Le culte du dragon noir

Quête:

Parfaitement planquée dans de ces nombreux buissons un peu touffus capables de résister à ce putain de froid, j’observais la scène qui se déroulait sous mes yeux. Une bande de dégénérés mentaux en train de démolir un pilier du temple en construction, à grand renfort de masses et de gants d’acier renforcés, fissurant lentement, mais sûrement le soutien de l’édifice qui ne tarderait pas à s’effondrer. Il y a quelques mois, je me serais sûrement permis un rictus narquois devant un tel amateurisme de vandalisme, alors que j’aurais pu résoudre le problème en une fraction de seconde avec mes pouvoirs. Sauf que, justement, des pouvoirs, aujourd’hui, je n’en avais plus, c’était à peine si je parvenais à ressentir les éléments en ma présence. Je me contentais donc d’observer, d’attendre le moment propice pour passer à l’attaque. Vous vous demandez peut-être ce que je foutais là ? À vrai dire, moi aussi…

On m’avait fait le baratin habituel apparemment réservé aux élus, celui qui t’expliquait un peu tout ce qu’il avait à savoir sur ce nouveau monde. Honnêtement, je n’en avais rien à cirer des trois-quarts de ce qui m’avait été dit. Les îles à côtés, les guerres de territoires, les tensions entre créatures maléfiques… Ce n’était pas mon monde et du coup, je me foutais bien de ce qui pouvait arriver à ses habitants. Le truc que j’avais bien pigé en revanche, c’est que mon arrivée en Kosaten était synonyme d’une réinitialisation totale de mes capacités à zéro, donc la perte de mes pouvoirs qui ne reviendraient que progressivement. Heureusement, dans ma galère, j’avais pu garder les deux dagues qui étaient attachées à ma ceinture au moment de la téléportation. J’avais vérifié, mon niveau de maîtrise du corps-à-corps ne semblait pas tant affaibli, seules mes capacités physiques avaient été limitées. J’étais donc capable de me défendre par moi-même si je ne tombais pas sur un groupe de dix gars surentraînés.

Revenons-en au groupe de tarés destructeurs de temple, qui accessoirement s’était donné le joli petit nom de culte du dragon noir, apparemment par opposition à la divinité vénérée par les locaux. Des histoires de religion à propos de dieux qui n’avaient jamais fait leurs preuves, la belle blague. Moi, ce n’était qu’un contrat à remplir, un de plus. J’avais vu cette affiche sur le tableau des quêtes d’un patelin non loin d’ici. Une mission assez simple : éradiquer ce fameux culte du gros poulet cramé et s’assurer que le message soit bien compris, des fois que d’autres petits malins veulent jouer dans la cour des grands en inventant une nouvelle idole à qui sucer les roubignoles. Sur le papier, ça semblait à peu près ma came, mais le type en charge de valider les quêtes m’avait bien prévenue qu’il fallait que je reste prudente, car on ignorait le nombre exact de fanatiques. Le tout avait un regard bien en coin vers vous savez quoi qui lui avait presque valu un superbe doigt d’honneur, même si je m’étais ravisée au dernier moment, me souvenant que je ne devais pas trop faire de vagues les premiers mois.

Donc, voilà, je n’avais pas eu de mal à trouver ce temple en reconstruction et je m’étais patiemment planquée dans un coin, attendant que les vandales se pointent. Il n’avait fallu qu’une petite heure pour que mon plan soit couronné de succès et que les détraqués s’amènent, armés de leurs outils de destruction. Ils avaient aujourd’hui décidés de s’attaquer à la grande porte spirituelle qui permettait d’accéder à l’une des entrées de la bâtisse religieuse, et s’en prenaient logiquement à l’un des piliers. J’avais prévu de les laisser s’épuiser un peu avant de les éliminer, je profitais donc du spectacle tout en analysant les environs afin d’être sûre que personne ne pourrait nous déranger. Il était une dizaine, a priori, en incluant mon meilleur pote l’effet de surprise, c’était dans mes cordes.

Le moment venu, je sortis de ma cachette en toute discrétion, je pris l’une de mes dagues, je m’arrêtai à la distance jugée opportune, je visai soigneusement la nuque du plus proche, puis je lançai. Un geste parfait et précis, répété dans de fois au centre de combat de Weather, dans diverses conditions pas forcément avantageuses. Il n’y avait aucune chance que je me plante ici. Le jet fit mouche et un premier corps s’effondra, tâchant le sol d’une couleur écarlate pour lequel je n’avais désormais plus une seule émotion tant cela m’était habituel. Seconde dague en main, je répétai l’opération avant que les autres ne comprennent ce qu’il venait de se passer et une deuxième victime se profila rapidement, rejoignant son comparse pour bouffer les pissenlits par la racine.

Tous se tournèrent alors vers moi, me repérant finalement. J’allais devoir le défendre à main nue jusqu’à pouvoir récupérer une arme. Je fis craquer mes phalanges, avançant vers eux, visage froid et impassible, tandis que mes ennemis étaient partagés entre la haine pour ce que j’avais fait et des regards malsains qui laissaient clairement penser ce qui m’arriverait si je tombais entre leurs mains.

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Présentation /// Chronologie /// Fiche technique

Le culte du dragon noir

Mais où est-ce que ce foutu bateau se trouvait à la fin ?

Depuis quelques semaines, le sabreur entraînait sans relâche une jeune femme de Kaen, prénommée Ruby, désirant se forger un physique de compet’ pour soulever du dictateur. En tant que génie du combat, le pirate prenait à coeur sa mission de mentor. La bougresse ne fut pas épargnée par les idées sordides du guerrier pour la pousser à dépasser ses limites. Certains exercices s’apparentaient sans complexe à de la torture. Et son sexe ne représentait pas un argument convaincant pour adoucir le supplice.

Mais ce jour là, alors qu’il avait ordonné qu’elle le suive jusqu’aux confins de l’arrière-pays, il accéléra le pas sur une centaine de kilomètres sans prendre en considération le niveau bien inférieur de son élève. Résultat ? Il l’avait perdu du regard et fut bien entendu incapable de regagner la route du retour. D’autant plus que cette neige effaçait tout repère. Sinon, ce serait simple !

Un brouahaha impromptu attira son attention alors qu’il se pensait seul comme en l’an 40 dans ce biome de glace, à deux doigts de sucer des stalactites à l’entrée des cavernes pour s’hydrater. Il perçut à plusieurs mètres de sa position une espèce de dôme, en chantier, et des silhouettes recouvertes d’une longue cape noire se traînaient en formant un cercle autour de la structure. Le jeune homme pencha la tête, curieux de connaître la suite de cette histoire avant de remarquer l’insigne de Long sur une façade du monument. Le temple du ciel ? Il avait en effet entendu parler d’un projet de reconstruction au palais mais... Comment avait-il fait son compte pour autant dévier de sa trajectoire ?

En tout cas, ces bonhommes portaient de bien drôles de combinaison pour des ouvriers. Ils semblaient tout droit sortir d’une cérémonie dans une crypte lugubre où le sang d’une vierge coulait sur l’autel de sacrifice. Mais l’acte qui lui met définitivement la puce à l’oreille fut ce moment où ces drôles d’uluberlus gravaient les murs tandis qu’un type, deux fois plus balèze que les autres, masqué par une tête de dragon noir arriva avec une massue démesurément colossale pour frapper le mur. Une volée de caillasses explosa aux alentours.

Et comme si cet attroupement ne suffisait pas, une énième protagoniste entra dans le champ, débarquant de derrière les fagots pour se joindre à la fête. Cependant, elle préférait s’en prendre aux humains plutôt qu’à l’amas de pierres inachevé. Visiblement, ce n’était pas une amie du groupuscule et cette abrutie se retrouva bien rapidement encerclée par cette bande de dégénérés. La situation n’était pas difficile à analyser ; ils avaient affaire à une belle brochette de guignoles détraqués du ciboulot. Pour quoi ? Pour qui ? Le mystère restait à découvrir.

Approchant du lieu sacré qui se transformait en champ de bataille, le bel homme se pointa subitement au beau milieu de la rixe. Il se mangea une balle perdue sous la forme d’un coup de machette à la base du cou. Heureusement pour lui, il anticipa l’accident et se vêtit de son haki de l’armement avant de terminer bêtement égorgé comme un vulgaire agneau.

- C’est pas passé loin...

Commenta-t-il à destination de l’auteur de ce malencontreux incident. Son iris pénétra dans l’oeil révulsé de l’homme à la machette qui révélait sous sa capuche un visage scarifié et dessiné de symboles mystiques. Il ne semblait pas regretter son geste, bien qu’il n’attaqua pas de plus bel l’empereur de Fuyu qui soutenait son regard avec insistance.

- C’est dangereux de se balader avec une arme qu’on ne maîtrise pas.. Quelle hargne mis dans ce coup pour trancher une simple fille, qu’est-ce qui tourne pas rond chez vous ?!

Les hommes en capuche se replièrent en cercle, autour des 2 comparses, et murmurèrent des rites incompréhensibles.

- C’est quoi cette bande de branquignoles ?!

Mais ces givrés de la tête ne semblaient pas décidés à répondre. Alors l’épéiste, ne se sentant pas menacé pour un sou par des trous du cul pareils se tourna vers la seule personne apte à communiquer de façon intelligible.

- Ils ont un pet’ au casque tes potes... La soirée déguisée a mal tourné visiblement...

