à quelque chose prêt, un élément retint ton attention : "Je souhaite détruire Asura pour de bon, le Asura qui sert la Menace". Tu croisas les bras, la main droite relevée pour venir caresser tes lèvres du bout de l'index tout en réfléchissant subitement. Beaucoup de pensées t'assaillirent, pourquoi cette phrase ? LE Asura qui sert la Menace, y'en aurait-il plusieurs, dans ce cas, un bon et un mauvais ? Les paroles de Frisk remontèrent aussi, le lien précis entre Grimm et la Menace, lors du combat contre Vakéran. Tout ça n'était pas une coïncidence, cela voudrait-il dire que la Menace pouvait envoyer ses sbires depuis un autre monde ? Et si c'était le cas... Si c'étaient des élus qu'il envoyait ? Des élus... Venus d'un autre monde. Non ! Pas d'un autre monde, c'était bien Kosaten, mais alors...

Tu écarquillas les yeux en trouvant la réponse, c'était... Impossible, pas vrai ? Les élus, la Menace, ceux qui devenaient adeptes du chaos, le rapport avec Grimm, la caverne azuréenne... Tout ça, c'était uniquement par une timeline différente et celui qui détenait le pouvoir du temps et qui avait changé cette timeline dans la caverne azuréenne était Grimm. Donc... Grimm était-il... LA Menace ? D'une timeline différente dans un Kosaten différent, comme Zang, ce fameux Azura, comme Zayro Jinn ici présent ?

-"Vous n'êtes pas le Zayro que j'ai connu, pas vrai ? Vous êtes celui du monde de la Menace, comme Azura, l'élu que vous voulez vous débarrasser et comme Zang. Pourquoi devrais-je vous faire confiance, dans ce cas ? Et cette menace, qui est-elle ? C'est Grimm, celui de votre timeline ?"

Le ton légèrement douteux, mais à la fois rempli de convictions, comme si tu avais trouvé la solution et que tu focalisais toute ton énergie à rendre ton hypothèse crédible. Il y avait ce regard perçant que tu lanças au messager des enfers, pour déchiffrer n'importe quel rictus, scintillement qui pourrait trahir un éventuel mensonge. Tu finis par déclarer.

-"Si vous désirez une alliée à vos côtés, il va falloir me prouver votre bonne foi, Zayro Jinn. Je veux des réponses, je n'ai pas le temps de jouer alors que j'ai, maintenant, la responsabilité d'une nation. A vous de choisir, la vérité ou vous pouvez repartir comme vous êtes venu, c'est-à-dire avec rien."

Tu pouvais te tromper, bien sûr, mais dès le début, les explications concernant Tenkasuru étaient, pour toi, bien absurdes. Zayro vaincu, emprisonné et enfui de l'empire ? En sachant que Kerenys ne faisait pas dans la dentelle, ce n'était pas logique du tout, il n'aurait jamais laissé un élu s'enfuir, ni même vivre dans son territoire.

Trop de questions, tue la question, c'est ça ? Apparemment, l'argumentation solide et la logique ne suffisaient pas à faire avouer la vérité de la part du colosse, pire, ce dernier, prit par l'ennui d'une conversation qui lui échappait peut-être, tua un de tes gardes avant de te faire la morale. Il aspergea ton visage du sang de la victime et une colère sourde entra en résonnance.

Que faire ? Il avait osé... Si tu attaquais pour te venger, les répercussions pouvaient être dramatiques, si tu ne faisais rien, tu perdrais la face envers la population. La terre commença à trembler, les soldats se regardèrent avec un début de peur dans les yeux, devant eux, se dressait leur dirigeante, une aura noire et rouge sanguine l'entourant telles des flammes, l'expression même de la peur et du néant. De l'autre côté, Zayro pouvait voir sur ton visage un sourire chaleureux, faux bien sûr, mais tellement rayonnant qu'on pouvait en déduire que tu appréciais le spectacle. Tu avanças d'un pas tout en craquelant le sol sur plusieurs mètres.

-"Je croyais que vous vouliez vous défouler sur cet Asura. Dans ce cas, pour garantir la sécurité de mes citoyens, je vais accepter de vous suivre. Mais s'il est un élu passé dans le camp du chaos, comment être sûr que cet Asura sera définitivement mort et ne reviendra pas du royaume des morts ?"

Tu donnas tes ordres aux gardes et suivis le colosse de Reifuu pour la suite de la chasse.

