The show must go on - Quête solo

Le soleil vient de se lever, encore une belle journée…pas pour l’ami Ricoré, mais bien Adam, l’illustre musicien pour certains, le maître voleur pour d’autres, ou encore un traître aux yeux de la majorité de Shuza. La majorité certes, mais pas la totalité. Ce qu’il découvre au saut du lit lorsqu’Aimi vient frapper à sa porte pour lui annoncer la nouvelle.

Seulement, il était endormi profondément dans les bras de sa ravissante épouse qui attend un nouvel enfant prochainement. Alors forcément, entendre tambouriner à sa porte aux aurores n’aide pas vraiment à bénéficier d’un réveil complet et progressif. Il tente bien de replonger dans les bras de Morphée et Jayna en faisant mine de ne rien entendre, en espérant que ça finisse par s’arrêter…

Mais au bout d’un moment, ça semble être peine perdue. Il n’a donc d’autre choix que s’asseoir au bord du lit, d’enfiler au moins un pantalon et d’abandonner sa compagne pour aller ouvrir…Et sans doute envoyer paître le zigoto qui a l’outrecuidance de venir le réveiller de la sorte…qui s’avère être Aimi, visiblement très enthousiaste.











…Bon il faut un instant à Adam pour traiter l’information, mais au moins c’est une bonne nouvelle. Maintenant il faut effectivement savoir si le clan va faire quelque chose pour aider tous ces gens à intégrer la nation. Bien entendu, ils ne peuvent rien faire d’un point de vue administratif, mais il y a d’autres moyens d’aider qu’en remplissant la paperasse.

Enfin, il va y avoir de la paperasse à remplir, mais pour un autre domaine qu’Adam maîtrise bien plus. Les concerts. Son cerveau a rapidement fait le rapprochement avec le cas similaire à Zouhan, où il avait organisé un concert d’un genre nouveau pour redonner du baume au cœur des habitants.

Sauf qu’ici, au fil des jours, en parallèle des membres aident les arrivants à s’orienter vers le bon service ou la bonne caverne en direction de Jiban. C’est qu’on a vite fait de s’y perdre quand on débarque sans rien connaître de la région. Heureusement, le clan met à disposition des soldats locaux ses ressources et ses hommes pour leur simplifier la tâche.

Oui donc pardon, au fil des jours, en parallèle de tout ça, quelques volontaires du clan s’entraînent dur pour apprendre quelques chorégraphies, Adam et Aimi font les démarches nécessaires pour réserver un lieu adapté au coeur de Jiban. Sans compter le transport du matériel à l’aide de portails, la planification du plan du concert, de la publicité, et surtout toute la mise en scène pour profiter de l’équivalent d’un stade entier où ils vont jouer.

Et oui, un nouveau concert. Alors qu’à leur arrivée il avait conseillé au clan de faire profil bas pour ne pas attirer l’attention ou d’éventuelles représailles de Shuza…L’arrivée de tous ces gens lui a vraiment redonné un sacré coup de motivation. Sans compter la future naissance attendue pour dans quelques mois.

Mais quelque part, Adam se dit que ce genre d’événement peut aider à rapprocher les gens. Les nouveaux venus pourraient s’amuser en compagnie des “anciens”, tisser des liens, se faire de nouveaux amis en étant à peine arrivés. Ceci dit, il faut bien au moins une semaine pour que les affiches aient l’effet escompté sur la billetterie.

Car il y a aussi l’aspect financier à ne pas négliger. Celui de Jiban, qui peut jouir d’un tel événement. Mais aussi pour le clan, qui a grand besoin de renflouer les caisses dernièrement. Surtout que louer un stade ce n’est pas donné. Encore moins pour l’éclairer convenablement avec les bons jeux de lumière, travailler l’acoustique, répéter, etc.

Ceci dit, les recettes des billets et autres ventes sur place seront partagées entre l’Etat et le clan, et le prix des places ne sera pas exorbitant. Autrement, ce ne serait pas un événement accessible au plus grand nombre. Et puis Lexi ou Reisha ne manqueront pas de leur tomber dessus si les prix fixés sentent l’arnaque ou frôlent l’extorsion. Enfin, au moins, tout ce petit monde est prêt pour le jour J.