Credits > Epsilon

Les types me jaugeaient et me jugeaient, autant que j’en faisais de même avec eux. Ce n’était franchement que des amateurs, autant en combat qu’en matraquage de pilier. Il leur avait suffi d’un rien pour se laisser distraire et leur position ne présentait aucune garde ou méfiance à mon encontre. Autant vous dire que si j’avais vu quelques couteaux de lancer en plus, j’aurais pu les éliminer sans même être à leur portée, ou presque. Je crois bien qu’ils voyaient sérieusement leur surnombre comme l’opportunité de m’effrayer et de m’intimider… S’ils avaient su… S’ils m’avaient connue avant surtout… Calamity… C’était ainsi que l’on me surnommait avant ce monde… Ainsi que les gens me voyaient, comme un véritable désastre omnipotent… Une réputation que je n’avais jamais cherchée, qui m’avait trouvée toute seule, et que je n’avais jamais usurpée… Mais ici, je n’étais de nouveau rien de plus qu’une jeune femme bien entraînée à maîtriser les armes courtes.

L’issue de cet affrontement n’était pas certaine et je ne comptais pas m’étendre davantage en supposition. À défaut d’être encore dotée de dagues, j’étais moi-même une arme, une vraie menace pour quiconque s’approchait de trop près de ma sphère d’intimité. Ce qui n’allait pas tarder. Ils étaient onze, très précisément, une fois le décompte des macchabées effectué. Tous vêtus d’une large cape encapuchonnée, peut-être pour préserver leur identité, au vu de leur activité illégale, ou alors simplement comme signe de rassemblement. Absolument tous étaient armés, soit lourdement, soit légèrement. Aucun n’était à prendre à la légère donc. Par acquit de conscience, je palpai l’air une ultime fois, tentant de le plier à ma volonté. En vain. Il fallait faire sans.

Mon regard passait d’un ennemi à un autre, balayant toute la zone pour ne pas être attaquée dans mon angle mort. Mais au moment où je m’apprêtais à m’élancer vers le plus proche, un type équipé d’une machette bien plus grosse que sa paire de baloches, un nouvel énergumène apparut au beau milieu de nulle part, s’interposant entre le coup qui m’était destiné et moi. Je reculai par réflexe d’un bond rapide en arrière, ne comprenant pas : d’où sortait ce type ? J’avais inspecté les lieux au préalable et je ne l’avais pas senti arriver. Il avait surgi comme ça… C’est là que je remarquai un autre point que je n’avais pas vu sur le coup : le nouvel arrivant, un gars qui en imposait pas mal avec ses muscles, mais dont la coloration capillaire aux airs de vomi aurait fait fuir toute dulcinée pas assez blonde pour s’en accommoder, avait bloqué l’attaque sans broncher, sans faire le moindre geste. Le couteau s’était simplement arrêté à la surface de sa nuque, sans parvenir ne serait-ce qu’à l’effilocher, comme s’il s’était mangé un bloc de béton.

Je cogitai alors à toute allure, songeant un instant à me replier dès maintenant. Clairement, ce gars-là ne jouait pas dans la même cour que nous. Il était fort, et sacrément robuste, ça se voyait comme un éléphant au milieu d’un couloir. Face à lui, combien de temps pouvais-je survivre actuellement ? Dix secondes ? Sûrement moins… Je n’eus pas trop l’occasion d’y réfléchir davantage, la tête de cactus venait de s’exprimer, aboyant sur les vandales et les enguirlandant comme s’il était leur daron. Une idée germa alors dans mon esprit. Si ce mec balèze n’était pas eux, je pouvais sans doute m’assurer qu’il soit contre eux et surtout, qu’il me foute la paix. Il ne tarda d’ailleurs pas à m’interpeller, demandant à sa manière dans quel merdier je m’étais fourrée, alors que les opposants commençaient à nous encercler.

« C’est clair qu’ils méritent bien une correction, ces types… Pour info, ce ridicule petit groupe de fanatiques se fait appeler le culte du dragon noir, et les éliminer est ma mission. »

Je n’aimais pas me justifier, surtout auprès d’un parfait inconnu, mais le fait est que ce gars-là était peut-être capable de me filer un coup de main, pour peu que je l’aiguille dans la bonne direction. Je fixais l’autre tronche de laitue d’un regard quelque peu dédaigneux, pesant le pour et le contre d’un tel soutien, estimant finalement qu’il valait mieux se le mettre dans la poche, au moins pour le moment.

« Je suis Calamity et si tu te fais chier et que t’as envie de te dégourdir les gigots, je suis preneuse. »

L’avantage d’être à côté de ce type, dont l’intervention avait fait forte impression, c’était que toute l’attention qu’il y avait sur moi s’était dissipée à la seconde où le gars, dont j’avais oublié de préciser qu’il était équipé de trois sabres, ce que je trouvais très con, vu qu’on avait que deux mains, était arrivé. Je n’attendis pas sa réponse et je m’élançai directement vers un des cultistes qui semblait un peu éberlué devant la prestance de l’escrimeur. Ma jambe lancée à pleine puissance alla se loger dans ses burnes, le faisant tomber au sol et lâcher sa machette, que je m’empressais de récupérer avant de venir sectionner la carotide du type sans défense. Les hostilités étaient lancées.

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Le culte du dragon noir

Encerclés par ces encapuchonnées écervelés, le dos du bretteur effleura bientôt celui de la gardienne improvisée du temple sacré. Cette dernière prit d’ailleurs le soin de présenter cette joyeuse bande de siphonnés au nouvel arrivant. Ils défilaient discrètement pour vandaliser les monuments sous le nom mortellement original du « culte du dragon noir». Un blaze à dormir debout, à n’en point douter, et si les premières questions s’étaient dirigées vers ces gugusses, la seconde interrogation du pirate se tourna vers la présence de cette jeune femme. Il ne ressentait pas l’ombre d’un frisson en analysant son aura. Il ne la classait donc guère parmi les êtres puissants de ce monde. Par conséquent, quelle stupide idée lui était bien passée par la tête pour se jeter comme une kamikaze en pâture au milieu des lions ? Inconsciente, suicidaire, débile ou givrée du slip ? En tout cas, quelque soit les raisons, cette décision ne respirait pas le bon sens. Encore une qui n’avait pas inventé la machine à courber les bananes plantins.

Heureusement, le destin mit sur sa route un grand empereur, preuve que son heure n’était pas venue.

- Et tu t’es dit que c’était une bonne idée de te farcir un groupe de dégénérés fanatiques toute seule ?

Rétorqua-t-il à la suite de ses explications. Soi-disant, madame était missionnée pour arrêter les malfrats. Détenait-elle un plan au moins ou se contentait-elle de foncer dans le tas tel un bélier médiéval sans réfléchir, les cornes du bélier en moins.. Et il était bien là le problème.

S’il ne ressentait pas de puissance particulière émaner de ce frêle corps, en revanche, il n’eut pas encore l’opportunité de reluquer son apparence en détails, occupé à surveiller les autres couillons à la machette dynamique. Est-ce qu’il réglait l’affaire en un seul coup ou s’amuserait-il à tester le niveau de la kamikaze ? Quel cruel dilemme... Il trouva un juste compromis en dégainant l’un de ses sabres pour éradiquer la moitié des opposants, ceux placés devant lui, en un seul mouvement. Les corps tranchés en deux sans merci glissèrent sur le pavé du temple pendant que le sang offrait à ce sol sacré sa nouvelle couleur, de quoi ravir les ouvriers demain matin. Un malchanceux risquait de se retrouver à la corvée nettoyage..

Calamity hm ? Drôle de prénom. Un fin sourire intrigué étira la commissure de ses lèvres à son entente. A voir si elle était à la hauteur de sa signification. Il allait la tester.

Et puis, il s’écarta de la femelle et s’assit sur une marche comme si de rien était, prêt à assister au spectacle. Pliant une jambe vers son torse pour poser son coude dessus, le fier mâle à la beauté incomprise observa dés à présent la suite des événements. Il s’en contrefichait de l’interprétation que se ferait cette inconnue d’un comportement aussi égoïste en apparence, tout ce qui l’intéressait se résumait à analyser la situation... Il voulait trouver la réponse à sa question. Est-ce que cette fille attaquait ce groupuscule en pleine conscience avec une stratégie élaborée en tête ? Est-ce qu’elle dissimulait une force qui échappait aux sens aiguisés du guerrier ? Est-ce que ces parents l’avaient secoué un peu trop près du mur à sa naissance ? Il misait sur la dernière hypothèse, la plus probable et amusante.

Evidemment, si la situation venait à tourner en défaveur de la demoiselle, le guerrier comptait intervenir. Il n’était pas assez monstrueux pour regarder une jeune sotte, aussi couillonne soit-elle, se faire déchiqueter devant son pif par des bouseux pareils sans rien faire. Mais elle, ne connaissait guère les réelles intentions du bretteur. En apparence, son attitude ressemblait plutôt à celle d’un simple connard flemmard.

Il restait 6 ou 7 mecs à exploser. Du moins, pour le moment, car une organisation de cet acabit détenait certainement tout un réseau à démanteler. Mais chaque chose en son temps. Pour commencer, il contrôlerait ses talents pour la survie.

- Tu étais prête à en découdre seule à l’origine donc je ne voudrais pas te retirer tout plaisir à éclater ces faces de cryptogrammes... à toi l’honneur.
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Credits > Epsilon

Dernière édition par Calamity le Mer 13 Sep 2023 - 21:54, édité 1 fois

Visiblement, pour le peu que je puisse en voir et entendre, mes courtes explications sur le culte du dragon noir ne lui faisaient ni chaud ni froid, et entendre parler de leur vandalisme ou de l’ordre de les éliminer ne semblait pas différent pour lui que de marcher ou de respirer. Encore un dégénéré qui avait dû en voir passer des cadavres… un peu comme moi, au final. L’autre gars exprima tout de même sa stupéfaction que je m’attaque à un tel groupe en surnombre, sûrement au vu de mon physique et mon attitude désinvolte. Un de plus à ranger dans cette catégorie des machos invétérés qui pensent pouvoir et devoir tout résoudre par eux-mêmes, et qu’une femme n’est rien de plus qu’une future mère au foyer. Je ne pris même pas la peine de gaspiller une goutte de salive supplémentaire pour lui. Après tout, il pouvait bien dire ce qu’il voulait, je m’en cognais royalement, tant qu’il venait pas entraver ma mission.

