Le soleil perçait à peine l’horizon que déjà Lexi était levée. Puisqu’elle refusait d’être logée par le conseil, elle était récemment un peu remontée en surface pour chasser autour du village du cratère, pécher (même si elle était beaucoup moins doué pour cela) et trouver un peu de travail. Elle ne cherchait pas un emploi sur la durée, mais plutôt quelques missions qu’elle pourrait remplir. C’est pourquoi ce matin, elle se rendit sur l’esplanade des départs, et s’approcha du premier groupe d’Itinérants qu’elle trouva. Elle n’eût même pas le temps de se poser la question “à qui dois-je parler?” qu’un homme d’un bon mètre quatre-vingt dix s’approcha et posa la main sur son épaule pour l’arrêter. En un mouvement fluide, elle se déroba au contact et fit face à l’homme. Il était grand et bâtit comme une armoire, large d’épaule et tout en muscle. Une barbe de quelques jours mangeait son menton, mais laissait deviner une machoîre carrée, cohérente avec les traits durs de son visage. Il avait un grand nez et des yeux enfoncés dans leurs orbites, ombrés par des souricls fournis qui se fronçaient en regardant la jeune femme. Il passa la main dans ses cheveux bruns coupés très courts et lui demanda :
Que fais-tu ici ? On ne peut pas laisser traîner n’importe qui autour de la marchandise.
Bonjour déjà. Et désolée d’avoir éveillé votre méfiance, je cherche un travail dans un groupe de caravane pour leur prochain voyage.
Oh. Ca n’empêche que je ne peux pas te laisser sans surveillance, alors si tu veux bien me suivre, je vais t’emmener voir le chef de mon groupe et tu verras ça avec lui. Pas d’entourloupe mademoiselle.
Aucun problème.
Comme ils l’avaient promis, l’homme la guida jusqu’à un sommaire bureau monté provisoirement sur des caisses, où travaillait un homme d’un certain âge sur sa paperasse, et elle se tint tranquille.
Qu’y a-t-il Ankh ?
La demoiselle cherche un poste sur le prochain voyage. Je te laisse voir avec elle, répondit le dénommé Ankh avant de s’éclipser sans un mot de plus.
Bien…
Le vieil homme enleva les lunettes qu’il utilisait pour lire, et observa Lexi avant de reprendre.
Je suis Valek Harmn, et je dirige un groupe d’itinérants. Je possède trois caravanes, et je suis le marchand principal du groupe, bien que quelques confères bénéficient de mes voyages. Ankh qui t’a amenée ici est un garde. Que veux-tu, un boulot de commis ? Je crois que Leïa pourrait te prendre, car un de ses commis a pris peur lors de notre dernier voyage et ne veut plus nous suivre.
Je ne suis pas ici pour éplucher des pommes de terre. Permettez-moi de me présenter également : Lexi Hil’Feyan. Et je verrais un poste qui utiliserait mieux mes compétences mais aussi serait mieux payé. Je suis marchombre, et certainement que ce mot ne vous dit rien, mais je suis très bonne combattante, tireuse, chasseuse, éclaireuse …
Lexi Hil’Feyan… C’est marrant vous avez le même prénom que l’élue du Deck de Tenshi, et il n’est pas courant.
De quoi vous parlez ?
Et bien de la carte Kwent voyons! Enfin peu importe. Reprenons nos affaires. J’ai déjà une équipe de gardes mademoiselle. Ils travaillent ensemble depuis près de deux ans, donc l’équipe est huilée. Et au vue de votre carrure et la leur, je ne vois pas ce qu’ils ont à vous envier en terme de protection. Eclaireuse...pourquoi pas, mais ne vous attendez pas à un salaire mirobolant.
Vous voulez que je dérouille l’un de vos gardes pour montrer ce qu’ils ont à m’envier ? commença à s’agacer la jeune femme.
Ecoutez mademoiselle. Je ne sais pas trop pourquoi je ne vous jette pas dehors face à votre insolence, je dois dire que peut-être vous m’intriguez. Je ne sais pas où vous vous croyez, mais ce ne sont pas comme ça que les choses marchent. Avez-vous des références du coin à qui je puisse demander quelle est votre expérience ?
Non mais j’ai…
Alors vous faites comme tout le monde. Vous ne faites pas la fine bouche au premier job et vous démontrer que vous méritez plus. Vous avez encore de la chance que j’ai un poste d’éclaireuse pour vous. Alors c’est tout ce que je vous propose. Sinon, allez-voir un de mes confères et on verra s’il est prêt à donner un salaire de garde à une femme dont on est pas sûre qu’elle ira se battre, ni qu’elle soit efficace.
Lexi était frustrée. En Gwendalavir, les gens connaissaient les marchombres, ou du moins la réputation qu’ils avaient évitaient ce genre de discussion. Cependant, elle accepta, parce qu’elle savait qu’il avait raison.
Sujet: Re: Premier job [Solo] Mar 20 Oct 2020 - 14:41
Lexi Uchiha
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Note:
Bien le RP soit écrit dans “village du cratère”, ce n’est que le point de départ de ce RP, on va beaucoup bouger vous allez voir.
Ensuite pour Village du cratère / Croisement commerciaux, on a sur la map à peu près la même distance que Zang / Feng, soit environ 550km.
D’après informations sur les lieux “Un convoi de marchand voyage à environ 15 km/h.” En considérant 6h par jour, on table sur 6 à 7 jours de voyages.
La caravane partirait le lendemain, mais Lexi avait été embauchée sur le champ. Comme elle avait ses quelques affaires sur elle, on lui avait dit de directement les mettre dans la seule caravane qui servait pour les itinérants, les deux autres étant entièrement remplies de marchandises. Elle avait été mise à contribution toutes la journée. Charger et organiser les caravanes, tendre les bâches par-dessus celles-ci, nourrir les six chevaux qui tirereraient les carioles ainsi que la jument qui lui avait été affectée, leur donner à boire, les panser. Le soir autour d’un feu, Valek Harmn fit les présentations, et rappela l’organisation et le programme.
Lui-même et ses deux confrères marchands étaient les seuls autorisés à faire sortir quoi que ce soit des deux caravanes de marchandises, dans lesquelles seraient stockés l’argent récolté, car ils tenaient un registre précis. Ils voyageraient dans ces caravanes qu’ils guideraient, en faisant des roulements pour diriger les deux attelages. A l’arrêt, il y aurait toujours un garde affecté à l’entrée de chacun de ces deux-là. La troisième cariole serait guidée et gérée par Leïa, l’intendante et cuisinière. Elle serait chargée des affaires personnelles de toutes l’équipe, ainsi de la nourriture et la vaisselle en aluminium, et autres affaires. Tout ce qui était commun et sortait de la caravane numéro 3 devait faire l’objet d’une demande auprès de Leïa, car elle allait gérer les ressources, notamment en eau et nourriture. Avec elle voyagerait un commis - il n’y avait donc pas de second commis, le premier allait devoir éplucher pour deux. La sécurité serait enfin assurée par huits gardes embauchés depuis déjà quelques années par Ankh. C’était des guerriers, montés sur des chevaux lourds et forts, équipés d’armure complètes et d’épées à deux mains, ainsi que de boucliers. C’était eux qui coûtaient le plus cher au vieux marchands, mais grâce à eux, il était resté en vie jusque là et avait rarement été victime de vol, alors il s’estimait qu’il s’agissait d’un bon investissement. Enfin, Lexi et Jam, un jeune homme d’à peu près son âge, se relaieraient en temps qu’éclaireurs. Ils iraient en avant de la caravane et sur les côtés, pour choisir le meilleur itinéraire et prévenir des embuscades. De plus, ils participeraient aux gardes de nuit. Jam faisait son troisème voyage avec la caravane, et l’éclaireur qui faisait équipe avec lui jusque là n’avait pas été émbauché sur ce voyage, bien qu’elle ne sût pas pourquoi.
Le voyage durerait dix jours. Il mettrait un peu moins de deux jours pour arriver à Shutô Tokaï, où ils resteraient deux jours sur place, car c’était une ville importante et très commerçante. Pendant ces deux jours de pause, les gardes pourraient se reposer pas mal, et instaurer des roulements de garde réduit, car la ville elle-même tâchait d’instaurer une petite sécurité pour les commerçants qui venaient, car ils la faisaient vivre. Les éclaireurs quant à eux, auraient de nouvelles tâches, telles qu’aider à la cuisine, à l’installation des tentes, à charger / décharger des marchandises, bien qu’il leur resterait pas mal de temps libre. Puis ils auraient cinq jours de voyage restant pour se rendre aux croisements commerciaux. Durant ces cinq jours, ils s’arrêteraient à quelques villages suffisemment grands pour que le commerce soit rentable, mais ils n’y resteraient que quelques heures. Une fois arrivés à leur destination, tout le monde garderait son rôle le premier jour, le temps que Valek mette en place de nouveaux postes si nécessaires, puis ceux qui voudraient partir le feraient. Pour ce soir, les rondes de nuits ne seraient composées que de deux gardes relayés toutes les trois heures, ce qui faisait que Lexi et Jam pouvait prendre une nuit complète. Le départ se ferait le lendemain dès les premiers rayons de soleil.
Sujet: Re: Premier job [Solo] Mar 20 Oct 2020 - 15:09
Lexi Uchiha
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Lorsque Lexi n’était pas en éclaireur, loin de la caravane, elle descendait de cheval pour libérer le dos de sa monture et marchait si le convoi était lent, où montait dans la caravane de Leïa. C’est pourquoi elle était en ce moment assise à côté de cette dernière, qui guidait les chevaux, le fouet dans une main tandis que l’autre jouais avec une mèche de ses cheveux poivre et sel.
Dis moi Leïa, qui ai-je remplacé ?
Lekit, un homme d’une trentaine d’années.
Tu le connais bien ?
Si Lexi vouvoyait Ankh qui était son patron temporaire, le tutoiement était venu naturellement avec Laïa, laquelle ne s’était pas formalisée. Déjà ce matin pendant son tour de pause elle était montée avec elle, et l’intendante aimait beaucoup raconter des histoires et des ragots.