Les délais furent courts, mais finalement, la bonne réputation dont jouissent les concerts des Cooper, le bouche à oreille, les affiches, le prix des places plus qu’abordable et l’invitation personnelle à tous les nouveaux habitants à se joindre aux festivités font leur effet. Malgré la taille plutôt conséquente de l’enceinte, il n’y a pas eu de place pour tout l’monde.

Heureusement, ils ont pensé à tout. Y compris à une projection galéoïdique à l’extérieur du “stade”. Mais ce moment-là, à quoi ça sert de payer pour entrer ? Se demanderont certains. Et bien, de la même façon qu’il existe les salles de cinéma et les plateformes de streaming, légales ou non, c’est avant tout une question d’expérience.

On ne ressent pas du tout la même chose si l’on est contraint d’observer un concert de loin sur un écran, que si l’on se trouve directement dans l’arène à pouvoir ressentir chaque coup de batterie dans ses tripes. Et puis, le prix des places est tellement abordable, à peine le prix d’une journée de salaire de paysans, ce n’est pas la ruine.

Bien sûr, Adam n’aurait rien eu contre un concert gratuit, mais Aimi et d’autres ont insisté sur le fait que les caisses étaient tellement vides qu’on pouvait estimer l’âge du bois rien qu’en ouvrant les coffres. Le voleur a donc dû se ranger de leur côté pour les mêmes raisons qu’expliquées précédemment.

Mais pendant le temps accordé à la promotion et la préparation de l’événement, le groupe n’a pas chômé. Ils ont répété, encore et encore, jusqu’à définir un programme complet du concert qui tienne la route, avec le bon enchaînement de titres. Ils voulaient un ensemble fluide, qui s’enchaîne bien, avec des temps forts et faibles, un bon rythme global.

C’est donc fin prêt que le groupe s’apprête aujourd’hui à monter sur scène, avec tout un show prévu, et même un pré-show pour mettre le public dans l’ambiance et laisser monter la “sauce”. Un petit numéro son et lumière en somme. Jusqu’à ce que tout ne s’éteigne, que quelques rayons de lumière blanche ne convergent vers le centre de la scène circulaire disposant de trois plateformes surélevée, accessibles via des escaliers pour les futurs solos de guitare endiablés. Et encore, cette scène réserve encore bien des surprises.


La foule semble alors en délire au moment d’entendre les premières notes de guitare, tandis que le groupe émerge du sol à l’aide d’une plateforme élévatrice. La guitare d’Adam a d’ailleurs changé. Comme beaucoup de musiciens mordus de musique, il commence a avoir sa petite collection de guitare.

Et il ne se prive pas de commander des modèles uniques ressemblant trait pour trait à celles de son monde d’origine. Le modèle du jour est donc une authentique guitare en or. Pas plaquée, véritablement en or. Et fonctionnelle par-dessus le marché. Toujours alimentée par quelques galéoïdes pour l’énergie, mais surtout la modulation du son pour l’accorder selon ses désirs.

Quant au costume du jour, Adam a opté pour quelque chose d’assez…punk ? Un haut court avec un bandana à damier rouge et blanc, s’accordant avec son pantalon aux lanières qui pendent. Pour ce premier titre, Adam, Aimi et Cora sont disposés en triangle autour du batteur, Ronan.

C’est la toute première fois qu’ils doivent penser un show à 360 degrés, habitués à une scène faisant face au public. Mais ils sont assez confiants avec toutes les nuits passées à concevoir ce show qui, à coup sûr, marquera les esprits à Shintan. Le noir ambiant offert par la position souterraine de la ville aide vraiment à installer une ambiance qui file des frissons au maître voleur.

Il se croirait comme une de ces légendes du rock en concert au stade de France. Le groupe ne tient cependant pas en place. Adam en tête, courant d’une plateforme à l’autre pour jouer ses notes et chanter ses couplets. Aimi également, qui se déplace régulièrement sur l’estrade pour montrer que jouer et marcher en même temps, ce n’est pas un souci pour elle.

Ils ont fait en sorte que chacun ait droit à la lumière au cours de ce concert. Tout le monde à la même enseigne dans le groupe, pour le plus grand bonheur des spectateurs. Qui exultent une fois encore après la toute dernière note du premier titre, Thunderstruck des célèbres ACDC.