Alors que j’éliminais une troisième cible de l’une des plus lâches manières qui soient, mon regard se trouva instantanément happé par le geste du sabreur à la tête de cactus, lorsqu’il dégaina l’une de ses armes. Il y avait un genre de prestance ou de charisme naturellement renvoyé par cette association homme-sabre, et je pouvais m’empêcher de me dire qu’à défaut d’avoir été gâté par ses parents au moment de sa conception, cette pose lui allait bien. Je n’eus cependant guère le loisir de m’y attarder que déjà le type frappait les malfrats les plus proches de lui, les sectionnant en deux comme s’il s’était contenté de débiter du poisson pour en faire du sashimi. Balèze. Je l’avais pressenti à son arrivée, je l’avais deviné en le voyant parer une attaque létale à la seule force de son cou, mais là, c’était le pompon. Réflexion faite, je n’aurais pas tenu une seule seconde face à lui.

La crainte s’était instillée parmi les adversaires, qui reculaient lentement, ayant compris qu’ils ne faisaient pas le poids face à ce gaillard pataud. Mais ce dernier, bien loin d’en profiter pour asséner un coup fatal à cette escouade de ravageurs, se contenta de s’asseoir sur l’une des marches de l’entrée du temple, s’accoudant comme un gamin de dix piges, tout en déclarant vouloir me laisser me démerder avec le reste des cibles à abattre, arguant que j’avais affirmé plus tôt que c’était ma mission. Je haussai les épaules, sans rien dire, visage aussi impassible que d’habitude.

Il restait six mecs debout, tous armés de poings renforcés de fer. Pas spécialement une arme dangereuse, au vu sa faible portée, mais il valait tout de même mieux éviter de se manger une beigne en pleine poire. Au vu de ma robustesse actuelle, un coup suffirait sans doute à m’étaler. Je n’avais donc pas le droit à l’erreur. Les ennemis avaient entendu les mots de l’épéiste, y voyant ici l’opportunité de s’en tirer avec la vie sauve. Cinq cessèrent alors de se replier et commencèrent à affluer vers moi. Le sixième, un peu plus niais, eut la superbe idée de tenter de prendre par surprise le gars surpuissant alors qu’il paraissait inoffensif. Il ne ferait sans doute pas long feu…

J’avais l’avantage de la portée, toujours en possession de la machette que j’avais réquisitionnée un peu plus tôt. Mes dagues étaient encore trop loin pour que je puisse les récupérer sans risque. J’allais donc devoir me contenter de cette lame pour ma défense. Heureusement, malgré une longueur supérieure aux armes que j’avais l’habitude d’utiliser, elle était plutôt légère et n’entravait pas mes mouvements. Je n’attendis aucun signal de départ ou aucune ouverture pour foncer vers l’un des hommes, qui arma son poing et le précipita rapidement vers ma figure, ne cueillant au final que de l’air. J’avais anticipé le coup et je m’étais jetée au sol, visant au niveau de ses jambes avec la machette, sectionnant quelques tendons, précipitant le type à terre dans une flaque de sang, le mec gémissant en se tenant le tibia. Il n’en mourrait sans doute pas, mais le combat semblait fini pour lui.

Pas vraiment le temps de savourer cette victoire qu’une nouvelle attaque à mon encontre me força à rouler d’urgence sur le côté. Le coup puissant fit craqueler le sol juste là où je me trouvais auparavant. Je me jetai aussitôt vers le bras qui avait frappé, l’agrippant entre mes jambes, avant de me contorsionner latéralement jusqu’à entendre le doux son de craquement si spécifique. Nouveau cri de douleur, nouvel homme à terre. Lui se relèverait sans doute en quête de vengeance, cependant.

Ils étaient encore trois à me cibler, mais ma précédente prestation avait instillé en eux une légère crainte, couplée à une vigilance accrue. Je ne parviendrais pas à les surprendre. Qu’à cela ne tienne, j’avais encore d’autres tours dans mon sac. Pivotant à trois-cent-soixante degrés sur moi-même, je me servis de ma lame, plongée dans le sol, pour soulever un léger rideau de neige, qui réduisait la visibilité. J’avais cependant repéré un point en particulier, vers lequel je ne tardai nullement à me diriger. Mon index gauche, fendit l’air et vint se loger dans l’orifice oculaire droit de ma cible, lui crevant l’œil en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire. Le réflexe automatique du corps blessé le poussa aussitôt à porter ses mains à son visage, me laissant une superbe ouverture au niveau de sa nuque, qui ne tarda pas à être entaillée plus que de nécessaire pour lui ôter la vie.

Il n’en restait plus que deux…

Présentation /// Chronologie /// Fiche technique

Le culte du dragon noir

Le cul humblement troisième marche du temps, le bretteur s’autorisait un temps de répit amplement mérité. Il se comportait comme un châtelain venu assister à une pièce de théâtre. Une comédie absurde à en croire les protagonistes. Soit. La demoiselle n’émit pas le moindre commentaire face à la décision du sabreur. Pour ou contre, elle acceptait son sort comme une grande. Encore une femme taciturne qui tirait une gueule d’enterrement toute la journée à n’en point douter, elle lui rappelait Mei ou encore, une vieille connaissance remontant à 1000 ans... Une certaine «Mite» ? Un frisson de glace remonta le long de son échine, perturbé par le visage de ce souvenir enterré. Visiblement, il ne s’agissait pas de ces expériences les plus agréables.

Il préféra enfouir cet épisode pour revenir s’ancrer dans le présent. Un abruti, notamment, l’aida à se reconnecter avec le réel en tentant un geste offensif risible à son encontre qu’il n’eut aucune difficulté à parer avant d’écraser sa face contre la marche inférieure. Assommé, entrain de bouffer le pavé, le cheveux vert installa confortablement ses pieds sur le dos du corps étendu qui servit de paillasson. Mais revenons-en à la star de la soirée..

6 contre 1. Il en profita pour reluquer la dégaine de cette jeune femme, dont le style extravagant et proche d’une mage noire l’interpella. Elle ne ressemblait pas véritablement à un profil reifuujin. Pourtant, quelqu’un du gouvernement la missionnait à faire le ménage au temple visiblement. Il remarqua sa silhouette dessinée généreusement se balancer au fur et à mesure de ses esquives. Elle n’était pas la chose la plus vilaine qu’il lui ait été donné de voir mais... Cette brève réflexion mourut avant même de totalement naître.

Sa longue chevelure opulente cascadait au rythme de ses mouvements plutôt habiles mais... terriblement lents. En fait, un paradoxe en particulier interpellait notre bon vieux pirate. En tant que guerrier, il repérait facilement les amateurs des combattants et... Cette fille possédait un art avancé, une vivacité d’esprit pour réagir et anticiper que seule l’expérience offrait, témoignant d’une connaissance affirmée du combat. Par ailleurs, son insolente confiance en ses compétences pour gérer un groupe seule couplée à la technicité de ses figures donnaient toutes les preuves que cette gonzesse savait se battre, et pas qu’un peu. Pourtant, elle manquait de se faire taillader toutes les 3 secondes, elle semblait en retard sur chaque stratégie prévu, il décriait également la lenteur et maladresse de ses figures. Comment pouvait-elle réussir des méthodes aussi techniques avec si peu de finesse ? Quelque chose clochait. Comme si elle avait appris à se battre à l’envers : dans le sens où elle avait appris un style très sophistiqué, propres aux maîtres les plus aguerris, avant d’avoir travaillé les bases comme la force, la rapidité, l’agilité ou l’endurance.
Sa tête se pencha d’un air réflexif sur son index, profondément intrigué par cette énergumène. Seule une hypothèse crédible expliquait ce phénomène surnaturel : cette maîtrise hallucinante dépourvue de panache et de puissance provenait d’une perte de pouvoir. Cette idée jaillit en lui au même instant que des tendons giclèrent de leurs chevilles tandis qu’une bouillie d’oeil prit le relais accompagnée d’un cri légitime, mais qui ne perdura pas puisque tranché la seconde d’après.

Un style de combat agressif, incisif, presque barbare qui ne s’effrayait pas à l’idée de se salir les mains. La comédie se transformait en film d’horreur, la neige nappée par une flaque pourpre.

Il la sentait fatiguer, et il en restait deux. Pour être honnête, il en avait assez vu et son impatience quémandait des réponses à ses questions maintenant. Ainsi donc, il se releva tout tranquillement, débarqua sans crier garde derrière les deux derniers et se contenta de fracasser leur crâne l’un contre l’autre pour les inciter à faire dodo un petit instant.

Le tableau présentait deux survivants au centre d’un sol sacré jonchés d’hommes morts ou évanouis. Certains étaient manifestement plus chanceux que d’autres. Tant mieux, s’ils pouvaient en choper un pour essayer de le faire parler dans leur langue...

- Depuis quand es-tu arrivée sur Kosaten ?

Il ne prit même pas le temps de lui demander si elle était bel et bien une élue, cela lui laisserait l’occasion de le tromper si jamais elle était du genre à faire des cachotteries. Au moins, en prenant une position affirmative en sautant une étape, il recevrait une réponse plus fiable, même si le doute persistait au fond.

- Te fais pas de bile, on passe tous par là au début. Ca reviendra p’tit à p’tit...

Continua-t-il en ramassant une machette dans la main d’un de ces tarés. En effet, il remarqua une gravure particulière sur l’une d’elle, marquée dans leur langage : «Le fourreau noir»... Le nom d’une forge du coin peut-être ? Ces machettes constituaient une certaine qualité.

- Si jamais on ne parvient pas à tirer les vers du nez de l’un de ces détraqués, je connais notre prochaine destination.