Il était avec nous depuis quelques mois, efficace et agréable je dirais, pas très bavard cependant.
Jam m’a dit qu’Ankh ne l’avait pas réambauché, mais ne m’a pas dit pourquoi. Ca veut dire que ce n’est pas Lekit qui a arrêté ?
Non mad’moiselle, Lekit il était bien avec nous mais Ankh ne l’a pas repris. Et la seule raison pour laquelle il en est resté là plutôt que de le traîner en justice, c’est parce qu’Ankh il l’aimait bien, mais il a été très déçu, très très déçu.
Mais pourquoi ?
Parce qu’il a piqué dans la caisse pardi ! Ah c’est sûr qu’en fin de vente, quand on attend notre paye et que le coffre est plein, on se dit que deux ou trois cents yens en moins sur trois mille ça s’verra pas, mais il’é fou de penser ça, Ankh et ses confrères c’est pas des livres de compte qu’ils tiennent, c’est qu’il savent c’bien y a au yen près tu sais.
Le coffre est plein de trois mille yens ?
il est tout vide ma p’tite. Mais quand on a tout vendu, il faut payer les 8 gardes, moi et mes deux commis - bon là j’en ai qu’un, d’ailleurs j’te dis pas comment j’ai gueulé avec Ankh, et lui qui disait “mais j’suis pas magicien bordel!” et moi j’suis pas magicienne non plus ! Tu sais pas comment c’était la galère hier de nourrir tout ce beau monde avec juste deux petites mains pour m’aider. Enfin je disais, payer 8 gardes, moi et deux commis, deux éclaireurs, et puis il faut qu’Ankh et son confrère se sortent leur salaire aussi, et ce pour environ 10j. On en a pour environ 1500 à 2000 yens de tout ça. Et puis après faut acheter la bouffe pour le voyage retour, et garder racheter des marchandises qu’on trouve pas trop à Shintân, les amener à Shintân et les revendre là-bas. Le commerce ça brasse de l’argent ma p’tite tu sais !
Et tu disais que Lekit a piqué trois cents yens dans la caisse ?
Deux cents nonante quatre, Ankh est très précis là-dessus, et il était tel’ment en colère di’donc, il nous l’a répété toute la journée. Lekit a d’abord nié bien sûr, mais Anlh lui a sommé de partir, et lui a dit qu’il voulait plus jamais le revoir ou il le faisait arrêter. Faut dire qu’Ankh avait trouvé une partie de cette somme dans le sac et Lekit et le soupçonnait d’avoir caché le reste ailleurs en ville. Déjà qu’il était pas un homme bavard Lekit, il est parti sans un mot de plus.
Quelle histoire …
Ouaip’. Moi j’ai jamais compris. Lekit il était resté des mois avec nous, il s’entendait bien avec les gens même s’il parlait peu, et puis toujours efficace dans l’travail, toujours à filer un coup de main pendant ses potes. Ah par contre il gamélait le fichtre pour un éclaireur, autant qu’un de ces gros tas en armures, blagua-t-elle en désignant les gardes. Et puis j’lavais vu jouer quelques parties de Kwent avec Ankh, ils étaient d’venus proches ch’crois. Quel gâchis.
Lexi resta muette et fronça les sourcils. Il est vrai que l’histoire était troublante. La discussion s’interrompit cependant là car Jam revenait. Le convoi s’arrêta, immédiatement, deux des huits gardes à cheval sortir de la formation pour se poster devant les roulottes de marchandises et Lexi sauta de celle de l’intendante. Elle s’approcha de sa jument, qui avait marché derrière, et l’harnacha pendant que son collègue éclaireur faisait son rapport à Ankh et elle-même. Elle sauta en selle et hocha la tête. Jam n’avait rien d’intéressant à signaler, la route principale pour aller à Shutô Tokaï était toujours libre. La marchombre allait donc continué de surveiller en amont cette voie tout en prêtant attention à leur environnement.
Sujet: Re: Premier job [Solo] Mar 27 Oct 2020 - 17:12
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Le voyage fut très calme jusqu’à Shutô Tokaï, et pour cause : tant qu’ils n’avaient pas commencé à vendre les caisses étaient presque vides, comme Leïa l’avait expliqué à la petite marchombre. Lorsqu’ils arrivèrent dans la ville, elle se retrouva comme promis avec du boulot sur les bras qui n’avait rien à voir avec son poste d’éclaireuse. Elle commença par attacher son cheval et enlever son harnachement en quelques minutes. Puis elle dû aider les marchands et Leïa à dételler les chevaux de traits, stabiliser les trois caravanes à l’aide de pierres et enlever l’équipement de ceux-ci. Comme les gardes étaient tous vigilants pendant l’installation - il ne fallait pas que des voleurs puissent profiter de l’agitation générale - et que les marchands et l’intendantes organisaient les caravanes et l’endroit, il revint à Jam et elle de s’occuper de tous les chevaux. Les six d’attelages, leur monture personnelle, et les huit des gardes. Cela leur prit toute l’après-midi : leur donner à boire, les panser, les nourrir. Puis nettoyer tous les équipements, dont certains recouverts de sueur équine, et graisser les cuir pour les entretenir. Ranger le tout, vérifier une dernière fois les attaches.
Pendant tout ce temps, si leurs mains étaient beaucoup occupées, les éclaireurs eurent tout le loisir de discuter.
Alors Lexi, d’où tu viens ? Ankh n’avait jamais entendu parler de toi et pourtant il connait du monde. Je l’ai aussi entendy râler à propos … de tes attentes sur ce job.
Disons que je suis partie longtemps, assez pour qu’à mon retour, je doive refaire mes preuves. C’est frustrant de se taper le boulot d’éclaireur.
Je te remercie pour la considération de mon poste, plaisanta-t-il. Combien de temps es-tu partie ? Tu n’es pas vieille, je dirais… cinq ans ?
Miiiiille ans.
Son collègue ria à la plaisanterie, bien que la réponse était parfaitement vraie.
Et je ne sais toujours pas d’où tu viens. Tu aimes le mystère on dirait ?
Disons que les réponses sont beaucoup moins simples que ce que tu penses, répondit-elle en haussant les épaules. J’aimerais avoir des réponses simples, mais la vérité ne ferait qu’attirer l’attention, et je m’en passerai bien.
Ecoute-toi parler. Si sombre, si évasive, évidemment que tu aimes laisser planer le mystère autour de toi en fait ! Et on dirait que tu manques un peu de modestie aussi.
Jam ne prenait vraiment pas la discussion au sérieux. Lexi ne lui en tint pas rigueur. Comment pourrait-il se douter que les seules vraies réponses étaient : “Géographiquement je viens du temple de Shintân, c’est là où je me suis réveillée. Si tu veux que je remonte chronologiquement plus loin, et bien j’étais à quelques kilomètres, pas forcément loin hein, mais à la vertical. Ah oui je vivais sur l’île volante. Tu sais celle qui s’est écrasée. Comment ça “mais c’était y a mille ans!” ? Bah oui mais c’est ce que j’ai dit patate ! Ah bah oui ça veut dire que je suis une élue. Non mais voilà quoi, des missions j’en ai fait une ou deux donc tu comprends pourquoi éclaireur c’est un peu light quand je peux défaire à mains nues n’importe quel pilier de taverne tout en jouant aux fléchettes !” ?
Mais et toi alors ? C’est quoi ton histoire ? demanda-t-elle en détournant l’attention.
Ah moi je ne fais pas dans le mystère ni dans l’original ! Mon père est un tavernier du village qui trime pour garder sa boutique ouverte, ma mère l’a marié à une autre époque, une époque où ça marchait mieux, et maintenant elle trime avec lui. Alors dès que j’ai pu je suis parti pour vivre ma propre vie, gagner mon pain et avoir une vie plus intéressante que leur routine qui dure depuis des années. J’avais quinze ans quand je suis parti. J’ai fait tous les boulots qu’il y avait à prendre, et dès que j’ai pu le faire dans des caravanes comme celle-ci, je l’ai fait. De commis à éclaireur.
Ni original ni intéressant je l’admets, répondit-elle avec un sourire amusé.
Pour l’instant madame ! Car le travail paye et je monte les échelons. D’ici peu, j’aurais plus d’argent, plus de responsibilités, plus d’hommes sous mes ordres… Du pouvoir aussi qui sait.
Il avait dit ces dernières phrases avec un regard charmeur et un sourire confiant. Lexi leur regarda sérieusement avant de demander :
Dis moi Jam … Tu as quel âge ?
Vingt-trois ans.
Tu sais que pour obtenir ton objectif tu aurais dû partir de chez toi à trois ans si tu es toujours éclaireur ? se moqua-t-elle finalement ouvertement.
Je sais ce que ça donne de l’extérieur. Crois-moi, je laisserai bientôt Ankh me trouver un remplaçant. Et puis tu peux parler, mais je doute que tu sois plus vieille, et je doute que ce soit si injuste que tu sois embauchée sur un boulot d’écleireur. Peut-être juste que tu ne veux pas admettre que tu n’es pas au niveau.
Aller, ça je peux te le dire : j’ai vingt-quatre ans, et je te botte les fesses quand je veux.
Alors j’ai beau ne jamais m’être vanté sur mes capacités de combat, et tu as beau avoir l’air d’une femme débrouillarde et pas du genre à épouser un tavernier en manque de femme de ménage, permets-moi de te dire que tu t’avances un peu. Tu crois que tu pourrais protéger la caravane à toi seule. Et je pense que tu ne me botteras pas les fesses avant tant de facilités…
Pas seule. Je ne peux pas être partout. Mais le marchombre peut être l’élement libre qui sait faire la différence. Mortel pour un ennemi, usant de finesse dans les situations tendues et de violence si nécessaire… Je ne peux pas t’expliquer vraiment. Mais il y a un point sur lequel on va pouvoir se mette d’accord.
Sujet: Re: Premier job [Solo] Mar 27 Oct 2020 - 18:06
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Elle posa la sangle en cuir qu’elle graissait, se leva de son tabouret où elle travaillait et attrapa un fouet qui servait à guider les attelages.