Contextuelle utilisée:

Ainsi, une alliance était née, de courte durée, certes, mais au moins une. Tu avais refoulé ce désir flamboyant de lui arracher la tête, pour la bonne cause, la sécurité des citoyens, mais ce n'était pas pour autant que tu allais te laisser faire aussi docilement. Malgré ses belles paroles, tu sentais que malgré le masque, de la sueur s'écoulait des tempes du colosse, il avait frôlé la catastrophe. Enfin... En démarrant cette "charmante" expédition, il te demanda si la vie des habitants de Shuzâ t'importait réellement. Pff... S'il pensait que tu allais cracher le morceau après les quelques remontrances sur tes soi-disant faiblesses morales, il se mettait le doigt dans l'œil. Froide, tu lui répondis.

-"Vous m'avez demandé de collaborer pour combattre, pas pour répondre aux questions..."

Et paf ! Dans ta gueule, le reifuujin ! Si lui était assez bête pour encore répondre à tes propres questions, tant pis pour lui, mais toi, tu n'allais pas jouer "copain-copine" avec lui.

Le voyage se passa relativement vite, et quand l'heure arriva à affronter la bête du chaos, aussi monstrueuse et dangereuse, Zayro l'attaqua de toute sa puissance, mais il se boosta avant de foncer tête baissée sur vous deux. Sa rapidité égalait vos jeux, voir plus et ce n'était pas qu'une simple charge, c'était bien plus que ça. Il venait de se prendre des attaques du messager des enfers de face et cela ne l'avait pas titillé plus que ça. Alors, levant le bras, paume de la main ouverte et face à ton ennemi, tu sentis une vague de puissance t'envahir, comme celle contre Frisk, il y a longtemps. Ce n'était pas qu'un simple coup de pouce du vestige de Shuzâ et de votre potentiel éveillé, ici, tu ressentais presque la pleine possession de cette force écrasante et cela se traduisait par une aura ténébreuse des plus chaotiques, dont l'emprise de ton être t'appelait à répondre par l'affirmative.



Tu te laissas bercer par l'appel et après être entourée par les ténèbres, tu ressortis de la fumée sous une autre forme, plus glaçante que jamais.

De ton souffle, ressorti une brume glacée et de ta main, tu bloquas l'attaque du fléau de la menace avant de déployer ta meilleure protection qui te protégea entièrement. D'un coup d'ailes, tu t'éloignas du champ de bataille et d'un geste de la main, bras tendu vers les cieux, un tsunami de sang putréfié déferla sur la bête du chaos. Toute ta puissance cumulée dans une seule attaque, sans fatigue, sans efforts, juste... La destruction à plein régime.

C'est l'heure ! Du Staté !:

La confrontation était lancée et cela se passait bien, pour l'instant. Votre puissance cumulée faisait reculer Asura et comparé à Vakéran, il était bien en dessous du niveau requis pour se prétendre "fléau". Zayro avait sorti l'artillerie lourde en invoquant un être, presque à son image, mais la supériorité numérique était en votre faveur.

Bien que la bête résistait correctement, qu'elle évoluait dans le même temps, elle n'était pas aussi subtile pour changer de stratégie d'attaque, ce qui allait te faciliter la tâche pour contre-attaquer. Usant alors de la même tactique, tu te défendis aisément contre Asura.

-"Prévisible..."

Jetant les enfers par ta vague putride, tu allais affaiblir, petit à petit, la créature jusqu'à ce que mort s'ensuive. Cependant, un doute subsistait chez toi, était-ce vraiment aussi facile ou y avait-il une carte maîtresse que cachait le fléau et qui pouvait vous mettre à mal ? C'est dans cet état d'esprit que tu restais concentrée, prête à toutes les éventualités.

C'est l'heure ! Du Staté !:

Absurde était le mot qui convenait sur cette perte de temps incommensurable. Asura était bien faible comparé à Vakéran, alors, prendre autant de précaution, autant de préparation pour un résultat comme celui-là, cela avait de quoi t'enrager. Plongée dans le combat, baignant dans cette puissance inouïe, tu grignotas petit à petit la fin de vie de celui qu'on appelait "un fléau". Seul Jinn continuait à bourriner comme un buffle, mais avait le temps de "discuter", enfin... On se demandait si c'était pour toi ou pour lui-même.