Mais mieux valait tenter de raccourcir le projet en réveillant l’un d’entre eux. Zoro en sélectionna un au pif, pas trop mal en point et le souleva par ses habits :

- Si je le secoue comme un cocotier, ça devrait suffire... ?
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Credits > Epsilon

Dernière édition par Calamity le Mar 19 Sep 2023 - 18:56, édité 1 fois

Il n’en restait plus que deux à éliminer. La victoire semblait donc pratiquement acquise de mon côté. Pourtant, je n’étais pas si optimiste que ça. Malgré tout, malgré mon expérience au combat et mes efforts pour me fatiguer le moins possible, je sentais mes forces s’épuiser peu à peu. J’avais utilisé tous les coups de putes qui m’étaient disponibles à l’heure actuelle et les deux derniers lurons savaient désormais parfaitement à quoi s’en tenir en me faisant face. Je ne pouvais donc plus surprendre qui que ce soit. Mes gestes se faisaient plus lents et imprécis, et il y avait fort à parier que si je me loupais dans la moindre offensive, la punition serait instantanée, et la défaite pas très loin de suivre. Eux aussi, malgré leur manque de cohésion ou de technique en combat l’avaient capté. Ce monde m’avait franchement ramollie et j’avais horreur de ça.

Envers et contre tout, je m’évertuais à conserver un visage calme, comme d’habitude, et de ne rien laisser paraître. Il était hors de question pour moi de demander la moindre faveur à la cervelle d’algues à qui il ne manquait plus qu’un chocolat chaud et un transat pour profiter à la perfection du spectacle qui défilait sous ses yeux. Cela aurait signifié lui devoir un service pour plus tard, ce qui n’était pas dans mes intentions pour le moment. Tant que je n’étais pas capable moi-même de résoudre ce genre de problème, valait mieux oublier. Ce type avait son utilité en combat, mais je ne savais strictement rien de lui. Je me préparai donc à faire face aux deux ennemis encore debout, machette fermement agrippée en main. Le premier serait sans doute relativement tranquille à neutraliser, mais le temps que ça se fasse, je serais à portée des coups de l’autre, donc potentiellement en danger de mort à chaque seconde. Qu’à cela ne tienne, j’avais l’habitude, depuis le temps…

Toutefois, la chance sembla me sourire un peu, même dans mon infortune. Pris d’un élan de bonté ou alors simplement parce qu’il se faisait profondément chier, le sabreur se releva soudain, assommant en à peine deux gestes les deux gaillards entre eux, les laissant choir à terre comme de vulgaires sacs à patates. Je fis de mon mieux pour dissimuler mon soulagement, scrutant les environs à la recherche d’un énième cultiste à neutraliser, mais il s’avérait que le combat était effectivement fini. Reprenant mon souffle, je me dirigeai vers mes deux premières victimes, m’empressant d’en extraire mes dagues personnelles, avant de les essuyer dans la neige. Mon regard ne quittait pas le seul homme encore debout, espérant qu’il n’aurait pas la foutue mauvaise idée de vouloir m’éliminer moi aussi.

Heureusement, Tête de Cactus semblait dans un bon jour, ou tout du moins dans un bon mood, et il se contenta de me demander depuis combien de temps j’avais été refourgué en Kosaten. Question ultra directe et qui impliquait un hypothétique statut d’élue pour moi. Avais-je fait quelque chose qui m’avait trahie ou était-il simplement perspicace, devinant par le combat précédent une perte de capacités ? Ou alors c’était du bluff et il prêchait le faux par le vrai ? En temps normal, j’aurais sans doute nié cette suggestion et joué la carte de l’ignorance ou de l’innocence, mais ici, je pouvais pas courir le risque d’énerver cet énergumène. D’autant que j’avais cru comprendre que les capacités des élus étaient aussi variées que les pouvoirs dans mon monde. Il aurait donc très bien pu avoir une prédisposition à la télépathie ou à la super-intelligence, encore que, j’avais un gros doute concernant cette seconde théorie.

« Deux semaines. » répondis-je simplement en rangeant mes outils de travail.

Je ne fis ensuite que hausser les épaules lorsqu’il évoqua le retour progressif des pouvoirs des élus. J’avais déjà entendu ce baratin plusieurs fois depuis mon arrivée et je ne comptais clairement m’apitoyer sur mon sort en attendant que ça se débloque. J’avais, à de nombreuses reprises, dû apprendre à me débrouiller dans des situations toutes plus périlleuses les unes que les autres, ce n’en était qu’une de plus sur ce long chemin ardu.

Je remarquai plus tard, en fouillant les différents cadavres pour y trouver quelque chose d’intéressant, que la serpillière capillaire avait arrêté son attention sur l’une des machettes. Je m’approchai discrètement pour noter une inscription qui semblait être la marque de fabrique des artisans ayant forgé la lame. Peut-être tenait-on là le repaire des vandales ou bien n’était-ce qu’un simple fournisseur peu rencardé au sujet des activités illégales de ses clients ? Il n’y avait qu’une seule façon d’en avoir le cœur net.

Ce fut l’autre gars qui prit l’initiative de choper l’un des hommes qui avait pris le moins cher précédemment, proposant de le secouer pour le réveiller. Je roulai des yeux au ciel en entendant pareille stupidité, mes soupçons quant au fait qu’il s’agissait d’un gros bourrin pas futé du tout se confirmant de plus en plus. Ma main se posa sur son bras pour l’empêcher d’aller au bout de sa démarche, sans tendresse, ni fermeté.

« Laisse, je m’en occupe. » dis-je sur un ton froid.

Voyant que l’autre ne bronchait pas et me laissait effectivement opérer, je m’avançai vers le corps encore remuant de ma future victime. Je levai la main avec élan, avant de l’envoyer avec force dans la joue du type semi-inconscient, ce qui eut pour effet de le sortir aussi de sa torpeur, alors qu’il redécouvrait avec panique dans quelle situation ingrate il se trouvait. Je ne comptais pas franchement lui laisser le temps de se remettre de ses émotions.

« Tu m’entends bien ? Parfait. On va jouer à un jeu. Très simple. Je pose une question et toi, tu réponds. Si ça me satisfait, on enchaîne avec une autre question. Si la réponse ne vient pas, tu gagnes une balafre à un endroit de mon choix. Si la réponse ne me plaît pas, tu gagnes une balafre. Si la réponse est trop longue, tu gagnes une balafre. J’ai été claire ? »

« Tu peux crever, salope !!! » cria-t-il avec un sourire malsain.

Ma dague surgit instantanément de ma ceinture, parfaitement agrippée par ma main, et alla sectionner les lèvres du petit malin en deux. Une éraflure. L’interrogatoire allait être très long pour lui s’il agissait ainsi.

« Deuxième chance. J’ai été claire ? »

« Va te faire foutre !!! »

La seconde éraflure se dessina sur la joue que je venais de gifler, s’arrêtant juste en dessous de son œil. J’affichai un léger sourire. Deux éraflures.

« Tu sais, le corps humain contient cinq litres de sang. Toi, je dirais à vue de nez que tu as dû en perdre trois-cents ou quatre-cents centilitres, j’ai donc encore beaucoup de marge. Troisième essai. Ai-je bien été claire dans mes consignes ? »

« Pa-parfaitement ! »

HRP:

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Le culte du dragon noir

Ainsi donc, il obtint sa réponse. Technique d'enfer ! Calamity était une élue fraîchement arrivée qui s'embourbait déjà dans la merde comme si elle possédait son plein potentiel. Encore une inconsciente qui n'avait pas froid aux yeux. Cependant, il n'était pas difficile d'imaginer ses talents de combattante exceptionnelle à son prime, elle en préservait une trace bien marquée et il comprenait mieux ce qu'il venait de voir en action.
Elle ne répondit rien. Un tempérament taciturne de dark sasuke, une nouvelle fois. Cela devenait monnaie courante chez les élus, à croire qu'il s'agissait d'un critère de sélection pour débarquer sur Kosaten.

Génie du combat, mais piètre négociateur, le jeune guerrier à la triple boucle d'oreille comptait sur sa carrure imposante pour convaincre cet écervelé de cracher le morceau. Il connaissait une méthode à la barbare, celle du poing. Cependant, la nouvelle élue suicidaire s'y opposa et décida de s'en charger. Intrigué par ce spécimen, il n'émit aucune réticence à lui laisser la main. Il s'écarta du corps pour libérer la place et se plaça à côté, en soutien, les bras croisés comme un inspecteur des travaux finis. A défaut de pouvoir se battre sans ressembler à un pingouin tétraplégique, voyons voir si elle se rattrapait sur l'art de la négociation ou de la diplomatie.. Bizarrement, il avait un mauvais pressentiment sur la seconde option.

Un pressentiment légitime puisque le membre du groupuscule à la noix se retrouva menacé de scarification sans une once de pitié. La froideur de ce personnage n'était pas qu'apparence et pire encore, elle démontrait un tempérament impitoyable, à la limite de la cruauté. Toutefois, dans le contexte, le balafré ne s'interposa pas entre le bourreau et la victime car il employait des moyens similaires, quoique légèrement plus brutes, mais moins sournoises. Seule la violence fonctionnait manifestement puisque une fois qu'un bout de lèvre chuta sur la neige, l'encapuchonné accepta de collaborer.

- Tu es plutôt persuasive dans ton genre...

Commenta-t-il en un rictus amusé, avant de prendre le relais, du moins verbalement.

- Je vois qu'elle t'a fait retrouver ton latin... Bien, où se trouve ton organisation ?!

Inutile de passer par 4 chemins, c'était l'unique information cruciale qui lui manquait.

- Je... Je ne sais pas...

Devant la potentielle menace que cette réponse risquait d'opérer sur son visage, il insista, rongé par l'angoisse :

- J'vous jure ! J'en sais rien ! Nous recevons un message par un corbeau dés que nous devons nous réunir pour une opération, derrière le manoir du village, nous ne nous retrouvons jamais avec les mêmes personnes.

