Il n'y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas... [PV Sam & Rinkyu]

Ft Sam & Rinkyu

Il devait bien se remettre de ses émotions : cette rencontre avec N, ce drôle d’individu métallique de presque deux mètres le mettait encore dans tous ses états. Certes l’individu n’avait pas été méchant, bien au contraire il avait été un amour, mais pour Obanai c’était toujours perturbant de se dire qu’il y avait des objets métalliques dotés de paroles et de sentiments qui se promenaient dans Kosaten. Est-ce qu’il y avait d’autres créatures dans ce genre ? D’étranges aberrations de la nature qui pouvaient être de potentielles menaces ? Car si le drône avait été inoffensif, rien ne garantissait à Obanai que le prochain le serait tout autant ; et un ennemi entièrement fait de métal qui ne devait pas connaître la douleur était à ses yeux un terrible potentiel danger, surtout avec son actuelle force de moule. Guidé par les indications de N, et par l’envie de sortir rapidement de son pétrin, le pourfendeur de démons avait arpenté la forêt pour rejoindre les montagnes. Si son calcul était bon, il réussirait à rejoindre l’un des points les plus culminants pour observer les alentours d’ici un jour ou deux, plus si la fatigue l’en empêchait. Peut-être aurait-il dû demander à ce drôle de droïde de lui indiquer la ville la plus proche, mais le jeune homme souhaitait visualiser ce monde dans lequel il était malheureusement tombé et puis une carte devait s’acheter, il n’avait pas envie de travailler pour le premier glandu venu.

Il fallait donc s’attendre à plusieurs choses pendant son périple, à commencer par la fatigue car bien qu’il avait été autrefois très endurant, il n’était plus qu’à présent l’ombre de lui-même, une âme arrivée sans doute par accident ou par mauvaise blague sur une terre qui lui pompait sa force. Il fallait aussi comprendre que plus il gravissait ces montagnes et plus il manquerait d’air : le manque d’oxygène combiné à la fatigue pouvait être un véritable danger. Un manque d’attention pouvait lui être fatal et si bien même il s’en fichait de mourir, faire risquer un tel destin à Kaburamaru était un pur égoïsme. Heureusement qu’il pouvait facilement se passer d’eau et de nourriture, et généralement là où il y avait des montagnes ruisselait toujours un petit cours d’eau, mais il n’avait aucune connaissance de la faune et de la flore locale. S’il y avait des animaux sauvages, il allait devoir s’assurer de pouvoir survivre face à eux. S’il y avait des plantes agressives, des objets vivants, et même pourquoi pas un caillou parlant, il allait devoir ne pas être surpris et prendre la poudre d’escampette le plus rapidement possible.

Prudent ; voilà ce qu’il fallait être. Kosaten devait être comme le Japon ; un danger pour quiconque ne savait pas survivre dans la vie de tous les jours. Sans doute devait-il y avoir au moins un démon, il était prêt à en mettre sa main à couper. Le jeune homme laissa échapper un soupir. Est-ce qu’un jour il allait réussir à s’en tirer ? Il avait l’impression que non. Après tout, ce n’était pas comme si c’était un grand optimiste.

Enfin arrivé aux pieds de l’une des montagnes, Obanai leva son regard en direction du sommet puis le lac derrière lui qu’il avait longé. Il prit une grande inspiration, caressa la tête de son serpent et estima que finalement la montée ne serait pas aussi compliquée qu’il le pensait, du moins, il l’espérait. Suite à un long moment de réflexion, il commença son périple, priant mentalement pour ne pas croiser d’obstacles.

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Il fallait rester attentif, bien observer droit devant lui, veiller au grain concernant le moindre bruit, le moindre mouvement et à la moindre réaction de Kaburamaru. Pour une fois, il allait rester optimiste, pour une fois. La marche à pieds n’était pas une très grosse corvée pour le jeune homme, encore moins lorsqu’il s’agissait d’escalader puisqu’il adorait les hauteurs et était souvent perché. Mais malheureusement son optimiste fut de courte durée. Oui, ce début de voyage était trop parfait selon lui pour que ça puisse continuer. Il n’y avait pas de pluie : au contraire, un beau ciel dégagé avec une légère brise semblaient souhaiter l’accompagner dans son ascension. Quelque chose allait lui tomber dessus tôt ou tard, une belle tuile ou même plusieurs, il en était certain.

Il crût entendre du mouvement derrière lui et son serpent siffla.
Puis, une voix.