Pas le temps d’niaiser, Adam est en feu, et il le fait savoir à tous. A peine a-t-il fini son petit discours de bienvenue qu’il joue de nouvelles notes, accompagnées de ses camarades et des jeux de lumière. Mais également de conduits projetant de grands courants d’air vers les plateformes. De quoi donner un effet sympa sur les costumes et chevelures des trois musiciens, tandis que Ronan et sa batterie s’élèvent dans les airs sur une plateforme centrale en lévitation, et sont sous le feu de quelques projecteurs pour le mettre en valeur sur Immigrant Song de Gothhard.

Ce qui est le plus regrettable dans ce type de représentation, c’est que le public de ce monde n’a aucune idée qu’Adam n’a en réalité composé aucun des titres qu’il joue avec son groupe. Mais qui peut vraiment lui en vouloir ? Le groupe est dans la confidence, mais même s’il révélait le nom de l’interprète original, les natifs ne sauraient pas plus de qui il s’agit.

Ils n’ont pas toute la culture que le renard a sous le coude. Alors au fond, puisqu’ils s’en fichent, pourquoi chercher à briser le mythe ? Mais qui sait, peut-être qu’un jour, les Cooper composeront des titres originaux…entre deux menaces pesant sur ce monde. Quoi qu’il en soit, le concert se poursuit pour le plus grand bonheur des spectateurs de l’enceinte.


Cette fois, c’est au tour d’un titre du légendaire Jean Jacques Goldman de raisonner entre ces murs. Une chanson résolument plus calme que la précédente, mais il faut bien démontrer toute l’étendue du catalogue et du talent du groupe qui performe aujourd’hui. Et puis, ça reste dans l’idée de rythmer le concert avec des temps forts ou faibles.

Même si en l'occurrence, pour imiter les effets du clip de l’époque, des arcs électriques contrôlés apparaissent entre plusieurs bobines disposées tout autour de l’arène. A une distance suffisante des gradins pour éviter tout accident bien entendu. Cela permet également d’accompagner le titre à l’aide des ondes sonores créées par ces mêmes arcs.


Puis, dans la veine des temps faibles pour ralentir peu à peu le tempo général, c’est au tour d’une chanson de Bonnie Tyler…Total eclipse of the heart, une rupture de ton qui peut paraître brusque, mais cela permet également de faire entendre à tous les prouesses vocales d’Aimi.

Assurément, elle surpasse Adam dans ce domaine. C’est comme si elle pouvait tout chanter, même du Tina Turner. Ce qu’elle pourrait effectivement faire sans peine. Mais pour l’heure, il ne faudrait pas que le public s’endorme. Alors, pour repartir sur un titre plus enjoué et rythmé, de quoi redonner un élan de joie et d’euphorie à tous, ce n’est nul autre que We Are que le groupe interprète à présent.


Bon d’accord, ce n’est clairement pas la version originale, mais il faut leur accorder pour leur défense qu’ils n’ont pas de synthé en leur possession. Mais cela n’enlève rien à leur interprétation enjouée de ce thème mythique pour beaucoup. Un thème raisonnant comme un appel à l’aventure, à vivre quelque chose d’extraordinaire.

Et c’est bien ce que Kosaten représente aux yeux de certains. Comme Adam lui-même, qui a trouvé ici la plus grande famille dont il n’osait plus rêver. Même si, forcément, il aurait adoré que ses parents, ainsi que Murray et Bentley soient là pour le voir.

La dernière ligne droite pour le groupe ainsi que chaque spectateur arrive finalement. Toutes les bonnes choses doivent avoir une fin pour obtenir cette saveur qu’on redemande. Après que ces deux mots cultissimes aient raisonnés dans le “stade”, We are, un petit échange de regard sous les acclamations du public précède le plus gros morceau du concert en terme de durée.

Treize minutes trente d’un titre peu connu, d’un groupe tout aussi méconnu, hormis des fans de la licence Alan Wake, qui commence à dater à l’époque d’Adam. Herald of darkness, une véritable pièce musicale séparée en plusieurs actes distincts.