Ce type semblait réduit à une petite main inutile. A analyser sa réponse, il ignorait l'identité du grand chef derrière tout ce bordel, à coup sûr, bien qu'il laisserait Calamity Jane l'interroger à ce sujet si elle le désirait et plus si affinités. Lui, il savait ce qu'il allait faire : attendre au point de rendez-vous et prendre la bande en filature, mais d'abord, un petit tour à la forge s'imposait avant la tombée de la nuit.

De prime abord, ce trou de balle ne semblait pas raconter des bobards mais qu'il s'avise à mentir ou non, il n'en aurait de toute façon jamais la certitude avant de vérifier alors dans le doute, il suivrait ses indications. Il ramassa à nouveau un échantillon : la machette de la forge et se prépara pour rejoindre le village, apercevable depuis le temple en contrebas.

- Qu'est-ce que tu comptes faire de lui ? Et.. Tu viens ou pas ?

Demanda-t-il nonchalamment à la demoiselle.
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Credits > Epsilon

Ce n’était pas la seule méthode de torture pour soutirer des informations que je connaissais, naturellement, mais c’était de loin la plus simple à appliquer, dans mon état actuel. Largement privée de mes capacités d’antan, il m’était impossible de m’amuser à lui péter un à un les différents os de son corps, de lui en faire découvrir certains dans la douleur, avant d’anéantir peu à peu toutes ses chances de guérison futures. Pour le coup, autant j’avais été formée au corps-à-corps par certains vétérans de Weather, autant pour ce qui était des assassinats et des interrogatoires forcés, j’avais tout appris sur le tas, à force de me retrouver dans diverses situations différentes. Étonnamment, voir du sang ou infliger de la souffrance à autrui ne m’avaient jamais choquée, et ce, depuis très jeune… Ce n’était donc pas franchement déconnant que je sois devenue l’une des mercenaires les plus prisées de notre groupe. Au fond, je m’en foutais royalement, tant que j’avais de quoi survivre et m’occuper.

Ici, c’était un peu différent… Totalement dénuée de mes forces d’autrefois, j’étais à la merci de ce nouveau monde et je devais me faire une place avec un minimum de prudence, mais rien qu’un minimum par contre. Je repartais de zéro et devais de nouveau gravir un à un les échelons de cet univers qui n’avait rien à voir avec le mien. Ma terre d’origine ne me manquait pas franchement, pas plus que les gars avec qui j’avais l’habitude de trinquer en retour de mission. Je n’avais jamais été douée pour nouer des liens, je n’avais même jamais cherché à le faire, aussi ce n’était pas franchement une grande perte pour moi, ça l’était sans doute plus pour eux. Enfin, je disais ça, mais Bloody Mary et Psythra étaient largement capables de reprendre le flambeau après moi…

Il me fallut quelques instants pour convaincre l’ennemi vaincu qu’il valait mieux ne pas trop jouer avec mes nerfs, chose qu’il apprit naturellement à ses dépens. Il pigeait vite, mais fallait lui expliquer longtemps… Heureusement, sa langue se délia avant que je ne m’attaque à ses pupilles. Grand bien lui en fasse, sans quoi la suite n’aurait guère été plaisante pour lui. L’autre type à la tête de cactus semblait satisfait de mon efficacité, peut-être surpris, après tout, il ne me connaissait pas plus que je le connaissais. J’étais un peu étonnée de le voir rester ici alors que cette tâche n’avait rien à voir avec lui, enfin, c’est ce qu’il me semblait. Après tout, le gars qui m’avait confié la mission ne m’avait pas évoqué le moindre renfort. C’était donc un parfait lambda surgi de derrière les fagots et qui m’avait, en vrai, pas mal mâché le boulot, sans doute évité quelques blessures inutiles. Il ne restait plus qu’à espérer qu’il ne se retourne pas ensuite contre moi, parce que je n’aurais alors pas donné cher de ma peau…

Le sabreur posa une question et le torturé commença par déclarer qu’il n’avait pas la réponse. Dommage pour lui, il venait de signer la perte d’un œil. Je levai ma dague pour lui rappeler les règles du jeu, mais l’autre aperçut mon geste et se ravisa très vite, poursuivant son explication. Apparemment, il n’était qu’un vulgaire larbin contacté parfois via corbeau, drôle de biais au passage, et associé à de nouvelles têtes pour commettre ses méfaits. Il ignorait tout le reste, n’était qu’un piètre sympathisant. Je sentais qu’il disait la vérité et qu’on n’obtiendrait pas grand-chose de plus de lui. Sur ce constat, la carotide du malheureux se trouva bien vite déchiquetée par ma lame, l’envoyant paître au sol, rejoindre ses collègues, dont je m’assurai rapidement du trépas. Ma mission était d’éliminer les rebelles, pas de les capturer. À la rigueur, s’il existait effectivement un leader à ce mouvement d’opposition à la divinité locale, je le livrerais aux autorités afin de prouver mon succès. Pas intact, ceci dit.

L’autre gugusse à la cervelle d’algues s’empara de la dague sur laquelle était notée les indications liées à une forge, me demandant ensuite ce que je comptais faire. Il m’avait aussi questionné quant au sort que je réservais au torturé, mais mon geste précédent avait sans doute été suffisamment éloquent à ce propos. Je le fixais d’un air un peu méfiant.

« Ma mission est d’éradiquer toute opposition à la construction de ce temple. Donc oui, je viens. En revanche, tu peux m’expliquer ce que tu fiches ici et pourquoi tu m’aides ? Tu es fort, c’est un fait, mais je ne vois pas ce qui te fait rester... »

En vrai, si, je voyais parfaitement, et même plusieurs possibilités, mais il n’y en avait aucune que je pouvais et comptais satisfaire. Je devais donc absolument tirer ça au clair avant d’aller m’attaquer à la tête de ce culte du dragon noir. Si ce tas de muscles écervelé avait la moindre chance de se retourner contre moi, il fallait que je le sache très vite.

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Le culte du dragon noir

La cruauté émanant de cette femme interloquait le samouraï. Certes, ils cohabitaient ensemble pour répondre aux objectifs de cette mission mais une part d'elle ne lui inspirait guère confiance. Rien qu'à voir la manière dont cette carotide fut tranchée, comme s'il s'agissait d'une vieille pelure de pomme à éplucher, le laissait perplexe. Il y avait des manières de tuer, et bien que le sabreur n'était pas un exemple de chaleur humaine, il était possible de ressentir dans chacun de ses coups critiques un tant soit peu de considération pour la vie qu'il retirait. Certes, cela se jouait à un détail quasiment impossible à percevoir mais ça suffisait à créer la différence.

Il se demanda durant un court instant si une âme habitait cette maison de chair aguicheuse.

Il ne semblait pas le seul gugusse du duo à développer des soupçons puisque ce fut à son tour de passer sous l'interrogatoire. Il était vrai que le sabreur venait de s'incruster, démontrant une forte implication alors qu'initialement, il s'était juste bêtement égaré durant un entraînement de moussaillon. Cependant, le temple du ciel, bâtiment spirituel du royaume, se trouvait sous sa responsabilité comme chaque élément du pays.
Qui menaçait le temple menaçait Reifuu, et son roi, Rhadamanthys. Ruby patienterait un petit peu..

- Mon nom est Roronoa Zoro, commandant en chef des armées du nord, fidèle serviteur du vrai roi de Reifuu, Rhadamanthys. Mon devoir est de protéger les biens de ce royaume.

(https://youtu.be/7XrK-4Qf-vE?si=eSsrds2QQwx_n6Qo :huhu: )

Il apprit par ce biais le motif de sa venue, elle remplissait une mission, sûrement donnée par les autorités.

- Mh.. Tu t'es déja prise d'affection pour Reifuu ?

En effet, les élus étaient libres désormais. Si Calamity défendait un monument du royaume, alors il était possible qu'elle ait prêté allégeance. Cependant, il aurait été mis au parfum si une nouvelle élue rejoignait leur rang. Une mercenaire ? Mais le temps de réfléchir, elle avait déjà sûrement formulé la réponse.

- Ne perdons pas plus de temps. En route.

Il emboita le chemin vers le village, du moins, ce qu'il crut puisqu'il partit à l'exact opposé de sa destination : la forge.

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Credits > Epsilon

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Tuer ou être tuée… C’était ainsi que j’avais grandi. Je ne dirais pas que je n’étais pas un peu dérangée de base, c’était sans doute vrai. D’aussi loin que je puisse me souvenir, pour peu que l’on veuille vraiment regarder derrière soi, j’avais toujours été assez froide de nature et détachée de tout ce qu’il advenait devant moi. Sous l’identité de Calamity, j’avais massacré des dizaines et des dizaines d’individus hostiles à la cause de Weather, sans que cela ne me cause le moindre petit remord. Quant aux mecs du groupe, lorsque leur tour arrivait et qu’ils succombaient eux aussi, eh bien, cela ne me faisait rien non plus. En réalité, je n’avais ni de vrais amis, ni de vrais ennemis, que de potentielles cibles un peu partout. Seule la sûreté du chef de Weather m’importait franchement, et encore, c’est parce que ce mec m’avait vraiment sauvé la mise. Prendre des vies n’était donc à mes yeux pas plus dur à faire que de se brosser les chicots, c’était juste un peu moins naturel.

Je fixai pensivement le tas de corps agonisants ou agonisés tout autour de la tête de cactus et moi-même, en me disant que s’il y en avait encore au moins autant à neutraliser, la tâche serait sans doute un peu trop laborieuse pour moi, hormis si je parvenais à tous les éliminer en traître, ce qui n’était pas une mince affaire, au vu de mes capacités réduites. Si j’avais pu ne serait-ce que manipuler un peu l’air ou la terre… J’allais donc devoir réellement compter sur ce type dont je ne connaissais que la puissance brute, ce qui ne m’enchantait pas franchement.

À ma demande, il se présenta finalement sous le nom de Roronoa Zoro, suivi de tout un baratin suce-roubignolles qui expliquait qu’il défendait les intérêts de Reifuu. Une pointure donc, ce type. Visiblement monté en grade pour ses compétences à l’épée et non pour ses capacités intellectuelles. Il ne semblait pas méchant et avait l’air d’être ce genre de surhomme à vouloir impressionner la galerie en défendant les faibles contre des menaces qui ne lui arrivaient pas à la cheville. Je ne m’attendais vraiment pas à tomber sur un type comme lui sur une mission d’apparence aussi banale… Avait-il eu vent de l’affaire par un autre intermédiaire que la guilde qui m’avait recrutée ? Car je ne me rappelais pas franchement du moment où le gars à l’accueil m’avait informée que je pouvais très bien tomber sur un haut-gradé de l’état…

« Ok. »

Je n’étais pas du genre à m’étendre en présentations longues à en crever, surtout avec un type que je ne reverrais potentiellement plus jamais. Je connaissais son blase et son rang, il connaissait les miens, point à la ligne. L’autre, cependant, avait l’air un peu plus causant que son aspect taciturne l’aurait laissé penser, puisqu’il voulait savoir pourquoi je défendais les couloirs du véritable dieu dragon au profit de ces couillons de sectaires. Ouais, j’avais dû tomber sur un de ces illuminés complètement gagas de leur patrie et prêts à verser leur sang pour un tas de gens qu’ils ne connaissaient pas et qui n’auraient jamais conscience de ce sacrifice. Je haussai les épaules, avant de fouiller dans un repli de ma tenue, sortant l’affiche de la quête que j’avais prise et l’exhibant quelques instants.

« Je n’ai pas le moindre intérêt pour Reifuu. Je me contente de remplir cette quête pour gagner ma croûte, voilà tout. Désolée de t’avoir donné de faux espoirs de vendre ta nation, Roronoa Zoro. »

Et en vrai, je l’étais presque vraiment. Ou plutôt, j’avais pitié pour ce mec qui ne se rendait pas compte de la futilité de son discours. Dans tous les cas, j’étais au moins à peu près certaine que tant que je resterais dans les clous de la mission et que je me battrais, ne serait-ce qu’un peu, pour Reifuu, ce type serait mon allié. Au moins une bonne info de glanée. Il était temps de se remettre en route vers notre objectif temporairement commun, mais apparemment, ce gars-là semblait aussi doué en orientation que moi en diplomatie, puisqu’il partit directement à l’opposé du village en contrebas où se trouvait supposément la forge. Je soupirai. Ça n’allait pas être une partie de plaisir avec ce timbré…

« C’est de l’autre côté, Roronoa Zoro ! »

Sans vraiment prêter attention à lui, je me mis en route dans la bonne direction, réfléchissant à ce qui pourrait nous attendre à la forge. Le larbin de tantôt n’en avait pas fait mention du tout, mais ce bâtiment pouvait très bien être une couverture pour le culte noir, ou tout du moins un allié solide puisqu’il fournissait leurs armes. À voir ce qu’on apprendrait là-bas.

Ayant un peu de temps à tuer sur la route, j’examinai discrètement l’attirail du collègue improvisé, notant assez vite que ses sabres étaient franchement de bonne qualité, même si mon expertise dans le domaine n’était pas très poussée. Sans doute que son statut élevé lui avait permis de s’offrir des armes au niveau de ses compétences. Par contre, à bien le regarder, il y avait un détail qui m’intriguait suffisamment pour relancer un peu la conversation :

« Pourquoi trois sabres ? »

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Les réactions de cette demoiselle étaient pleines de peps et de bonne humeur, il jalousait son sens de la convivialité à ce niveau. Entre ses " ok ", ses pokerface de sombre Uchiha, et son aimabilité d'une porte de prison, on risquait de passer une bonne soirée ambiancée avec elle. Ce n'était pas tous les jours qu'il rencontrait une personne plus taciturne que lui. Il passerait presque pour une pipelette à côté de cette face de pierre tombale. Elle démontra cependant une capacité à formuler plus de deux phrases à la suite, quand elle expliqua les motivations de ses actions pour démanteler ce groupuscule. En revanche, elle ne semblait pas douée de jugeote, au vue de son jugement hâtif. Qu'est-ce qu'il s'en branlait de compter cette rabat-joie parmi ses rangs, sérieux ?! Il allait vite la faire redescendre la p'tite, à son stade, elle ne valait pas plus qu'une vulgaire crotte de cheval. Et encore, la crotte de cheval avait le mérite de se faire remarquer de part son volume et surtout son odeur quand ce fantôme aux joues blâmes passait inaperçue.
Elle révéla donc l'affiche de la quête et son statut de mercenaire.

- Il faut un minimum faire ses preuves pour prétendre me donner de faux espoirs.

Ou autrement dit, être quelqu'un digne de sa considération et de son respect.

Sans plus attendre, il emboîta le pas dans la mauvaise direction avant d'être rappelé à l'ordre par la guide touristique. S'immobilisant brusquement, grimaçant de honte, il fit volte-face :

- Je sais bon sang ! Je... vérifiais quelque chose !

Se justifia-t-il d'un air nouvellement énervé, car pris en flagrant délit de débilité. C'était d'autant plus agaçant quand la remarque provenait d'une fille aussi antipathique et tête à claque. Mais elle ne le reprendrait pas à deux fois puisqu'il veillerait à ne pas marcher plus vite qu'elle, quitte à ralentir le rythme. Ainsi donc, le duo d'élus progressa vers la destination, côte à côte.
S'il s'apprêtait à confronter le silence dans ce trajet vu le frigo qu'il se trimballait, il fut néanmoins étonné de se faire interrompre par une de ses questions. Tiens, madame ressentait subitement l'envie de tailler le bout de gras pour occuper son ennui ?

- Pourquoi pas ? Je suis trois fois plus dangereux de cette manière.

Trois fois plus con aussi mais tout avantage s'accompagnait toujours de son inconvénient, n'est-ce pas ? Plus sérieusement, cette question nécessitait la narration d'une histoire et cette effroyable bonne femme méritait-elle d'entendre un tel développement. Certainement pas. Il ne lui manifestait pas la moindre confiance. Les assassins de ce style la jouaient solo et n'hésitaient jamais à poignarder leur meilleur ami dans le dos pour sauver leur peau. Ils faisaient nécessairement passer leur intérêt avant celui des autres, comme cette pétasse de Lexi.

La forge pointa le bout de sa façade, légèrement excentrée du village, sûrement afin de ne pas emmerder le voisinage avec les invasions sonores propres au métier, quand il s'agissait de taper le métal. Un barbu, dans la fleur de l'âge, à la carrure costaud aperçut les deux jeunes de sa génération arriver de loin. Il sembla ranger quelques affaires en vitesse et s'approcha de l'entrée de sa forge tel un commercial, drôle de comportement pour un forgeron. Les mains jointes, il tira son meilleur sourire ;

- Madame, monsieur, que puis-je faire pour vous ?

Le bretteur le toisa nonchalamment, le sourcil arqué, interloqué par une attitude aussi mielleuse. Ce n'était franchement pas le profil vers qui il se tournerait pour lui préparer une arme, il ne lui inspirait clairement pas confiance.

- On va être brefs. Reconnaissez-vous ces armes ?

Il dégaina l'échantillon en question, la machette marquée de son insigne, et la présenta sur le comptoir en bois. L'homme ne prit même pas le temps d'examiner la lame qu'une goutte de sueur perla le long de son front, subitement blanc comme un linge. Figé, le pirate fut traversé par l'envie de lui remuer un peu les fesses :

- Oi ! T'as vu un fantôme ? Pourquoi tu bloques comme ça ? Tu les reconnais, oui ou non ?

La grosse voix virile mal lunée de l'empereur le réveilla de sa stupeur et le forgeron agita son visage, comme pour reprendre ses esprits, avant de se confondre en excuses incompréhensibles et de s'agenouiller contre le sol.

- Je vous prie sincèrement de recevoir mes excuses, empereur Roronoa Zoro, je n'avais pas compris avant de remarquer vos 3 katanas.

Quel sketch ! Quelle perte de temps ! Le bretteur s'impatienta :

- Oui bon, peu importe... Réponds à ma question et tes excuses seront acceptées.

- Ah oui ! Tout à fait !

Il partit examiner sans plus attendre la machette. Il ne lui fut pas 2 secondes pour déclarer :

- En effet, elles viennent de chez nous. Où l'avez-vous trouvé si je peux me permettre ?

- Un groupuscule qui sème la zizanie sur les lieux de culte en est armée...

Deuxième goutte de sueur, deuxième changement de couleur, retour au blanc cierge et à la paralysie. Décidément, ce type semblait légèrement cardiaque. Blasé, le cheveux vert insista :

- Quoi encore ?

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Credits > Epsilon

La tête de cactus semblait avoir été piquée dans son orgueil après ma remarque sur le fait que je me foutais royalement de sa nation. Ah, bah, c’est sûr que le type s’était ramené en grande pompe avec son titre et son service trois pièces, espérant impressionner une potentielle nouvelle recrue de Reifuu… Sa réaction était purement puérile et confirmait une fois encore ce que j’avais compris précédemment sur les faibles facultés cognitives de cet homme. M’enfin, à défaut d’avoir une tête, on a des bras et des jambes, comme on dit. Je rangeai rapidement l’affiche de la mission dans mes affaires, sans même prendre le temps de répondre à son énième commentaire stupide. Si je devais un jour faire ses bagages pour aller m’installer du côté de la région où ça caillait le plus, je ne passerais sûrement pas par ce gugusse, bien trop fier pour revenir sur ces mots.

Sur ces belles paroles, nous nous mîmes en route tous les deux vers la ville en contrebas, après que j’ai encore une fois ramené ce bourrin sans cervelle à la raison, où nous espérions obtenir plus d’informations sur le culte que je devais décimer, notamment à la forge où avaient été créées les armes des vandales. Puisque j’étais juste un poil curieuse quant au nombre de sabres accrochés à sa taille qui était assez illogiquement supérieur au nombre de mains dont il était doté, je me permis simplement de lui poser la question qui y était liée. Évidemment, cette tanche était toujours vexée pour précédemment et Roronoa Zoro décida de se la jouer mystérieux en répondant absolument à côté de la plaque. Je soupirai, me disant que la route allait être franchement longue dans ces conditions.

« Si tu le dis. » répondis-je sur un ton plus blasé que froid.

C’était pas un balai qu’il avait dans le cul ce type, mais un katana ! De toute façon, il ne m’avait pas fallu longtemps pour cerner le profil de ce gars-là. J’espérais honnêtement pour cette nation qu’il n’y avait pas que des couillons comme lui en haut de la pyramide, sans quoi elle ne perdurerait pas dans le temps… Roronoa Zoro, c’était ce cliché très présent du costaud très puissant et très con, qui n’hésitait pas à cracher sur toutes les méthodes de combat un peu salaces tout en montrant sa virilité. Le genre de gars qui tombait en premier sur un véritable champ de bataille… D’ailleurs, il y avait fort à parier qu’à niveau égal, il n’aurait pas fait long feu face à moi. Peut-être en avait-il conscience, ce qui expliquait qu’il se pavanait ainsi devant les petits nouveaux pour être sûrs de pouvoir affirmer sa force ? Ma réflexion sur son propos s’arrêta là, le sujet ne m’intéressait pas du tout.

C’est donc dans le silence le plus total que la route se poursuivit jusqu’à notre destination. Ils n’eurent pas de mal à trouver le bâtiment, ou plutôt, je n’eus pas la moindre difficulté à le trouver, puisque l’autre aurait sans doute galéré s’il avait été tout seul. Sur place, un forgeron se chargea de nous accueillir comme il se devait. Ce coup-ci, c’est Roronoa Zoro qui se chargea de l’interrogatoire, ce pourquoi je ne me battis pas, puisque l’interrogé en question m’avait l’air un peu plus solide sur ses appuis que les blaireaux vaincus sur place, ce qui m’aurait demandé un peu plus de temps pour obtenir des réponses concrètes. Mais, à peine Môssieur la grande pointure de Reifuu eut-il attaqué les questions, que le forgeron blêmit d’un coup, se chiant limite dessus, avant de s’excuser en avouant avoir reconnu l’homme devant lui.

Ah donc c’était vraiment un crack, ce Roronoa Zoro ? Il en fallait donc vraiment peu à Reifuu pour faire ses preuves… Et visiblement, le troisième katana carré dans le fion semblait vraiment être sa marque de fabrique. Le forgeron n’était plus du tout à sa place et il était facile de sentir tout le mal-être qui émanait de lui. Je restai silencieuse pendant qu’il prit tout de même le temps de répondre à la requête du sabreur suréquipé et confirma que les armes provenaient bien de chez lui. Pas franchement le scoop du siècle, l’insigne était le même sur le bâtiment et sur l’arme qu’avait embarquée le grand intellectuel qui m’accompagnait. Vint alors la question qui fâchait, à savoir où est-ce qu’on avait retrouvé cette machette. Sans aucun détour, Roronoa Zoro donna tous les détails et le mec en face de lui se décomposa encore plus que la première fois.

Il savait quelque chose, il ne fallait pas être un génie du mentalisme pour le deviner. Je m’approchai finalement, sortant une dague de ma ceinture pour venir la presser avec vigueur contre la besace du forgeron, et je ne parlais pas ici de son sac à piécettes bien sonnantes. Il lâcha un gémissement assez peu viril, mêlé à un regard surpris, puisqu’il n’avait d’yeux que pour mon acolyte balafré.

« Je te conseille de cracher le morceau si tu veux continuer à pouvoir te servir de ton petit joujou. » dis-je en m'attardant sur les syllabes du dernier mot.

Mon regard glacé croisa son regard apeuré et il comprit aussitôt que j’étais on ne peut plus sérieuse. Il déglutit une nouvelle fois.

« Je… Je vais tout vous dire… Suivez-moi à la forge, s’il-vous-plaît. »

Je relâchai la pression de ma lame, sans pour autant la ranger, et l’invitai à se diriger vers le bâtiment. Il semblait disposé à nous livrer les renseignements attendus, mais je restai méfiante. En général, les types comme ça avaient des comportements imprévisibles lorsqu’ils se savaient en grave danger. Il nous amena vers la forge et y entra, non sans avoir jeté un regard en coin pour confirmer que nous étions sur ses traces. Cela ne fit que renforcer ma méfiance à son égard. Sitôt que le type fut entré, il s’élança tout à coup vers une porte dérobée, en s’écriant :

« À moi ! On est attaqués !!! L’Empereur de Reifuu est là pour nous, éliminez-le, lui et son alliée !!! »

Des bruits de pas en chahut se firent entendre dans la bâtisse, de part et d’autre de notre position, tandis que la porte se refermait à clé derrière Roronoa Zoro. Je levai les yeux au ciel tant ce scénario était prévisible...

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Le culte du dragon noir

Il était amusant de voir l’autre dark sasuke de service prendre la main de temps à autre, alors qu’elle demeurait en retrait depuis le départ. Elle traînait sa tronche patibulaire pendant de longues minutes jusqu’au moment où elle décidait de dégainer un couteau pour menacer sa victime, avec un air de psychopathe glacial sur la tête. Elle ne jouait pas dans la même cour que Saiko, sa psychopathie était moins «folle» mais pas moins flippante pour celui qui la recevait.

Le bretteur la laissa manœuvrer le reste de l’échange, bras croisés, appuyant une pression visuelle par son regard fixe sur le bonhomme louche. Ses changements d’humeur commençait à lasser notre jeune empereur. S’il voyait que les coups de pression de la calamité ne fonctionnait pas, il activerait la vitesse supérieure.

Elle parvint à se montrer convaincante, bien qu’elle ne valait pas plus qu’un petit cafard facilement écrasable à son niveau, et le forgeron les conduisit dans l’arrière boutique. Ca puait du cul. Toutes les alarmes de l’épéiste sonnèrent comme des sirènes de pompiers. Cependant, il vit l’autre abrutie suivre bêtement cette lavette alors il décida d’emboîter le pas à son tour, résolu à ne pas la laisser clamser comme la dernière des bouses de vache dés son premier jour. Ca ne donnerait pas une très bonne image d’accueil pour Kosaten... Comme si Zoro en avait quelque chose à foutre de cette image...

Et ça ne loupa pas, les deux gugusses se retrouvèrent enfermés dans une salle, avec un ordre de les éliminer. Cette prévisibilité le fit lever les yeux au ciel mais au lieu de se contenter de trancher ces murs pour sortir, il se dit qu’une bonne défoulade n’était pas de refus. Alors quand une bande de fous furieux leur tombèrent dessus, vêtus de robes noirs semblables à celles des détracteurs du temple, la plupart finir rapidement avec un katana au travers de la bouche. Il n’avait pas le temps pour ces conneries et l’heure du rendez-vous au manoir approchait.

De toute façon, ils n’obtiendraient rien de plus ici, l’autre s’était probablement fait la malle. Ainsi donc, il en explosa 4 ou 5 tandis qu’il laissa le dernier à la Calamité. Une fois que tous furent rentamés, l’idée fut évidente : il retira les habits de l’un d’entre eux et se couvrit de ce même tissu, enfilant la capuche.

- Je vais m’infiltrer. J’ai envie de comprendre ce qu’il se passe dans ce foutu patelin.

Il ignorait si Calamity prendrait la peine de suivre l’idée divinement originale du bretteur ou si elle proposerait un autre plan. En tout cas, de son côté, il semblait bien décidé. Il se permit cependant avant de partir de reluquer les lieux, à la recherche d’indices. Un trousseau de clé se trouva sur l’un des corps qu’il récupéra, l’une d’entre elles ouvrait sans doute la porte pour pouvoir s’extirper d’ici discrètement, sans se faire remarquer.

Une lettre trôna également sur une table dans un langage indescriptible :

« «é’ç»()é’à»é)’çàppt! :§:--9»

- Ca va vachement nous avancer ça...

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Credits > Epsilon

Le scénario était proprement grotesque et je ne voyais pas dans quel monde le forgeron pensait vraiment que son plan désespéré pouvait fonctionner sur nous, surtout si le sabreur avec moi avait autant de renommée que ça. À croire que cette nation avait véritablement un problème de génétique au niveau de la formation de cet organe si fragile que l’on nommait le cerveau, parce que ça commençait à faire un peu trop d’abrutis au mètre carré à mon goût pour ne croire qu’à une banale coïncidence. Notre issue n’était fermée que par un petit verrou qui, j’en étais certaine, n’aurait pas plus tenu face au tas de muscles derrière moi qu’un vulgaire morceau de carton. Quant aux potentiels ennemis qui s’apprêtaient à nous prendre par « surprise », il allait vraiment falloir qu’ils soient nombreux, mais genre vraiment nombreux, sans quoi ils se feraient décimer comme les types au temple. Nan, franchement, le pleutre qui avait filé la queue entre les jambes devait bien s’attendre à ce que cette tentative soit des plus infructueuses.