Le pilier prit une grande inspiration avant de lâcher un soupir qui venait du cœur, expirant jusqu’à sentir une douleur aux poumons, maudissant d’avoir été un court instant optimiste. Il devait se retourner, au moins pour voir qui était son interlocuteur, s’il avait l’air suspect ou non, s’il valait mieux l’ignorer et continuer son chemin ou alors lui faire l’honneur de lui répondre en retour. Après avoir soupiré à presque extraire de son enveloppe corporelle son âme, Obanai se retourna d’un mouvement lent, ne cachant en aucun cas son agacement. Il n’eut même pas le temps, et le courage accessoirement, de répondre à cet inconnu que voilà on lui proposait alors de faire route ensemble.

“Et pourquoi donc ? J’ai une tête à être nourrice ?”

Il n’allait pas devenir gentil et sociable du jour au lendemain, surtout dans un monde qu’il ne connaissait pas. Ce type en face avait tout ce qu’il y avait d’humains aux premiers coups d'œil mais semblait être un adolescent tout à fait ordinaire ; ou du moins il en avait tout intérêt s’il n’avait pas envie d’être déjà pris en grippe. Malheureusement pour le garçon, Obanai étant méfiant avait tendance à vite juger les autres, notamment les plus jeunes. Un boulet. Voilà comment il le voyait déjà… et juste pour une raison.

“Ta mère elle ne t’a pas appris non-plus à ne pas suivre les inconnus ?”

Et s’il lui racontait une vie d’orphelin, il n’y aurait plus qu’à le faire taire rapidement ; Obanai s’en fichait de la vie des autres, tant qu’il ne les appréciait pas un minimum. Il était prêt à parier en plus que c’était un adolescent comme les autres, un fanfaron qui dirait “mais non, je ne suis pas un boulet, j’ai fait beaucoup d’escalades dans la vie hihi !” avant de se vautrer lamentablement au sol après trois heures passées dans les montages parce qu’il n’aura pas vu le gros rocher instable sur lequel il aura posé le pied. En plus, avec un compagnon de voyage, il allait devoir s’assurer à ce que celui-ci ne manque de rien, autrement dit de l’eau ET de la nourriture dont lui pouvait se passer plusieurs jours. Pire même : lorsqu’il devrait s’alimenter et se désaltérer, il allait s’assurer à ce qu’on ne puisse pas voir ses cicatrices, réel complexe qui le mettait mal à l’aise… Mais malheureusement si c’était un civil ordinaire, alors le pourfendeur de démons qu’il était avait pour obligation de lui rendre service…

“Donne-moi gamin une bonne raison de te laisser m’accompagner alors que tu es un pur inconnu qui est soudainement apparu derrière moi et soit un potentiel danger, soit un potentiel boulet…”

Déjà qu’il avait deux handicaps entre son œil et sa force restreinte, alors s’il devait s’en ajouter un troisième….

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Un arbitre ? Mais qu’est-ce qui lui racontait celui-là ? Sans doute encore un petit rigolo d’un autre monde qui pensait que tous les élus avaient les mêmes références. Obanai plissa les yeux, sentant qu’il n’allait pas aimer cet individu. Il pensa même qu’ils avaient dû sauter une branche dans son arbre généalogique pour qu’il en résulte là maintenant un véritable singe face au pourfendeur. Qu’il était bien facile de juger autrui surtout lorsqu’on était de nature méfiante. Non seulement cet individu apparaissait subitement pour se proposer de voyager avec lui, mais en plus racontait quelque chose que le pourfendeur ne comprenait pas. Si ce dernier aurait bien passé l’éponge, voilà que l’inconnu laissa échapper de sa bouche quelques mots qui ne plurent vraiment pas à Obanai. “Tu n’es pas un inconnu pour moi” ? C’était bien ça ce qu’il venait de dire ? Bien que quasiment aveugle d’un œil, le pilier n’était pas sourd. Il avait ainsi toutes ses raisons de ne pas se laisser être accompagné par cet adolescent.

“Mon petit, comme je n’ai pas le temps et les crayons pour t’expliquer en quoi tu m’insupportes déjà, je vais être très clair.”

Dire qu’il ne voulait pas entrer dans les conflits quelque temps après son arrivée, voilà que le pourfendeur de démons commençait à rentrer dans le lard.

“Que tu aies une boussole et une carte que je n’ai peut-être pas, j’en ai totalement rien à cirer. Je préférerais crever la bouche grande ouverte en étant ensuite bouffé par tous les insectes de la région plutôt que d’être accompagné par un inconnu pour qui je n’en suis pas un ! Je ne connais pas ta tête, par conséquent, je sais qu’on ne se connait de nulle part et encore moins de mon monde ! DONC j’attendrai à ce que tu passes le premier et t’éloignes assez pour prendre le chemin que je souhaite car je ne veux pas d’un boulet avec moi !”

Il allait dire autre chose, mais voilà qu’un nouvel homme arriva, différent de l’autre. Obanai leva les yeux au ciel, blasé. Il fallait bien un boulet à chaque pied, n’est-ce pas ? bien que celui-ci semblait plus respectable que l’autre. Est-ce que lui aussi allait lui dire qu’il n’était pas un inconnu pour lui ? Dans ce cas, il devra abandonner le projet de gravir cette montagne pour s’en éloigner. Le clan Uchiha… est-ce que c’était une sorte de chasseur matagi ? Ce qui était rassurant était qu’il ne semblait pas connaître l’inconnu gênant.

“Vingt-et-un villages ?” répéta Obanai.

Finalement, il aurait pu rencontrer d’autres voyageurs comme lui ou des autochtones. Il regarda la grande perche qui sauta au sol, restant méfiant et Kaburamaru observant surtout celui qui avait réussi à énerver son maître.

“Je ne viens d’aucun village, je souhaite juste gravir la montagne. A moins que votre clan interdit aux étrangers de le faire ?”

Il posa sa main sur sa hanche, ne cachant pas à quel point il était déjà épuisé mentalement de ces rencontres et de cette conversation.

“Ce qui m’agacerait, je dois bien l’admettre.”

Ft Sam & Rinkyu

Qu’est-ce que venait de dire cet adolescent ? Mais quel imbécile il faisait ! Dire qu’il avait toujours pensé Tanjiro stupide, niais, et tout autres synonymes pouvant le qualifier d’abruti, voilà qu’il avait trouvé un champion ; cet inconnu. Déjà qu’il avait été suspect en l’interpellant direct et en disant que le pilier n’était pas un inconnu pour lui, voilà que cet abruti parlait à présent de réputation. Mais dans ce monde, il n’en avait aucune. Ses exploits, il les avait gardés pour lui. Oh que oui, jamais il aurait raconté sa vie au premier glandu venu et pour le moment il avait fait la rencontre de deux seules personnes avant d’arriver dans les montagnes : le barbu qui l’avait trouvé inconscient et N. Il avait quitté le premier rapidement, quant au deuxième, bien qu’il eut une conversation fort appréciable avec lui, Obanai ne lui avait pas étalé toute sa vie. Pourquoi raconterait-il les détails de son enfance ? et encore plus ce qu’il avait fait lors de son adolescence et de sa courte vie d’adulte à chasser les démons ? Déjà qu’il ne faisait pas confiance en ce monde et tout ce qui y habitait, il était certain que jamais le jeune homme aurait raconté sa vie, et encore plus ce qui concernait ses exploits. Ce n’était pas un vantard, au contraire, il préférait demeurer discret. Ses missions avaient été pour lui tout ce qu’il a pu faire pour aider l’humanité contre les démons. Mais il n’en avait parlé à personne, ni au barbu, ni à N, et encore était-il certain que le drone savait se taire puisqu’il n’avait pas l’air d’un ragoteur. Les pourfendeurs se faisaient également discrets, on doutait même de leur existence et par conséquent si Sam faisait partie de son monde, alors il y avait de fortes chances pour que personne ne puisse par conséquent le reconnaître.

Mais ils étaient à Kosaten et à part galérer pour survivre en se méfiant de tout et n’importe quoi, à cracher sur sa solitude et sa malchance, Obanai n’avait rien fait d’exceptionnel ; pour le moment, il n’était qu’un voyageur à la recherche de sa femme, d’une potentielle façon de rentrer chez lui ou il ne savait quoi encore. Autrement dit, ce garçon lui mentait et essayait de jouer le petit malin qu’il n’était pas en essayant de l’amadouer. “Oui, je te connais, tu es connu, hihi ! t’es trop cool, t’es trop fort !” tout ça pour ensuite mieux le poignarder dans le dos. Cet imbécile qui avait dû être abandonné à la naissance par sa propre mère après que celle-ci se soit faite mettre enceinte par une huître était malheureusement tombé sur la mauvaise personne à piéger. Si dans le cas contraire, il connaissait déjà bien le pourfendeur de démons, alors c’était qu’il ne savait pas fermer son orifice buccale bruyant correctement et avait rendu encore plus méfiant le pilier. Si Obanai avait été sûr de gagner, de retrouver sa force n’était-ce que quelques minutes, il aurait pu se jeter sur cet ado pour le mettre au sol et commencer à le torturer afin de connaître le fin mot de l’histoire. Certes il était mal de s’attaquer aux humains, mais dans un monde inconnu où le premier niais venu affirmer vous connaître sans aucune raison apparente, le pourfendeur estimait légitime d’arracher un oeil ou deux pour savoir quel potentiel danger le guettait ; peut-être même arracher la langue de cet individu aurait empêché ce dernier de débiter des absurdités. Soudain il se souvint de ce que lui avait dit N ; il avait rencontré un type dans une auberge qui croyait tout savoir, peut-être que c’était ce gamin qui savait même qui étaient les gens, non ?

“Sais-tu de quoi j’ai entendu parler, jeune homme ? demanda Obanai sur un ton calme, mais sec, fixant bien son interlocuteur avec pour arrière-pensée de lui coller son poing dans la figure. Le bon sens.”

Obanai le toisa. Cette vermine bien que le dominant par sa taille allait bien rire. Oh qu’il avait hâte de recouvrir sa puissance d’antan pour lui flanquer une rouste.Il regarda ensuite l’autre inconnu. Comme pour toute personne qu’il venait tout juste de rencontrer, le pilier du serpent estimait qu’il ne l’appréciait pas pour le moment, bien qu’il les avertissait d’un grand danger. Evidemment, il fallait qu’il arrive enfin aux montagnes pour manquer d’être dans une guerre malgré lui. Toutefois, le personnage intéressa Obanai ; bien que le titre de noblesse semblait incompréhensible, il semblait être japonais. Les noms auraient pu être un grand hasard mais le mot “shinobi” lui mit la puce à l’oreille. Venait-il alors de son monde ? Ou d’un autre avec un Japon alternatif ? Voilà que le jeune homme se posait la question, s’interrogeant sur les origines de cet homme. Peut-être aurait-il pu douter qu’un shinobi ait pu exister dans son monde et à son époque s’il n’avait pas fait la rencontre de Tengen Uzu -qui sans aucun doute aurait adoré l'œil bleu devenu rouge. Obanai en était sûr : Rinkyu était un Elu également et il était japonais d’une façon ou d’une autre.Il pesta.

“Evidemment… une guerre… et bien dans ce cas, je n’ai qu’à partir et prendre la route pour la première ville venue. Je n’aimerai pas vous déranger plus longtemps, je pense que vous avez mieux à faire.”

Et il était prêt à faire demi-tour jusqu’à ce que Kaburamaru se mette aussitôt à siffler en regardant au-dessus d’eux. Obanai en fit de même pour voir quelques shinobis. Il espéra secrètement voir Tengen ou encore l’une de ses trois femmes mais en vain. Il se sentit même en danger ; neuf personnes qu’il ne connaissait pas, neuf personnes dont il ignorait tout et qui étaient trop proches selon lui. Il inspira un grand coup, quelque peu agacé par sa situation actuelle. Si on se décidait à l’attaquer, alors il devrait courir rapidement même si c’était peine perdue avec des shinobi ; si l’adolescent se faisait aussi attaquer, alors il devra le protéger coûte que coûte. C’était pour ça qu’il aimait voyager seul ; afin de ne pas avoir de boulet dans les pattes. Il se sentit rassuré lorsque les shinobis s’en allèrent, bien qu’Obanai se posa une question ; ils étaient à sept pour juste porter un message ? Juste un seul message ? Alors combien devaient-ils se mettre pour porter un sceau d’eau ou changer une ampoule ?  Le voilà encore en train de juger jusqu’à entendre Rinkyu. Évidemment, il voulait connaître le nom de ses interlocuteurs.

“Désolé de paraître impoli Rinkyu-dônô, mais je pense laisse le garçon ici présent me présenter. Paraît-il qu’il connaîtrait mon nom. Me voilà curieux.”

C’était l’occasion pour lui de tester un peu l’adolescent. Obanai s’approcha de ce dernier calmement, bien que ses expressions faciales trahissaient son agacement.

“Il paraît que je ne suis pas un inconnu pour lui. Alors jeune homme, présente-nous !”

Il lui tapota même dans le dos l’invitant ainsi à prononcer le nom d’Iguro Obanai et même pourquoi pas celui de Kaburamaru.

“Nous sommes tout ouïe.”

Si le gamin donnait son nom et même son rang, alors Obanai aurait toutes les raisons de se méfier de lui ; les pourfendeurs ne donnaient pas aussi facilement leurs noms lors de leurs missions, si ce gamin venait bien de ce monde. Dans le cas contraire, si l’inconnu ne donnait rien comme nom ou se trompait, alors il était clair qu’il mentait en prétendant connaître le pilier, et par conséquent, ce dernier avait tous les droits de penser qu’il avait tenté de lui tendre un piège.

Ft Sam & Rinkyu

Il se moquait de lui cet idiot ? Oui, sans doute. Il osait jouer le petit malin devant deux adultes après avoir osé l’énerver visiblement pour rien. Obanai jeta un regard haineux envers le dénommé Sam et au nom, il supposa que ça devait être encore l’un de ces fichus américains qui se croyaient supérieurs au reste du monde. N’était-il pas en train de l’énerver ? Mais n’avait-il pas parlé comme s’il savait tout à propos du pilier ? Finalement, il avait rencontré le drôle d’énergumène qu’avait rencontré N. Ce dernier était bel et bien de confiance, l’ayant bien guidé jusqu’aux montagnes et l’ayant bien averti d’un aussi insupportable individu qu’est l’adolescent.

“Donc, tu es bien un menteur, c’est ce que je pensais. Ose m’approcher, me toucher et crois-moi que je te ferai comprendre pourquoi j’étais vu comme un tortionnaire…”

Enfin, il avait pensé à pleins de choses, dont des insultes qui concernaient également la mère de Sam, mais là l’imbécile venait de confirmer qu’il s’agissait d’un menteur et d’un potentiel agresseur. S’il avait crû réussir facilement son coup, le grand dadet, c’était fichu.Le pourfendeur était prêt au moindre mouvement à lui faire avaler une pierre et se délecter de ses expressions de douleur lorsqu’il s’étoufferait. Obanai allait donc se présenter à son tour et présenter ses excuses, mais la conversation reprit son cours. Oh sans doute allait-on le penser impoli, mais il n’en avait rien à faire. Par réflexe, le jeune homme regarda le haut des montagnes. Lui qui avait espéré être seul, voilà qu’il se rendait compte qu’il aurait finalement dû rencontrer un clan s’il avait évité les autres. Il laissa échapper un soupir, faisant un pas pour se rapprocher de Rinkyu. Maintenant il souhaitait avoir quelques indications : quitte à ne pas rejoindre les hauteurs, peut-être pouvait-il donner quelques renseignements importants. Il s’inclina.

“Veuillez pardonner mon comportement de toute à l’heure ; cet…. adolescent… m’a accosté en me disant me connaître. J’ai visiblement eu raison de me méfier car il semble avoir menti. Je suis Iguro Obanai, je suis pourfendeur de démons, le pilier du serpent. Quant à mon compagnon, il s’agit de Kaburamaru.”

Même s’il s’en fichait de l’image d’impolitesse qu’il avait pu donner, il était important pour lui de donner son nom à quelqu’un qui avait donné le sien. Il se redressa ensuite avant de jeter un bref coup d'œil à Sam afin de s’assurer qu’il ne sortirait pas une arme quelconque pour les attaquer en traître. De toute façon, son serpent le surveillait, n’ayant pas apprécié le comportement dudit “américain” avec son ami. Il regarda de nouveau le shinobi.

“Je vous remercie de vos informations concernant les montagnes, néanmoins je suis arrivé ici il y a peu et je suis perdu. Je vais éviter d’être impliqué malgré moi dans la guerre des clans qui va suivre, sauriez-vous par tout hasard où est la ville la plus proche ? Et si vous avez rencontré quelques pourfendeurs également ?”

Surtout que Tengen était lui-même un shinobi et qu’il y avait bien des chances qu’il ait pu rejoindre un clan avec ses semblables en arrivant à Kosaten. Comme son collègue lui avait bien précisé que les shinobis étaient des mercenaires qui agissaient uniquement pour de l’argent, Obanai compléta sa demande :

“Malheureusement je n’ai rien à vous offrir pour le moment, mais lorsque j’aurai gagné assez d’argent ou encore… autre chose… je viendrai vous voir pour vous remercier convenablement.”

Il avait failli dire “regagné ma force d’autrefois”, heureusement qu’il s’était tu devant le malhonnête américain ; qui sait ce qu’il pouvait bien faire par la suite ?