Et quand on a seulement deux voix exploitables pour le chant dans un groupe, et que l’on doit interpréter un titre qui en possède trois, il faut savoir répartir correctement les paroles entre chaque voix pour que cela reste naturel. Les Cooper Tekina ont donc fait simple. Lorsque les deux voix masculines originales se répondent quelques lignes, Adam et Aimi se sont attribués leur rôle, chacun prenant les lignes correspondant à l’une des deux voix.

Puis, lorsque le chanteur principal du groupe Old Gods of Asgard donne de la voix, ils alternent simplement une partie sur deux, sauf pour l’ultime partie où ils chantent à l’unisson, face à face, comme s’ils se livraient à un duel de l’émission The Voice. Mais on voit très bien que c’est la passion de la musique qui les anime tous.

Bon, pour Ronan c’est surtout qu’il aime taper fort sur des trucs à la base, mais après avoir appris à respecter un rythme et une partition, il a lui aussi fini par se prendre au jeu. Notamment sur les titres “métalliques” si on ose dire vulgairement. La scène quant à elle, après avoir imité l’avancée et l’organisation d’un navire pirate avec Adam en figure de proue…

Elle se livre ici à une “danse” plus classique, plus sage. Avec les plateformes d’Adam, Aimi et Cora tournant autour de celle de Ronan, qui quant à elle s’élève par instant pour mettre le batteur en pleine lumière. L’arène étant plongée dans la pénombre avec quelques jeux de lumière éparses pour coller au thème des ténèbres du titre. Mais ce n’est que pour rendre les deux prochains morceaux encore plus épiques pour le grand final.


Un final allant crescendo dans sa montée épique. A commencer par Cry Thunder, accompagné bien sûr…de jeux d’éclairs dans le stade, bien joué. Des éclairs venant frapper les plateformes du groupe, mais tout ceci est sans danger. Ces pièces ont été étudiées pour l’occasion.

Les éclairs passant ainsi par des conducteurs spécifiques, isolés, et passent de plateforme en plateforme au gré de la musique, comme si la musique prenait vie et obéissait aux guitares d’Adam et Aimi. On sent aisément que le grand final approche, et ça promet véritablement d’être épique. Plus épique que tout ce que Shintan a pu connaître en termes de musique depuis…probablement toujours.


Au tout début du titre suivant, l’arène est dans le noir complet, éclairée seulement par quelques jets de flammes s’exprimant en même temps qu’un rift de guitare bien précis, avant la première grande explosion rallumant tout le stade. Au même moment où tous les instruments du groupe envoient le pâté.

Adam est évidemment le chanteur principal, mais Aimi l’accompagne évidemment pour toutes les parties où deux voix se cumulent pour augmenter l’épicness du morceau. Si jusqu’ici, on pouvait lire de la passion sur le visage du groupe. Cette fois-ci, Adam et Aimi semblent en transe.

Notamment sur le gros segment de solo musical de deux minutes, où Adam et Aimi se font face, comme dans un véritable duel où celui qui sortira la meilleure note aura la peau de l’autre. Un passage durant lequel Adam se laisse aller à secouer sa tête brutalement, comme un headbanger mais sans la longue chevelure du métalleux.

Un véritable brasier habille évidemment toute l’arène durant les meilleurs passages, avec toutes les protections nécessaires pour le public bien sûr. Mais si Through the fire and flame peut être considéré comme le plus épic des titres, il est sans doute à égalité avec le véritable final de ce concert. Freedom’s Blood d’Iron Mask.


Et cette fois, c’est vraiment le grand du grand jeu. Vents artificiels pour battre le pelage et cheveux du groupe, jeux de lumière aux petits oignons, jeux d’éclairs et de flammes, ils envoient le paquet pour conclure en beauté.

Adam et Aimi donnent une nouvelle fois de la voix à l’unisson, avec une parfaite synchronisation, décuplant la portée épique de cette musique. Si ça ce n’est pas la relation père fille la plus intense et musicale dont ces gens aient pu être témoins…Le cœur des Cooper n’a sans doute jamais battu si fort pour la musique.

Le groupe peut aller se reposer sereinement, ils auront tout donné pour satisfaire leur public. Les nouveaux venus vont pouvoir aller boire de bons coups en compagnie des habitants plus anciens. Tisser des liens après avoir partagé une soirée aussi intense. La musique rassemble les peuples comme on dit. A défaut d’adoucir les mœurs quand il s’agit de métal.