Ankh va nous tuer s’il nous voit jouer comme des enfants alors qu’on devrait travailler.
Premièrement, ça sera rapide. Deuxièmement on a bientôt fini…
Elle lui lança le fouet qu’il attrapa au vol et esquissa un sourire joueur.
Troisièmement, je suis d’humeur enfantine.
Drôle d’arme mais pourquoi pas. Et toi ?
Elle lui répondit par un sourire espiègle et se mit en garde à main nue. Il se mis de trois quarts, et attaqua avec vivacité - elle pouvait lui reconnaître ça. Cependant il était lent à ses yeux, et malgré l’allonge que la lanière de cuir lui offrait, elle n’eût aucun mal à se glisser sous l’attaque, à attrapper son poignet et le désarmer, tout en s’effaçant devant lui. Elle se redressa à un bon mètre de lui, sur sa droite, tandis que le fouet tombait au sol. Il se frotta le poignet.
C’était impressionnant, mais tu m’as pris par surprise. D’abord je t’ai sous-estimé, ensuite c’est quoi cette histoire, on est censé vérifier si tu sais te battre, ce n’est pas une arme !
Oh et bien que proposes-tu ?
Il tira le poignard qu’il portait à sa ceinture. C’était une lame simple, une manche en bois entouré de cuir de modeste qualité. Une arme au cas-où, mais qui ne conviendrait pas à un combattant digne de ce nom.
Je ne voudrais pas te faire peur cela dit, c’est toi qui a déclenché ce petit jeu, tu peux aussi l’arrêter.
Je te conseille d’attaquer comme pour me tuer. Je ne voudrais pas que ta prochaine excuse soit “j’ai eu peur de te blesser”.
Sa bonne humeur ne la quittait pas, et elle se remit face à lui, en garde. Peu désireux de rater son coup cette fois-ci, il attaqua pour blesser, et si il y arrivait, elle ne pourrait s’en prendre qu’à elle-même. Elle évita l’attaque avec aisance, et les deux suivantes avec une insolence notable. Pendant une bonne minute, elle le laissa attaquer et se contenta d’esquiver. Puis lorsqu’il attaqua la pointe de son poignard vers l’avant, elle glissa le long de son bras, attrapa son poignet de la main droite, son avant bras de la gauche, et le désarma tout en laissant son élan l’emporter devant elle. Il ramassa son arme et lui fit face avec un nouvel air sur le visage. Beaucoup plus concentrée. Il recommença, et cette fois-ci il ,’avait plus rien de l’éclaireur qui se débrouillait au couteau, mais se battait comme un homme formé. Il était plus rapide, plus précis, plus sournois, n’hésitant pas à feinter. Lexi dû se montrer beaucoup plus prudente et prit cette fois-ci le temps de cerner son adversaire. Puis elle déploya des ressources qu’elle n’aurait pas penser utiliser contre Jam. Sa respiration se cala sur celle de son adversaire, elle entra dans son temps. Ni en avance ni en retard, ses mouvements étaient précis et efficaces, et elle commença à frapper elle aussi. Là un coup de pied dans le nerf de la cuisse, ici le tranchant de la main dans les côtes, tout en veillant à ne jamais se retrouver près de la lame de son adversaire. Petit à petit, elle prit le dessus sur son adversaire. Le désarma, et finit par le plaquer au sol, le nez dans la poussière. Puis elle laissa un rire s’échapper, évacua la tension de ses muscles dûe à la concentration dont elle avait fait preuve, et libéra Jam.
Alors, tu continues de remettre en doute mon efficacité ?
Il se releva avec un grognement, se fit craquer le dos. Il frotta la poussière dont il était couvert, ramassa sa lame qui trainait dans un coin et lui fit face. Sur son visage se battaient quelques émotions. De la curiosité. Qui était-elle ? Une blessure dans son égo. Et autre chose…
Je suis sincèrement impressionné. Qui es-tu donc ?
Juste Lexi.
Finalement peut-être que tu es aussi mystérieuse que tu le prétends, dit-il en s’approchant d’elle.
C’est surtout que tu ne me croirais pas si je répondais à tes questions.
Tu vois tu en rajoutes en plus ! répondit-il avec un rire.
Allez viens, on aura pas de temps libre avant d’avoir fini.
En parlant de temps libre, que comptes-tu faire ce soir ?
Découvrir la ville. J’ai un passé particulier avec elle, je veux savoir ce qu’elle est devenue.
Mais est-ce que tu vas un jour arrêter de donner des bouts d’informations comme ça ?
Elle lui tapa dans l’épaule et se remit au travail. Sur son visage se lisait toujours un sourire, mais intérieurement elle se demandait ce que signifiait un tel niveau de combat chez Jam.
Sujet: Re: Premier job [Solo] Mar 10 Nov 2020 - 21:49
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Après avoir fini le travail demandé par Ankh, Lexi eût quartier libre. Comme elle avait dit au second éclaireur, elle en profita pour redécouvrir la ville. Elle était belle et plusieurs quartiers étaient constitués de maisons neuves et luxueuses. Les habitants vacquaient à leurs occupations, l’ambiance n’était pas lourde ni traversée par la peur. Certains d’entre eux étaient - à la grande surprise de l’élue - non-humain, bien qu’humanoïdes en général. Elle passa devant un magnifique bâtiment, le musée d’après les indications. Si vitrine se trouvaient quelques objets anciens éclairés à la bougie, les portes étaient fermées et gardées. Elle continua ainsi à se balader, quand soudain elle atteint une place, où en son centre se dressaient trois statues.
Bien que les visages soient lisses, elle devina tout de même que l’un d’entre elle représentait Bashô “fondateur de la ville”, et la seconde , Zoro, général de l’armée désigné par le barbu. Elle s’asseya sur un banc face aux trois blocs de pierre, sans savoir qui était la dernière. Bashô avait été décapité par l’Empereur. Zoro en revanche, aucune idée de ce qu’il était devenu. En tant qu’élu, il avait sûrement été coincé dans une bulle temporelle. L’était-il encore ? Etait-il revenu ? Déjà mort ? Ces statues remuaient la vase qui s’était déposée au fond de ses pensées. La mort avait perdu sa signification ici, apprenant que les élus revenaient à la vie. Puis le danger était revenu immédiatement, car elle n’avait eu la certitude de la possibilité de revenir d’entre les morts qu’en apprenant que l’ancien maire ne l’avait plus. Qu’avait-t-il pensé juste avant que son esprit ne quitte son corps sans vie ? Etait-il déjà “mort” auparavant et était-il revenu ? Qu’était l’expérience de la mort ? Etait-ce la même selon qu’il était “prévu” qu’on revienne ou non ? Pensive, elle soupira avant de se relever. La mort était une grande question. Il ne fallait pas qu’elle l’empêche de progresser sur sa Voie.
Elle continua de se promener un peu, se demandant avec qui elle pourrait parler de la ville. A cette heure-là de la soirée, il ne fallait pas compter sur les taverniers, les restaurateurs, qui étaient certainement en plein rush. Elle marcha au hasard encore une bonne heure avant de voir une femme et sa - probable- fille penchées sur un lavoir. Lexi s’approcha et s’asseya près d’elles.
Excuse-moi de vous déranger, j’arrive de l’extérieur et je souhaite en apprendre plus sur la ville. Acceptez-vous de discuter un peu avec moi ? Si je vous aide par exemple ?
Ca m’paraît un marché honnête, répondit l’habitante.
Elle s’accourpit donc au dessus de l’eau et reproduit les gestes de la dame avec le linge que la petite lui passait. Elle appris ainsi que jusqu’à peu, la ville était dirigée par un conseil restraint de huit nobles très influents. Mais suite à la mort de Bashô , plusieurs décisions consécutives avaient été prises, dont celle d’élire un maire. Les habitants eux-mêmes avaient voté. Lexi étaient étonnée de voir ce système, bien que ce n’est pas la première fois qu’elle en entendait parler. En Gwendalavir, l’Empire était gouverné par … un empereur, comme le nom l’indique. Les villes majeures avaient une part d’indépendance, et c’était les seigneurs qui les contrôlaient. Tout se basait sur une hiérarchie moyennageuse et c’était tout ce qu’elle avait connu. Cependant, déjà mille ans auparavant, Jaël Tekina avait été élu dirigeant d’une république, bien que ce soit surtout par les nobles influents. Et Bashô avait parlé d’un système identiques mais où la population voterait. Trop peu connaisseuse du sujet, Lexi se garda d’émettre une opinion et écouta la suite tout en continuant sa tâche. L’homme - ou plutôt l’individu - élu se nommait Ronovera et n’était pas humain. Son programme politique reposait donc sur un pacte de non agression entre les humains et autres espèces (intilligentes, ne nous leurrons pas sur le destin des rats), et de neutralité. Dans l’ensemble, les habitants de la ville vivaient bien, notamment grâce à un bon nombre de ces nobles qui avaient injecté argent et ressources dans la ville. Toutes ces informations satisfèrent Lexi, mais ne lui donna pas le moindre indice de ce qu’elle allait faire vis à vis de Shutô Tokaï. Mais quoi qu’il en était, un pas devant l’autre, il s’agissait d’abord d’amener la caravane de Ankh à bonne destination. Ayant fini sa tâche et appris ce qu’elle voulait, elle retourna à cette dernière.
Sujet: Re: Premier job [Solo] Ven 13 Nov 2020 - 22:16
Lexi Uchiha
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Quand elle arriva à l’endroit où la caravane de Ankh s’était installée, un bol de riz accompagné de légumes l’attendait, froid. Comme chacun avait plus ou moins eu quartier libre à des heures différentes, Leïa ne s’était pas cassée la tête. Elle avait préparé le repas une fois ses autres tâches terminées, servi un bol par personne, et avait rangé son matériel pour aller se coucher. Si le camp avait été monté comme d’habitude, Lexi appris cependant que cette nuit, tout le monde avait le droit de dormir ailleurs, tant qu’il y avait des roulements de garde. Si les trois commerçants et Leïa se l’étaient permis, elle constata que de nombreux lits de fortune étaient dressés avec les affaires des gardes. Jam s’était également installé sur une petite couchette, où il se reposait. En apercevant la marchombre approcher, il se redressa.
Longue balade dis-moi. Je crois que tu es l’une des seuls à ne pas avoir mangé. Il te restait quelque chose ?
Pile ce qu’il fallait, et même plus, répondit-elle.
D’un geste, elle désigna le bol en bois qu’elle tenait dans ses mains et s’approcha. Elle s’asseya sur un sceau qu’elle avait retourné et posé à quelques pas de Jam à l’instant.
Ça fait vide, commenta-t-elle en attaquant son repas.
C’est normal. Les trois marchands et Leïa sont partis dormir dans une auberge. Deux gardes sont … de garde, avec deux autres mecs que Shatô Tokaï nous “prête”. Ca permet d’aider le commerce de la ville à se développer. Et les autres mecs doivent être en train de boire et jouer dans une taverne.
Et toi?
Moi notre petit échange m’a plus fatigué que nécessaire petite maline ! Je suis revenue m’étirer et ruminer ma défaite.
Malgré ses mots, il sourait et parlait d’un ton léger.
Tu aurais été moins déçu si tu avais accepté de t’attendre à perdre. Je t’avais prévenu pourtant, se moqua-t-elle. Mais où est le commis alors ?
Aucune idée.
C’est fou, j’ai beaucoup voyagé avec Leïa, et discuté avec elle, je n’ai presque jamais vu le commis. Je ne suis même pas sûre de savoir qui c’est, il n’était jamais sur le banc de guidage et toujours à l’arrière.
C’est un p’tit mec effeminé de seize ans je crois. Tarek. Discret timide et silencieux, pas étonnant qu’il ne t’ai pas marquée.
Mmh.
Lexi finit son bol, et se leva pour aller le nettoyer et le ranger avec le reste de la vaisselle. Il était déjà bien tard et nul doute que demain, malgré l’inutilité d’un éclaireur, elle aurait du boulot. Elle attrappa donc un matelas dans la caravane de Leïa - qu’un seul garde surveillait, vu la valeur du contenu - et le déroula non loin des autres. Elle posa son arc contre elle, ses poignards sous son sac qui lui servait d’oreiller, et s'assoupit doucement.
Lexi s’était réveillée à chaque changement de tour de garde : les mouvements autour d’elle la sortait instantanément du sommeil. Pour la même raison, dès que les commerçants revinrent à l’aube et préparèrent leurs affaires, elle était debout. Le plan de la journée était : marché ce matin jusqu’à midi passé en périphérie de la ville, marché ce soir plus au cœur avec moins d’objets mais plus valeureux, et il était possible que certains clients viennent le lendemain matin aux aurores. Six gardes d’Ankh allaient rester ici jusqu’à cette après midi, ainsi que Leïa et le commis. Le reste de l’équipe, ainsi que les deux gardes de la ville iraient sur le marché. Les commerçants tenaient les comptes et … commerçaient. Les quatres gardes surveillaient. Lexi et Jam quant à eux, allaient faire tout ce qu’il restait à faire. Aider à déballer les stands, à les ranger, nettoyer, mais aussi beaucoup ne rien faire.
A propos de ne rien faire, Lexi était désormais assise sur un tabouret à regarder les gens passer, les intéressés s’arrêter puis repartir, parfois les mains vides. Elle s’étira et se leva avant de s’approcher de Ankh. Celui-ci venait d’accrocher un passant et lui présentait des épices, ainsi que les jolis boîtes et cuillères qui pouvaient aller avec. Rien de particulièrement intéressant. Elle s’approcha donc de l’un de ses deux collègues. Celui-ci négociait le prix d’un lot de bijoux avec un homme désireux de séduire une femme. Elle passa au dernier marchand de leur petite troupe, qui lui repoussait durement un enfant qui faisait la manche, accompagné d’une fillette encore plus jeune.
S’il vous plaît monsieur, on mange même pas tous les jours!
Que veux-tu? J’suis pas maraîcher ! Déguerpis !
Juste une pièce monsieur ! s’écria l’enfant en tendant la main.
Le marchand se penchant en avant et repoussa la main d’une tape autoritaire, son attention se focalisant sur celui qui l’embêtait … et oubliant complètement la petite fille timide. Au moment où le marchand s’était penché, sa main avait filé dans un coin du stand et avait attrapé un bracelet en cuir décoré avec vivacité. Puis l’enfant partit en pleurant, la fille derrière lui. Lexi fronça les sourcils et se faufila hors du stand sans dire un mot. Elle retrouva rapidement les mêmes enfants en train de faire le même numéro. Elle attendit qu’ils aient fini puis quelques mètres plus loin les arrêta en posant sa main sur l’épaule du plus âgé.
Le bracelet en cuir, demanda-t-elle d’un ton ferme.
Je … je ne sais pas de quoi vous parlez madame !
Le pire c’est qu’il ne mentait pas vraiment. En fait, il n’avait aucune idée de ce que volait son accompagnatrice, tant qu’ils n’avaient pas partagé les gains.
Tant mieux, c’est à elle que je parle, répondit-elle en regardant sa compère.
Les enfants savaient que pris la main dans le sac, ils risquaient gros. Or, la dame devant eux était discrète et ne faisait pour l’instant pas d’esclandre. Autant rendre le butin si cela leur donnait une chance qu’elle les laisse partir. C’est ce qu’elle fit lorsqu’elle eût récupéré le bijou finement travaillé. Elle revint à son stand à peine cinq minutes après en être partie, c’est pourquoi on ne lui posa aucune question. Avec une discrétion parfaite, elle remit le bijou à sa place et retourna s'asseoir sur son tabouret, les sourcils froncés, pensive.
Bien sûr, elle ne cautionnait pas le vol. Mais elle avait vu des enfants dans le besoin à Gwendalavir, et nul ne doutait que ceux-ci n’étaient pas bien différents. Pouvait-on alors leur reprocher ? Pouvait-on même leur demander de ne pas le faire, si ça voulait dire mourir de faim ? C’est pourquoi elle était restée discrète et avait réglé son problème sans rien dire au marchand : elle ignorait quelles étaient exactement les lois ici, mais elle doutait que le vol ne soit pas durement puni, d’autant plus pour les pauvres. Mais si elle ne condamnait pas ces actes, peut-être êtes- vous curieux : pourquoi reprendre le bracelet ? Et bien simplement parce que sa mission était que la caravane poursuive son chemin et son but sans accroc quel qu’il soit. Ainsi, empêcher qu’Ankh et ses collègues ne se fassent voler faisait partie de la mission. C’est pourquoi malgré son ennui entrecoupée de quelques tâches comme ranger un carton vide et en sortir un plein, ou balayer de temps en temps, elle resta attentive à l’environnement. De la même manière, elle rattrappa un adolescent qui avait réussi à subtiliser un foulard en soie, et ramena le bien tout aussi discrètement que la première fois. Elle espérait que la suite soit un peu plus intéressante.
Notes:
Il y a Ombre dans marchombre (LVL 30)
Grâce à sa formation, le silence et la furtivité sont devenue chez Lexi une seconde nature. Elle est capable de se faufiler, de se glisser, dans n'importe quel lieu avec la discrétion d'un rêve. Même lorsqu'il y a foule, et sans abri du regard, elle sait se faire oublier, faire partie intégrante du décor avec naturel.
Lexi peut se déplacer furtivement et camoufler sa présence. (Si EP supérieur - peut-être contré par une contextuelle de détection)
Dernière édition par Lexi Hil'Feyan le Mar 24 Nov 2020 - 11:01, édité 1 fois
Sujet: Re: Premier job [Solo] Lun 16 Nov 2020 - 20:37
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Lorsque le soleil eût passé son zénith de presque une heure et que la foule du marché s’était tarie, l’équipe de Ankh remballa ses affaires et retourna à la caravane, où Leïa et son commis leur avaient préparé le repas et où les gardes purent faire leurs roulements. Levés depuis l’aurore pour la plupart, le repas fut relativement silencieux, et puisque l’après-midi était libre pour tout le monde - sauf une partie des hommes qui suirveillaient les marchandises - beaucoup firent une sieste. La petite marchombre quant à elle s’éloigna de la caravane et sortit de la ville. Elle marcha d’abord, trottina ensuite et finit par courir franchement sur quelques kilomètres, avant de s’arrêter au pied d’un amoncellement de roches. Elle reprit son souffle un court instant puis entreprit de grimper ces rochers dont le plus haut culminait à une petite dizaine de mètres. Arrivée au sommet, elle se jucha sur une pointe rocheuse à peu près plate qui s’élançait au-dessus du vide. Le vent n’était qu’une légère brise qui soulevait quelques mèches blondes autour de son visage, et le soleil réchauffait agréablement la pierre qui ensuite rayonnait de chaleur face à elle. Elle s’étira un peu, avant de commencer la gestuelle marchombre.
Cela faisait trop longtemps qu’elle ne l’avait pas pratiquée. Elle se concentra sur sa respiration et entreprit des mouvements lents et précis, tâchant de tendre vers l’harmonie. Un souvenir se glissa dans ses pensées. La première fois que Jalaab l’y avait initié, la jeune fille s’était ennuyée et avait rapidement remis en question l’utilité de cette part de l’entraînement. Elle voulait être plus rapide et plus forte, plus souple et plus endurante, et ne comprenait pas l’intérêt de cette chorégraphie aussi lente. Pourtant elle avait fini par l’adopter, par aimer cette sensation de liberté qui se dégageait d’elle lorsqu’elle avait fini. Les mouvements en soi étaient utiles, pour être répétés à une vitesse supérieure en temps utile, mais la gestuelle marchombre avait aussi souvent eu un effet libérateur, en dénouant des tensions et lui vidant l’esprit. C’était dommage qu’elle ait perdu cette habitude en Kosaten.
Elle passa deux bonnes heures au sommet de ces rochers, avant de redescendre et de retourner au campement de la caravane. En arrivant, elle remarqua que l’endroit était encore peu occupé. Elle comprit que l’arrêt à Shutô Tokaï était la dernière occasion avant les croisements commerciaux de faire beaucoup de choses. Boire à une taverne, prendre son temps libre avec d’autres gens que ceux qu’ils voyaient vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Elle s’approcha d’un garde en poste devant une caravane, et demanda où elle pouvait rejoindre ceux qui n’étaient pas là. Ankh, ses deux collègues et Leïa étaient à l’auberge pour la sieste, les gardes qui ne dormaient pas ici ou ne surveillait pas les marchandises et l’argent était à une taverne non loin dénommée “La Choppe à moustache”. Elle le remercia et prit le chemin indiqué, avant de trouver l’établissement et d’y entrer. Elle jeta un coup d’oeil, puis aperçut quelques visages familiers autour d’une table. Elle s’approcha et reconnut trois gardes embauchés par Ankh, deux debouts et un assis avec une demoiselle sur ses genoux, qui gloussait et rougissait alors que les mains de l’homme se baladaient parfois impunément sur ses cuisses, remontant les pans de sa jupe. En s’approchant, elle vit ce qui attirait l’attention : Jam et un autre homme étaient face à face, de l’argent posé devant eux à côtés de cartes faces visibles, et d’autres cartes en main. La somme d’argent était belle, ce qui expliquait la concentration extrême des deux joueurs. Elle se posta debout à côté d’un des hommes de Ankh et lui demanda :
A quoi jouent-t-ils ?
Au Kwent.
Oh. Quel est le but ?
Tu ne connais pas le Kwent ?
Lexi secoua la tête.
Ca se joue en deux manches gagnantes. Au début du jeu tu tires sept cartes parmi un paquet qui contient des cartes neutres et des cartes de la nation que tu joues. Ces cartes sont ton équipe, presque chacune représente un élu, ou alors des dirigeants légendaires ou des effets spéciaux. Les cartes posés devant un joueur sont en jeu, et le but et d’avoir plus de points de vie en jeu que ton adversaire à la fin d’une manche. Une manche se termine lorsque les deux joueurs ont passé. Il y a encore quelques règles.
Elle voyait en effet des cartes posées devant les deux joueurs, et devant Jam se trouvait une carte avec un long bandeau vert notée “Ellen” et trois autres cartes sombres, et son adversaire posa alors une carte au bordeau bleu avec un sourire satisfait.
Radhamantys attaque de zone. Cela détruit les trois invocations d’Ellen et lui laisse seulement trois PV.
Les cartes sont des élus tu as dit ? demanda à voix basse Lexi à son voisin. C'est-à-dire ?
Mais de quelle planète viens- tu pour ne connaître ni le Kwent ni la légende des élus ?
Elle haussa les épaules et attendit la suite.
Il paraît qu’il y a plus de mille ans de cela, les dieux s’affrontaient en invoquant des élus qui se battaient pour eux. Ils étaient puissants. Et ce sont ces personnages qui servent de support au jeu Kwent c’est tout.
Plusieurs pensées se bousculèrent en même temps dans sa tête. Comment ça des personnages ?! Ahum, ça se passait pas tout à fait comme ça. Mais pourquoi est-ce tant une légende ?. Mais elle répondit d’un ton détaché.
Des rumeurs disent qu’ils ont bien existé et même qu’ils sont revenus. L’empereur se vante d’en avoir éliminé un, et à Shintân, il y a eu une fête en cet honneur.
J’y mettrai pas ma main à couper si tu veux mon avis. C’est sûrement des histoires politiques, je tiens pas à en savoir plus que ça je m’en fous un peu.
Mmmh.
Ils se turent et suivirent la fin de la partie.
Sujet: Re: Premier job [Solo] Lun 16 Nov 2020 - 21:17
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Alors que son adversaire semblait mener, Jam renversa la partie sans que Lexi ne comprenne tout à fait comment, et sortit victorieux, avant de ramasser l’argent sur la table. Il se retourna pour faire un sourire fier aux autres hommes de l’équipe quand son regard croisa celui de la marchombre.
Oh tu étais là depuis longtemps ?
La moitié de la partie je crois. Je ne savais pas que tu avais autant d’argent à miser avec le salaire qu’Ankh nous paie.
Jam reçu d’abord les félicitations des autres hommes et en tapa cinq à l’un d’eux, avant de répondre avec une grimace à Lexi.
Je n’ai pas vraiment autant d’argent, je vais d’ailleurs aller en rendre une partie.
A qui ?
Heum… A Ankh. C’est un prêt discret.
Tu plaisantes ?!! s’écria la marchombre.
Shhht ! Non je ne plaisante pas. Mais rassure-toi ce n’est qu’un emprunt. Je rembourse toujours et il n’a même pas le temps de s’en rendre compte.
“Toujours” ? Tu fais ça régulièrement ?
Ecoute la moitié de l’équipe est au courant, on a jamais eu de problème. On a nos ententes, tout le monde en sort gagant au final.
Lexi fronça les sourcils et ne répondit pas. Elle n’allait pas signaler ces écarts, parce que en effet ce n’était pas tout à fait du vol, et ça serait surtout se mettre tout le monde à dos, pour pas grand chose puisque ça serait sa parole contre la leur. Il fallait être pragmatique. Elle soupira. Mais Jam lui sourit d’un air charmeur.
Aller ne soit pas fâchée, ça ne nuit à personne. Et puis j’en avais besoin pour renflouer mes poches après mon dernier achat…
Elle arqua un sourcil, intriguée mais toujours blasée de la situation. L’éclaireur lui fit signe de le suivre à l’extérieur, une fois dehors il continua d’un air joueur.
Mais tu ne sauras ce que c’est que lorsque tu auras remporté mon défi.
L’idée d’une petite compétition commença à remettre Lexi de bonne humeur, et elle continua de le regarder sans rien dire, se doutant que la suite allait venir.
Suis-moi, on ne va pas rester au milieu de la rue.
Si tu veux.
Elle le suivit donc, jusqu’à un arbre assez grand qui étendait ses longues branches au-dessus d’eux. Il sortit de sa poche une pièce et la tendit devant lui, main bien à plat et paume vers le ciel.
Tu as trois essais pour l’attraper. Pas de feinte, tout mouvement amorcé compte. Et je n’ai le droit que de fermer le poing pour t’en empêcher. Ensuite on échange. Si tu gagnes, tu gagnes mon dernier achat.
Et sinon tu le gardes j’imagine.
Et qu’est-ce que j’aurais alors à gagner ? répondit-il en riant. Qu’est-ce que tu me proposes en échange ?
Tu ne gagneras pas de tout façon, le provoqua-t-elle.
Ca veut dire que je choisis? répondit-il sûr de lui.
Et tu sais quoi, si tu gagnes tu choisis ce que tu gagnes après.
Tu es bien sûre de toi.
Et tu te rappelles ce qui s’est passé la dernière fois que j’étais sûre de moi ? le nargua-t-elle. Jouons.
Tous deux se placèrent face à face, la main gauche dans le dos. Les doigts de la marchombre fusèrent sans prévenir, et le poing de Jam se ferma quasi-instantanément. Mais la marchombre ne l’avait pas sous estimé cette fois, et y était allée à pleine puissance : la pièce de monnaie brillait entre ses doigts fins.
Bien joué, admit-il en reprenant la pièce.
Lexi recommença une seconde fois, mais en se refermant, le poing de Jam lui tapa la main.
Perdu, annonça-t-il.
La pièce est dans ma main ! objecta-t-elle.
Je t’ai touchée, répondit-il d’un air rusé.
Si les règles changent, marmonna-t-elle de dépit.
Frustrée, elle plaça tout sa concentration dans cet exercice, et lorsque son bras se détendit pour attrapper la pièce, ce fut si vite qu’il fut flou. Un instant plus tard, la pièce d’un yen courait sur ses phalanges tandis qu’elle jouait avec. Jam pesta puis se mit en place, tandis qu’elle même tendait la pièce en avant. Avec une attention décuplée, son ouïe capta la respiration de l’éclaireur, ses yeux parcouraient les muscles de son avant-bras, prête à déceler la moindre amorce de mouvements. Puis soudain le genou du jeune homme monta rapidement vers sa main, ce à quoi elle n’était pas prête du tout. Elle eut beau ordonner à sa main de se fermer, le genou tapa dans celle-ci et fit voler la pièce en l’air. Lexi aurait largement pu la rattraper. “ Mais le droit que de fermer le poing, avait dit Jam, et en rageant elle le laissa attrapper son butin.
Tu ne m’auras pas deux fois, grommela-t-elle. Quel Minshujin ...
Jam fronça les sourcils à l’expression mais ne dit rien et se remit en position. Il savait qu’elle avait raison, il était inutile de retenter ce genre de ruse, mais cela lui avait donné un coup d’avance. Il attendit un moment, puis se lança. Mais en face, Lexi vit ses iris se tendre, son triceps se contracter et ses doigts se préparer. Elle ferma le poing et il s’y heurta.
Habile, admit-il. Mais je te préviens, en cas d’égalité chacun récupère son “lot”.
C’est idiot, en cas d’égalité le plus courant est de ne rien faire.
Mais c’est moi qui choisis, tu avais qu’à le dire avant qu’on commence si tu avais des conditions, la nargua-t-il.
Je ne vois même pas pourquoi on discute, soupira-t-elle, il n’y aura pas...
Il attaqua pendant qu’elle parlait, avec une rapidité non négligeable.
...égalité, finit-elle le poing fermé autour de la pièce.
Il avait perdu. Il grimaça et soupira.
Tu es vraiment impressionnante Lexi. Un jour, j’aimerais connaître ton histoire. Et arrête de me dire que je ne te croirais pas. Avec tes petites démonstrations, évidemment que je te croirais.
Un jour peut-être. Quoi qu’il en soit, on dirait que j’ai encore gagné, sourit-elle.
Il fouilla sa poche de veste.
Je ne disais pas ça pour ça. Tu peux garder ton bien, je ne fais pas ça pour te racketter, j’aime juste beaucoup le défi.
Ne t’embête pas, je l’avais acheté pour toi de toute façon. Je vérifiais juste que tu en étais digne, répondit-il avec humour.
Il sortit une bague de sa poche, sans écrin, simplement comme ça posée dans sa main. Elle était sobre et discrète, mais assez jolie, sertie d’une petite pierre noire qui brillait, elle pouvait le reconnaître. Mais que faisait-il là ? Croiyait-il la séduire ? Croyait-il que la marchombre s’encombrait de pareil objet ?
Jam je ne…
Attends, regarde.
Il s’approcha d’elle, tout près, pour lui montrer la bague à seulement quelques centimètres. Il tira sur la pierre noire qui se débloqua sur un milimètre, avant de tordre la bague sur le point opposé. La bijou était devenu une sorte de S, dont une aiguille sortait à une extrémité, et une autre mais tordue à la seconde. Lexi reconnut immédiatement un outil très fin de crochetage. C’était tout de suite beaucoup plus intéressant. L’éclaireur sourit.
Je me doute bien que ce n’est pas ton genre de porter des bijoux. Mais je pense que celui-là pourrait t’être utile, et même que tu as la finesse nécessaire pour en tirer des merveilles.
Lexi ne pouvait pas refuser. Officiellement, elle l’avait gagnée au jeu, et en plus, l’homme avait suffisemment cerné la marchombre pour lui donner quelque chose d’utile. Elle esquissa un sourire gêné.
Merci je suppose.
Pas de quoi, répondit-il en reculant, gardant toujours son assurance. Bon, on va devoir retourner à la caravane, le boulot va reprendre.
Il tourna les talons et se mit en route.
Attends ! l’interpella Lexi en le rejoignant au petit trot. Tu aurais choisi quoi si tu avais gagné ?
Elle avait beau avoir été sûre d’elle, elle était curieuse. Qu’aurait-il voulu ?
A mon tour d’être mystérieux, se contenta-t-il de répondre avec un petit air satisfait.
Les deux éclaireurs rentrèrent aider Ankh à préparer le marché du soir. Lexi avait oublié de se demander comment l’éclaireur connaissait pareil objet et où en trouver...
Sujet: Re: Premier job [Solo] Lun 23 Nov 2020 - 23:36
Lexi Uchiha
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Le “marché” du soir était bien mieux protégé que celui du matin : sur huit gardes embauchés par Ankh, seuls deux étaient restés à la caravane en compagnie de Leïa, son commis, et les deux hommes de la ville. C’était d’ailleurs plus proche d’une vente privée que d’un réel marché. Les deux éclaireurs avaient eu quartier libre, car cette vente nécessisait moins de chargage / déchargage de caisses, et beaucoup plus de négociations. Pour Lexi était venue quand même, par curiosité. Elle voulait voir les objets qui pouvaient se vendre, pour combien, et quels gens venaient les acheter. Elle avait eu le droit de rester à cette vente à la condition de se faire discrète, et Ankh n’eût pas à se plaindre : elle s’était assise sur une caisse retournée dans un coin, tapis dans l’ombre, et était restée immobile. Jusqu’à ce que ses muscles s’engourdissent et que le sommeil ne la gagne doucement. Comme la caravane partait le lendemain tôt, elle se leva et retourna à leur campement. Là, elle vit Jam discuter avec le garde de l’équipe qui était le seul à surveiller la roulotte de Leïa. Il l’aperçu et la salua, avant de reprendre sa discussion. Elle lui répondit d’un léger hochement de tête et partit se coucher.
Le lendemain, la caravane reprit la route. Ils en auraient pour cinq jours de rejoindre les croisements commerciaux, en faisant des haltes d’une heure ou deux s’il croisait des villages assez importants où avec des gens intéressés. Ceci allait dépendre de leur inténéraire, lequel se basait principalement sur les observations des éclaireurs. Le premier jour, une forête que Ankh avait l’habitude de traverser ayant été investie par deux ours, ils firent un détour. Le deuxième jour, lls durent traverser une rivière et il fallut la remonter sur deux bons kilomètres avant de pouvoir la traverser à gué. Ces deux premiers jours, ils n’avaient croisé que quelques hameaux, inintéressants selon le marchand.
C’était leur troisième jour de voyage depuis leur départ de Shuto Tokaï. Le voyage était calme, le temps au beau fixe, et l’humeur était donc légère. Lorsque Jam revint, après être parti une bonne heure vérifier la sûreté du chemin, il portait un grand sourire. Il dirigea son cheval vers la roulotte dirigée par Ankh pour lui faire son rapport, après avoir fait signe à Lexi de venir écouter. Celle-ci exerça une légère pression sur les flancs de sa monture et la guida vers Ankh.
Le chemin est sûr sur une dizaine de kilomètres. En gardant le cap sur cette route et prenant tout droit à la prochaine intersection, on ne s’écarte pas de notre trajectoire ET le top, c’est qu’on va rencontrer une petite cascade dont la chute est à notre altitude. On pourra s’y baigner, remplir nos réserves d’eau, abreuver les chevaux. Après la chute, le cours d’eau est calme et faible, et on pourra traverser à peine une cinquantaine de mètres en aval.
C’est parfait, confirma le marchand.
A moins que tu n’aies besoin de moi, j’aimerais prendre de l’avance et profiter un peu du lieu, demanda l’éclaireur.
Adjugé, autorisa le chef de la caravane, la bonne humeur ambiante aidant.
Lexi… Tu m’accompagnes? proposa alors Jam.
Oh. Pourquoi pas après tout.
Le jeune homme reçut la réponse avec un sourire satisfait et fit pivoter sa monture, avant de la lancer dans un petit trot. Lexi le suivit.
Le chemin devient caillouteux dans deux kilomètres et pendant trois, il faut prendre notre avance dès maintenant, se justifia-t-il.
Ils parcoururent donc les deux premiers kilomètres à un trot soutenu. Puis, comme annoncé, le chemin devint caillouteux et ils repassèrent leurs chevaux au pas. Le rythme tranquille, le soleil et le paysage invitait à la conversation, ce qu’ils firent sans se priver.
Tu te bats franchement bien par rapport au parcours que tu m’as dit que tu avais eu, remarqua Lexi.
Tu insinues quelque chose ou tu poses une question ? répondit-il sans avoir l’air vexé.
Je me demande comment ça se fait.
Je me suis entraîné, d’abord tout seul, et puis quand j’ai le temps je demande à un des gardes de m’aider un peu. Ecoute pour l’instant c’est tranquille, mais il y a parfois des bandes de voleurs qui attaquent les convois de marchandises. Heureusement, Ankh ne lésine pas sur la sécurité, huit gardes pour une caravane de cette taille ce n’est vraiment pas peu. J’ai décidé de ne pas compter seulement sur leur présence pour sauver ma peau en cas de pépin.
Lexi acquiesça, bien qu’il mentait.C’était peu cohérent avec son style de combat, très proche du sien, et qui ne pouvait avoir été enseigné par un garde, un homme en armure et avec une arme aussi lourde que leurs épées à deux mains. C’était pourtant étonnant que ...
Enfin, c’était au début, reprit-il. Mais je ne peux pas te raconter la suite.
...étonnant que Lexi n’ait pas décelé les signes physiques d’un corps qui ment. Parce qu’il n’avait pas menti. Il admettait même dissimuler une partie des choses. Lexi ne pouvait pas lui en vouloir : il n’avait fait que demander à en savoir plus sur elle et elle avait si peu répondu. Elle répondit donc :
J’imagine que ce n’est que justice, avec le peu que tu saches sur moi.
Je suis parfaitement d’accord ! Mais si tu veux rétablir un peu l’équilibre, tu sais que c’est quand tu veux ! se moqua-t-il gentiment.
Elle soupira gentiment et commença à raconter une partie de son histoire.
Je suis née noble. J’étais un peu insupportable toute mon adolescence avec un peu de recul. Puis j’ai rencontré mon Maître, dans le sens… le plus noble du terme. Il m’a appris à me battre, à grimper et à tirer, certes. Mais il m’a appris la vie aussi, l’harmonie et il m’a guidée sur la Voie. Normalement, dans la guilde où j’étais, la formation dure trois ans. C’est une formation très difficile, mais une fois engagée, il n’y a pas de retour en arrière. Et pourtant, un peu avant la fin des trois ans, un … évènement que je tairais m’a éloigné de la région d’où je viens. Définitivement. Et me voilà désormais dans le coin !
Elle avait conclu rapidement parce que la suite devenait de plus en plus compliqué à raconter sous forme de demi-vérité.
Et bien, c’est plus que ce que je n’espérais. Je te demanderai bien de me parler un peu de ta guilde mais ça devra attendre.
D’un coup d’oeil, il désigna le sentier où la terre battue venait peu à peu remplacer les cailloux. S’ils voulaient avoir de l’avancer sur la caravane et profiter de la quiétude des lieux promise par Jam avant qu’il ne soit trop peuplé, il fallait accélérer le rythme.
Nous ne sommes plus très loin, indiqua ce dernier. Une course ?
Mais il n’attendit pas sa réponse et planta ses talons dans les flancs de sa monture, qui s’élança sans attendre au galop. Lexi suivit avec une demi-seconde de décalage.
Sujet: Re: Premier job [Solo] Lun 23 Nov 2020 - 23:45
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Les deux chevaux se valaient, mais celui de Jam était parti avec un poil d’avance et creusait doucement l’écart. La marchombre resta seconde tout le long, jusqu’à ce qu’elle aperçoive le lieu qu’il avait décrit. Alors qu’il ne lui restait que deux-cents mètres à parcourir, elle passa sa jambe droite par dessus l’encolure et resta un court instant en amazone, avant de se laisser glisser de la selle en tenant cette dernière de ses mains. A peine toucha-t-elle le sol qu’elle lâcha sa monture et accélèra. Jam la vit alors passer devant lui, dépassant sa monture avec aisance, avant de descendre le chemin qui menait au cours d’eau … et de se jeter toute habillée dans celui-ci.
Tu pourrais prévenir, râla Rawen dans un coin de son esprit.
Jam de son côté était arrivé quelques secondes après. Puisqu’il avait de toute façon perdu, il avait pris le temps de récupérer la monture de Lexi qui avait docilement suivi - heureusement - et de les attacher à un arbre avant d’enlever leur harnachement.
Comment tu as fait ça ? demanda l’éclaireur complètement abasourdi.
Les chevaux étaient juste en bout de course et je n’ai eût qu’à sprinter, justifia-t-elle modestement avec un haussement d’épaules.
Tu es … rapide.
On peut dire ça, sourit-elle.
L’éclaireur secoua la tête incrédule et retira chemise et chaussures pour rentrer dans l’eau également. Lexi constata au passage que sa musculature collait avec sa façon de se battre. Lorsqu’il remarqua qu’elle le détaillait du regard, elle détourna les yeux et plongea sa tête sous l’eau comme un prétexte. Lorsqu’elle ressortit la tête de la surface, ce fut pour entendre d’un air moqueur :
Tu te baignes vraiment toute habillée ?
Tu avais pas défini de ligne d’arrivée ! Je me suis dit que je me laisserais pas avoir par tes changements de règles foireux cette fois-ci.
Et tu comptes rester comme ça ? Tu ne te sens pas alourdie ?
Lexi haussa les épaules mais interrogea son armure mentalement. Jusque là, cette dernière s’était toujours rétractée avant que la jeune femme ne prenne un bain. Pouvait-elle se rétracter sous l’eau ? Dans l’air mais mouillée ? Rawen lui répondit dans son esprit :
Il est probable que ça se fasse mais on aurait aussi pu éviter cette situation…
De toute façon on ne montre pas tes aptitudes devant n’importe qui.
Elle jeta un oeil à ses affaires que Jam avait posé à côté des deux selles des chevaux. Elle avait quelques vêtements classiques dedans, au cas-où. Mais de toute façon maintenant ça ne servait plus à grand chose. Dans son dos, la voix de Jam interrompit ses réflexions.
A quoi tu penses ?
A si j’ai du rechange, répondit-elle en se retournant. On devrait sortir, les autres ne vont pas tarder.
L’éclaireur s’avança vers elle, de l’eau jusq’aux hanches. Il la dépassait d’une tête et la fixait. Elle leva les yeux vers les siens, et pour se donner de la contenance, lui retourna la question.
Et toi ? Tu as l’air en pleine réflexion.
Il ne répondit pas, et d’un geste lent de la main, replaça une mèche de cheveux blonds derrière l’oreille de la marchombre, avait de la placer sous sa mâchoire. De la seconde main, il attrapa la jeune femme par la taille avant de l’attirer à lui pour l’embrasser, et elle se laissa emporter. Puis, la main du jeune homme chercha à passer sous la veste de la marchombre et Rawen intervint dans la tête de cette dernière.
Tu sais qu’on va avoir un problème s’il cherche à te déshabiller.
Cette dernière grommela intérieurement et rompit le contact, tout en en profitant pour reprendre son souffle. Alors qu’elle cherchait quoi dire, ce fut Jam qui combla le silence. Il la tenait toujours contre lui et posa son front sur le sien.
Suis-moi, demanda-t-il sans pourtant bouger de là où il était.
Te suivre ?
Je peux t’emmener dans un endroit, te faire rencontrer des gens où tes talents s'épanouiront Lexi. Je t’ai vue te battre, courir, je t’ai vu observer et te dissimuler. Tu es exceptionnelle.
La jeune femme prit un pas de recul. Être dans ses bras avait été agréable, tout comme leur échange de baisers, mais elle ne ressentait aucun attachement pour lui. Elle l’appréciait et appréciait sa compagnie, tant qu’elle avait envie de compagnie, mais ce n’était qu’un passage agréable de son voyage.
Navrée si je t’ai fait croire que je comptais m’engager dans quoi que ce soit. Je ne suis pas une fille que tu peux séduire et qui te suivra sur de belles promesses Jam. Je suis mon chemin.
Il ne s’agit pas de ça. Evidemment que t’avoir avec moi est une perspective agréable, mais il ne s’agit pas de moi. J’ignore encore de quelle guilde tu parlais tout à l’heure, et nul doute qu’elle te manque, mais le groupe dont je te parle serait parfait pour toi.
Mais de quoi tu me parles ?
Jam combla la distance qu’elle avait mise entre eux et la saisit par les épaules.
Prends le temps de considérer ce dont je te parle avant de porter un jugement de valeur Lexi. Je ne compte pas rester éclaireur toute ma vie, j’ai des ambitions, et elle ne sont pas fondées dans le vent. Je travaille pour un groupe de voleurs itinérants et je sais que tu as tout ce qu’il faut pour nous rejoindre.
Elle se détacha de son contact. Évidemment qu’elle jugeait. Ce n’était pas comme les deux gamins de Shutô Tokaï : Jam avait les capacités de travailler et un travail qui lui permettaient de vivre. C’était si petit de voler ce qu’un autre avait produit à la sueur de son front. Il remarqua sa réaction et poursuivit.
Lexi tu pourrais progresser parmi nous, gravir les échelons et devenir qui tu veux, tu pourrais être au sommet.
Je suis déjà qui je veux Jam, et les seuls sommets qui m’intéressent sont ceux que je ne peux pas encore atteindre.
Lexi tu ne comprends pas. Tu n’as pas le choix.
J’aimerais bien savoir pourquoi, demanda-t-elle avec un sourire narquois
Parce que tu es déjà impliquée, et que le seul camp à choisir est celui des gagnants.
Notes:
La Greffe : L’Armure Vivante (LVL 60)
Description : La greffe de Lexi est donc une sorte… d’armure vivante.
L’armure peut changer de forme et donc servir d’habillement ; et évidemment protéger. Elle peut se rétracter dans/sous le joyau et la laisser nue (et/ou avec la possibilité de mettre des vêtements “normaux”). Elle possède sa propre énergie mais cette dernière est lié à celle de Lexi et peut faire des échanges dans un sens ou l’autre. Elle sera au début très liée à son créateur Gensou, puisqu’elle est liée au cristal (rappel : le sceau de Tenshi n’interdit rien et n’empêche aucune action cependant.).
L’armure sera plus ou moins fonctionnelle, selon la synergie entre cette dernière et Lexi , qui n’aura une valeur utile que INRP, de façon contextuelle.
Effet : Permet à Lexi et Rawen de communiquer par un lien psychique, plus la puissance de Lexi est développé, plus l'armure est en symbiose avec son utilisatrice et lui permet de changer de vêtements ou autre. (Si EP + ET supérieur à la cible - peut-être contré par une contextuelle de brouillage)
Dernière édition par Lexi Hil'Feyan le Mar 24 Nov 2020 - 10:57, édité 1 fois
Sujet: Re: Premier job [Solo] Mar 24 Nov 2020 - 10:28
Lexi Uchiha
� Mysterieux �
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Premier Job
Solo
Lexi jeta un oeil autour d’elle. Son attention s’était focalisée sur lui, il l’avait distraite. Mais la caravane n’était déjà qu’à une vingtaine de mètres. Si le cours d’eau était calme comme l’avait annoncé Jam, il n’y avait pas de passage à gué pour une caravane qu’elle pouvait voir de là où elle était. Les rochers au bord de la cascade et le début de forêt faisaient d’excellentes caches. Elle inspira en bloc pour hurler un avertissement, mais Jam comprenant le camp qu’elle avait choisi, frappa du poing. Aussi vite que lorsqu’il avait tout donné à leur dernier entraînement, en plein dans la gorge. Elle bondit en arrière, l’eau la gênant mais gênant aussi la progression de son collègue et désormais adversaire.
Lexi ils sont perdus ! Rejoins nous je t’en prie, la supplia-t-il, sinon tu vas mourir.
Tu n’as rien appris, lui répondit-elle en suffoquant.
Elle réussit à rejoindre la berge avant lui et se rua sur ses affaires. Mais au même moment arrivait une fille d’environ son âge, vêtue de sombre, qui se jeta sur l’arc et les poignards de la marchombre. Celle-ci n’eût qu’à frapper deux fois, du coude puis du pied, pour que la fille ne s’écroule et ne libère ses armes. Elle prit une nouvelle inspiration avec difficulté, et hurla à pleins poumons.
Embuscade !
Cela ne donna aux guerriers de Ankh que quelques secondes de marge, car son cri déclencha aussi l’attaque des voleurs, qui savaient que l’effet de surprise venait d’être sapé.
Arrête Lexi ! Nous sommes trop nombreux ! cria Jam qui sortait de l’eau et dégaina sa lame, qu’il avait gardée cachée sur lui.
La jeune femme eût rejoint la caravane en quelques secondes, où une horde d’ennemis insaisissables tombait sur les hommes de Ankh. Celui-ci avait rejoint les deux autres marchands ainsi que Leïa et le commis, et ils formaient un cercle dos à dos, entourés des gardes. L’avertissement de la marchombre avait au moins permis d’organiser un semblant de défense. Elle n’avait pas son carquois, mais l’anneau de Pump et Kin brillait à son doigt. D’une pensée, elle invoqua une flèche sur la corde de son arc et tira une première fois. Les voleurs ayant concentré leur attaque sur la caravane, et Lexi étant aussi rapide que furtive, ses tirs firent de nombreuses victimes avant qu’elle ne soit repérée. Lorsque ce fut le cas, cela dirigea vers elle nombre d’ennemis, et elle rangea son arc dans son dos. Elle dégaina alors ses deux poignards et fusa vers son équipe de voyage, tâchant d’éviter les ennemis, quitte à parer ça et là avec ses poignards. Elle hurla “Place!” afin qu’ils la reconnaissent et que personne ne cherche à la tuer alors qu’elle tâchait de rejoindre le cercle de guerriers qui combattaient côte à côte. Lorsqu’elle eût enfin pris ses marques dans cette anarchie de combattants, elle commença à se montrer efficace.
Pour commencer, Rawen qui avait quelque peu séché, pris son apparence la moins esthétique mais la plus performante - quoi que lorsque la marchombre était ainsi enveloppée d’une armure de métal gris, souple et fin, mais résistant comme on n’en connaissait pas, elle avait un petit style. Ensuite, elle commença à se mouvoir de plus en plus rapidement, évitant les coups et attaquant avec violence. Aujourd’hui, elle frappait pour tuer. Ils étaient trop nombreux pour se permettre de faire attention à leur intégrité, et de toute façon, une attaque autant en surnombre, en embuscade, pour voler, elle ne montrerait aucun scrupules. A sa gauche, elle vit un premier garde tomber, une lame enfoncée jusqu’à la garde dans son épaule, entre deux plaques d’armures. Il recula pour rentrer à l’intérieur du cercle, rejoignant les "civils" en sécurité. Son voisin de droite pris soudain un violent coup de pied dans le genou et tomba, et alors que son adversaire allait tenter de l'achever d'un poignard dans la gorge, Lexi bondit. Elle s'interposa et au même moment Rawen déplia un bouclier métallique depuis l'épaule de la jeune femme, qui absorba le choc sans difficulté. L'homme au genou blessé recula également à l'intérieur du cercle, et celui-ci se resserra. Mais les rangs adverses diminuaient également, et pas peu grâce à la marchombre qui faisait des ravages, virevoltant entre les coups, ses lames dessinant une chorégraphie mortelle. Les adversaires commencèrent à réduire leurs attaques et allaient être repoussés, quand un cri glaça le sens de Lexi.
C'est moi ! cria Jam en courant vers le groupe .
Imitant Lexi quelques minutes plus tôt, il se fraya " difficilement" un passage parmi les ennemis et alors que Lexi se retournait et voulut lancer un avertissement, déjà les gardes le laissaient passer et il rejoignait Ankh. Avant de pousser Leïa qui était à ses côtés d'un violent coup de pied et de glisser son poignard contre la gorge du marchand.
ASSEZ ! cria-t-il.
Notes:
Anneau du maitre d'arme
Cet anneau peut matérialiser une arme de votre pensée (à condition de rester à taille respectable, pas de canon laser géant ou autre, l'arme doit être tenue à une ou deux mains, d'un poids raisonnable) ou bien épouser la forme de votre armement actuel, sous forme d'un léger halo lumineux.
Sujet: Re: Premier job [Solo] Mar 24 Nov 2020 - 10:54
Lexi Uchiha
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Premier Job
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Les combats cessèrent. D'un côté les voleurs étant en train d'être mis en déroute étaient bien contents, de l'autre les gardes voyaient leur employeur pris en otage. Lexi quant à elle, avait armé son arc.
Pose ton arc où je l'égorge Lexi.
Un voleur ET un assassin ? Pitoyable, cracha-t-elle en s'éxecutant.
Vous allez nous laisser l'accès aux marchandises et il n'arrivera rien à Ankh. Et personne ne tente de s'approcher de nous pendant ce laps de temps. Sinon...
La lame de son arme appuya sur la gorge d'Ange et y traça une fine ligne rouge écarlate. La marchand était blême et tremblant, et puisque personne ne bougeait, quelques voleurs commencèrent à s'approcher des caravanes. Ce fut au tour de la marchombre d'élever la voix, laquelle chanta d'une voix forte et claire.
Lexi avait déjà utilisé le chant Marchombre auparavant, et le maîtrisait assez bien. Mais figer une assemblée de cette taille n'était pas à la portée du premier venu, c'est pourquoi elle avait placé la moindre parcelle de concentration dans son chant, et toute son âme de marchombre. En quelques secondes, la scène se figea, et alors on aurait eut l'impression que le temps s'était arrêté si elle ne s'était pas mise en mouvement. Avec lenteur et sans cesser de chanter, elle s'approcha de Jam, qui fixait l'endroit où elle se trouvait avant qu'elle ne chante. Elle plaça sa main sur la sienne avec douceur, et éloignait le poignard de la gorge de Ankh, lequel aurait aimé courir loin du traître mais ne le pouvait pas plus que n'importe qui contrôlé par Lexi. Elle se plaça derrière Jam et posa avec délicatesse ses mains sur ses épaules, qu'elle fit courir le long de ses trapèzes et de son cou, avant de trouver les points qu'elle cherchait et d'y appliquer une pression précise à laide de ses pouces. Il s'écroula comme une poupée de chiffon.
Là, elle laissa le son de sa voix se tarir et tout le monde s'ébroua. Chacun observa la situation, et vit Ankh courir sur quelques mètres avant de s'écrouler en toussant, avant de constater que Jam était allongé sur ses côtes au pied de la marchombre. Comprenant qu'ils n'arriveraient pas à leur fin, les voleurs encore debout partirent sans demander leur reste. L'équipe de Ankh, abasourdie, se tourna vers lui en attente de consigne, encore sous le choc celui-ci n'en donna pas. L'élue de Shintân prit donc le relais.
Attachez Jam, vérifiez qu'il n'a pas d'arme sur lui, foutez le à poil si besoin je m'en fous. Les gardes encore debout, continuez de surveiller la caravane, on est pas à l'abri d'une seconde vague. Tarek va dans la caravane de Leïa et prends le maximum que tu trouves en terme de soins. De l'eau, du linge propre, de quoi recoudre si nécessaire. Leïa ca va aller ? Tu peux te relever ?
Celle-ci s'était prise un bon coup de pied dans les côtes, mais il semblait à la marchombre que ce n'était rien de grave et certains guerriers avaient besoin de soins immédiats. Peu à peu, l'organisation se fit et on put pallier le plus urgent. Le garde que Lexi avait défendu ne pourrait plus marcher pendant quelques temps, un autre avait eut besoin d'être recousu au niveau de l'épaule, mais heureusement personne n'était mort.
En revanche autour d'eux se trouvaient six cadavres, et uniquement parce qu'ils n'avaient pas poursuivi les assaillants blessés qui s'étaient traînés hors de leur vue avec lenteur. En effet, leurs ennemis n'avaient montré aucune cohérence de groupe. Ils avaient certes un plan commun, mais n'avaient montré aucune cohérence de groupe et le combat avait été du "chacun pour soi". Ils furent laissés là : l'odeur du combat allait attirer les bêtes sauvages, et si ils revenaient, la caravane n'était pas en état de se défendre. C'est pourquoi elle se remit en route en vitesse, les blessés voyageant à l'arrière des roulottes, et l'équipe suivant les indications de Lexi qui prit le rôle d'éclaireur à temps plein.
Ils s'arrêtèrent au premier village qu'ils croisèrent et demandèrent un médecin. Un guérisseur et herboriste serait tout ce qu'ils auraient, mais c'était déjà bien. Ils prirent la fin de la journée pour se remettre. Remis de leurs émotions, plusieurs se tournèrent vers Lexi. L'un d'eux vint la remercier de l'avoir protégé. Un autre vint simplement poser une main sur son épaule et acquiescer avec respect. Finalement Ankh vint la remercier également, et ils eurent une discussion un peu plus longue.
Je me dois de te remercier Lexi. J'ai discuté avec les gardes et ils affirment que tu as été excellente au combat. A la fois dans ta manière de te battre contre nos assaillants mais aussi avec eux. Ta participation a été décisive. Tu as pris place avec eux quand ton poste t'aurais autorisé à simplement profiter de la protection. De plus tu as arrêté Jam. Tu obtiendras donc le salaire qui était prévu pour lui. Et si tu veux rester avec nous, ou revenir avec nous un jour, tu auras le poste que tu mérites. Ta réputation est faite parmi les marchands, je ferais en sorte que les caravanes sachent qu'on peut compter sur toi.
Merci Ankh. Mais tu sais, je m'en veux. Je vous ai laissés vous engager dans cette embuscade, j'ai failli à mon rôle.
Il nous a tous attirés dans ce piège. Tant toi que moi : il a veillé à ce que j'emprunte ce chemin sans me poser de question. L'histoire se finit bien, alors je ne veux pas de culpabilité. Repose toi bien ce soir, nous repartons dès l'aube et nous nous hâterons vers les croisements commerciaux. Plus de pauses dans les villages ou ailleurs en dehors de la nuit. Au fait, Jam s'est réveillé au passage. Il demande à te voir.
Il est gardé au moins ?!
Il est sous la surveillance de deux gardes vingt-quatre heures sur vingt-quatre, ligoté et presque nu. Il ne nous échappera pas.
Qu'allez vous faire de lui ?
Le soumettre à la justice de la guilde des commerçants des territoires neutres.
Que va-t-il lui arriver ?
Au mieux, un peu prison et de travaux forcés. Peut-être une main coupée ou deux. Peut-être qu'ils se serviront plutôt de lui pour démanteler son groupe.
Lexi hocha la tête et ne rajouta rien. Elle ignora la demande de Jam et n'alla pas le voir, ni ce soir là, ni aucun des jours qui suivirent pendant la fin du voyage. Comme annoncé par Ankh, ils finirent le trajet le plus rapidement possible. Une fois arrivés aux croisements commerciaux, Lexi les laissa en emportant deux bourses de pièces : celle prévue à son salaire, et celle prévue pour Jam. Sa trahison ne l'avait pas affectée, elle continuait son chemin…
Notes:
Chant marchombre (LVL 90)
"Un chant Comme un appel hypnotique Qui tourbillonne"
Le chant marchombre est un mélange entre le chant et le sifflement, qui permet d'hypnotiser les êtres vivants et de prendre le contrôle de leur corps à distance, la chose la plus facile étant de figer quelqu'un, et la seconde de le faire parler (et avouer la vérité). Marche plus facilement sur les animaux, notamment les félins, marche moins bien si l'animal a peur. Peut marcher sur une foule s'il ne s'agit que de les figer. La chant est ciblé : que ce soit sur une ou plusieurs personnes (ou bêtes) il ne marche non pas contre tout ceux qui l'entendent mais uniquement contre ceux consciemment ciblés par le marchombre.
Effet : Fonctionne sur joueur de même lvl ou moins, nécessite autorisation joueur. Marche sur pnj de rang 4 à 6.")
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