Rencontre inespérée | Pv. Gilgamesh

Rencontre inespérée

pv Gilgamesh

Megan - Autre

Megan s'étira. Elle avait quitté Shuto Tokai à l'aube pour profiter de ces deux jours de pause dans son job momentanné, les jours où la boutique demeurait portes closes. Elle avait couru pendant plus d'une heure puis avait marché ensuite. Elle voulait profiter de son temps pour voir un maximum des alentours de la cité, des alentours lointains même. Enfin tout ce qu'elle pouvait atteindre en un jour de marche maximum en somme. Elle comptait bien être de retour à la cité au plus tard le lendemain soir. Histoire de dormir dans un bon lit et d'être prête pour bosser le lendemain.

Ainsi, petit à petit, elle comptait accumuler de nombreuses informations, découvrir où et comment elle pouvait se planquer dans les alentours, fouillait la moindre crevasse qu'elle croisait. Dans l'idée, elle voulait être capable de fuir en cas de soucis et ce dans n'importe quelle direction puis de se planquer le plus rapidement et le plus efficacement possible. Un point de replit était toujours crucial pour tout bon contrebandier lorsque les affaires tournaient mal. Elle avait eu suffisamment d'occasions avec Marshall et les autres pour s'en convaincre.

Mais alors qu'elle s'enfonçait dans le territoire en fin d'après-midi, elle entendit du vacarme. Des cris, des injonctions sèches. Au détour du chemin qui sillonnait entre les bosquets, un groupe de six hommes avait entouré une petite calèche sans prétention. À son bord, un homme, une femme et deux enfants. Aucune arme visible, la femme et les enfants étaient à l'arrière avec de gros sacs et quelques tonneaux, la cible parfaite pour des bandits de seconde main qui se moquaient de s'en prendre à ceux qui étaient dans le besoin. En somme, des chiens.

Serrant les poings, Megan hésita. Elle n'avait que quarante balles. Buter six gars c'était pas grand chose pour elle, mais elle n'était plus à Roanapur. Même si c'était des brigands, elle ne pouvait pas juste les descendre un par un. Surtout qu'ils étaient armés d'arcs et d'épées. Ils lui paraissaient bien ridicules avec ses Berettas.

Après quelques secondes de réflexion, alors que le marchand obéissait à la requête des bandits et descendait avec sa bien-aimée et leur progéniture, la Sakkari avança en restant à couverts. Heureusement pour elle, les pleurs des enfants attiraient suffisamment l'attention de ces bandits qui ne semblaient d'ailleurs pas très expérimentés. Ils criaient un peu tous en même temps, se contredisaient... Ils étaient pressés, ils avaient peur. Des hommes désespérés peut-être ? Trop en manque d'argent et avec trop peu de jugeotte pour se trouver un vrai métier ? Qu'importe.

Megan inspira puis expira lentement, profondément. Bras détendus, elle n'avait sorti qu'un seul de ses pistolets. Elle avait besoin de précision, pas de tirer dans le tas. Les munitions étaient trop rares pour ça de toute façon. Ou plus exactement, elles étaient limitées au nombre de quarante.

Désormais trente-neuf. Un bruit d'explosion retentit alors que la poudre prenait feu et que la première balle de la jeune femme partit de son canon. Assourdissant, il avait tranché l'air sur sans doute des centaines de mètres.

Rouvrant l'oeil qu'elle avait fermé pour mieux viser, Megan pu découvrir les changements dans la scène. Le bandit qu'elle avait visé -un des deux qui possédaient un arc- se roulait désormais par terre en hurlant à la mort tout en se tenant l'épaule.

La douleur qu'infligeait les armes à feu était en effet sans nulle autre pareille pour qui ne la connaissait pas. Rechargeant, Megan sortit de sa cachette.

« Dégagez bande de chiens avant que j'vous fasse tous la peau ! »

Si son cri leur avait fait peur dans un premier temps, un sourire moqueur se dessina sur les lèvres de l'un d'eux.

« Elle est seule et elle a qu'une arme ! On s'la fait et les marchands après ! »

Oh lui... Lui il s'en tirerait pas comme ça. Le visant à son tour, elle lui tira dessus alors que les cinq se mirent à courir sur elle d'un seul mouvement. Les chiens. Son canon retentit à nouveau, il ne lui restait désormais plus que trente-huit balles. Mais l'homme prit la balle dans la hanche, criant de douleur à son tour.

« Dégagez où j'vous bute putain ! »

Sans la moindre réponse, les trois hommes à l'épée encore en parfaite santé continuèrent de lui courir dessus en criant tandis que l'archer bandait son arc. Jetant un oeil sur les deux groupes, Megan se maudit d'avoir osé prendre parti ici-même puis se mit à courir en sens opposé, se retournant juste pour tirer une balle supplémentaire. Manquée. Merde ! Putain elle visait moins bien qu'avant, monde de merde !

La première flèche se planta trois mètres devant elle. Elle n'était pas loin. Ce connard visait bien. Accélérant autant qu'elle le pouvait, elle se retourna pour tirer une nouvelle fois. Une simple éraflure se dessina sur la jambe d'un des trois poursuivants. Bordel... À quel moment c'était devenu si dur de tirer sur des bouffons ? Mais alors qu'elle allait atteindre le couvert où l'archer ne l'atteindrait plus, une grande douleur lui transperça l'épaule gauche. Elle cria à son tour de douleur mais ne s'arrêta pas. Elle avait déjà vécu pire, mais elle ne pouvait nier que cette souffrance ci était bien désagréable.

Elle se retourna alors, les yeux plein de haine et tira deux fois coup sur coup, tirant dans la jambe puis dans le ventre d'un des trois hommes qui la poursuivait. Mais ils n'avaient plus qu'une vingtaine de mètres de retard. Elle n'allait pas réussir. Elle allait se faire attraper. Putain putain putain !

Le Roi des Héros était adossé à un arbre, perdu dans ses pensées, réfléchissant à la situation... que dire jusqu'à présent ? Qu'il était perdu dans un monde inconnu et presque sans aucune puissance, personne ne le reconnaissait sous son titre de Roi et pire encore, d'autres lui usurpaient ce titre.

En jugeant de la discussion qu'il avait eu avec cette femme, il savait que personne ne le prendrait au sérieux dans son état actuel. Il devrait donc faire profil bas et observer les événements en attendant de retrouver ses capacités.

Paradoxalement, à part sa puissance manquante, cette situation ne lui était pas inconnue. Il s'était déjà retrouvé loin de chez lui, à explorer l'inconnu, lors de sa quête vers l'immortalité. De même, il s'était déjà trouvé dans l'ombre pendant dix ans, lors de l'entre-deux guerres à Fuyuki, à observer et juger l'humanité.

Tiens d'ailleurs cette humanité, qu'en dire ? Pas grand chose pour l'instant, beaucoup moins que celle de la Terre, c'était sûr. Le peuple semblait à première vue plus simple que l'Homme moderne, plus humble, plus stable. Peut-être, peut-être pouvait-il être épargné de sa colère.

Dans sa solitude, les pensées de son ami lui traversèrent l'esprit... Enkidu, la seule personne au monde qui pouvait le comprendre... Comme il aimerait avoir son seul ami à ses côtés maintenant, car dans ce nouveau monde, le Roi, l'Observateur, le Juge de l'Humanité était plus seul que jamais. Il ne pouvait même pas utiliser les chaînes éponymes de son ami, elles lui étaient inaccessibles, et sans elles, il se sentait plus désarmé que sans Ea, son épée destructrice.

Le Roi avait finalement décidé d'explorer un peu plus cette région. Les rumeurs parlaient d'anciennes ruines vers l'ouest. Un lieu parfait pour lui, car pour comprendre le présent, il fallait étudier le passé ! Toutefois, la grande ville de ce lieu lui faisait aussi de l’œil...
Bah ! Le temps était de son côté après tout ! Les avantages de n'être personne étaient que l'on avait aucun ennemi et que tout le monde ignorait votre existence ! Que les bâtards et les usurpateurs jouent à leurs petits jeux politiques, lui frapperait le moment venu, un moment que LUI choisirait.

Soit, qu'il en soit ainsi ! Sur ce, il se mit en route vers Shuto Tokai. La route était longue, cela prit des jours, Gilgamesh se surprit d'ailleurs à transpirer et à s'épuiser plusieurs fois, lui qui avait en temps normal l'habitude de ces voyages. Maintenant qu'il y pensait, son armure lui pesait plus lourde que jamais ! Mais le Roi était patient, il prit le temps de se reposer plusieurs fois et se remit en route, prenant son temps, appréciant les beauté des paysages qu'il croisait. Se nourrissant de ce qu'il chassait ou cueillait ou achetant des provisions aux auberges locales.

Mais tandis qu'un panneau lui disait que la Shuto Tokai n'était plus très loin, il entendit soudainement un bruit d'explosion... non, il connaissait ce son ! Combien de fois l'avait-il entendu lors de sa vie au 20ème et 21ème siècle ?! C'était le bruit d'une arme à feu, au milieu de nul part ! Cela intriguait franchement Gilgamesh qui n'avait pour le moment pas vu un niveau technologique supérieur à celui de l'ère médiévale.

Ni une ni deux, il courut en direction du bruit, qui n'était qu'à quelques centaines de mètres, sur un autre chemin dissimulé par des bosquets et des arbustes ça et là. Il se cacha derrière l'un d'entre eux et observa la scène, il fit une femme avec une arme à feu moderne tenir tête à des brutes qui semblaient totalement désorganisées. Il y avait également des gens qui à première vue étaient les propriétaires de cette calèche.

Il vit la femme invectiver les brutes telle une tigresse, l’œil enflammé. Gilgamesh continua son observation en réfléchissant... Devait-il intervenir ? Lui était normalement un Héros destiné à régler les problèmes majeurs de l'Humanité, comme le Taureau Céleste qui déclenchait les inondations à Uruk ! Il n'était pas un justicier ni un garde.

Il vit la femme s'enfuit et continuer à se défendre, mais l'intimidation ne prenait plus. Le groupe s'éloigna, laissant sur place deux des hommes blessés devant la famille terrorisée. Les brutes avaient parlé de marchands... il s'agissait donc de bandits, de voleurs, les gens qu'il détestait le plus. Ce qui était dans cette calèche appartenait à ces marchands, et donc par extension, à Lui, le Roi, car ces gens étaient ces sujets !

Irrité, il sortit de sa cachette, les bras croisés, le regard hautain, il se trouvait derrière le premier bandit touché et celui-ci se figea lorsque son comparse le pointa d'un doigt tremblant.

« Des voleurs... » dit-il d'un ton méprisant

Le bandit blessé au bras se tourna et vit un être en armure doré dont le reflet du soleil l'aveuglait, le bandit blessé à la hanche rampa vers son épée tandis que le Roi parla :

« Voler mes sujets est le pire des crimes... »

Le bandit archer se saisit de sa dague mais, réagissant au quart de tour, Gilgamesh leva la jambe et asséna un puissant coup de botte à l'animal blessé. Son camarade accourra alors et tenta de le trancher de son épée. Il vit le coup arriver à des kilomètres et temps normal, ce bâtard serait déjà mort depuis longtemps, sans même qu'il ait à bouger. Malheureusement, le Roi des Héros dut baisser la tête pour ne pas la perdre. Tss !

Le coup ayant raté, l'ennemi tenta un revers, mais Gilgamesh lui bloqua son bras et força. D'un craquement sinistre, l'ennemi lâcha sa lame en hurlant tandis que le Roi planta son regard dans le sien :

« … et le Roi te condamne à mort. »

Il frappa d'un coup de genou au ventre, d'un coup de poing à la hanche blessé de l'homme et le dégagea. L'autre s'était remis du coup de pied au visage et se releva avec sa dague dans les mains. Il dansa avec celui qui sera son bourreau, l'obligeant à nouveau à reculer et esquiver. L'un des coups lui entailla la joue, le rendant furieux :

« BÂTARD ! »

Il envoya valser son adversaire d'un coup de poing au visage. Ce moins que rien, ce paysan, cette merde avait osé le toucher !

« AAAAAH ! »

Il courut vers lui et lui plaça un nouveau coup de pied au visage. Aveuglé par la rage, il piétina son crâne violemment et à plusieurs reprise, le blessant sérieusement , mais l'homme blessé à la hanche n'en avait pas fini avec lui et réussit à le poignarder dans le dos, entre les liaisons de son armure.

D'un cri de douleur, il dégagea son adversaire d'un coup de boule et, d'autant plus en colère, il lui prit le crâne et l'explosa à plusieurs reprises contre un tronc d'arbre, des gouttes de sang giclèrent sur sa magnifique armure ! Cette armure qu'il n'enfilait que pour les adversaires qu'il respectait ! RAAAH ! Maudit soit ce monde ! Il ne pouvait plus la ranger dans son coffre !

Une fois le massacre terminé, il ramassa la dague de son adversaire et tua le deuxième homme en la plantant dans le cœur, mais sentit tout à coup une vive douleur à la poitrine. Une flèche y était logée...

Il leva la tête et vit le deuxième archer. Ces enfoirés n'avaient pas couru si loin que ça, seulement quelques mètres, et lui étant le plus proche avait du les entendre hurler lui et ses camarades :

« B... Bordel ! »

L'archer avait fait mouche, mais une voix paniquée était sorti de sa bouche en voyant les deux corps et l'air carnassier de Gilgamesh, qui retira la flèche de son corps. Celle-ci n'avait pas pénétré suffisamment l'armure pour faire de sérieux dégâts. Un filet de sang coulant de sa bouche, il se dirigea d'un pas lourd vers sa troisième victime qui arma une flèche en urgence, Gilgamesh accéléra sa course et le reversa avant qu'il ne termine sa manœuvre. Aux prises avec cet homme, il ne savait pas si la femme arrivait à gérer les adversaires de son côté.

HRP : Gilgamesh a achevé les deux premiers que tu as blessé et s'attaque au deuxième et dernier archer, il ne peut pas t'aider contre tes trois poursuivants pour le moment

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Rencontre inespérée | Pv. Gilgamesh L59u

Rencontre inespérée

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Megan - Autre

Alors qu'elle venait de se prendre une flèche dans l'épaule et de se retourner, Megan put observer une toute autre scène que celle à laquelle elle s'attendait. Un homme en armure totalement dorée était en train d'achever les deux blessés qu'elle avait fait et avait attiré l'attention de celui qui lui avait tiré dessus peu avant. Au moins, elle ne se ferait pas avoir comme un lapin.

« Vous devriez m'foutre la paix bande de dégénérés, vos potes se font exécuter là-bas.
- On lui règlera son compte juste après le tiens ma belle ! »
- Tsss... Tant pis pour vous bande de cons. »

Tirant une nouvelle fois, elle visa cette fois-ci le torse de l'homme qui allait l'atteindre dans quelques secondes. Contrairement à ses tentatives précédentes, il était beaucoup plus près. Et elle ne visait pas juste pour l'arrêter mais bien pour le tuer. De toute façon, ils étaient foutus avec ce nouvel arrivant qui ne faisait visiblement pas dans la dentelle. L'homme fut stoppé net suite au coup de feu et mit un genou à terre, crachant du sang.

« Jt'avais prévenu pauvre débile ! »

Reprenant sa course, la jeune femme eut tout juste le temps de se retourner pour se rendre compte que les deux derniers étaient beaucoup plus proches que prévu. Serrant les dents, elle se retourna et tira dans l'un d'entre eux avant de se prendre un coup d'épée dans le ventre du dernier. Elle tenta une esquive, se jetant en arrière, mais elle était trop lente. Putain putain putain.

Transpirante, à bout de souffle, elle observait l'homme qui faisait un sourire mauvais tandis que ses deux potes agonisaient lentement un peu derrière lui. Ils pourraient peut-être se relever et combattre quelques minutes s'ils étaient véritablement solides, mais la jeune femme en doutait sincèrement. La première blessure par balle était particulièrement douloureuse et marquante, ce n'était pas évident de s'en remettre rapidement.

L'homme s'approcha alors vivement d'elle, bien décidé à l'achever, et elle bloqua le coup qui aurait pu lui être fatal avec son pistolet. Ce dernier tient bon sur le coup, mais elle sentit qu'il ne pourrait pas en encaisser beaucoup plus. Profitant de cet instant où le bandit était juste au dessus d'elle, elle lui envoya un grand coup de pied en plein dans l'entre-jambe qui lui arracha un cri de douleur.

« AH SALE PUTAIN ! »

Faisant une roulade sur le dos pour s'écarter de l'homme enragé qui la regardait avec plein de haine sans trop pouvoir marcher, Megan retint un hurlement de douleur. La conne, elle avait oublié la flèche. Se redressant, elle le visa directement dans la tête cette fois-ci et fit mouche en un tir entre les deux yeux.

Haletante, elle resta à genoux, main portée à l'épaule. Les deux autres blessés se relevaient lentement, découvrant leur camarade mort et l'archer qui se faisait attaquer par Gilgamesh à l'autre bout du terrain. Ce combat en valait-il encore la peine ? Ils hésitèrent, se regardant dans les yeux.

De son côté, la Sakkari porta sa main à son ventre. La blessure était assez profonde et elle devait éviter de bouger pour ne pas perdre du sang. Elle surveillait du coin de l'oeil les deux qui n'arrivaient pas à se décider, prête à réagir au cas où. Mais s'ils pouvaient se barrer, elle ne se plaindrait pas.

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Assis à califourchon sur sa victime, Gilgamesh tenta de marteler son poing sur le visage du bandit, mais celui-ci se protégea en croisant les bras.
D'ordinaire, il aurait simplement brisé sa gar... Non ! D'ordinaire, ce chien ne l'aurait même pas regardé ! Il serait déjà dans le Monde Souterrain à tapoter l'épaule de cette chougneuse d'Ereshkigal ! Déjà fou de rage, la colère du Roi des Héros monta d'un cran, il s'acharna alors tant sur les avants-bras de sa victime qu'ils devinrent violets et la garde se brisa enfin, suivie du crâne de son ennemi qui subit l'assaut du Roi en colère.

Gilgamesh lâcha ensuite le corps sans vie et se releva, haletant bruyamment... Incroyable, cette simple colère l'avait épuisé !
Il se tourna vers les marchands, légèrement effrayés de sa démonstration et se redressa, restant digne, tentant de dissimuler son épuisement, il prit un air hautain avant de parler :

« Vos marchandises sont en sécurité, reprenez votre route. »

Malgré cela, ils ne bougèrent pas, à peine termina-t-il sa phrase qu'il tourna un œil sévère vers les deux bandits restants, qui se figèrent sur place. Oh ils pouvaient fuir, mais ils étaient tétanisés par les yeux rouges perçants du Roi d'Uruk. Peut-être avait-il perdu sa force, mais son charisme n'avait changé en rien :

« Des bandits... la lie de toute civilisation. » déclara-t-il en croisant les bras et en fermant un instant les yeux de dépits

Il se mit ensuite à s'avancer lentement et continua :

« Le vol... l'une des pires offenses, car elle est souvent le début du chemin du crime. »

Les deux bandits firent un pas en arrière tandis que Gilgamesh continuait à s'avancer vers eux d'un pas lent :

« Et je peux juger que ça doit être l'un de vos premiers coups. Toutefois, vous n'êtes pas seulement coupables de ce crime. »

Il s'arrêta en face d'eux et les regardait avec mépris :

« Vous avez fait quelque chose de bien pire encore, vous avez offensé votre Roi. »

L'un des deux bandits sembla se reprendre :

« N... nous n'avons pas de roi ! Ce sont des terres libres ! »

« JE SUIS VOTRE ROI ! »

La voix de Gilgamesh s'était élevée d'un coup, une personne attentive pouvait deviner qu'il dissimulait jusqu'à présent une colère noire :

« JE SUIS GILGAMESH, ROI DE LA CITÉ D'URUK ! BERCEAU DE LA CIVILISATION ! ET JE NE ME FERAI PAS MANQUER DE RESPECT PAR DES BÂTARDS DANS VOTRE GENRE ! »

L'accumulation de ce que le Roi prenait pour des humiliations successives avait fini par avoir raison de sa patience. La famille de marchands restait immobile, tétanisée par les événements, les deux bandits quant à eux, ne savaient trop comment réagir... Ils étaient nouveaux, mais la zone libre c'était la zone libre ! Il bougeaient nerveusement, à la fois de douleur en raison des blessures par balles mais aussi à cause de leur incertitude.

Gilgamesh regarda la femme aux armes modernes du coin de l’œil et la scruta attentivement :

*C'est sûrement une Élue... elle a bien des armes et des vêtements de ce bourbier du 21ème siècle.*

Les deux bandits en étaient arrivés à la même conclusion en raison des paroles du Roi des Héros qui parlait d'une cité inconnue. Si c'était vrai et qu'ils avaient affaire à deux élus, ils n'avaient aucune chance, surtout dans leur état. Ils lâchèrent leurs armes et se mirent à genoux :

« P... Pitié ! »

Et c'était parti... Les bâtards s'étendaient en supplications, se prosternant jusqu'à se coller la tête au sol. Gilgamesh se tourna vers les marchands :

« Restez finalement, et soyez témoin du Jugement du Roi. »

Puis tournant à nouveau l’œil vers Megan, il déclara :

« Toi aussi. »

De toute façon, elle ne pouvait pas aller bien loin. Il reporta à nouveau son attention sur les fautifs, les regardant de haut en train de pleurer :

« Les voleurs sont les criminels de la pire espèce... »

Il ramassa l'une des épées des deux bandits. N'ayant pas souhaité voler son trésor, ils ne devaient pas être condamnés à mort :

« Voilà votre sentence. »

Il leva la lame et, d'un geste vif, coupa l'index de l'un des bandits. Avant que l'autre ait le temps de réagir, il en fit de même pour lui. Les deux hurlèrent de douleur tandis que Gilgamesh planta la lame au sol :

« Je vous aurait bien fait passer un séjour aux cachots, mais je dois me trouver un nouveau palais pour ça, vous êtes chanceux. Partez maintenant ! Et trouvez-vous une utilité à la société. »

Une clémence rare chez lui, mais il voulait éviter de déclencher une scène avec la bâtarde aux armes modernes. Il ne savait pas si dans son état, il pouvait éviter les balles.

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Megan - Autre

L'homme en armure termina son oeuvre maccabre, massacrant de ses gantelets dorés le pauvre bandit qui finit par cesser de bouger, le visage tuméfié et ensanglanté. Si ça c'était pas de la barbarie... Laissant transparaître un air de dégoût, Megan serra les dents. Ses blessures lui faisaient mal, notamment sa plaie au ventre bien large. À moitié pliée, elle fouilla dans son sac pour en sortir un haut de rechange et essayer d'en faire un garrot, mais elle n'était pas très douée dans cette entreprise. D'ailleurs, elle n'était pas la seule à ne pas apprécier la scène qui se déroulait sous ses yeux. Les deux bandits demeuraient immobiles, un air d'horreur sur le visage.

Après un bref échange avec cet homme qui se déclarait roi des hommes, encore un titre pompeux au possible au passage, ce fou leur cria dessus lorsqu'ils osèrent lui répondre. Gilgamesh donc. Elle avait déjà entendu ce nom. C'était un vieux vieux roi de Mésopotamie si elle ne se trompait pas. Donc elle était vraiment en face d'un homme qui venait de son monde, une antiquité croulante dont presque personne ne se souvenait de l'existence, sinon au travers de quelques histoires ?

Suite à cette petite crise de nerf passagère, il sembla se calmer un peu et ordonna aux marchands puis à elle de ne pas bouger pour observer sa sentance. Comme si elle comptait se barrer ou que ce soit sans soins... Elle n'était pas une machine et elle n'avait pas d'armure, elle. La douleur était suffisamment grande pour qu'elle ne puisse plus trop bouger pour l'instant, même si elle savait que des blessures de cet acabit ne mèneraient pas à la mort. Elle devait juste les laver pour éviter que ça s'infecte, parce que si c'était le cas, elle était bien foutu. D'ailleurs, c'était sans doute le plus grand danger dans ce monde médiéviste. La mort par infection suite à une blessure plus ou moins bénine. Une mort atroce à ce qu'elle avait pu lire, lente et douloureuse.

L'arme que le "roi" ramassa alors lui servit dans l'immédiat, alors qu'il tranchait un doigt à chacun des hommes. Putain de barbare... Si elle n'avait pas eu si mal, elle lui aurait bien mit trois balles dans le bide pour le calmer. Il n'avait aucun droit sur ces hommes qu'il ne connaissait même pas. Enfin juste celui de se défendre, mais là ce n'était plus de cet acabit, et la Sakkari n'appréciait pas trop ce qu'elle voyait.

Mais voilà qu'il les menaçait alors qu'il venait de les punir déjà une première fois. Entre lui et Shiro, heureusement qu'elle avait rencontré des gens plus sains d'esprit comme Armin et Ruby, parce qu'elle aurait bien pu arrêter de croire en ce monde aussi rapidement qu'elle y était arrivé. Megan se redressa alors tandis que les deux fuyaient, tenant leur main blessée. Les pauvres. Elle lâcha un gromellement de douleur et commença à marcher vers la petite famille qui était restée, elle aussi tétanisée, proche de sa charette de marchandises.

« Désolée pour le... spectacle... »

Elle jeta un oeil aux cadavres aux alentours, faisant une moue dégoûtée.

« J'voulais éviter les morts, mais semblerait que j'sois pas encore assez forte... Il semble cruel mais... Au moins vous êtes saufs. Et moi aussi. Vous auriez pas de quoi laver et protéger mes blessures s'vous plait ? »

Alors qu'elle s'adressait aux marchands, l'homme réagit finalement.

« Ah ! Euh oui, oui bien sûr, je vous amène ceci tout de suite !
- Merci... »

Tandis que l'homme s'activait et que la mère cachait les yeux de ses enfants face au massacre, les faisant remonter dans la cariole, la contrebandière se posa sur un rocher non loin avant de toiser du regard le "roi" pendant quelques instants. Au vu de l'animal, exceptionnellement, elle devrait sans doute le vouvoyer. Il se croyait supérieur et n'avait visiblement aucune limite, mais pour autant, elle ne voulait pas l'abattre. Il y avait déjà eu assez de morts pour cette fois. Enfin, elle voulait surtout éviter de s'attirer des problèmes avec les autorités.

« Devriez v'nir par ici et vous faire soigner pour vos blessures... Si ça s'infecte vous allez crever dans trois semaines et ce s'ra pas beau à voir... »

Elle soupira alors avant de grimacer, puis releva son débardeur noir d'une trentaine de centimètres, le calant sous sa poitrine, dévoilant son ventre plat et surtout rayé d'une large et sale blessure pour que le marchand puisse y accéder. Elle ne pouvait pas l'enlever complètement à cause de la flèche qui avait transpercé son habit et l'avait fixé à sa chaire, encore à moitié présente malgré sa roulade. Il faudrait aussi l'enlever par la suite, mais elle voulait d'abord s'assurer qu'elle ne se viderait pas de son sang par la blessure majeure qui zébrait ses abdominaux peu visibles. Après tout, même si elle était sérieuse et travailleuse, elle avait toujours fait en sorte de s'arrêter quand ils devenaient trop nets. Elle trouvait ça bien trop moche.

Quand le marchand s'approcha d'elle et remarqua sa préparation, il baffouilla alors et sa femme, offusquée, prit sa place en l'envoyant auprès des enfants. La nonchalence de la jeune femme et le regard de son mari lui avaient visiblement déplu, et si elle était reconnaissante à la Sakkari d'être intervenue, elle n'allait pas non plus laisser son mari trop près d'une femme qui lui semblait dévergondée. Son attitude et son énergie retrouvée arrachèrent un sourire à la contrebandière. Au moins, ils ne seraient pas trop traumatisés par l'attaque, c'était déjà ça.

Tandis que cette dernière s'occupait du coup d'épée, Megan jeta un nouveau regard à Gilgamesh. Qu'avait-il fait ? Qu'avait-il décidé ? Et surtout, que comptait-il faire maintenant ?

Rencontre inespérée

Le Jugement avait été rendu. Ce n'était que partie remise, qu'ils attendent tous qu'il récupère sa puissance ! Ils verront à ce moment là ce qu'est un véritable Roi.
La bâtarde équipée d'armes modernes alla voir les marchands, effrayés par la sentence, comme il l'avait prévu. Elle tenta de les rassurer, tandis que la sueur sur le visage de Gilgamesh trahissait le fait qu'il cachait sa douleur depuis le début. Le coup de poignard à son dos lui avait fait mal, pourtant il était de nature plutôt résistante... enfin en temps normal. Ce qu'il se passait dans sa vie en ce moment n'avait rien de normal, d'ailleurs pourquoi son armure n'avait-elle pas arrêté les coups ?! Elle était bien plus durable que cela normalement !

Tss ! Plus il passait de temps dans ce monde, plus il devenait frustré ! Tout était en train de recommencer ! Comme durant sa vie à l'époque moderne. Chaque jour une nouvelle insulte à Son Œuvre, chaque jour une nouvelle déception ! Pire encore ! Car au moins dans sa vie d'avant, il disposait encore de ses pouvoirs ! Mais non ! Ce monde ! Et la quelconque force qui le dirigeait, continuaient de l'humilier sans arrêt !
Il serra les dents, le poing et échappa un râle de douleur. Du sang coulait de son flanc arrière droit et de sa blessure à la poitrine. Il plaça sa main sur cette dernière et regarda son sang dans le creux de sa main :

« Tss ! »

Encore une insulte à ajouter à la longue liste... Il se demandait finalement si cette humanité valait mieux que celle de la Terre du 21ème siècle... Qui sait, peut-être y avait-il un moyen d'invoquer le Saint Graal ici aussi, ou d'utiliser une autre arme...
Il pensait déjà à sa manière de purger ce monde, mauvaise nouvelle pour celui-ci, le verdict n'était pas encore prononcé, mais la patience du Roi était de plus en plus limitée, mise à l'épreuve par toute cette mascarade.

Il entendit alors la bâtarde flingueuse l'apostropher, il tourna ses pupille écarlates vers elle et lui adressa un regard de mauvaise humeur visible. Une infection ? Lui ?! Foutaises ! Il avait vécu à l'époque la plus ancienne de l'Humanité et avait très bien survécu par lui-même !
Ceci dit... Un souvenir remonta son esprit... sa propre mort, par la fatigue, il y a des Âges de cela...
Dans un élan de sagesse, il soupira et se calma une nouvelle fois.

« Très bien. »

Il s'avança vers le groupe qui s'affairait à soigner la femme. Gilgamesh jeta un regard négligent à son entaille au ventre tandis que, par contraste, l'homme marchand semblait déstabilisé à la vue du corps de sa sauveuse. Sa femme prit donc le relais.
Fermant les yeux de dépit, il défit les liaisons de son armure d'un geste habile, faisant tomber les épaulettes au sol, puis enleva le plastron et la combinaison bleue marine sous celui-ci, il garda le bas du corps de l'armure, révélant son corps athlétique... ainsi que ses blessures.

« Les temps sont étranges et incertains, ne soyons pas imprudent. » déclara-t-il sur un ton léger

L'homme marchand vont alors vers lui et commença par sa blessure la plus grave, celle de son dos, pendant ce temps, le Roi croisa les bras et fixa intensément le flingueuse :

« Tu es ce que les gens du coin appellent une Élue toi n'est-ce pas ? »

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Megan - Autre

Le fou en armure était lui aussi atteint. Tandis qu'elle se faisait soigner par la marchande, Megan l'écouta alors qu'il se déshabillait. Les temps sont étranges et incertains ? Eh bah, s'il savait ce qu'elle avait pu vivre... Alors qu'ils se faisaient tout deux soigner, Gilgamesh reprit la parole. Elle le toisa un instant avant de soupirer.

« Ça doit être ça ouais. Toi aussi, non ? J'ai pas encore vu d'véritable armure ici. Encore moins en or. »

S'étirant, Megan reprit son haut pour se rhabiller maintenant que la marchande avait fini son oeuvre curatrice. Une petite moue sur les lèvres en observant plus en détails l'état de son débardeur noir, la contrebandière se tourna vers le blondinet encore entre les mains du caravanier qu'ils avaient sauvé.

« T'es pas arrivé y'a longtemps toi, hein ? T'fais quoi dans l'coin ? »

La tête penchée sur le côté, la combattante aux cheveux chatain tirant sur le roux sortit ses pistolets pour vérifier leur état et les nettoyer tout en gardant l'homme à l'oeil.

« Moi j'suis juste de passage. Et j'vais pas rester plus longtemps ici, j'ai à faire encore. »

Sans donner plus de précisions, la Sakkari s'étira, gromela un peu avec la douleur de ses blessures puis reprit sa route, de retour vers Shutô Tokai. Elle en avait assez vu pour aujourd'hui.

« Ah... Tant qu'j'y pense... J'm'appelle Megan. Megan Sakkari. Adieu, Gilgamesh, roi d'Uruk ou d'chais pas quoi. »

Partant vers l'ouest, la jeune femme croisa ses mains derrière sa tête, observant le ciel, pensive. Elle avait encore une longue marche à faire avant la nuit.

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