-"Silence... Votre voix m'insupporte, Zayro Jinn. Si vous avez autant d'énergie à revendre, concentrez-vous sur l'ennemi, à moins que vous vouliez vous défouler en tête-à-tête avec votre "compatriote" ?"

Une petite pique, pas piquée des hannetons, pour signifier que tu n'étais pas là pour faire mumuse, ni même fraterniser avec lui. S'il était si confiant, si fier de votre puissance, à vous deux, peut-être que le laisser gérer Asura seul était une perspective intéressante. Le choix était sien, la fermer ou s'entêter.

C'est l'heure ! Du Staté !:

Encore et toujours, il devait l'ouvrir pour montrer qui était l'alpha, cependant, à sa remarque fort déplaisante, quoique normal vu le personnage, tu tournas la tête tout en te défendant des attaques d'Asura. Après tout, s'il voulait se faire mousser, qu'il le fasse lui-même, non ? De plus, pourquoi continuer à l'aider après ce qu'il avait fait à Kansei ? Il était peut-être temps de lâcher du lest pour lui faire payer l'affront qu'il t'avait fait subir.

N'ayant pris aucune blessure, cette fois-ci, tu te retournas pour aller t'asseoir, non loin, sur un rocher tout en fixant l'horizon, sans jeter un regard au colosse reifuujin. Tu répondis alors à sa provocation de tout à l'heure.

-"Fort bien... Votre requête, votre combat."

Tu restais engagée dans ce combat et tu savais que, peut-être, tu allais devoir combattre deux ennemis en même temps, si Zayro décidait de s'en prendre à toi, mais il avait intérêt à bien réfléchir, tu n'étais plus la même depuis la dernière confrontation, tu avais bien progressé, amplifié ta puissance de bien des manières. Tu étais à son niveau, et ça, il fallait qu'il le devine vite avant qu'il ne s'entête de trop.

C'est l'heure ! Du Staté !:

Malgré sa crise de la "quasi-soixantaine", le messager des enfers n'arrivait pas à gérer seul son ennemi. Il avait beau dire, il avait beau rouler des mécaniques, sa prétendue puissance n'arrivait pas à en finir avec la bête enragé. Quelle déception... Lui qui se voulait être le dominant de tout et de tout le monde. Cela commençait à t'ennuyer également, tu avais des choses plus importantes à gérer comme ta nation, et non pas un ennemi des reifuujins.

Le fléau, maintenant sanguinaire, reprit du poil de la bête tout en venant hurler au ciel, preuve de son idiotie s'il venait à attaquer de nouveau. Sans grande surprise, il répéta le même schéma et tu en fis de même pour te protéger, mais avant que le colosse de Reifuu ne prenne son temps, tu lévitas doucement pour redescendre de ton rocher, touchant le sol, baignant tes pieds sur le sang répandu de ton ennemi. Soufflant une expiration glacée aussi similaire à la mort elle-même, tu sortis deux potions, que tu ingéras l'une après l'autre, et une aura verdoyante virevoltas autour de ton être. Tu mis un genou à terre et incantas une formule.

-"O sanguis meus, dilata te in radicibus mundi, et destrue inimicos meos."

Le sol commença à trembler légèrement, puis de plus en plus fort, un séisme résonnant jusque dans les entrailles de la terre, perçu, sans doute, à des kilomètres et des kilomètres de ta position, et enfin, un grondement sourd, le sol absorba le sang du champ de bataille. Levant la tête vers les "vivants", tes yeux vidés d'empathie, aussi neutre et pétrifiant qu'une gorgone, tu dis.

-"Le sang réclame le sang. Un tribut contre une vie... Ceci n'est pas bien cher payé pour vous..."

Pulsant une onde magique à travers la terre, cette dernière gronda, trembla, bien plus forte que précédemment avant que des piques de sang ne surgissent du sol, cherchant à embrocher ce qui se trouvait sur leurs routes. De petites aiguilles à des lances acérées, il semblait que ton attaque eût une conscience propre, grossissant en fonction du moment où elle allait embrocher ses ennemis. Venant de toute la zone, voir même au-delà, c'était un piège mortel dont nul ne pouvait se soustraire si facilement, un piège, qui allait se refermer dans une violence incomparable. Après tout... Tu avais invoqué, en quelque sorte, la rage, l'esprit, la détermination, la haine et l'espoir de tous ceux tombés ici à travers les siècles, les millénaires, cristallisés dans sa matière la plus complexe, le sang.

C'est l'heure ! Du Staté !: