De retour de l'enfer - Ft Gemini Saga

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Ruby - Autre

Après des événements tels que ceux étant survenus à Hibana, je pensais qu'il serait compliqué d'imaginer plus terrible vision que celle des corps de soldats et de natifs déchiquetés à coups de crocs et de griffes d'une armée de loups. Mais avec un vécu comme le mien, j'aurais dû me douter que j'avais tort. Tout commençais pourtant très bien, je me présentait à un petit village afin d'y faire une halte pour me reposer et me ravitailler.

Tout semblait si calme, je comptais simplement passer la nuit ici avant de repartir vers le Nord, pour mettre un peu plus tard le cap vers Feng. Mais tout commença lorsqu'une native m'aborda pour me confier une mission particulière. C'était une mère, morte d'inquiétude pour son fils, car il avait décidé de partir pour les terres volcaniques, afin d'en étudier les volcans et autres particularités de la région.

Ignorant alors que l'activité volcanique et sismique y était relativement importante, je lui ait demandé pourquoi elle s'en faisait autant pour lui. Mais comme elle me l'expliqua par la suite, les volcans sont en activité perpétuelle depuis presque toujours selon elle, et craignait donc qu'il ne se trouve au mauvais endroit si jamais une éruption devait arriver. Une sorte d'instinct maternel si l'on peut dire.

Nous étions toutes les deux conscientes qu'elle imaginait sans doute le pire pour pas grand chose, mais comment pouvais-je lui dire que je ne ferait rien pour elle ? Après tout, c'était le but de mon voyage d'apporter mon aide à la population, et elle avait l'air si désespérée. J'ai donc accepté de me rendre jusqu'aux terres volcaniques, afin de lui ramener son fils, par la force s'il le fallait. Car c'est bien ce qu'elle me demandait, de lui ramener son fils, peu importe qu'il soit d'accord ou non, tant qu'il était en un seul morceau.

Mais je comprenait son inquiétude, même si je doutait qu'un volcan soit réellement capable d'entrer en éruption sans aucun signe avant coureur, les conditions de vie sur place pouvaient également avoir raison de lui. Mais quelle erreur avais-je fait là...seulement je ne le savait pas encore. Afin de rassurer Saga quant au retard que ce détour causerait, j'ai choisi de lui envoyer une nouvelle lettre. Une lettre qui me permettrait également de le tenir au courant de mon avancée, et que j'ai envoyé juste avant mon départ pour les terres volcaniques.

Je me dirigeait donc par la suite insouciamment vers le village que m'avait indiqué la mère, qui était malgré tout à plus d'une journée de cheval. Pour le coup, la région paraissait beaucoup moins hospitalière que Feng, et me rappelait mon monde...mais pas nécessairement dans le bon sens du terme. Toute cette fumée émanant des différents volcans, ce feu...cela me rappelait surtout l'enfer, le domaine du diable. Pas vraiment le genre d'endroit que j'aurais souhaité visiter donc, encore moins après ce qu'il s'est passé à Hibana, mais je devait ramener un fils à sa mère, ce n'était pas un voyage d'agrément.

Quoi qu'il en soit, je fini par atteindre mon objectif, et déposer Argos aux écuries afin de rechercher l'homme que je devais ramener avec moi. Seulement, même si ce village n'était pas de l'envergure d'une cité comme Hibana, il possédait tout de même son lot de rues et de bâtiments. J'ai donc passé un long moment avant d'enfin trouver mon homme, qui bien entendu, m'expliqua en avoir plein le dos de sa mère, qui au fond s'inquiétait simplement pour lui.

Il tenta bien de fuir la discussion en marchant lourdement dans les rues, mais je n'allait pas le lâcher comme ça. Sa mère m'avait explicitement demandé de lui ramener son fils, qu'il le veuille ou non. J’insistais donc en le suivant partout où il allait, alors qu'il tentait de me semer par tous les moyens. Puis il fini par s'arrêter, se tourner vers moi, et me demander combien je voulais de Yens pour que j'accepte de retourner voir sa mère sans lui. Seulement, il ignorait que je ne me laisserait pas acheter aussi facilement. Et puisque la méthode douce basée sur le consentement du jeune homme ne donnait rien, j'allais devoir me montrer plus ferme. Je liait donc ses poignets avec une de mes chaînes, pour ensuite le mener de force aux écuries et repartir au plus vite.

Seulement...un grondement assourdissant se fit entendre, accompagné d'une importante secousse, comme si la ville entière était située sur une table sous laquelle on avait donné un puissant coup par en-dessous. Tout le monde se demandait ce qu'il pouvait bien se passer, un silence pesant s'était abattu sur le village...jusqu'à ce qu'une boule de feu ne vienne s'écraser sur l'une des maisons de la rue, plongeant la population dans une panique indescriptible.

Tout le monde s'était mis a courir dans tous les sens pour tenter d'échapper à ce qu'annonçait cette imposante colonne de fumée émanant de la montagne. Ce que craignait cette femme qui m'avait envoyée ici s'était finalement réalisé, une éruption s'était déclenchée sans crier gare. Les boules de feu déferlèrent les unes après les autres sur la ville, tandis que le jeune homme et moi-même tentions de fuir sous les cendres.

Nous parvenons heureusement aux écuries, où j'oblige le jeune homme a grimper sur le dos d'Argos, avant de me retourner pour voir ce chaos sans nom s'abattant sur le village. Une boule de feu explosa deux rues plus loin, projetant les gens alentour avec le souffle de l'explosion. Sous les appels du jeune homme à monter pour m'enfuir avec lui en abandonnant tous ces gens à leur sort scellé, je décide que non. Je n'abandonnerais personne ici, pas cette fois.

J'ai déjà causé tant de mal dans mon monde, il est hors de question que je prenne la fuite sans rien tenter pour eux. J'ordonne donc au jeune homme de partir sans moi, ce qu'il refuse de faire. M'obligeant donc a claquer l'arrière-train d'Argos pour qu'il parte au galop. J'appelle alors tous ceux que je peux à me rejoindre à l'écurie, afin de sortir des chevaux un à un pour y faire monter des gens par paires, peu importe qu'il n'y ait pas de selle, nous étions dans l'urgence.

Ainsi, je parvient a faire partir six montures, et douze personnes, treize avec le jeune homme parti seul. Seulement, je n'eut le temps d'en sauver plus, car une nouvelle boule de feu s'écrasa, droit sur l'écurie. Le cheval que je sortait ainsi que moi-même furent projetés a plusieurs mètres par le souffle de l'explosion. La pauvre bête décéda sur le coup. Sonnée par tout ceci, je fut alors emportée par un profond sentiment de terreur et de désespoir. Tout semblait aller au ralenti autour de moi, le chaos régnait, et je pensais sincèrement que j'allais mourir ici. Que ma vie allait m'être arrachée dans la souffrance et les pleurs.

Nous étions pris dans une vision apocalyptique. Avec les cendres recouvrant peu à peu le village, tandis que des corps jonchaient le sol par dizaines, alors que certains tentaient de s'échapper après avoir pris feu. Je ne pouvait qu'observer cela, impuissante...ce volcan allait m'arracher cette vie qui semblait pourtant si prometteuse.

Je n'avais connu le bonheur que brièvement finalement...je n'allais plus jamais revoir l'homme de ma vie...tous ces projets...toute une vie partant en fumée sous mes yeux sans que je ne puisse rien faire à part pleurer toutes les larmes de mon corps. J'étais complètement abattue, je me disais que je n'avais plus aucune chance d'échapper à la mort, pas plus qu'Argos...pas plus que tous ces gens cherchant à fuir une force qui nous emporterait tous.

Plus aucun son ne parvenait à mon esprit meurtri, je n'avais plus la force de prendre la fuite, car tout semblait perdu. Mais celui que j'étais venu sauver me souleva, et me traîna jusqu'à un bâtiment semblant encore debout. J'étais quant à moi en état de choc, je ne pouvais même plus bouger tant la peur me tétanisait. Je me demandait bien pourquoi cet homme tentait de nous abriter, quand de toute façon nous allions tous mourir.

D'autant plus qu'un immense nuage de fumée, de feu et de cendres s'échappa du flanc de la montagne, et s’abattit sur la ville. Il me semble avoir entendu le jeune homme qualifier cela de nuée ardente, avant qu'elle n'emporte tout sur son passage. Tout devint sombre et muet en un instant, alors que le bâtiment s'était effondré sur nous...Je pensais être morte, mais il semblerait que non, mon heure ne semblait pas être venue.

J'avais certes perdu connaissance lors de l’effondrement de l'édifice, mais lorsque j’ouvris à nouveau les yeux trois jours plus tard, c'était pour entendre des bruits de pas, ainsi que des voix portant loin, appelant d'éventuels survivants. Malheureusement, je ne pouvais pas bouger à cause des décombres, mais également de mes forces m'ayant abandonnées.

Heureusement, aussi faible que je puisse être, je retrouvais là une chance inespérée de m'accrocher à la vie. J'ignorais depuis combien de temps je respirait ces cendres volcaniques, mais j'étais toujours là. Comme un second souffle, je parvint a réunir toutes mes maigres forces pour pousser des cris. Et quelqu'un eu l'oreille assez fine pour m'entendre, et guider les secours jusqu'à moi pour me dégager, et me faire boire de l'eau aussi vite que possible en raison de ma déshydratation. Je fut ensuite conduite à un hospice de fortune à un peu plus d'une heure du village ayant été rayé de la carte.

Cet hospice était d'une taille impressionnante, tous les blessés de la région semblaient être amenés ici, et nom de Zeus, ils étaient nombreux. J'avais apparemment sauvé treize personnes de la catastrophe, sur le millier d'habitants que comptait le village, un bien maigre lot de consolation. J'aurais voulu tous les sauver, mais je n'étais moi-même pas encore tirée d'enfer si je puis dire. J'avais passé plusieurs jours sous ces décombres, a respirer de la cendre, sans manger ni boire. Et j'étais à présent au milieu de milliers de blessés, mutilés, implorant qu'on les achève pour certains. Cris, pleurs, supplications...c'était là bien pire a supporter que tout ce que j'avais pu faire dans mon monde natal.

Les médecins et autres guérisseurs étaient débordés de toute part, même s'ils étaient nombreux a affluer de tout le pays dans le but d'aider. Pour ma part, le bilan était mitigé. J'étais affamée, assoiffée, et vidée de toute force. Je ne parvenait même pas a parler tant je devait me concentrer sur ma respiration pour ne pas m'étouffer. Selon celui qui m'a examiné, ma survie tenait du miracle. Car non seulement je n'ai pas de fracture a déplorer, seulement quelques brûlures, mais j'ai survécus a plusieurs jours d’inhalation de cendres volcaniques.

Je sentait cependant qu'un seul de mes cœurs battait encore. Et ce ne fut pas simple de parvenir a convaincre un médecin que j'en avait bien deux, et qu'il fallait par conséquent faire repartir celui s'étant arrêté. Mais l'un d'eux m'écouta finalement, me permettant de me remettre sur pied après un peu plus d'une semaine supplémentaire alitée. Je sentais heureusement tout mon corps, et n'avait donc pas à craindre de paralysie à long terme. Tout restait cependant embrouillé dans mon esprit, au point que je ne me souvienne plus avoir envoyé une lettre à Saga avant de me rendre aux terres volcaniques.

Fort heureusement, j'étais tirée d'affaire, et reprenait peu à peu des forces à mesure que l'on réhabituait mon corps a manger et boire en quantité normale. J'avais déjà frôlé la mort sur ce navire l'autre fois, mais cette fois...ce n'est réellement pas passé loin. Peut-être que la vie d'élue n'est pas faite pour moi en fin de compte...Car oui, c'est bien ce que je me dit en ce moment, prise d'un profond état mélancolique depuis mon sauvetage...

Mais je n'avait pas le droit de baisser les bras, je devait lutter pour tous ces gens. Une fois sur pieds, je décidait donc d'apporter mon aide aux soignants, que cela soit en réalisant des soins, cautérisant des blessures avec mes flammes, maintenant des patients en place avec mes chaînes, ou bien en envoûtant des patients trop récalcitrants avec mes spores. Ils avaient bien une utilité finalement, même si l'effet anesthésique était quasi nul, au moins je pouvais aider à ma manière. Mais tout cela était épuisant, je n'avais pas encore retrouvé toute mon énergie, et avait donc régulièrement besoin de faire une pause.

Certains médecins commençaient a me connaître, et n'hésitaient donc pas a m'obliger a m'asseoir pour reprendre un peu de force. Après tout, j'avais miraculeusement survécu à une éruption volcanique, et sauvé treize personnes. J'entendais d'ailleurs parfois des bruits de couloir, parlant d'Argos ou des quelques vies que j'ai réussi a sauver. En revanche, je n'avais pas entendu parler d'une visite de Saga, jusqu'à ce qu'il ne vienne me trouver assise quelque part à me tenir la tête de fatigue.

La vue de ce visage familier m'émeut aux larmes tant j’avais perdu tout espoir de le revoir un jour. Mais, passé les premières secondes de ces retrouvailles chaleureuses, je sais bien que mes premiers mots doivent avoir pour but de le rassurer...même si cela risque de ne pas être immédiatement convaincant.

-Ne t'en fais pas...je vais bien...j'ai juste besoin de repos...

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De retour de l'Enfer

Le voyage arrivait enfin à son terme. Voilà plusieurs jours que Saga s’était in extremis joint à une caravane en partance de Feng et qui se dirigeait vers la zone sinistrée par l’éruption volcanique afin de porter secours aux victimes ; ce n’était là le but premier du Chevalier qui s’était mit en route pour une toute autre raison, retrouver Ruby, dont les dernières nouvelles qu’il avait reçues ne présageaient rien de bon.

Malgré le léger contretemps qui survint dans le désert aride, durant lequel il fit la rencontre d’un autre élu, le Chevalier fut rassuré de constater que le trajet initial n’avait souffert d’aucun retard, mais il était néanmoins toujours anxieux à l’idée qu’il ai pu arriver quoi que ce soit à Ruby. Et voir que les environs avaient énormément souffert de la catastrophe naturelle ne l’aidait pas à trouver quelque réconfort, bien au contraire.

Partout où il posait les yeux, Saga ne pouvait voir que détresse et désolation malgré les efforts fournis par de nombreuses personnes venues de tout Kaên pour porter secours aux sinistrés ; chaque personne qu’il observait portait sur elle les séquelles de la catastrophe, que ce soit les traces encore fraîches d’horribles brûlures, de profondes blessures dues à l’effondrement d’un bâtiments, ou encore la perte d’un bras ou d’une jambe.

C’est en voyant tout ces blessés que le Chevalier commença à intérieurement s’en vouloir, s’il avait donné les coordonnées de l’Oasis à Jujiro, peut-être la situation de ces pauvres gens aurait été meilleure à l’heure actuelle, un plus grand nombre aurait sans doute pu être sauvé, si seulement il avait fait un autre choix…

*- Tu sais très bien ce qui serait arrivé si tu lui avais donné l’emplacement de l’Oasis.*

*- En est-on réellement sûrs ? Aurait-il vraiment tenté de garder l’Oasis pour lui et son clan ?*

*- Il te l’a avoué lui-même non ? Que lorsque la nouvelle de l’éruption est tombée il avait songé à conserver l’Oasis pour son seul clan ?*

*- Oui, sans doute, mais tout ces gens…*

*- Ce qui est fait est fait, inutile de te torturer l’esprit avec ce genre de considérations ; je reste persuadé que nous avons prit la bonne décision. Imagine un peu le nombre de victimes qu’une guerre entre clans aurait causée, et là tu aurais réellement pu t’en vouloir. Voir ces gens souffrir est quelque chose d’horrible, je ne dis pas le contraire, mais il faut parfois être pragmatique et se dire que c’est un moindre mal si l’on prend un peu de recul.*

L’alter-égo du Chevalier n’avait pas tort, même si c’était bien cruel de se dire que laisser ces gens dans leur malheur avait été un mal nécessaire pour éviter un péril bien plus grand qui aurait pu avoir des conséquences bien plus mortelles et désastreuses pour l’ensemble de la nation.
Cette petite discussion intérieure permit au moins à Saga d’avoir son attention détournée du malheur ambiant, juste le temps pour que la caravane ne s’arrête devant un hospice qui avait vraisemblablement été établit dans l’urgence afin de porter au plus vite les soins nécessaires aux habitants des villages touchés par la catastrophe ; il ignorait s’il pourrait y trouver Ruby, ni dans quel état, mais il priait Athéna pour que sa douce soit saine et sauve.

Quittant alors les membres de la caravane, qui eux ne perdirent pas de temps pour déjà se mettre à l’ouvrage et prêter main-forte aux médecins déjà présents et débordés, Saga pénétra dans cet hôpital de campagne, composé de nombreuses tentes pouvant accueillir chacune une bonne vingtaine de lits, dont les cris et gémissements de douleur des patients résonnaient dans une sorte de triste mélopée.
Le regard du Chevalier se posait sur chaque blessé qu’il croisait, redoutant de voir Ruby alitée et dans un état critique, souffrant le martyr et implorant de l’aide ; le fait qu’il ne la vit pas parmi les blessés eu un effet à double-tranchant sur sa personne. Il était en effet soulagé d’une part de ne la trouver au milieu des autres victimes, mais son anxiété gagnait en intensité à mesure que la présence de sa douce en ce lieu se fasse plus hypothétique ; si elle n’était pas là, où se trouvait-elle ?

Il devait savoir si Ruby était là, ou était passée par ici, et le meilleur moyen d’obtenir des informations était de s’entretenir avec un des médecins ; mais ces derniers étaient trop affairés à secourir des vies pour que le Chevalier ne se permette de les déranger.
C’est la mort dans l’âme que Saga était sur le point de quitter la zone de l’hospice, lorsqu’il surpris une conversation entre deux natifs tirés d’affaires qui se racontaient l’un à l’autre ce qu’ils avaient vécu durant la catastrophe, et combien ils étaient heureux d’être toujours en vie, en partie grâce à cette jeune femme, une élue, qui avait fait de son mieux pour seconder les médecins.

Sans réfléchir, le Chevalier s’approcha du duo de natifs et les interrompit dans leur conversation, une lueur d’espoir dans le regard.

- Cette jeune femme, l’élue dont vous parlez, à quoi ressemble t’elle ? Connaissez-vous son nom ?

D’abord circonspects, les deux natifs regardèrent le gold saint avant que l’un d’eux ne lui réponde, un peu méfiant quant à cette question soudaine et sortie de nulle part, d’autant qu’il l’ignorait encore, mais le Chevalier n’avait guère bonne réputation dans les environs depuis sa dernière discussion avec Jujiro.

- Elle s’appelle Ruby, pourquoi ? Vous la connaissez ? Vous lui voulez quoi ?

La méfiance des natifs à son égard surpris le Chevalier, qui de prime abord ne comprenait pas pourquoi cette suspicion le concernant, mais là n’était pas la question pour l’instant, et il choisit donc de ne pas s’étendre sur le sujet.

- Je suis à sa recherche, est-ce qu’elle va bien ? Où est-ce que je peux la trouver ?

Echangeant un regard et gardant le silence pendant ce qui parurent être d’interminables secondes pour Saga, l’un de ses deux interlocuteur daigna enfin lui répondre, non sans jauger le Chevalier du regard, toujours d’une manière méfiante.

- Vous la trouverez certainement un peu plus loin dans cette direction, elle doit sans doute se reposer ; avec tout les efforts qu’elle fait pour aider les blessés, elle est souvent très fatiguée. Ah ça, c’est une élue sur qui on peut compter, c’est pas le cas pour tout le monde d’après ce que j’ai entendu.

Cette pique n’était pas lancée au hasard et le Chevalier la prit personnellement, mais il avait mieux à faire que de commencer à se quereller avec des natifs, blessés de surcroît. Il remercia les deux hommes avant de prendre congé, et de se diriger dans la direction qui lui avait été indiquée sans perdre un seul instant.

C’est au détour d’une des dernières tentes du campement qu’il l’aperçut, assise et se tenant la tête ; le coeur du Chevalier s’arrêta alors pendant une fraction de seconde, avant qu’un puissant sentiment de soulagement ne s’empare de lui et qu’il sente presque ses forces l’abandonner. Elle était en vie, Ruby était en vie.
Se rapprochant alors de sa douce, Saga posa un genou au sol une fois qu’il fut devant elle, et pu constater que la fatigue avait bien marqué son visage, depuis combien de jours ne ménageait-elle pas ses efforts pour aider les natifs dans le besoin ? Depuis combien de temps n’avait-elle passée une nuit convenable ?

Devant le visage en larmes de sa belle, le Chevalier lui essuya les yeux du bout des doigts avant de doucement la serrer contre lui, une main posée sur sa nuque, et laissa à son tour les larmes couler sur son visage ; tout la tension qu’il avait en lui depuis la réception de la lettre de Ruby venait de se relâcher d’un coup, et les nerfs de Saga se détendaient enfin, provoquant alors ce flots de larmes incontrôlé.

- Je suis… Si soulagé de te voir en vie… J’ai eu peur, lorsque j’ai apprit que tu te dirigeais vers la zone de l’éruption… Tellement peur…

Glissant ses doigts dans les cheveux de Ruby, Saga la gardait contre lui, comme s’il craignait qu’elle ne disparaisse s’il venait à desserrer son étreinte ne serait-ce qu’une seconde ; il n’avait que rarement eu l’occasion de ressentir ce genre de peur auparavant, et celle qu’il ressentait en cet instant surpassait de loin les quelques rares moments où une sensation similaire l’avait gagné.
Relâchant finalement sa belle, il posa ses mains sur les épaules de Ruby tout en la regardant dans les yeux, le soulagement pouvant se lire dans son regard encore teinté d’un peu de crainte malgré tout.

- Est-ce que tu es blessée ? Que t’es t’il arrivé ? Je m’en veux de ne pas avoir été à tes côtés, j’aurai dû être là pour te protéger.

de retour de l'enfer

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Ruby - Autre

Je me demande combien de temps je vais encore pouvoir tenir à ce rythme. Bien que la nuit mon sommeil soit parfois agité, il n'en reste pas moins correcte. Mais ce sont bien mes journées qui sont les plus difficiles, je m'échine tellement a aider tous ceux que je peux alors que je ne suis pas encore pleinement remise que je suis presque constamment épuisée.

Mais cette fois, je crois bien que j’atteins mes limites. Je ne suis même pas certaine d'arriver à me lever de cette caisse si l'on m'appelait. Je suis vraiment à bout, à fleur de peau...au point d'avoir les nerfs qui lâchent, sans oublier ce sentiment d'impuissance qui me colle à la peau depuis cette éruption.

J'en ait également perdu la notion du temps, au point d'être incapable de me dire précisément depuis combien de temps je n'avait pas revu ce visage, celui de Saga, qui semble au moins aussi ému que moi de ces retrouvailles. A vrai dire, il me fallu peut-être une seconde pour réellement me rendre compte que c'était bien lui que j'avais face à moi.

Je ne peux cependant pas l'enlacer avec autant de ferveur que je l'aurais souhaité en raison de ma fatigue prononcée. Mais cela n'empêche que l'on puisse sentir la puissance du soulagement s'emparant de lui. Sans doute avait-il peur de me retrouver sur un lit, ou dans un sac mortuaire...et à vrai dire, j'ai moi-même pensé que j'allais finir six pieds sous terre avec cette éruption. Il faut croire que j'ai eu énormément de chance, contrairement au reste du village n'ayant pas survécu.

En tout cas le soulagement est largement partagé, même si je ne peux que me reposer sur lui pour soutenir mon corps épuisé. De quoi me faire relâcher la pression accumulée depuis environ deux semaines. Mais j'ai définitivement bien fait de lui envoyer cette lettre, autrement il se demanderait probablement encore quand je serais de retour à la maison. Mais je peux lui confirmer, j'ai moi aussi eu très peur, probablement la peur de ma vie après celle survenue lors de mon éviscération.

-Moi aussi...Lui répond-je tout simplement, ne pouvant faire étalage de longues phrases construites à cause de la fatigue.

Et encore une fois, son étreinte n'est en aucun cas gênante, au contraire, il participe a mon apaisement, et m'empêche de me laisser tomber. Je pense qu'au point où j'en suis, je pourrais très bien m'endormir dans ses bras pour enfin me reposer après tous mes efforts, mais avant ça, il me faut tenter de le rassurer sur mon état de santé.

Car il peut avoir l'air préoccupant de prime abord, mais le pire est derrière moi à présent, je peux le sentir, dans mes tripes, mais surtout grâce a Saga semblant être un ange protecteur venu me sauver avant que je ne me tue d'épuisement.

-Est-ce que tu es blessée ? Que t’es t’il arrivé ? Je m’en veux de ne pas avoir été à tes côtés, j’aurai dû être là pour te protéger.

-Cesse donc de t'en vouloir, tu n'aurais rien pu faire...ça nous est tombé dessus d'un seul coup sans prévenir. Moi-même je n'ai pu faire évacuer que treize personne sur un millier...A vrai dire, je me demande par quel miracle je suis encore en vie après tout ça. La nuée ardente a soufflé le village...et je me suis retrouvée inconsciente sous les cendres pendant deux jours.

Je fait tout pour apaiser les souffrances de ces gens depuis que je peux à nouveau marcher...mais là je suis à bout de force...et je ne sait pas où est passé celui que j'ai évacué sur le dos d'Argos...J'ai juste besoin d'enfin me reposer...mais en même temps, tous ces gens comptent sur moi...Je ne sais plus quoi faire...je n'en peux plus...

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De retour de l'Enfer

Bien que Ruby ai tenté de le rassurer, Saga était trop bouleversé pour entendre les paroles de sa douce, son esprit partant dans tout les sens à s’inquiéter de l’état de sa bien-aimée, si bien qu’il ne pu l’entendre le rassurer quant à son état, qu’elle était juste épuisée, très épuisée.

Et la fatigue de la jeune femme, le Chevalier pouvait la ressentir rien qu’en la tenant dans ses bras ; elle se reposait entièrement sur lui, profitant de ce soutient pour relâcher un peu la tension dans son corps.
A présent quelques peu apaisé, Saga pu enfin entendre la voix de sa belle qui parvint à le rassurer, en lui expliquant ce qui lui était arrivé, et comment elle avait miraculeusement survécu ; si Ruby ignorait par quel miracle elle s’en était tirée, il en allait de même pour le gold saint qui, intérieurement, remercia tout les dieux dont il avait connaissance d’avoir épargné sa moitié.

Le Chevalier apprit également que, et il s’en doutait suite à sa discussion avec les natifs un peu plus tôt, que la fatigue que ressentait Ruby était en très grande partie due aux efforts qu’elle fournissait afin de venir en aide aux victimes gravement touchées par la catastrophe, et à voir son état, elle ne devait certainement pas ménager ses efforts ni sa santé pour le bien d’autrui.
Il aurait été sans doute bien incapable de faire mieux qu’elle durant cette crise, et de ce fait il n’était pas d’accord avec la belle lorsqu’elle lui annonça n’avoir pu sauver que treize personnes en tout et pour tout lors de l’éruption ; ce nombre pouvait ne pas représenter grand-chose au vu du total des vies perdues, mais c’étaient au moins treize personnes qui pourraient revoir leurs proches.

Relâchant très légèrement son étreinte, Saga regarda Ruby dans les yeux tandis qu’elle lui expliquait son quotidien depuis la catastrophe, et que bien qu’elle soit des plus éreintées, elle voulait encore aider les natifs, coûte que coûte.
Posant alors doucement son front contre celui de sa douce, Saga tenta à son tour de la rassurer, effleurant sa joue du bout des doigts.

- Je suis sûr que tu a fais de ton mieux, et même si seulement treize natifs ont pu échapper à un funeste destin grâce à toi, c’est déjà énorme, même si beaucoup d’autres ont péri ; si tu n’avais pas été là, ils seraient sans doute morts à l’heure qu’il est. Ne dévalorise pas tes efforts, nous sommes des élus, pas des dieux, et malgré toute notre bonne volonté, il nous sera souvent impossible de sauver tout le monde.

Passant un bras sous les genoux de Ruby, Saga la souleva délicatement et la porta dans ses bras, se mettant à la recherche d’un lit disponible pour que la jeune femme puisse enfin prendre un repos bien mérité, quitte à l’y forcer si jamais elle refusait de prendre un peu de temps pour elle.

- Cela ne va peut-être pas te plaire, mais j’aimerai que tu te repose un peu ; si tu continue à te démener à ce rythme, tu risque de mettre ta santé en danger. Ne t’en fais pas pour les blessés, je suis arrivé ici en compagnie d’un convois de guérisseurs venant de Feng pour prêter main-forte aux victimes et aux médecins, les blessés sont entre de bonnes mains.

Marchant entre les tentes remplies de blessés durant de longues minutes, Saga finit par en trouver une qui n’était pas totalement occupée et, après s’être adressé à l’un des médecins proches, pu installer Ruby dans un des lits vacants et ainsi permettre à la belle de profiter d’un repos salutaire.

- Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? Je peux essayer de te trouver à boire ou à manger peut-être ?

Le gold saint fut cependant interrompu lorsqu’une éponge imbibée d’eau et de sang lui arriva en plein visage ; le projectile avait été lancé avec précision par un natif apparemment en colère vis-à-vis du Chevalier, et qui ne se priva pas pour faire entendre ses griefs à l’encontre de ce dernier.

- C’est vous ! C’est à cause de vous si on ne peut pas aider correctement tout les blessés ! Pourquoi vous n’avez pas voulu donner à Jujiro dono l’aide qu’il vous réclamait ? Pourquoi ?! Vous êtes un élu de Kaên non ? C’est comme ça que vous aidez le peuple !?

Devant cette colère, malheureusement légitime, le Chevalier n’avait guère de réponse qui aurait pu satisfaire l’homme qui, au vu des larmes qui coulaient sur son visage, devait avoir perdu un être cher dont la vie aurait pu être sauvée avec un apport suffisant en eau potable.
L’envie de lancer une réponse cinglante à cet homme effleura l’esprit de Saga, ou plutôt celui de son alter-égo, mais le gold saint parvint à contenir ses émotions et, malgré l’attaque, garda une attitude des plus calmes.

-Vous ne pourriez pas comprendre…

- Ce que je comprends, c’est que ma fille est morte ! Elle est morte par votre faute !!

Les poings serrés et la mine sombre, Saga prenait sur lui cette accusation qui n’était que partiellement exacte, rajoutant ainsi sur ses épaules une vie perdue de plus qu’il aurait pu éviter, mais au prix d’une guerre potentielle, bien plus meurtrière que l’éruption encore récente.

*- Tu va le laisser dire ? Il ne sait rien du tout et il ose nous accuser ? Laisses-moi lui remettre les idées en place, qu’il comprenne qu’on avait pas le choix !*

*- Non… Ca ne servirait à rien… Il doit déjà suffisamment souffrir comme ça…*

Les cris du natifs avaient attirés l’attention d’autres personnes qui, après un rapide regard envers le Chevalier, commençaient à chuchoter entre elles, de manière cependant assez distincte pour que l’on puisse comprendre quelques mots, quelques bribes de phrases, qui toutes accusaient Saga du manque de moyens lors des premiers jours suivant la catastrophe.
Et, plutôt que de se défendre, il restait étrangement impassible, essuyant les reproches tout en faisant son possible pour calmer l’ardeur de son alter-égo qui lui, fulminait de colère. Son regard croisa alors celui de Ruby, qui ne devait pas tout à fait saisir de quoi était accusé son Chevalier, et qui allait sans doute avoir besoin de plus amples explications.

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Ruby - Autre

J'ai fait de mon mieux certes, mais ce n'est pas assez. Treize personnes, c'est toujours mieux que zéro oui, mais bien moins qu'un millier. Mais de toute façon, comme je lui ait dit, il n'y avait pas grand chose a faire tant cela nous est tombé dessus d'un seul coup sans crier gare. Et pourtant, après tout le mal que j'ai pu faire par le passé, j'aimerais être capable de sauver tout le monde...Mais pour l'instant, je ne suis déjà pas fichue d'aider tous ces blessés sans m'épuiser à n'en plus tenir debout.

Mais qui sait, peut-être que de savoir Saga avec moi me redonnera rapidement des forces pour retourner au travail et tenter d'apaiser les maux de tous ces pauvres gens. Je sais bien qu'il ne me laissera pas reprendre mes efforts si tôt, mais qui peut me blâmer de vouloir aider ? Enfin...encore faut-il avoir la force de tenir debout, ce qui n'est pas mon cas. Saga l'a sans doute bien vite remarqué pour venir glisser l'un de ses bras sous mes genoux pour me soulever.

Je n'ai même pas la force de lui dire non d'ailleurs, car je sait bien que je n'aurait pas été bien loin dans mon état. Alors quand bien même cela me déplairait de devoir me reposer, mon corps ne me laisse pas vraiment d'autre choix. Le plus dur reste donc d'accepter ce repos forcé, bien que le refuser ne changerait strictement rien maintenant que mon preux chevalier est arrivé, avec du renfort médical qui plus est. Mais c'est tout de même difficile de devoir me dire que je ne pourrais plus aider avant un moment en voyant tous ces gens blessés sous ces tentes, implorant parfois qu'on leur vienne en aide ou qu'on les achève.

Saga fini tout de même par me trouver une place, où un médecin promet de venir m'examiner lorsqu'il en aura le temps, et demandant donc à ce que l'on me dépose sur un lit vacant, qui serait sans doute plus utile à quelqu'un d'autre. Les places sont rares ici, alors si un autre blessé devait arriver, je n'hésiterais pas a céder ma place, car dans mon cas, il ne s'agit que d'épuisement, pas de blessure grave nécessitant des soins d'urgence.

Mais on dirait que je vais devoir remettre a plus tard cette idée de repos calme et réparateur, car une querelle éclate de je ne sait où. Une éponge usagée jetée au visage de ma moitié, qui ose donc me faire un tel affront ? Les éclaboussures m'atteignent également sous la violence de l'impact, mais je me demande surtout ce qui peut justifier un tel comportement. Le fautif ne tarde pas a se manifester, visiblement pour exprimer ses griefs envers mon chevalier.

Cela ne se voit sans doute pas clairement en raison de la fatigue s'étant emparée de mon regard, mais je fusille le responsable de mon regard écarlate. Pour qui diable se prend-il celui-là ? Saga était en train de me demander ce dont j'avais besoin, et je n'ai même pas eu le temps de lui répondre. Bien que ma réponse aurait sans doute consisté a assurer que je nécessite moins d'attention que tous ces malheureux autour de nous.

Mais pour revenir à notre affaire, je ne comprend absolument pas de quoi le natif parle. Qui est ce Jujiro Dono ? De quelle aide parle-t-il ? Qu'a-t-il bien pu faire pour mériter tant de véhémence de sa part ? J'avoue que je n'y comprend rien, ce qui n'est sans doute pas aidé par mon état actuel. Je peux comprendre en revanche que l'on soit en colère suite à la perte d'un proche, mais qu'est-ce que cela peut-il bien avoir en rapport avec mon chevalier ? Lui semble savoir ce dont il s'agit, puisqu'il affirme que l'homme ne pourrait comprendre.

-Saga...de quoi parle-t-il ?

Non pas que je puisse imaginer qu'il ait pu faire quelque chose d'horrible, mais j'aimerais tout de même pouvoir comprendre les raisons de cette animosité envers lui. Les natifs peuvent parfois se montrer sévères pour peu de chose, car certains ignorent que nous ne sommes finalement pas des êtres parfaits et invincibles. Pas plus que n'importe quel natif. En tout cas, cela semble soulever quelques discussions à l'entrée de la tente. Des propos que je ne tolère pas.

Comment peuvent-ils s'en prendre à lui ainsi ? Alors que nous risquons notre vie tous les jours pour tenter de les protéger. De quel droit peuvent-ils le juger lui, et dans le même temps être reconnaissants envers les efforts que je fait dans ce camp depuis tout ce temps ? Je ne peux les laisser parler ainsi de lui, je ne me tairait donc pas. J'use donc de mes maigres forces pour me redresser autant que possible en position assise, avant de leur livrer le fond de ma pensé, laissant exploser la pression que je m'impose depuis tout ce temps sous forme de colère. Car je me suis bien trop éreintée pour eux pour les laisser cracher leur venin sur Saga. Je n'ai clairement pas envie d'assister a ce genre de traitement dans mon état.

-Ça suffit ! Écoutez-moi, tous autant que vous êtes. Ça fait quelque chose comme deux semaines que je me démène jusqu'à l'épuisement total pour tous ceux qui sont ici. Je suis à bout de force, je ne suis même plus capable de me tenir sur mes jambes...alors que faut-il faire de plus au juste ? Que je me tue à la tâche pour qu'il me perde et que vous ressentiez une forme du justice ?

J'ignore ce que vous pouvez lui reprocher exactement, mais si vous le lui reprochez, alors vous me le reprochez aussi. Si vous refusez son aide, alors vous refusez la mienne. Vous ne voulez pas lui dire que l'éruption est de sa faute tant que vous y êtes ? J'en ait marre, je suis à bout vous comprenez ?! Je suis à bout...Ma voix arrive à bout elle aussi, frôlant l'extinction sur la fin tant je n'en peux plus d'entendre ces natifs se montrer ingrats, avant de m'écrouler sur le lit pour de bon.

Tant que tout va bien, ils se demandent à quoi on sert, mais dès que quelque chose ne va pas, c'est de notre faute si on ne l'a pas vu venir c'est ça ? J'en peux plus, je suis à bout, j'ai les nerfs qui lâchent. Je sais que je ne doit pas m'énerver ainsi, mais je perd pied, je ne peux faire autrement. Tous ces reproches me paraissent insensés et surtout mal placés. On passe notre temps a risquer nos vies pour eux, et voilà qu'au moindre pas de travers ils n'hésitent pas a nous estimer responsable de tous les maux...

Saga fait effectivement bien de me tenir, car je crois qu'épuisée ou non, j'aurais été capable de me lever et d'aller leur expliquer la vie a tous. J'en ait assez, assez de voir tous mes efforts vains depuis près de deux-mille ans...je veux juste la paix...je veux me reposer, et en finir avec tout ça...Je n'en peux plus, je suis tellement à bout que mes yeux relâchent des larmes d'épuisement. Je viens cacher mon visage sous mes mains, tandis que je m’effondre moralement, sans doute encore sous le choc de l'éruption et de ces visions d'horreur qui vont me hanter encore un moment.

-Je veux juste que ça s'arrête...Laissais-je échapper d'une voix épuisée, presque un murmure sous mes mains.

Je ne suis pas certaine que ces paroles aient du sens a vrai dire, je suis tellement au bout du rouleau que je dit des choses incohérentes. J'ai juste besoin d'un semblant de calme...de repos...des bras de mon chevalier pour me rassurer...N'importe quoi, mais que l'on puisse avoir la paix par pitié. Le médecin en est obligé de venir prématurément vers moi pour établir un diagnostique sans appel. Je suis en plein burnout, ou épuisement total comme il l'appel.

Selon lui, plusieurs signes ne trompent pas. L'irritabilité, la colère spontanée, les pleurs...Le sentiment d'incompétence, d'échec, d'insécurité...la baisse de confiance, l'anxiété, la fatigue persistante depuis plusieurs jours, mes problèmes de sommeil...En d'autres termes, je suis vraiment au bout du rouleau, et cours de véritables risques pour ma santé physique et mentale si je ne me repose pas convenablement durant plusieurs jours, dans le calme...Que tout cela s'arrête par pitié. Que Saga me prenne dans ses bras et m'emmène loin de tout ça, n'importe où, mais que je puisse enfin me reposer, c'est tout ce que je demande...ce n'est quand-même pas la lune.

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De retour de l'Enfer

Comme Saga s’y attendait, Ruby lui demanda ce dont le natif parlait, pourquoi il accusait le Chevalier d’être en grande partie responsable de la mort de sa fille alors que, jusqu’à preuve du contraire, il était arrivé il y a seulement quelques instants dans ce camp de réfugiés.
Devait-il répondre à la question de Ruby ? Sans aucun doute ; devait-il le faire maintenant, alors que les natifs étaient susceptibles de l’entendre révéler de possibles informations connues uniquement du Conseil et de lui-même ? Pas sûr.

Mais il n’eut pas l’occasion de pouvoir assouvir la curiosité de Ruby car, entendant que plusieurs autres natifs étaient en train de parler entre eux sur le dos de Saga, la belle eu un coup de sang et, après s’être relevée sur son lit, se mit à leur faire une leçon qu’ils n’étaient pas prêts d’oublier !
Saga, lui, était inquiet de voir Ruby s’énerver de la sorte, surtout au vu de son état actuel ; trop de fatigue et d’épuisements n’allaient pas faire bon ménage avec une soudaine et vive colère.
Il tenta, en posant ses mains sur les épaules de sa douce, de la calmer, mais il n’était pas facile d’y parvenir sans lui dire pourquoi on lui reprochait tant de choses.

Elle était à bout, ses nerfs venaient de la lâcher et les larmes coulaient à présent sur ses joues ; il était évident pour le Chevalier qu’il devait emmener Ruby loin d’ici, loin de la douleur et des cris d’agonie des natifs, ne serait-ce que pour qu’elle puisse se reposer car, comme elle venait de le dire, cela faisait deux semaines qu’elle se tuait à la tâche pour soigner les blessés.
Un médecin, attiré par les éclats de voix, ausculta Ruby et conclut que l’élue souffrait d’un épuisement total, autant physique que moral, et proposa de lui administrer un tranquillisant assez efficace pour qu’elle dorme au moins un jour ou deux, le temps de retrouver un minimum de forces.

Avant qu’elle ne donne sa réponse, Ruby leva les yeux vers Saga et l’interrogea du regard sur ce point, devait-elle accepter ce traitement ? Avec douceur, le gold saint lui remit une mèche de cheveux en place tout en esquissant un fin sourire rassurant.

- Je pense que cela te fera le plus grand bien, tu a vraiment mérité de te reposer mon ange.

Les paroles du Chevalier firent mouche et, pour toute réponse, Ruby se contenta d’un petit hochement de tête à l’attention du médecin qui se mit alors à l’oeuvre et injecta le dit tranquillisant dans le bras de l’élue à l’aide d’une seringue.
Les effets du produit ne se firent pas attendre et, bien vite, Ruby ferma les yeux alors que Saga la serrait doucement contre lui, tendrement, et demandait au médecin s’il y avait une caravane qui partait bientôt pour Feng.
Il ne voulait pas rester un instant de plus ici, ce n’était pas un lieu dans lequel Ruby allait pouvoir se reposer correctement et sereinement, non, l’endroit où elle serait le mieux était leur maison, à la capitale. Les natifs qui médisaient sur le Chevalier avaient été éparpillés par quelques médecins qui ne voulaient pas voir d’esclandre éclater dans ce campement dédié aux soins des victimes de la catastrophe.

Il y avait effectivement un petit convoi qui allait bientôt prendre la route pour Feng, afin d’effectuer un ravitaillement en médicaments et autres fournitures médicales dans lequel les deux élus allaient pouvoir embarquer ; et alors que Saga installait sa douce avec moult précautions dans un des chariots de la caravane, un jeune homme se présenta à lui, tenant Argos par la bride. Il lui expliqua qu’il avait cherché à retrouver Ruby et à la remercier pour lui avoir sauvé la vie. Voyant que l’élue était endormie, il remit la monture à Saga, ainsi qu’une lettre, écrite de la part de plusieurs personnes ajouta t’il.

Une fois la caravane prête, il fut temps de quitter le campement de blessés afin de faire route vers Feng, un voyage de plusieurs jours si tout se passait sans encombres ; Argos suivait tranquillement le chariot dans lequel se trouvait sa maîtresse, qui dormait paisiblement dans les bras du Chevalier, ce dernier veillant à ce que rien ni personne ne vienne interrompre le repos de sa douce.

Les premiers jours du voyage furent très calmes, et la météo clémente, permettant ainsi au convoi de progresser aisément dans le désert, il n’y avait même eu aucune bête sauvage visible à des lieues à la ronde ! Saga ne quittait pas le chariot dans lequel se trouvait Ruby et refusait de relâcher l’élue de son coeur, la gardant précieusement contre lui tout en faisant son possible pour qu’elle soit confortablement installée, il avait même ôté son armure pour éviter à sa douce le contact froid du métal.
Lorsque, enfin, au troisième jour du voyage, Ruby se mit à remuer dans ses bras, le Chevalier esquissa un léger sourire en la voyant s’éveiller doucement et glissa une main dans ses cheveux pour un réveil des plus agréables ; mais il y avait eu, durant le voyage, un léger changement, que la belle allait remarquer sans mal.

- Est-ce que tu va mieux ? En tout cas, tu a bien meilleure mine qu’avant notre départ.

Cheveux gris, le blanc des yeux devenu rouge, et la voix un peu plus grave, la seconde personnalité de Saga était à présent aux commandes du corps du Chevalier, mais pour quelle raison ?
En tout les cas, il se montrait tout aussi attentionné et prévenant que ne l’était le Saga de tout les jours, prenant soin de ne pas trop chahuter Ruby alors qu’elle ressentait sans doute encore un petit peu les effets du tranquillisant.

- Nous sommes à mi-chemin de Feng, et un jeune homme est arrivé juste avant notre départ pour te rapporter Argos ; il est juste derrière notre chariot, il nous suit sagement, regarde.

Pointant l’extrémité du chariot, Saga désigna la monture de Ruby qui, sans cavalier, suivait sa maîtresse d’un pas tranquille, se rapprochant même un petit peu en la voyant regarder dans sa direction.
Laissant un peu de temps à l’élue aux cheveux couleur neige pour bien émerger, le Chevalier laissa échapper un léger soupir avant de reprendre.

- Je crois que je te dois quelques explications, concernant ce que les natifs ont dit sur moi…

de retour de l'enfertitre du rp

ft gemini saga

Ruby - Autre

Si j'avais pu me voir...bon dieu, je crois que j'aurais réussi a me faire peur. Je crois que je n'avais encore jamais piqué une telle crise de colère envers de pauvres gens. Mais il faut me comprendre, passer deux semaines a se crever le cul pour apaiser les souffrances, pour au final voir Saga être remercié avec une animosité incompréhensible...Il n'en avait pas fallu plus pour me mettre hors de moi.

Pourtant je suis d'ordinaire plus mesurée, même avec des gens détestables. Cet éclat de sang était sûrement dû à la fatigue, tout comme les sanglots et les supplications qui suivirent. Mes nerfs étaient en miettes, j'étais au bout de ma vie si j'ose le dire. Alors je pense qu'un rien aurait de toute façon suffit a me mettre hors de moi.

Dans un tel état, il m'est quasi impossible de réfléchir, ou même de réussir a avoir des pensées un tant soit peu cohérentes. J'étais donc véritablement au bout du rouleau, a tel point que le médecin venu m'examiner pour éviter un esclandre demande a m'inoculer un tranquillisant pour que je puisse enfin dormir. Seulement, j'ignore quel est ce produit, et encore moins l'effet qu'il pourrait avoir sur mon organisme qui n'est plus tellement humain depuis un moment déjà.

Je m'inquiète donc des effets indésirables qu'il pourrait causer chez moi. Allez savoir, il pourrait provoquer l'arrêt d'un de mes cœurs, peut-être même des deux, eux qui fonctionnent constamment à plein régime. Peut-être même ne ferait-il aucun effet à cause de mon flux sanguin important justement. Je...je ne sait pas, puis-je vraiment avoir confiance en un produit étant inconnu de mon corps ? Ma marque ne prendrait-elle pas ça comme une agression ?

Elle qui se montre souvent paranoïaque sans véritable raison...même si dans le cas présent, je doute qu'ils ne veuillent me planter cette aiguille dans le dos. Saga ne les laisserait de toute façon pas faire s'ils le voulaient, il sait, il a vu ce que cette marque pouvait me faire, comment elle réagissait lorsqu'elle anticipait une menace. Bien trop de questions et d'inquiétudes que je suis incapable de formuler autrement qu'avec un regard inquiet adressé à mon chevalier.

Il se voulait rassurant, mais je m'inquiétait tout de même des effets du produit...Mais finalement, ce que je pourrais qualifier d'un éclair de lucidité traversa enfin mon esprit. S'il y avait vraiment le moindre risque, aussi infime soit-il, que l'on m'injecte ce truc, Saga ne le laisserait pas faire. Donc...c'est finalement à son jugement que je me fie, pour ne répondre qu'à l'aide d'un faible hochement de tête au médecin, afin qu'il fasse ce qu'il doit faire.

La pénétration de l'aiguille sous ma peau ne se fit cependant pas sans douleur, même si ce n'était pas perceptible en raison de mon état. Je crois que même si je n'avais voulu produire ne serait-ce qu'une grimace, j'en aurais été incapable. Quoi qu'il en soit, l'injection eu un effet quasi instantané, à la grande surprise du médecin sans doute. Le produit ne devant remplir son rôle qu'après quelques secondes chez une personne normale, ce fut bien plus rapide avec moi, sûrement à cause de mon nombre de cœurs plus élevé que la normale.

Je pense pouvoir dire que je ne m'étais jamais endormie aussi rapidement, pas autrement qu'avec un violent coup sur la tête du moins. Peut-être ai-je même donné l'impression de mourir tant ce fut rapide, mais Saga ne s'est sans doute pas plus inquiéter que cela, mon pouls pouvant être pris facilement. Mais étrangement...ce sommeil forcé fut dénué de rêve. Comme si je ne m'étais assoupie que quelques minutes, alors qu'en vérité, cela faisait sans doute plusieurs jours tant j'étais épuisée.

Maintenant que j'y pense, cela me fit un peu le même effet que lorsque je n'étais pas maîtresse de mon corps suite à ma transformation. Rien qu'un sommeil noir, sans image, ni sons, rien qu'une inconscience prolongée. Mais ce n'est pas pour autant que le réveil fut déplaisant. Une secousse étrange me fit un peu grogner, et me mis sur le chemin du réveil. Les bruits encore sourds que je percevait semblaient indiquer que j'avais dormis assez longtemps pour être transportée dans un chariot, ou bien...peut-être plusieurs ?

D'accord je n'ai peut-être pas encore les idées très claires. Quoi qu'il en soit, je reviens lentement à moi, bien que ma vision et mes autres sens se trouvent encore troublés. Mes yeux ont besoin d'un moment pour supporter ce soudain retour de la lumière du jour. Mais l'inquiétude reste absente, après tout des bras familiers me font me sentir en sécurité.

Je n'ai bien entendu aucun mal a savoir a qui appartiennent ces bras, pas plus que cette main venant effectuer un passage agréable près de mon visage. J'imagine d'ailleurs que je dois avoir une sale tête après avoir dormis aussi longtemps. Mais pour le moment, la lumière est vraiment trop intense pour mes pauvres petits yeux, au point que je doive aller planquer ma tête contre le corps du chevalier. A moitié seulement ceci dit, puisqu'un œil reste agressé par les rayons du soleil.

Tenter de réhabituer un œil à la fois, c'est toujours plus simple que de le faire avec les deux a la fois. De toute façon je reste blottie contre mon cher chevalier, jusqu'à finalement pouvoir redresser le visage vers lui, l’œil droit toujours un peu fermé pour le laisser s'habituer à la lumière du jour. Finalement, Saga affirma que j'avais meilleure mine qu'au campement médical. Je devais donc vraiment faire peine a voir pour réussir a avoir meilleure mine en m'éveillant d'un sommeil de quelques jours.

Enfin, s'il le dit...Sa mine a l'air d'être changée elle aussi, il me faut un petit instant pour bien le voir, mais on dirait bien que l'autre personnalité est de sortie. Mais je ne relève pas plus que ça la chose, après tout, je leur ait bien dit que pour moi ils étaient tous les deux Saga au même titre que l'autre. Pas de Saga numéro un et deux, simplement Saga, mon saga, c'est tout ce qui compte.

-Hmm...si tu le dis...Je doute d'être aussi présentable que ça après...ça fait combien de temps que je dort exactement ? Longtemps j'imagine, puisque nous en sommes à...où exactement ? J'ai un peu de mal a émerger a vrai dire...

Ma voix est un peu à l'image de mon visage, encore à moitié endormis. Bon d'accord, on va dire au tiers. J'imagine qu'il faut du temps pour réellement se remettre d'une injection capable de vous faire dormir durant plusieurs jours, ce doit être assez puissant. Un peu comme ces alcool forts capables de vous rendre saoul en seulement deux verres...bon ok, de ME rendre saoule en seulement deux verres.

Néanmoins, je profite bien de ce calme, même si une part de moi aimerais sans doute encore être à ce campement pour aider ces gens. Tout le monde a sa limite, et j'étais sur le point de franchir la mienne s'il n'était pas arrivé. J'aurais peut-être fini par devenir folle, ou me faire interner. Mais heureusement nous sommes là, dans ce chariot à destination de la capitale, et donc de notre doux foyer. Mais nous n'y retournons pas seuls, car une bonne nouvelle s'ajoute à la liste, celle du retour de mon cher Argos.

Ce brave petit nous suis même de près, et viens même glisser une partie de sa tête dans l'ouverture du rideau arrière près duquel nous sommes. Voilà de quoi me rendre le sourire, être dans les bras de celui que j'aime de tous mes cœurs, tous autant qu'ils sont, et retrouver mon brave compagnon de route. Je ne résiste évidemment pas a l'envie de passer la main sur lui pour le remercier de toujours être là, et lui montrer que tout va bien maintenant. Je m'en tire tout de même avec une main en partie couverte de bave à cause de son coup de langue, mais ça n'a pas la moindre importance, puisque j'ai tous ceux à qui je tiens près de moi.

-C'est fou à quel point on peu s'attacher a ces bêtes-là...Confiais-je avec le sourire en laissant Argos mettre à nouveau un peu de distance pour rester la tête dehors. Mais il reste semble-t-il un sujet a traiter, quelque chose m'étant sorti de la tête a vrai dire, mais dont je me rappelle après l'intervention de Saga. Cette histoire de responsabilité par rapport à l'éruption et aux soins de ces gens...je n'y comprend encore rien, mais étant donné le ton employé par mon chevalier, j'ai comme le sentiment que cela ne va pas forcément être très agréable a entendre.

-Oui à propos de ça...Je ne comprends pas ce qu'ils te reprochaient exactement. C'était une catastrophe naturelle, meurtrière mais naturelle. Alors pourquoi quoi que ce soit pourrait être ta faute ? Étant donné que je me suis mise hors de moi, je n'ai pas vraiment pu étudier en détail ce qu'ils disaient, ou en tout cas je ne me souviens pas de tout. Mais...j'imagine qu'il s'agit de quelque chose de grave n'est-ce pas ?

Bien évidemment, je ferais de mon mieux pour l'écouter et comprendre ce qu'il va pouvoir m'annoncer. Quoi qu'ils aient a lui reprocher, j'imagine qu'il avait sûrement d'excellentes raisons de faire ce qu'il a pu décider. Reste à voir si je vais pouvoir réellement comprendre l'opposition des deux points de vue. Mais j'imagine que ce sera toujours plus simple de tenter de le faire après ce repos bien mérité, plutôt qu'en étant à bout de force.

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De retour de l'Enfer

Bien qu’il ait annoncé à Ruby que la moitié du chemin entre le campement médical et Feng avait été parcouru, Saga n’avait donné aucune indication temporelle à sa douce, mais comptait bien y remédier, d’autant qu’elle ne se priva pas de lui poser la question, afin de savoir pendant combien de temps elle était restée endormie.
Remettant une mèche de cheveux de sa douce en place, Saga esquissa un léger sourire, rassuré de voir que les effets du tranquillisant commençaient à s’estomper.

- Tu dors depuis trois jours, le tranquillisant a tout de suite agit sur toi et tu ne t’es même pas éveillée ne serait-ce qu’une seule seconde depuis notre départ. Epuisée comme tu l’étais, j’imaginais qu’il te faudrait encore un jour ou deux de sommeil avant de te réveiller, mais te voilà déjà qui ouvre les yeux. Pour le moment, nous sommes encore au beau milieu du désert, mais d’après le chef de la caravane, nous atteindrons Feng dans trois jours, tu a donc encore le temps de te reposer un peu si tu le souhaite.

Relevant alors le visage du Ruby en lui saisissant délicatement le menton, Saga déposa un doux baiser sur ses lèvres, accompagné d’un fin sourire qui, malgré l’air sévère que le Chevalier affichait lorsqu’il était sous l’emprise de sa seconde personnalité, n’en restait pas moins agréable.

- Et je te rassure, malgré tes cheveux un peu en bataille, tu reste tout à fait présentable et adorable.

Charmeur, ce Saga l’était un peu plus que son homologue, mais uniquement envers sa douce, aucune autre femme n’aurait eu droit à de telles paroles et compliments de sa part.
Savoir qu’Argos était revenu semblait être une bonne nouvelle pour Ruby, qui ne put s’empêcher de tendre la main pour flatter la tête de sa monture, cette dernière lui rendant la politesse en donnant un coup de langue bien senti sur les doigts de sa maîtresse, lui démontrant toute l’affection qui lui était portée.

- Oui, et on dirait bien que l’attachement est réciproque. Il s’est rapproché du chariot à plusieurs reprises pour s’assurer que tu étais toujours là, c’est une monture très fidèle.

Ce moment de soulagement passé, il était à présent venu le temps de s’engager sur un terrain bien moins agréable et d’expliquer à Ruby pourquoi les natifs de l’ouest s’étaient montrés si peu accueillants envers le Chevalier, voire même profondément hostiles à sa présence.
Il avait de lui-même introduit le sujet, et son élue lui confirma qu’elle avait besoin d’en savoir plus, car elle ne comprenait toujours pas pourquoi la réaction des natifs à l’égard de Saga avait été si violente, ni même pourquoi ils lui reprochaient la mort de nombreuses personnes alors que tout cela était la faute de l’éruption, une catastrophe naturelle sur laquelle il n’aurait pu avoir aucune emprise.

- Cela dépend du point de vue mais… C’est plutôt grave en effet…

Penchant la tête en arrière pour observer un instant la bâche en toile qui les protégeait du soleil, Saga poussa un long soupir tout en remettant de l’ordre dans son esprit, se remémorant chaque étape du périple qui l’avait amené à cette situation délicate face à Jujiro, et les conséquences de sa décision finale.
Il décida de commencer par le début de cette histoire, le moment où le Conseil lui avait remit cette fichue mission.
C’est ainsi que, d’une voix calme, Saga entama le récit de ce qu’il s’était passé, prenant le temps de parler calmement afin de ne pas surcharger d’information Ruby, qui s’éveillait à peine.

- Lorsque je me suis présenté au Conseil de Kaên pour la première fois, et que je leur ai révélé ma nature d’élu, les trois leader m’ont confiés une mission qui allait permettre à la nation d’améliorer sa situation ; il y a, quelque part dans ce désert, un oasis légendaire qu’on prétend inépuisable. Le trouver permettrait aux habitants de ne plus jamais manquer d’eau potable, et de pouvoir améliorer le rendement de leurs cultures. J’ai donc arpenté le désert à de nombreuses reprises, sans jamais rien trouver de probant ; d’ailleurs, le jour où nous nous sommes retrouvés, je revenais d’une de ces expéditions, bredouille encore une fois.

Le contexte était à présent posé, et Saga pouvait passer à la suite des évènements, la découverte de l’oasis et de ses gardiens. Il observait toujours la bâche, et gardait ce ton neutre, presque monocorde alors qu’il faisait profiter Ruby de son récit.

- C’est lorsque tu es partie pour Hibana que j’ai finalement trouvé l’oasis, je n’y croyais plus mais il faut croire que la chance avait fini part tourner. Cet endroit est vraiment un lieu de légende, imagine un peu que, en plein désert, on puisse trouver une si grande étendue d’eau, entourée d’une flore incroyable et d’animaux tout aussi stupéfiants… J’ai aussi rencontré les gardiens de l’oasis, les oadruides. De nature pacifique, ils m’ont bien fait comprendre que leur but était de protéger l’oasis à tout prix, quitte à devoir tuer pour garantir la paix de ce véritable sanctuaire naturel ; fort heureusement, j’ai pu parlementer avec eux et trouver un terrain d’entente pour permettre à la fois de faire profiter Kaên de l’eau de l’oasis tout en gardant son emplacement secret au maximum… Cependant, il y a eu une mise en garde de leur part.

C’était à cet instant que les chose se compliquèrent, et que le terrible engrenage du destin se mit en marche.

- L’oasis possède sa propre volonté, et s’exprime via les oadruides. Leur représentant m’avoua que l’un des leader de Kaên avait, par le passé, cherché l’oasis en vain et, qu’en apprenant son emplacement, il chercherait à se l’approprier sans aucun partage possible, ce qui aurait déclenché une guerre intra-nation.

Saga poussa alors un long soupir et ferma ses yeux un instant, non pas pour faire durer le suspens, mais bien pour repenser à cet instant, ce moment où il se tenait face à un Jujiro au bord du désespoir qui ne demandait qu’une seule chose, que le Chevalier lui avait refusée, scellant ainsi le destin de nombreux natifs.

- De retour à la capitale, j’ai pu découvrir qui s’était lancé à la recherche de l’oasis par le passé, il s’agit de Jujiro, le chef des clans de l’ouest, là où a eu lieu l’éruption. Avant de révéler l’emplacement de l’oasis au Conseil, j’ai voulu m’assurer que Jujiro allait partager l’oasis avec ses confrères, que tout le monde pourrait en profiter de manière équitable… Et puis est arrivée l’éruption, un des hommes de son clan est venu l’avertir de la catastrophe et, dans la panique, Jujiro m’a avoué qu’il avait songé, pendant un instant, à conserver l’oasis pour lui et son clan s’il apprenait où il se trouvait.

Il était temps, à présent, de faire face à Ruby, de la regarder droit dans les yeux en lui relatant les derniers échanges entre le leader et le Chevalier, avant que la terrible décision ne fut prise.
L’air plus grave que d’ordinaire, Saga tenta de soutenir le regard de sa belle, baissant cependant de temps à autre les yeux à mesure que la fin du récit approchait.

- Ce que les oadruides m’avaient prédits était sur le point d’arriver, et Jujiro me demanda de lui révéler l’emplacement de l’oasis ; avec un si grand apport en eau potable, il aurait été capable de sauver de nombreuses personnes blessées par l’éruption, de limiter les victimes… Mais avec la menace de cette guerre…

Le visage de Saga se ferma alors, sa mine devint sombre et les derniers mots qu’il prononça furent sans doute les plus durs à faire sortir de sa gorge, tant le poids de sa décision lui pesait énormément sur la conscience.

- J’ai refusé de lui dire où se trouvait l’oasis, je ne voulais pas prendre le risque qu’une guerre ne mette Kaên à feu et à sang… Est-ce que cette guerre aurait vraiment eu lieu si j’avais donné les informations à Jujiro ? Peut-être, peut-être pas, et on ne le saura sans doute jamais. Est-ce que savoir où se trouvait l’oasis lui aurait permit de sauver plus de gens ? Sans doute… Ais-je fais le bon choix ? Je l’ignore totalement…

Poings et mâchoire serrés, le Chevalier à la toison grise tenta tant bien que mal de retenir les quelques larmes qui s’écoulaient le long de ses joues ; il n’était pas dans ses habitudes de se laisser aller à de tels épanchements, mais le poids des disparus était trop important pour lui, bien qu’il pensait le contraire. Baissant le visage, il continua de parler.

- Ce n’est pas de l’éruption que je suis responsable, mais bien du manque cruel d’eau qui aurait pu être salvateur pour de nombreuses personnes… J’ai pris la décision qui, selon moi, aurait permis d’éviter le plus de pertes…

Un sourire sarcastique se dessina alors sur le visage de Saga qui, relevant la tête pour regarder Ruby, craqua purement et simplement face à son aimée, les larmes coulant sur ses joues sans qu’il n’y ait pourtant de sanglots dans sa voix.

- Je ne suis qu’un hypocrite… je t’ai dis que, malgré notre statut d’élus, nous ne parviendrons jamais à sauver tout le monde… C’est pourtant ce que j’essaye de faire, et tu peux en voir le résultat… Je suis responsable, en partie, de la mort de nombreux blessés par cette catastrophe.

Saga conclut son récit en relevant une fois encore la tête et en serrant Ruby contre lui, comme s’il cherchait à se rassurer, à s’apaiser par la simple présence de sa douce qui, il l’espérait, ne le verrait pas différemment après cet aveu.

- Je m’en veux tellement…

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Ruby - Autre

Malheureusement, avec les explications qui devaient suivre, ces instants de légèreté n'allaient pas durer bien plus longtemps. Après tout nous parlions de centaines, voir de milliers de morts causés par l'éruption, mais dont la responsabilité fut pourtant rejetée vers Saga sans que je ne comprenne pourquoi. Mais ça, il était sur le point de me l'expliquer, et selon lui, c'est bien quelque chose de grave. J'ignore encore de quoi il est question, mais cela n'augure rien de bon.

Il commence donc par "planter le décor" si je puis dire, en racontant les prémices d'une mission remontant à sa première rencontre avec le conseil de la nation. Le but étant de localiser une oasis que l'on raconterait inépuisable. Idéal pour une nation dont la population peut être touchée par la déshydratation ou la sécheresse des cultures agricoles.

Mais elle devait être sacrément bien planquée pour qu'il s'y reprenne a de nombreuses fois avant de la trouver. Et le sort aura voulu que cela se produise finalement après mon départ pour Hibana. Qui sait, peut-être lui ais-je porté chance ? Ou bien peut-être que cela n'a rien à voir et qu'il a simplement fini par fouiller la bonne zone dans le désert. Cela vendait du rêve en tout cas, j'imagine grâce a sa description un lieu luxuriant doté d'une beauté incroyable et d'une variété sensationnelle de couleurs.

Sans oublier ses animaux à l'apparence encore inconnue. Tout comme ces...oa-druides, dont je peine a m'imaginer s'il s'agit d'une espèce ou d'une branche de spécialisation de druides humains. En tout cas, ils ont l'air d'y tenir énormément a cet oasis. Mais si mon chevalier est toujours de ce monde, c'est bien qu'il a su faire preuve de diplomatie pour leur faire entendre raison...bien qu'ils avaient tout de même une mise en garde a formuler.

J'apprends donc dans la foulée qu'un lieu peut posséder sa propre volonté, ce que j'ai un peu de mal a me représenter encore une fois. Est-ce simplement la croyance des druides qui les poussent a prétendre cela ? Ou bien est-ce un phénomène observable ? Bien entendu je ne l'interrompt pas pour l'assaillir de mes questions. Et quand bien même il souhaiterais y répondre, je pense que l'arrangement exige que j'en sache le moins possible sur cet endroit.

Ainsi, un membre du conseil risquait de vouloir s’accaparer l'oasis pour lui seul...Je dois reconnaître que cela me déçoit de leur part. Ne sont-ils pas sensés représenter la nation entière et mettre de côté leurs ambitions purement personnelles ? Visiblement, l'un d'eux l'avait oublié, un certain Jujiro dont j'ignore encore beaucoup de chose, mais qui n'aura sans doute pas ma sympathie après cela. Mais cet homme aurait-il vraiment commis un tel acte avec l'urgence de la situation ?

Nous ne le saurons malheureusement sans doute jamais. Mais lorsque Jujiro demanda a connaître l'emplacement de l'oasis, Saga lui refusa...Je crois que je comprend mieux le cœur du problème dans ce cas. Mais en même temps, avec un tel risque de guerre civile...j'avoue que j'ignore si j'aurais eu le cran de faire un choix quel qu'il soit. Dans tous les cas, il n'y avait malheureusement pas de bon choix a faire. Car s'il avait eu connaissance de l'emplacement de l'oasis, peut-être l'aurait-il gardé pour lui, causant ainsi une guerre, mais en le privant de cette information...

Je ne sait pas, peut-être que ça ne change rien en fin de compte. Après tout, il y a bien quatre membres au conseil, ils auraient tout simplement pu aller puiser de l'eau au nom de Jujiro pour en faire profiter ses territoires. Quoi qu'il en soit, ce choix n'aurait pas dû être celui de Saga, mais des dirigeants eux-mêmes. Ils n'auraient pas du laisser peser un tel poids sur ses épaules, ils se sont tout simplement dédouanés de toute responsabilité en le laissant prendre cette décision à leur place.

Ce qui devait se produire ensuite arriva évidemment. Il commença a se culpabiliser, a se traiter d'hypocrite. Mais justement, se dire que l'on ne peut sauver tout le monde et s'en satisfaire n'est pas mieux. Au contraire, c'est en cherchant a sauver tout le monde que l'on se dépasse pour en sauver un maximum. Cela ne l'empêche cependant pas de commencer a pleurer. Une vision qui me fend les cœurs. Je viens donc me redresser pour m'asseoir à califourchon sur ses jambes et tenir son visage entre mes mains, pour le maintenir face au miens. Je m'adresse alors à lui en fixant mon regard au sien, et avec un ton étonnamment franc pour moi.

-Non je t'en prie ne pleure pas. Rien de tout cela n'est de ta faute. Tu ne pouvais pas prévoir l'éruption, tu ne pouvais pas être certain de ce que ferait ce Jujiro. Mais par-dessus tout, il n'y avait pas de bon choix dans cette équation. Ce sont les membres du conseil qui auraient dû trancher et décider si Jujiro méritait ou non de connaître l'emplacement de l'oasis. Et quand bien même ils auraient refusé, ils pouvaient très bien aller en puiser de l'eau pour l'envoyer à la zone sinistrée.

J'ignore où est cet oasis exactement, et je ne veux pas le savoir, mais s'il est à l'Est de Feng, cela demande sans doute des semaines pour acheminer de l'eau sur place. Donc peu importe quelle aurait été ta décision, ces gens n'auraient jamais eu assez d'eau à temps. Le véritable coupable, c'est le temps nécessaire au transport de cette eau, pas toi.

Le seul moyens de limiter les pertes aurait été de téléporter instantanément d'importantes quantité d'eau sur place, ce qui me semble tout bonnement impossible. Tu as simplement fait un choix qui ne devait pas être le tiens, mais que tu as malgré tout fait dans le but d'éviter un pire cas de figure. Alors maintenant, regarde moi droit dans les yeux...ce n'est pas de ta faute...Lui répétais-je une dernière fois avant de le serrer contre moi, afin qu'il évacue cette culpabilité. Fut un temps, c'est lui qui m'offrait son épaule pour y déposer mes états d'âme. C'est à présent mon tour de lui rendre ce service, le temps que tout s'évacue, avant d'essuyer ses dernières larmes en lui demandant de me faire un beau sourire.

Une fois cela fait, je lui sourit en retour, avant de lui offrir un long et tendre baiser pour l'aider à s'en remettre. Ce qui doit bien durer entre trente et soixante secondes à la louche, j'avoue ne pas compter dans ces moments-là. Ils sont si précieux, ce serait du gâchis de vouloir en comptabiliser les secondes au lieu de tout simplement se dire à quel point on s'aime sans aucun mot. Une fois l'échange achevé naturellement et sans coupure brusque, mon front reste collé au sien, tandis que je lui caresse une joue avec douceur.

-Alors, ça va mieux mon grand ? Ou bien tu veux encore un peu d'amour ? Lui demandais-je alors d'une douce voix, proche du murmure.

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De retour de l'Enfer

Raconter cette histoire à Ruby avait permit au Chevalier de se soulager un peu, de partager le poids des conséquences qu’il portait sur les épaules depuis l’annonce de l’éruption.
Ce n’était bien sûr qu’une maigre consolation, mais cela avait eu le mérite de lui permettre de relâcher un peu la pression et, grâce à Ruby, de relativiser un peu sur ce qu’il s’était passé ensuite.

C’était à présent au tour de Saga d’écouter sa belle tenter de lui remonter le moral, tenter de lui faire comprendre qu’il n’avait ni mal ni bien agit car, au final, il n’y avait aucun bon choix de possible ; peu importe la décision qu’il aurait pu prendre, le résultat aurait tout de même engendré des victimes collatérales.
Cependant, il y avait un point sur lequel Saga allait revenir, concernant la possible intervention du Conseil dans la décision de révéler ou non l’emplacement de l’oasis à Jujiro.

- Le Conseil ne savait rien de tout ça… Avant de révéler l’emplacement de l’oasis, je me suis entretenu seul à seul avec Jujiro, dans l’espoir de m’assurer que le sombre présage des oadruides ne se réalise pas. Je ne voulais pas que Jujiro soit mal vu par le reste de ses pairs, et ce n’est qu’après son départ que j’ai mis les trois autres au courant de ce qu’il venait de se passer et de la mise en garde des oadruides ; cette décision est de ma seule responsabilité.

Malgré tout, Ruby continuait de tenter de lui remonter le moral, de le rassurer, et cela fonctionnait. Par de la pure logique, elle expliqua au Chevalier que même s’il avait donné les coordonnées de l’oasis à Jujiro, il aurait été de toutes façons trop tard pour limiter les pertes et les dégâts.
La tête posée sur l’épaule de sa belle, Saga laissait s’écouler ses larmes, sans émettre le moindre sanglot cependant, il n’était pas du genre à laisser s’exprimer ses émotions lorsque la personnalité actuelle était aux commandes, et pleurer face à Ruby avait déjà été trop pour lui.

Redressant doucement la tête après quelques instants, le Chevalier laissa sa douce lui essuyer les dernières larmes qui s’écoulaient le long de ses joues, avant de lui adresser un petit sourire, léger certes, mais sincère.
S’ensuivit alors un doux et tendre baiser que Saga accepta avec grand plaisir, le prolongeant autant que possible, blottit dans les bras de son élue. Une fois leurs lèvres séparées, ils restèrent l’un contre l’autre, le Chevalier profitant d’une agréable caresse sur sa joue administrée par Ruby qui, d’une voix proche du murmure, lui demanda si il allait mieux, ou s’il désirait encore un peu d’amour.

- Je me sens mieux oui, et c’est grâce à toi… Mais je ne serai pas contre encore un petit peu d’amour cela dit.

Dit-il avec un léger sourire à la fois amusé et taquin, juste avant de reprendre les lèvres de Ruby pour un nouveau baiser tout aussi tendre le premier, qu’ils s’évertuèrent à prolonger durant de longues et agréables secondes, toujours installés dans le chariot qui continuait inlassablement sa route vers Feng.
Le reste du voyage se passa sans le moindre encombre, malgré les dangers que le désert recelait en son sein et qui, lors du trajet allez pour retrouver Ruby, avait mit un ver des sables géant sur la route de Saga ; le Chevalier fit d’ailleurs part de cette anecdote à sa belle, dans les grandes lignes, et de sa rencontre avec un autre élu, Kylo Ren. Le combat contre le ver s’était avéré compliqué au début, mais la coopération des deux élus leur avait permit d’en venir à bout malgré tout.

- Ce monstre devait faire au moins 6 à 7 mètres de long, et le combat a été plutôt intense, mais ça m’a permit de me dérouiller un peu ahah !

Telle était la seconde personnalité du Chevalier, plus encline à la violence et à l’action plutôt qu’au dialogue, plus pragmatique également. Malgré cela, on ne pouvait remettre en doute l’attachement qu’il portait à Ruby car, durant le reste du trajet pour la capitale, il ne la quitta pas d’une semelle, restant auprès d’elle à chaque instant tant la peur de l’avoir perdue avait été forte et perturbante. On leur apportait régulièrement de quoi manger et boire, et le comportement des membres du convoi était des plus cordial, personne ne semblait tenir rigueur à Saga de ce qu’il s’était passé à l’ouest et cela était pour un mieux, car si jamais l’un d’eux s’était permit de faire la moindre remarque au Chevalier, pas sûr qu’il se soit montré aussi conciliant que son alter-égo plus pacifiste et mesuré.

Finalement, ils arrivèrent à Feng au terme des 6 jours de voyage prévu initialement, et après avoir prit congé des membres du convoi, ils partirent en direction de l’auberge dans laquelle Argos allait pouvoir profiter lui aussi d’un repos bien mérité après tout ce qu’il avait vécu.
Revêtu de son armure, Saga tenait la main de Ruby alors qu’ils avançaient tranquillement dans les rues de la capitale, où la joie de vivre des habitants rendait l’atmosphère des plus agréables.

- Nous voilà enfin rentrés… Avant de retourner à la maison, il faut que je passe voir quelqu’un si ça ne te dérange pas.

Il y a deux semaines, lorsqu’il avait reçu la lettre de Ruby, Saga était partit en laissant tout en plan, y comprit Anastasia à qui il avait promit de lui enseigner de nombreuses choses sur le cosmos et le 7e sens ; il fallait aller rassurer sa jeune élève qui, peut-être, devait s’inquiéter de l’absence de son mentor et de l’absence de nouvelles de ce dernier.

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Ruby - Autre

Bon...certes il avait en réalité privé de lui-même me conseil de cette décision en rencontrant Jujiro seul à seul avant, mais cela n'empêche pas que le délai d'acheminement de l'eau aurait été beaucoup trop long pour sauver suffisamment de vies. Étant donné que l'éruption est survenue alors qu'il était à la capitale, il aurait fallu le temps de retourner à l'oasis, puis de littéralement traverser tout le pays jusqu'aux terres volcaniques.

Ce qui aurait sans doute pris au minima trois semaines, ce qui n'aurait donc strictement rien changé. Qu'il ait mis l'entièreté du conseil au courant de l'emplacement du lieu ou non. C'est bien ce que je tente de lui faire comprendre pour lui éviter de se culpabiliser alors qu'aucune de ses décisions possibles n'aurait changé quoi que ce soit. Et je n'ose imaginer ce qu'il aurait pu penser de lui-même si j'avais péris dans l'éruption.

Ceci dit, aurait-ce été réellement possible ? Après tout j'ignore toujours si je dispose encore de ma faculté de résurrection. Quoi qu'il en soit, nous sommes réunis, c'est ce qui importe le plus. Je suis là pour le rassurer, lui montrer à quel point je l'aime, et lui faire comprendre que les natifs ont tort de le considérer comme unique responsable. De toute façon, l'humanité a toujours été ainsi, à la recherche d'un coupable idéal plutôt que de la vérité. Cela leur simplifie tellement la vie.

Mais pour l'instant, notre amour sait triompher de tout. Et puisque mon brave chevalier en redemande, comment pourrais-je lui refuser un nouveau baiser ? Il sait comment me faire plaisir, et je ne suis pas en reste à son égard. C'est à croire que nous vivons depuis des siècles ensemble. Ce qui ne nous empêche pas de nous surprendre chaque jour. Car nous profitons du reste du voyage pour nous raconter nos petites aventures.

Bon pour ma part je lui ait déjà donné quelques détails dans mes lettres, mais pour ce qui est des siennes, j'en apprend tout au long du trajet. Comme le fait qu'il ait lui aussi rencontré cet élu nommé Kylo Ren. Mais tandis que ma rencontre avec cet homme m'a permis de retrouver la majeure partie de ma mémoire, Saga lui, a dû faire face a un véritable monstre du désert. Encore heureux que nous n'ayons pas eu a faire face a une créature de ce genre durant ce trajet de retour.

Je ne doute cependant pas de notre capacité a en venir à bout. Ensemble nous pourrions déplacer des montagnes, faire tomber des tyrans ou même le diable en personne. Mais cela se passa sans le moindre problème à l'horizon, uniquement mon chevalier et moi, collés l'un à l'autre dans ce chariot. Je me serait finalement énormément reposée avec tout ça, car même pour les repas, nous étions servis à bord. Je n'aurait donc pas eu a faire le moindre pas de tout le trajet, de quoi me donner envie de faire un peu de marche, ou bien qui sait, peut-être me défouler un peu.

Nous pourrions...je ne sait pas, trouver un coin pour nous entraîner au combat, un bal, une taverne, n'importe quoi qui me permettrait d'enfin refaire un peu d'exercice. Ceci dit, il nous resterait bien d'autres possibilités a envisager à la maison. Mais avant cela, il semblerait que nous devions réaliser un petit détour en ville. Apparemment Saga aurait quelqu'un a aller voir. J'ignore qui cela peut bien être, mais si cela peut me permettre de me dégourdir un peu les jambes, je n'y voit pas d'objection.

-Non du tout. Ce serait même bénéfique pour moi, cela fait plusieurs jours que je n'ai pas marché après tout. Et a qui aurais-je l'honneur ? Simple curiosité bien entendu. Si jamais cela concerne des affaires avec le conseil, je comprendrait devoir rester à l'écart et t'attendre à la maison, mais sinon j'aimerais bien venir avec toi.

Finalement, puisqu'il ne s'agit pas d'une affaire concernant le conseil, je peux l'accompagner. Et puis, cela va me permettre de faire la connaissance de cette chevalière d'argent dont il me parle. Apparemment, celle-ci se nommerait Anastasia, et viendrait du même monde que lui qui plus est. Alors ça c'est une première, je n'avais encore jamais entendu parler d'élus provenant d'un même monde. Finalement, ce n'est peut-être pas si stupide d'espérer que mon frère fasse son apparition un jour à Kosaten.

-Oh vraiment ? Alors ça c'est plutôt une bonne surprise. Jusqu'ici j’ignorai que plusieurs élus pouvaient provenir d'un même monde. Si elle est au moins aussi gentille que toi, je sens que l'on devrait bien s'entendre toutes les deux. En tout cas c'est extrêmement gentil de ta part d'avoir accepté de t'occuper d'elle. La pauvre devait être déboussolée par ce qui lui est arrivé. En tout cas vous avez de la chance tous les deux, surtout elle d'avoir un tel professeur. Avec tes enseignements, je ne doute pas qu'elle puisse accomplir de grandes choses. Mais bon, assez parlé, allons faire sa rencontre, j'en suis toute excitée...Lui confiais-je en venant lui attraper le bras en plus de la main déjà en ma "possession" depuis quelques minutes.

Un deuxième chevalier d'Athéna à Kosaten, cela ne peut qu'apporter de bonnes choses. Et je ne dit pas cela uniquement parce que le premier se trouve être l'homme de ma vie. Je ne peux cependant pas m'empêcher d'essayer de m'imaginer à quoi elle peut bien ressembler. Et son armure, est-elle vraiment faite d'argent comme celle de Saga est faite d'or ? Pour le moment, je me dit qu'elle a peut-être...hmm...je dirais des cheveux longs, noirs, et des yeux verts.

Cela m'a l'air d'être une bonne description, à moins que je ne soit complètement à côté de la plaque évidemment. Quoi qu'il en soit, je suis mon chevalier d'or jusqu'à une auberge, où la jeune chevalière serait sensé résider apparemment. Je n'ai cependant pas l'air de voir qui que ce soit pouvant avoir l'air d'un chevalier dans la salle à notre arrivée. Et par ailleurs, l'aubergiste a presque l'air effrayé de voir Saga. Je pense même l'avoir entendu marmonner un "oh purée..." en nous voyant.

Cet homme était en train de servir deux assiettes à une table, avant de venir à notre rencontre, non sans appréhension semble-t-il. Est-ce vraiment Saga qui lui fait peur ? Ou bien est-ce autre chose ? Moi ? Non je ne pense pas. Quoi qu'il en soit, il ne semble pas être un modèle de sérénité lorsqu'il vient finalement nous dire bonjour. Et cela semble se confirmer lorsque le chevalier demande si cette Anastasia est dans le secteur.

-Ah, oui...Ania...Et bien elle est...o-occupée ? Elle prend un bain, oui, voilà c'est ça. Du coup il va falloir attendre qu'elle ait fini évidemment.

-Vous...vous en êtes sûr ? Vous n'avez pas l'air dans votre assiette, quelque chose ne va pas ?

-Oh si si tout va bien je vous assure, c'est juste que...la journée est éreintante donc...

-Pourtant nous ne sommes encore qu'en milieu de matinée non ?

-...Mmm...c'est que...Rooh bon d'accord, elle est...pas là. Disons qu'elle est sortie faire...de l'exercice ? Mais puisque vous êtes là vous voulez peut-être manger n'est-ce pas ? Vous avez l'air affamés. Je vous invite, je vous fait un prix d'ami !

J'ai rarement vu quelqu'un patauger autant pour trouver des excuses. Un coup elle est là, un coup elle est occupée, puis en fait non elle est sortie, et il tente immédiatement de noyer le poisson en nous invitant a déjeuner. J'ai comme l'impression qu'elle n'était pas sensé sortir comme ça. Aurions-nous affaire à une rebelle envers toute forme d'autorité ? Finalement je ne suis pas certaine que l'on s'entende à la perfection toutes les deux. Si dès que Saga a le dos tourné elle n'en fait qu'à sa tête, cela promet pour la suite.

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De retour de l'Enfer

Il était légitime que Ruby demande quelle était la personne que le Chevalier devait aller voir avant qu’ils ne puissent regagner leur demeure, et vu que Saga ne comptait pas cacher l’existence d’Ania à sa douce, il ne vit aucune raison de ne pas l’informer de la présence de la jeune Chevalier d’argent dès maintenant.

- Cela ne concerne pas le Conseil, mais une élue apparue il y a peu, et qui provient du même monde que moi ; Anastasia, Chevalier d’argent de la constellation d’Orion. Elle fait également partie de l’ordre de la Chevalerie d’Athéna et bien qu’encore un peu novice, je me suis proposé de l’entraîner.

Ruby fut agréablement étonnée d’apprendre que plusieurs élus pouvaient venir d’un même monde, ce qui était pourtant déjà arrivé par le passé, Rhadamanthys et lui-même ne provenaient-ils pas du même monde également ? Certes d’une temporalité différente, mais du même monde malgré tout.
Cette information en tête, on pouvait en effet penser que cela n’était pas un cas isolé ou rare, et que de nouveaux élus provenant de dimensions similaires à celles des anciens déjà présent était tout à fait ensisageable.

- Je ne sais pas exactement comment sont choisis les élus avant qu’ils n’arrivent sur Kosaten, mais la possibilité que plusieurs personnes d’un même monde se retrouvent ici n’est pas à exclure, regarde Rhadamanthys, lui et moi provenons de la même réalité, bien que nos époques ne soient pas les mêmes. Concernant Ania, elle est en effet gentille et motivée à apprendre, mais un peu tête brûlée sur les bords, du genre à ne pas se ménager si tu vois ce que je veux dire ; mais je suis persuadé qu’elle pourra devenir une alliée de poids pour Kaên.

Saga esquissa alors un léger sourire tout en se rendant à l’auberge où la jeune Chevalier d’Orion résidait, accompagné de sa chère et tendre qui, non contente de lui tenir la main, s’agrippa à son bras en souriant elle aussi.
C’était plutôt une bonne chose que Ruby puisse rencontrer Ania, car comme Saga le pensait, ils formeraient sans doute bientôt à eux trois le noyau dur des élus de Kaên, une bonne entente dans le groupe était donc indispensable pour le bon fonctionnement de ce futur trio.

Arrivés à l’auberge, le couple pu voir le patron des lieux les regarder d’un air à la fois surpris et gêné, soufflant même une petite exclamation en reconnaissant Saga ; ce denier sentait que quelque chose de louche se tramait et attendait patiemment de voir ce que l’aubergiste allait pouvoir lui dire.

- Bonjour, est-ce que Ania est là ? Je voudrai la voir.

La réponse presque balbutiante du patron ne sembla guère satisfaire Saga qui, sans dire un mot, laissa Ruby prendre la parole pour cuisiner le pauvre homme qui commençait à s’emmêler les pinceaux dans des explications toutes aussi bancales les unes que les autres.
Le morceau fut finalement lâché lorsque l’homme avoua qu’Ania était sortie faire de l’exercice, ce que le Chevalier comprit aussitôt par « elle est sortie s’entraîner seule comme une grande ».
Un soupir s’échappa des lèvres du Chevalier qui, dans un geste las, porta sa main au niveau de son visage en un magnifique facepalm, tel un père découvrant que sa fille lui avait ENCORE désobéit, et ce n’était pourtant que la première fois que cela arrivait, sans doute la première fois d’une longue, très longue liste.

- Je vois… Incapable de rester en place hein…

Refusant la proposition de repas d’un geste nonchalant de la main, le Chevalier inspira profondément en fermant les yeux afin de garder son calme et sa sérénité ; hors de question de s’énerver maintenant, d’autant que sous cette personnalité, la crise de colère risquerait d’être des plus houleuses. Malgré tout, il parvint à se contenir, prenant congé de l’aubergiste et de son établissement, non sans avoir laissé un petit message à remettre à Ania.

- Lorsque Ania reviendra, vous lui direz que je suis de retour à Feng, et que j’aurais deux mots à lui dire concernant ses escapades soudaines.

Le ton était sec, ferme, limite menaçant ; non pas envers l’aubergiste, mais bien envers Ania qui aurait sans doute à subir les foudres du Chevalier aux cheveux gris, sauf si d’aventure un nouveau changement de personnalité venait à s’opérer d’ici là.
Quittant dès à présent l’auberge en compagnie de Ruby, la belle pouvait voir que le Chevalier était quelque peu désappointé du comportement et de l’absence de sa disciple dissipée.

- On peut dire que ça commence bien, je ne lui ai pas encore donné la moindre leçon qu’elle n’en fait déjà qu’à sa tête… Tsss, je lui avais pourtant bien dit de ne pas se faire d’entraînement en solitaire…

Prenant une autre grande inspiration, le Chevalier parvint à étouffer une nouvelle montée de colère ; il était hors de question que son caractère n’entache le retour de Ruby à Feng et à leur demeure. Demeure vers laquelle le duo se dirigeait à présent, marchant tranquillement dans les rues de la capitale en se faisant saluer ici et là par quelques natifs et autres commerçants.
Comme d’habitude à Kaên, il faisait chaud, le soleil n’était pas de plomb, mais tout de même ; de plus, après deux semaines de voyage, Saga n’avait qu’une seule envie pour l’instant, envie dont il fit part à sa douce.

- Une fois rentrés, que dirais-tu d’un bain ? Je crois que ça nous fera beaucoup de bien à tout les deux, et ça me détendra un petit peu.

Après tout ce qu’il s’était passé depuis sa découverte de l’oasis, l’arrivée d’Ania, le voyage en urgence vers l’ouest, les retrouvailles heureuses avec Ruby, le voyage retour et maintenant ça, Saga avait plus que besoin de décompresser, de faire le vide, de se détendre et rien d’autre, juste du calme, et l’agréable compagnie de son aimée, rien de plus.

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Ruby - Autre

Ah oui, effectivement ce Rhadamanthys m'était sorti de l'esprit. Bien que j'ai sans doute fait le rapprochement fut un temps, on ne peut pas forcément tout retenir sans faute après plus de mille-huit-cent années de vie. Quant à la chevalière d'argent, bien qu'elle soit gentille et motivée selon les dires de Saga, elle posséderais une fâcheuse tendance a négliger le danger ou le repos. Je vois, gentille, mais un peu du genre a s'attirer des ennuis...Voilà un résumé qui se rapproche étonnamment de mon dernier voyage tiens.

Cependant, nous ne pouvons en fin de compte pas faire sa rencontre à l'auberge, car celle-ci, tête brûlée et pas le genre a se ménager pour reprendre les mots de mon chevalier, s'est tout bonnement éclipsée. La question étant, est-ce la première fois que cela arrive ? Et si non, avec quelle régularité ? L'aubergiste ne répondra cependant pas a ces question que je n'ai pas posées, car visiblement, Saga m'a l'air quelque peu agacé par ce qu'il apprend.

Visiblement, cette Anastasia n'a pas vraiment l'air d'être le genre de fille qui tiens en place. Au grand désarroi de mon chevalier donc. Mais...c'est tout de même adorable dans un sens. On croirait voir un père apprendre que sa fille s'est éclipsée durant la nuit pour lui désobéir. Ceci dit, puisqu'il s'en fait la remarque, on dirait qu'au fond, il n'est pas réellement surpris d'apprendre cela, plutôt...désappointé. En tout cas ça a l'air de profondément l'agacer, m'obligeant donc a me rapprocher de lui pour lui tenir la main en espérant réussir a lui détendre les nerfs.

Je n'ai pas encore énormément vu cette personnalité à l’œuvre, mais je n'ai aucun mal a imaginer les dégâts que pourraient causer une crise de colère de sa part. Mais quand bien même, cela ne servirait à rien de s'emporter pour ça, il suffira de faire la morale à la concernée le moment venu, et si elle est un minimum responsable, elle saura retenir la leçon. Je le trouve cependant un peu dur avec elle, ce ton qu'il emploie pour transmettre un message à l'intention de son apprentie.

C'est donc sans avoir vu la moindre mèche de cheveux de la chevalière que nous repartons vers notre domicile. Saga accompagnant la chose d'un nouveau sermon dans le vide afin d'exprimer sa déception. Mais est-ce bien nécessaire de s'énerver comme il le fait ? Certes elle n'a vraisemblablement pas respecté une directive claire, mais à l'entendre on croirait qu'il est à deux doigts de se défouler contre quelque chose pour se calmer.

Naturellement je ne lui lâche pas la main, en espérant qu'il parvienne a se contenir suffisamment pour ne pas exploser de colère en pleine rue et attirer tous les regards. D'autant plus que nous croisons plusieurs personnes nous saluant avec courtoisie. Heureusement, il fini par changer de sujet et proposer de se prélasser tous les deux dans un bain en rentrant à la maison. Une charmante idée, mais je crois que pour le bien de cette pauvre fille, il est nécessaire que je dédramatise un peu la situation pour que les foudres du chevalier d'or ne soient pas trop sévères avec elle. Après tout, ça ne lui apprendra rien de simplement lui hurler dessus pour lui rappeler qu'elle a désobéit a une règle simple. Mais il vaut mieux que je patiente un peu avant d'aborder le sujet, histoire que la colère puisse redescendre un peu.

-Oui excellente idée, ça nous fera le plus grand bien après ces longues journées de voyage. Si tu veux, je m'occuperait de chauffer l'eau, et toi, tu nous concoctera un charmant nid douillet dans la chambre pour un petit bain en amoureux ? Hm ?

Pour une fois, mon ton enjoué et idyllique ne possède pas de sous-entendu. Car comme je l'ai dit, j'aimerais bien aborder le sujet de l'apprentie durant cette baignade relaxante. L'autre genre d'idée que j'ai habituellement attendra un peu. Quoi qu'il en soit, une fois rentrés, je laisse donc mon homme s'aventurer dans notre chambre, tandis que je fait chauffer de l'eau à l'étage...et que je me revêt d'un peignoir laissant légèrement entrevoir mon corps au travers du tissu.

Je pense que ça lui plaira, peut-être même que ça lui fera de l'effet. Mais comme je l'ai dit, l'effet attendra, nous prenons ce bain avant tout pour nous détendre, mais aussi pour aborder le cas complexe d'Anastasia. Mais avant cela, je descend donc à l'étage inférieur avec ma grande marmite d'eau chaude, et découvre avec joie ce que nous a préparé Saga. Je crois que l'on peut difficilement faire mieux comme représentation de nid douillet pour amoureux.

-Wow, c'est vraiment magnifique mon amour. On peut difficilement imaginer une vision plus idyllique. Il ne manque plus que de l'eau pour en profiter pleinement...Le félicitais-je avant de verser l'eau dans le bain, puis de reposer la marmite dans un coin, mais cette fois, ce n'est pas moi qui vais l'inaugurer...Je t'en prie mon cœur, installe-toi, je te rejoins tout de suite...Lui demandais-je alors en déposant un doux baiser sur ses lèvres.

Je le laisse ainsi prendre place dans le bain en premier, non sans profiter de la vue. Et puisqu'il prend idéalement place en étant assis face à moi, je peux lentement défaire le nœud de ma ceinture de tissu, avant de laisser glisser sensuellement mon vêtement le long de mes courbes dénudées. Je le rejoint juste après d'une démarche harmonieuse, pour aller l'embrasser de nouveau, avant de me laisser glisser sur sa peau, jusqu'à être "allongée" sur lui, le dos contre son torse ferme, et la tête sur son épaule. Tout en soupirant longuement durant toute la durée de mon immersion dans cette eau divinement chaude. J'invite également ses bras a venir m'enlacer, entamant donc ce bain, une situation mais surtout des sensations qui m'ont terriblement manqués.

-Dieu que ces moments m'avaient manqués...pas toi ?

Naturellement, la réponse était des plus évidentes, mais il faut bien commencer quelque part. Mais histoire de ne pas aborder trop brutalement le sujet, je lui laisse le temps de me répondre, plus une petite minute pour que l'on se prélasse dans ce bain des plus relaxants. J'en ferme les yeux en caressant la joue de mon chevalier de mon front, ainsi que ses bras m'encerclant sous la surface de l'eau. Je fais alors mine d'aborder le sujet de façon innocente, mais mon but est clairement de le mettre en condition pour éviter qu'il ne se montre trop sévère envers Anastasia. Et puis, peu importe le résultat de l'opération, je pense que nous allons passer une excellente nuit huhu. Mais nous sommes encore le matin, nous avons largement le temps pour ça.

-Hmm, dis-moi mon cœur. Es-tu vraiment si en colère que ça après cette pauvre Anastasia ? Après tout, si elle a vraiment du mal a tenir en place, n'est-ce pas compréhensible qu'elle ait fini par se laisser aller après que tu te sois absenté si longtemps ? Bien sûr, on ignore encore combien de fois elle est allée s'entraîner, ni même si elle a fait pire que ça, mais j'ai eu l'impression que tu étais vraiment...très en colère.

Je ne dit pas que tu m'en a fait peur, mais j'ai bien cru que si tu l'avais eu devant toi, tu lui aurais hurlé dessus à t'en tuer la voix. Je ne te demande pas de laisser passer mais...pourrais-tu essayer de te montrer un peu plus clément avec elle ? Après tout, tu m'as dit qu'elle était presque une débutante, apprends-lui donc sa leçon, mais calmement.

Si elle est vraiment aussi tête brûlée que tu le dis, lui hurler dessus n'entraînera rien de bon. Je me disais même, est-ce qu'elle ne te rappelle pas quelqu'un ? Une jeune femme, un peu tête brûlée, ayant la fâcheuse tendance de s'attirer des ennuis ? Hm ?

Évidemment je pense à moi. Entre la rencontre avec Rhadamanthys, le sauvetage de l'enfant, l'attaque des loups sur Hibana et l'éruption volcanique se produisant pile le jour où je fait un détour imprévu dans la zone...Je crois que l'on peut faire difficilement pire en terme de malchance. Encore faudrait-il que cette Anastasia soit vraiment un aimant à problème comme je le suis, sinon mon exemple tomberait à l'eau. Mais puisque nous ignorons tous les deux si c'est bel et bien le cas ou non, je prend la liberté d'imaginer que la chevalière est dans le même cas que moi. Et puis, je ne l'ai pas dit, mais elle a potentiellement l'excuse de la jeunesse. Car j'ignore encore si elle peut avoir dix-huit ou bien vingt-cinq ans.

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De retour de l'Enfer

Heureusement que Ruby était présente auprès du Chevalier lorsqu’il apprit qu’Ania s’était éclipsée pour certainement s’entraîner seule dans son coin ; sans quoi, il était plus que certain que Saga aurait explosé de colère et serait aussitôt partit à la recherche de sa disciple dans le but plus que certain de la ramener à Feng par la peau du cou afin de lui administrer une correction bien méritée ! Mais rien que de sentir les doigts de Ruby se resserrer autour de sa main permit au Chevalier d’évacuer une grosse partie de son exaspération et de ses envies de casser quelque chose.

En bonne voie pour se calmer, il proposa à sa belle de partager un bain dès leur retour dans leur demeure, chose à laquelle Ruby répondit par l’affirmative, déléguant alors les rôles de chacun ; tandis qu’elle s’occuperait de faire chauffer l’eau, lui serait en charge d’aménager la chambre en un parfait et agréable petit cocon de douceur. Esquissant un petit sourire, le Chevalier hocha la tête légèrement.

- Je pense pouvoir faire quelque chose de convenable.

C’est donc main dans la main qu’ils regagnèrent leur maison et, une fois arrivés, chacun s’affaira à sa tache. Tandis que Ruby se chargeait de l’eau, Saga lui se rendit directement dans leur chambre se trouvant au sous-sol pour en commencer la décoration après s’être délesté de son armure qui alla se ranger d’elle-même dans un coin de la pièce.
Eteignant la plupart des bougies qui illuminaient la pièce, ainsi que celles se trouvant sur le large lustre, le Chevalier n’en laissa que quelques-unes allumées, placées ici et là, afin de créer une ambiance tamisée et chaleureuse ; et histoire de rendre le décor encore plus agréable, il plaça autour de chacune des bougies un petit cylindre fait d’un verre coloré, offrant ainsi à la pièce une luminosité des plus agréables, aux teintes de rouge et de jaune.

Une décoration simple, mais efficace, à en croire la réaction de Ruby lorsque cette dernière apporta l’eau chaude pour le bain, vêtue d’un simple peignoir au tissu léger qui laissait entrevoir ses formes attirantes. Le regard du Chevalier fut inexorablement attiré par la tenue de la belle, et il en esquissa un petit sourire tout en l’admirant remplir la baignoire.

- J’aurai voulu en faire un peu plus, mais je n’avais malheureusement pas grand-chose sous la main ; mais si cela te plaît, j’en suis ravis.

Invité à prendre place en premier dans le bain et profitant du petit baiser lui étant offert, Saga ne se fit pas prier et ôta ses vêtements sans plus de cérémonie, faisant tout d’abord passer sa tunique par-dessus son visage pour dévoiler son torse, suivit ensuite de son pantalon et de ses sous-vêtements. A présent nu comme au jour de sa naissance, le Chevalier s’installa dans la baignoire, dos contre le rebord de celle-ci, le regard posé sur Ruby qui, à son tour, se dévêtit avant de le rejoindre dans l’eau délicieusement chaude.
Il prolongea doucement le nouveau baiser que lui offrait Ruby, avant de refermer ses bras autour de son corps, guidé par les mains de sa douce qui s’installait tranquillement, dos contre le torse du Chevalier. Le soupir de Ruby trouva son écho chez Saga qui, lui aussi, profitait de cet instant de plénitude, d’enfin sentir le corps de son aimée contre lui.

- Cela m’avait énormément manqué à moi aussi, je suis content de pouvoir profiter à nouveau de ce genre de moments avec toi.

Le silence se fit alors ensuite dans la pièce, les deux élus profitant sans mot dire de cet instant plaisant et ô combien attendu par chacun d’eux. Les petites caresses attentionnées que Ruby prodiguaient à Saga lui étaient rendue par le passage léger des doigts du Chevalier sur son ventre et ses hanches, accompagné de quelques baisers déposés sur les joues et le front de la belle avec une tendresse que l’on aurait eu du mal à imaginer de la part de cette personnalité.
Après ces instants de relaxation, et à présent qu’il était bien plus serein, Saga écouta sa douce revenir sur le sujet d’Ania, se demandant s’il ne serait pas préférable de lui faire la leçon d’une manière plus calme et posée que ce que laissait présager l’humeur massacrante du Chevalier à l’auberge, chose que Ruby avait pu remarquer sans le moindre mal.

Il garda le silence pendant encore quelques instants, les yeux fermés, sans cesser de caresser délicatement le ventre de son aimée, avant de finalement prendre la parole d’une voix très posée et calme.

- Si elle s’était trouvée devant moi à cet instant, je pense en effet que je lui aurait hurlé dessus, fort heureusement pour elle, j’ai pu prendre un peu de recul sur la situation et me calmer, en grande partie grâce à toi d’ailleurs. Ce n’est pas vraiment le fait qu’elle s’entraîne seule qui me pose problème, au contraire, cela prouve qu’elle est motivée, mais comme je te l’ai dit, et tu viens également de le faire remarquer, c’est encore une débutante, elle est nouvelle dans ce monde, et je redoute qu’il ne lui arrive des choses désagréables… Dans ta lettre, tu a mentionné la présence de Rhadamanthys à Kaên, imagine un peu qu’il lui tombe dessus, qu’est-ce qu’elle pourrait faire contre lui ? Ou même tout bêtement si elle venait à croiser la route d’un autre élu malveillant ? Ou tout simplement de brigands ? C’est pour cela que je me suis énervé, car par son comportement, elle risquerait de se mettre en danger alors qu’elle ne connaît encore rien de Kosaten…

Un léger sourire amusé se dessina alors sur le visage du Chevalier lorsque Ruby fit le parallèle entre elle-même et Ania, il y avait en effet un petit quelque chose en commun entre elles, cette tendance à foncer tête baissée, sans se soucier des conséquences. Il resserra légèrement l’étreinte de ses bras autour d’elle et rouvrit les yeux.

- Cela me rappelle quelqu’un en effet, quelqu’un qui m’a fait très peur d’ailleurs… Il y a cependant une grosse différence entre toi et Ania, de ce qu’elle m’a dit, elle n’a passé que quatre mois à s’entraîner en tant que Chevalier au Sanctuaire d’Athéna, cela fait donc d’elle une véritable novice qui sait à peine se battre correctement, toi tu possède une certaine expérience dans le domaine. Mais ne t’en fais pas, je ne lui hurlerai pas dessus lorsqu’elle reviendra, non, je sais que je peux me montrer autoritaire mais je sais faire la part des choses… Il me suffit juste de lui trouver une punition adéquate qui lui fasse comprendre qu’elle ne doit pas prendre ce monde à la légère, pour son propre bien.

Alors qu’il terminait d’exposer son point de vue, Saga poussa un léger soupir et déposa sa tête contre celle de Ruby, les yeux fermés à moitié et fixés sur un point imaginaire devant lui dans la pièce. Il n’en revenait pas d’être aussi prévenant envers les autres, lui qui d’ordinaire ne pensait qu’à lui, depuis quand se montrait-il si prévenant ? Sans doute depuis ces quelques années passées à faire la paix avec son alter-égo sans doute ? Son « bon côté » devait avoir déteint sur lui sans qu’il ne le remarque.

- Bien que je ne considère pas vraiment ça comme une excuse, on pourrait éventuellement mettre sa fougue sur le compte de son jeune âge, elle a tout juste dix-huit ans, ceci explique peut-être cela ? Je ne m’imaginais pas que de prendre une disciple serait si contraignant…

Doucement, il tendit la main pour attraper le morceau de savon qui reposait non loin de la baignoire, et commença doucement à le faire passer sur les bras de Ruby, tout en douceur, recouvrant la peau de la belle d’une fine couche savonneuse aux senteurs florales.

de retour de l'enfer

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Ruby - Autre

Certes cela pouvait avoir l'air de ne pas être grand chose, mais tant que c'est réalisé avec amour, ça vaudra tout l'or du monde. Un véritable nid douillet et chaleureux rien qu'a nous, où il ne peut plus rien nous arriver de mal. Les problèmes, quels qu'ils puissent être, ne sont plus qu'un vague souvenir face au temps que l'on peut passer ensemble en toute intimité. Et dire que nous aurions pu être privés de cela à cause de ce maudit volcan, nous ne sommes vraiment pas passés loin de la catastrophe absolue.

Je m'en serais énormément voulu d'avoir laissé mon chevalier adoré seul au monde en y laissant la vie. Mais c'est terminé désormais, nous voici tous deux dans ce bain salvateur et revigorant, a profiter du calme après la tempête. Mais j'aurais très bien pu assister à une autre de ces tempêtes si cette pauvre Anastasia avait été là. Heureusement, la tension a fini par céder sa place au calme et à la paix. Saga lui-même reconnu qu'il se serait exagérément emporté si elle avait été présente.

Finalement je suis ravie de voir les bienfaits que je peux procurer à mon adoré, bien que je me doute qu'il n'aurait pas été trop loin pour autant. J'imagine mal cette personnalité aller jusqu'à la gifler si elle répondait du tac au tac. Je dirais même que j'ai peu honte d'avoir imaginé ce cas de figure, mais quoi qu'il en soit, me voilà rassurée à tous les niveaux. Ceci dit, il semblerait que j'ai pris un peu le problème à l'envers. Je pensais que c'était le fait qu'elle parte s'entraîner seule qui l'avait mis dans un tel état, alors qu'en réalité, il semble bien plus se soucier de ce à quoi elle pourrait se retrouver confrontée.

Son manque d'expérience en combat, couplé à sa méconnaissance du monde dans lequel elle évolue désormais n'a en effet rien de rassurant quant au sort qu'elle pourrait subir face a quelqu'un de plus entraîné qu'elle...comme ce Rhadamanthys. Et dire que je l'ai sincèrement trouvé sympathique durant un moment, avant de me rendre compte de ce qu'il était. J'aurais moi aussi pu subir un sort peu enviable malgré mon expérience du combat. Il serait donc nécessaire qu'elle prenne conscience des dangers auxquels elle s'expose inconsciemment, voir peut-être même de façon inconsidérée.

En d'autres termes, nous aurions un peut tout une éducation a lui prodiguer. Car bien entendu, s'il en ressent le besoin, je pourrais tenter d'apporter mon aide pour lui faire apprendre sa leçon. Et il semblerait que cela doive passer par une sanction, afin qu'elle en tire les enseignements nécessaires pour en faire une chevalière prudente et responsable. D'autant plus que j'apprends qu'elle n'est âgée que de seulement dix-huit printemps, ce qui est un facteur a ne pas négliger.

Après tout, nous sommes sans doute tous passé par là, cette période de notre vie où l'on en fait qu'à notre tête pour assouvir ce besoin de découvrir toujours plus sur nous-même ou le monde qui nous entour. Cela n'a donc rien de si étonnant que les espoirs de Saga d'avoir une apprentie assidue et obéissante se soient envolés.

Mais ce n'est pas encore impossible. Il suffit de trouver comment la rendre consciente des risques inconsidérés qu'elle prend. Je fait donc chauffer la matière grise pour tenter de trouver comment y parvenir, tandis que mon adorable chevalier commence a prendre soin de moi.

-Ne t'en fais pas, je suis certaine qu'une fois que vous vous connaîtrez mieux tout s'arrangera. Il faut déjà trouver comment la sanctionner, sans pour autant que cela soit injuste ou exagéré. Sous réserve qu'elle n'ai pas fait pire que s'entraîner seule bien entendu, auquel cas il faudra songer a resserrer la vis.

Voyons voir...cela ne servirait visiblement à rien de la confiner dans sa chambre, elle voudrait à tout prix en sortir. Peut-être qu'en l'obligeant a suivre des leçons pour lui exposer tous ce à quoi elle risque de devoir faire face ? Je ne sait pas...ceci dit, je tente de trouver des idées, mais puisqu'il s'agit de ta disciple, c'est peut-être à toi de décider comment t'y prendre.

Tu lui a sûrement bien plus parlé que moi puisque j'ignore encore même à quoi elle ressemble. Enfin, puisque ma crainte principale semble apaisée, peut-être devrions-nous simplement profiter de ce bain ? Je pense que je commencerais enfin a peindre dans l'après-midi, tu pourrais en profiter pour aller voir si elle est de retour à l'auberge pour que je te fasse la surprise de la découverte à ton retour, qu'en dis-tu ? Après tout ce serait logique qu'elle soit de retour, à moins qu'elle ne soit capable de se passer de nourriture....Lui proposais-je avant d'écouter sa réponse.

Personnellement, je pense que ça pourrait être une bonne idée qu'il passe un peu de temps avec elle, ne serait-ce que pour apprendre a mieux se connaître, a développer leur complicité et instaurer une certaine confiance mutuelle. Après tout, il se peut qu'elle se montre moins dissidente à l'avenir si elle apprend a mieux connaître son professeur, et donc par extension, comment fonctionne la vie d'un chevalier puisqu'elle semble encore relativement inexpérimentée.

Mais je ne vais pas non plus mettre la pression à mon cher Saga à ce sujet, il est assez grand pour faire face a l'épreuve qu'est une élève ayant quelques soucis avec l'autorité. Je ferais donc mieux de changer de sujet, afin de laisser Saga réfléchir plus tard à sa sanction la tête reposée. Pour l'instant, recentrons son intérêt sur des sujets plus légers. Je le laisse donc finir de passer le savon sur moi, avant de le lui emprunter pour me tourner face à lui et prendre le relais. A commencer par son bras gauche, sa gauche évidemment, pas la mienne.

Ensuite je passerais sans doute au second bras, puis au torse, avant de...pourquoi pas, descendre un peu plus bas. Désolée, c'est sûrement à cause des événements de ces derniers jours qui ont été assez éprouvants. Je parle bien entendu d'Hibana et de l'éruption, pas des jours qui ont suivi. Mais bref, changeons radicalement de sujet, avec un peu de légèreté et de...sensualité.

-Bien, changement de sujet dans ce cas...Comment m'as-tu trouvée dans ce peignoir toit à l'heure ? Hm ? Est-ce que...ça t'as fait de l'effet ? Lui demandais-je d'une voix de tentatrice tout en poursuivant sa toilette en entamant son bras droit. Je passerait alors au torse suite à sa réponse. Quant à la suite hypothétique...cela dépendra de la dite réponse.

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De retour de l'Enfer

Ruby avait raison sur plusieurs points ; Ania recevrait une sanction, mais qui serait à la mesure de sa faute, rien d’excessif ni d’injuste envers la jeune Chevalier, il fallait juste lui faire prendre conscience de ses erreurs, pas l’accabler inutilement et prendre le risque de la faire se braquer.
Seulement, le Chevalier allait devoir faire de son mieux pour se contenir, car pour l’instant, son alter-égo aux cheveux bleus préférait rester au calme, isolé au fin fond de son esprit pour se remettre de toutes les émotions qu’il avait vécues depuis l’annonce de l’éruption.

Une fois encore, la belle élue avait su trouver les mots justes et proposa, à juste titre d’ailleurs, de mettre de côté cette histoire pour l’instant et de simplement profiter du bain, tout en suggérant d’ailleurs au Chevalier de se rendre de nouveau à l’auberge afin de voir si Ania était de retour ; ce qui permettrait à Ruby de se mettre à peindre un peu et de montrer le résultat plus tard à Saga.
Esquissant un léger sourire, il déposa un baiser sur l’épaule de la belle tout en continuant de passer le savon sur sa douce peau.

- C’est une bonne idée, il faut juste espérer qu’elle ne soit pas partie pour plusieurs jours ; si c’est le cas, je pense qu’il suffira que je cuisine un peu l’aubergiste pour savoir où elle se trouve… Concernant sa punition, je ne sais pas encore, j’y réfléchirais en chemin, mais je te rassure, je ne me montrerait pas trop excessif. Tu a raison, ne parlons plus de ça pour le moment, profitons du bain et de cet instant de calme, je pense que nous en avons besoin tout les deux… Et j’ai hâte de voir la peinture que tu va réaliser.

Le savon quitta ensuite les mains du Chevalier, subtilisé par Ruby qui comptait bien à son tour laver Saga tout en douceur, commençant par le bras gauche de ce dernier. Poussant un léger soupir, il laissa sa tête reposer sur le rebord de la baignoire en se laissant gagner par une agréable sensation de plénitude, sentant les mains de sa belle glisser sur sa peau et ses muscles.
Caressant la nuque de Ruby de sa main droite, le Chevalier regardait sa belle dans les yeux, heureux comme jamais d’être avec elle après tout ce qu’il s’était passé.

Un nouveau sourire se dessina sur ses lèvres lorsque la belle lui demanda comment il l’avait trouvée dans son peignoir, si elle lui avait fait de l’effet. Gardant alors le silence pendant quelques courtes secondes, Saga rapprocha son visage de celui de Ruby pour lui déposer un tendre baiser sur les lèvres, glissant ses doigts dans les doux cheveux blancs de son aimée avant de lui répondre, front contre front, les yeux dans les yeux.

- Comment je t’ai trouvée ? Divine, tout simplement divine. Tu a le don de me surprendre à chaque fois, et de faire battre mon coeur à un rythme affolant. Et pour savoir si tu m’a fait de l’effet…

Laissant alors sa main glisser de sa nuque jusque dans le bas du dos de Ruby, Saga vint doucement mais avec une légère fermeté se saisir du fessier de sa belle, refermant ses doigt sur cette partie douce et rebondie de l’anatomie de sa douce tout en la rapprochant un peu plus de lui, leurs corps se collant l’un à l’autre dans une étreinte des plus agréables.

- Je pense que le meilleur moyen de t’en assurer est de vérifier par toi-même, qu’en dis-tu ?

Après cette question, qui était en fait plutôt une proposition à peine sous-entendue, Saga embrassa de nouveau Ruby, de manière quelque peu plus fougueuse et envieuse, sa langue venant glisser entre les lèvres de la belle élue à la recherche de sa jumelle pour entamer une danse sensuelle, presque ardente.
Si Ruby s’était habituée au comportement un peu réservé de l’autre personnalité de Saga, elle allait à présent découvrir le caractère plus entreprenant et franc de cet alter-égo, qui comptait bien ne pas tergiverser et aller droit au but.

de retour de l'enfer

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Ruby - Autre

Hmm, en vérité je doute un peu qu'elle se soit absentée pour plusieurs jours. Si c'était le cas je pense que l'aubergiste aurait sûrement utilisé d'autres mots. Mais naturellement, je peux me tromper. Mais si ce cas de figure devait s'avérer vrai, la question serait de savoir où elle aurait pu aller pour s'absenter aussi longtemps. Car si elle n'est arrivée que depuis peu, elle n'a sans doute pas la force ni les pouvoirs nécessaires pour se défendre en cas d'agression ou de guet-apens.

Auquel cas il faudrait s'inquiéter de son sort...mais je reste optimiste en pensant qu'elle n'a pas pu aller bien loin. En ce qui concerne sa sanction, tout dépendra donc de ce qu'elle a pu faire pour déterminer laquelle serait la plus adéquat. Quoi qu'il en soit ce sera à Saga de la choisir, tout en s'efforçant de ne pas se montrer trop excessif comme il le dit. Il n'y a plus qu'à espérer qu'elle retienne la leçon, afin de devenir je l'espère, une élue puissante et respectable de Kaen, au même titre que Saga.

Quant à savoir ce que je pourrais peindre pour radicalement changer de sujet, je pense que je ferais enfin ce que j'avais en tête depuis le départ, mais que je n'ai pas eu le temps de réaliser depuis que nous vivons ensemble. Un petit autoportrait, mais qui montrerait à mon chevalier à quoi je ressemblait avant de...changer. J'ai de toute façon le loisir de passer en revue toutes les peintures que je pourrait réaliser pendant que je prends soin de mon homme.

Toujours aussi bien bâti il faut le dire. C'est que cela peut être si simple de se laisser aller soi-même jusqu'à ce que s’efface cette musculature. Ce qui serait des plus regrettable évidemment. Mais, je me demande si ce n'est pas cette personnification de la tentation elle-même qui me pousse a demander quel effet a pu causer ce peignoir légèrement transparent sur lui. Et on peut dire qu'il ne tarit pas d'éloges, allant jusqu'à me qualifier de "divine" faisant battre son cœur à tout rompre. Comment ne pas être flatté ou sourire radieusement avec de tels propos ? C'est tout simplement impossible évidemment, autrement ce n'est pas ce que je ferais sans la moindre retenue.

-Oooh vil flatteur va... L'interrompais-je involontairement d'un ton complice et...il faut le dire, un peu coquin.

Il faut dire qu'avec un amour comme le nôtre, les choses peuvent rapidement déraper vers quelque chose de plus...torride. Ceci dit, pour une fois je note que ce n'est pas moi qui prends cette initiative, puisque ce Saga semble autrement plus débridé en terme de rapports intimes. Qui viens donc glisser sa main ferme, douce et flatteuse vers mon derrière, avant d'à peine sous-entendre les envies que je nourris en lui, pour finalement m'embrasser fougueusement en plaquant ma généreuse poitrine contre son torse.

Nous avions certes décidés de simplement profiter de ce bain pour passer du bon temps, mais...nous pouvons également estimer que ce qui suit est un très agréable moment, ce qui ne trahis donc pas l'idée de base d'un certain point de vue. Et en effet, on peut dire que je lui fais un sacré effet pour qu'il vienne m'embrasser ainsi. Comme j'ai déjà pu le lui dire, j'apprécie chacun des deux Saga équitablement. Chacun a sa façon d'agir et de penser, ce qui me fait justement l'aimer encore plus. Car il y a des moments où j'ai plus besoin de la douceur et du romantisme de la version aux cheveux bleus, tandis qu'aujourd'hui la fougue et l'assurance du gris me rend toute chose.

J'irais même jusqu'à dire qu'il m'excite au plus haut point. Car mine de rien, cela fait d'autant plus de bien de pouvoir se défouler ainsi après les événements de ces dernières semaines. Et autant dire que ça ne dure pas qu'une petite heure, de quoi éliminer toute la pression accumulée jusqu'ici. Ce n'est donc qu'après ces joyeuses festivités charnelles que nous pouvons nous rhabiller, quelque peu fatigués après de tels efforts, mais pas non plus épuisés. Nous ne nous sommes d'ailleurs pas limités qu'au bain en terme de terrain de jeu, mais passons. Je pense que je vais passer le reste de la journée nue sous ce même peignoir que j'avais plus tôt, afin de sentir mon corps respirer à plein poumons pendant que je peins.

De son côté, Saga sera libre de retourner à l'auberge afin d'aller sermonner son élève...enfin, si l'élève en question est rentrée depuis. Mais pour l'instant, nous sommes encore a flâner au lit, nous reposants l'un contre l'autre en étant toujours comblés par le bonheur qui est le nôtre. Qui sait, peut-être que Saga souhaiteras rester encore un peu avant de retourner à l'auberge. Mais ce serait négliger cette pauvre fille qui l'attend déjà depuis des semaines. Quoi qu'il en soit, le choix appartient à mon inoubliable chevalier.

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De retour de l'Enfer

Flatteur ? Saga l’était sans doute, mais il était également des plus sincères lorsqu’il avait prononcé ce compliment à l’égard de Ruby, elle était réellement belle comme une déesse, et nul n’aurait pu le faire changer d’avis à ce sujet.
Ayant ramené le corps de sa belle contre le sien, le Chevalier embrassa son aimée, encore et encore, jusqu’à ce que la passion ne s’empare de leurs esprits, et que le calme du bain qu’ils partageaient ne soit troublé par l’effervescence d’ébats torrides, qui ne se limitèrent pas qu’à l’espace que leur offrait la bassine dans laquelle ils étaient immergés.

Bien que fougueuse, cette danse de leurs corps dura, un long moment, un peu plus d’une heure, avant que les amants ne se retrouvent allongés l’un à côté de l’autre dans leur lit.
Une agréable fatigue lui parcourant le corps, Saga avait le regard posé sur sa belle Ruby, laissant ses doigts glisser avec délicatesse sur la peau douce et pâle de son aimée, profitant tout simplement de cet instant de calme et de quiétude.

Mais toutes les bonnes choses avaient une fin, et il était à présent l’heure pour le Chevalier de se rendre à l’auberge pour, il l’espérait, retrouver Ania et lui demander des explications quant à cette disparition soudaine de la jeune femme. Ce que la jeune femme Chevalier ne savait pas, c’est qu’elle pourrait bien remercier Ruby d’avoir en grande partie calmé le gold saint, qui était dés lors plus enclin à discuter qu’à s’énerver, cela dépendrait cependant de comment la jeune femme allait réagir face à son mentor.

Repoussant le plus possible l’instant où il devrait quitter le lit, Saga enlaça Ruby tout en déposant de nombreux baisers sur les joues de cette dernière, avant de doucement s’écarter en poussant un léger soupir.
Regardant une dernière fois la belle dans les yeux tout en lui caressant la joue, il se releva et commença à remettre ses vêtements, tout en accordant un bref regard en direction de son armure, allait-il la revêtir pour aller voir Ania ? Sans doute, car bien qu’il avait décidé de ne pas punir trop sévèrement sa disciple, se présenter à elle en armure permettrait sans doute de bien montrer qu’il n’était guère satisfait de son comportement.

Tendant alors le bras en direction de l’armure d’or, Saga intensifia son cosmos, juste assez pour que l’armure se disloque et ne vienne le couvrir de la tête aux pieds, dans un léger éclat lumineux qui inonda la chambre comme si elle se trouvait en plein soleil.
A présent équipé de sa carapace dorée, Saga enfila une longue et ample cape blanche afin de finaliser sa tenue, prêt à quitter sa demeure.
Mais avant de partir, il vint se placer auprès du lit, posant un genou au sol, et prit la main de Ruby dans la sienne, souriant tendrement à sa douce.

- Je rentrerai avant le coucher du soleil ; et si jamais tu a besoin de moi, tu sais où me trouver, d’accord mon ange ?

Embrassant une fois encore Ruby, Saga quitta ensuite leur chambre et leur maison, prenant la route de l’auberge dans laquelle Ania résidait actuellement.
Il espérait que sa disciple soit présente lorsqu’il arriverait à destination, n’ayant guère envie de s’être déplacé pour rien, et d’avoir dû se priver de la compagnie de Ruby.

A mesure qu’il approchait de l’auberge, l’air satisfait et détendu qu’il affichait depuis son retour en ville avec Ruby changeait, pour qu’au final son visage n’adopte une expression sévère et sérieuse, presque froide. S’il arrivait le sourire aux lèvres face à Ania, il était certain que la jeune femme ne le prendrait pas au sérieux lorsqu’il lui présenterai ses reproches, aussi le Chevalier préféra adopter un air plus solennel, et surtout plus dur, avant même de revoir sa disciple.

L’auberge n’était plus très loin à présent, il pouvait déjà voir le toit du bâtiment se profiler au dessus des demeures plus modestes qui se tenaient devant lui. Dans quelques instants, il serait en face d’Ania.