Je m’attendais à ce que l’autre gars avec moi s’exclame un grand coup et détruise tout sur son passage, mais il se contenta d’abréger, une fois encore le combat, en s’occupant de cinq des six petits nouveaux qui étaient gentiment venus nous rendre visite. Au moins, ce gars-là avait le mérite d’être particulièrement efficace et acéré au combat, à défaut de l’être ailleurs. Grand généreux, il m’en laissa sciemment un à éliminer, peut-être parce qu’il avait encore envie de voir ce que je valais ou juste pour me rappeler qu’à son niveau, il était capable de tout et avait un droit de vie et de mort sur chacun. Sans broncher, sans rien dire, le plus professionnellement possible, je m’appliquai à me fondre dans l’angle mort du dernier survivant qui n’avait pas encore senti mes intentions meurtrières, profitant de la première ouverture dans ses défenses que je trouvai pour fondre sur lui et plonger ma dague dans son cœur. Un petit quart de tour histoire de bien être sûre que l’organe était détruit et le tour était joué.

Comme précédemment, les adeptes de ce culte noir portaient une tenue bien particulière, dont la capuche avait le mérite de préserver l’identité de chacun. Cela donna une idée, pour une fois pas complètement débile, au fier partisan de Reifuu qui proposa de se servir de ces camouflages fournis et de visiter le patelin un peu plus en profondeur pour achever de démanteler cette secte de timbrés démolisseurs. On n’avait pas vraiment d’autre option en réserve, surtout que notre amical hôte un peu pétochard avait pris la poudre d’escampette sans demander son reste, embarquant avec lui notre seule piste.

« Pas bête, l’idée ! Je pense que nous n’avons pas le choix, de toute façon… Je doute que nous puissions remettre la main par hasard sur ces types, maintenant qu’ils sont au courant que nous venons prendre leurs têtes... »

J’enfilai donc à la va-vite l’une des tenues qui avait été le moins abîmé durant le combat très court mais intense, faisant fi de la puanteur due à la transpiration qui en émanait. Capuche rabattue sur le visage, j’avais à présent la dégaine parfaite pour me taper l’incruste sans encombre dans ce culte. L’autre en avait profité pour récupérer des clés, ainsi qu’un mot incompréhensible qui ne leur servirait probablement pas. La porte de la forge fut donc rouverte assez conventionnellement, même si je sentis que Roronoa Zoro était à deux doigts de péter les plombs face à la clé un peu vieillotte qui ne s’enclenchait pas très bien dans la serrure.

C’était assez marrant de constater que les habitants nous regardaient beaucoup moins de travers, comme s’ils avaient vu un alien, depuis que nous portions les capes noires. Cet endroit ne tournait décidément pas bien rond… J’étais assez loin de m’imaginer, au départ, que le culte ait pu prendre tant d’ampleur, mais son influence n’était plus à démontrer désormais. Quel toupet quand même de la part de ces rebelles que de s’installer aussi près du temple de la véritable divinité de la nation !

J’explorai un peu les alentours en prenant soin de ne pas attirer trop l’attention sur moi, sans franchement vérifier si la tête de cactus s’était une nouvelle fois paumée ou non. Des bruits de cloche attirèrent bientôt mon attention et je décidai de me diriger vers la provenance des sons. J’arrivai alors sur une grande place, sans doute la centrale de ce village, où une sorte d’estrade avait été construite avec une clochette au milieu, celle-là même que j’avais entendue. J’avais visiblement tiré le gros lot. Plusieurs dizaines d’individus en cape noire se trouvaient ci et là sur la place, et sur l’estrade étaient montés quelques-uns d’entre eux, dont notre cher forgeron qui avait relevé sa capuche. Il réclama le silence, avant de crier pour que tout le monde l’entende :

« Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, un des quatre Empereurs de Reifuu est sur notre piste. Il s’agit de Roronoa Zoro, le grand costaud aux cheveux verts et à l’air un peu niais, celui qui possède trois sabres. Il est accompagné par une jeune femme brune complètement cinglée et violente. Pour le moment, ils sont retenus à la forge par quelques braves fidèles, mais ça ne tiendra pas très longtemps. Évitez à tout prix de les croiser, nous ne sommes pas de taille face à eux ! »

Comment ça, cinglée ? Violente, ouais, peut-être un peu, mais il fallait bien que j’obtienne ce que je voulais… Mais en aucun cas, cinglée, ça jamais !

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Le culte du dragon noir

Au cas où, le morceau de papier vieux comme le monde fut enfoui dans la ample poche de la cape. Une poche si large qu'elle dissimulerait un lapin. Au même instant, la gourgandine à la chevelure digne d'une fillette noyée dans un puits revenue pour hanter les vivants marcha dans la proposition de l'empereur de Reifuu sans arrière pensée. Elle ne respirait pas la bienveillance alors qu'elle donnait son avis sans se contenter de "subir" un homme plus fort qu'elle, ça apportait une bouffée d'air frais. Et de l'air frais, ils en avaient besoin dans cette piaule étouffante rongée par les champignons, dont une charmante odeur de pourriture se dégageait. Il tenta d'insérer la clé dans le verrou mais dût s'y reprendre à 4 fois, râlant comme un vieux bison malfamé à chaque échec. Il s'énervait sur cette porte de merde, s'efforçant d'être discret mais au final, vu tout le brouhaha qu'il foutait en gueulant comme un poissonnier, couper la porte en deux se serait vue moins chaotique.

Peu de temps plus tard, la mercenaire guida implicitement la petite troupe vers le lieu de rendez-vous. Une revanche à prendre sur une certaine tapette de forgeron approchait à grands pas. Peu confortable, le général se fondit dans la masse, accompagnée de la vagabonde, tenant son rôle à merveille. Elle se confondait totalement dans le décor, ces branquignoles encapuchonnés étaient aussi austères et morts de l'intérieur que son âme de poisson crevé.

Et en parlant de l'autre face de tarlouze, le voilà qui se ramena avec sa face fière alors qu'un pur lâche se cachait derrière ces muscles inutiles. Etait-il le chef de file ? POur l'heure, il s'aventura dans un discours concernant les intrus dans les rang, la prunelle du bretteur tiqua tandis que son poing se referma de rage quand il entendit son nom être associé à l'adjectif "niais". Non mais il l'avait bien regardé ce trou de balle moisi à l'oeuf pourri ? Il allait lui en coller une de niaiserie, en plein dans la tronche, afin de le faire un peu réfléchir. Il ne perdait rien pour attendre mais pour le moment, il devait se contenir pour éviter de faire capoter le plan. Savoir ce qui se tramait dans ce culte de la sainte pédale était prioritaire sur ses états d'âme.

- La cérémonie va commencer. Je vous prie d'accueillir notre mère salutaire, notre pucelle de Reifuu, notre perle de pureté...

Ce fut alors qu'une femme, à la beauté mystique et sauvage, entra en scène, vêtue d'une longue robe blanche. Pieds nus, elle se traînait comme une bohémienne alors qu'une couronne de fleurs s'entremêlait à sa longue chevelure marine cascadant jusqu'à derrière ses genoux. Le coiffeur se trouvait sans doute en prison mais il fallait admettre qu'un charme indubitable accompagnait l'intensité de son regard. Une aura ensorcelante enrobait son corps. Et à voir la réaction hypnotisée du public, qui se mit à marmonner en choeur un chant cryptée, elle était peut-être un peu trop "ensorcelante" au goût du bretteur...

Alors que les choeurs des hommes et des femmes de la foule s'élevaient dans les airs, le voisin du cheveux vert percuta son épaule. Et alors que le guerrier se demanda ce qu'il se passait, il remarqua que le groupe faisait des pas chassés sur leur droite, harmonieusement. Quand il le comprit, il rattrapa sa maladresse et emboita le mouvement collectif comme une espèce de rite façon fidèles devant la Mecque. Inutile de saisir la fonction de ces procédures obscures, la demoiselle, dont le gouffre sans fond que représentaient ses yeux se démarquait du blanc immaculé de son tissu, commença à danser comme une jeune mariée pleine d'allégresse et de niaiserie. Le groupe continua à tourner autour du bloc où se situait la femme et le forgeron au centre, où ce dernier prépara par ailleurs un calice. Des cris de bébé déchirèrent alors le lieu quand une silhouette rabougrie, impossible à déterminer la nature, aux bras très allongés et amaigris sous une cape, se joignit également aux festivités en tendant le marmot criard à la femme. Cette dernière saisit le nouveau né avec une délicatesse très maternelle, le berlottant dans ses bras pour le calmer, tout en continuant à danser légèrement comme un navire au milieu des vagues. Le forgeron brandit alors un poignard doré, incrusté de rubis, et le leva dans le but de frapper le bébé.

Un sacrifice ?!

Le sabreur n'attendit pas bêtement que la fin de ce mouvement probablement meurtrier ait lieu et dégaina, plus vite que son ombre, pour venir trancher en deux le forgeron, à la diagonale, le bras levé. La victime ne sut même pas ce qu'il se passait que la moitié de son visage et du haut de son buste glissa dégueulassement jusqu'au sol, suivit du reste de son corps quelques secondes plus tard, dans un vieux bruit de chair désintégrée et sans valeur.

Un immense silence gênant s'installa. Tous s'arrêtèrent et se tournèrent vers l'auteur du crime. Il venait de péter l'ambiance. Le jeune empereur les balaya du regard, moyen à l'aise à l'idée qu'autant de yeux en même temps se braquaient sur lui. Et subitement, un cri strident décida de rompre le silence, provenant de la bonne femme qui les désigna du doigt. ELle ne parla pas, elle se contenta de hurler en boucle, de quoi désorienter ses cibles tant le tympan humain eut des difficultés à réceptionner une fréquence aussi aigue et... surnaturelle ?Le pirate n'eut d'autre choix que de se boucher les oreilles avec ses mains tant ce hurlement des enfers lui déchirait la gueule. Tous les encapuchonnés saignèrent du pif, des yeux et des oreilles, Zoro n'en était pas loin non plus, et se ruèrent vers ce dernier, le type derrière son dos en profitant pour tenter un étranglement avec son bras sur le cou du sabreur afin de le neutraliser.

Nul doute que l'épéiste saurait se sortir de sa situation. A voir ce que sa camarade prévoyait de son côté. Calamity n'était, pour l'heure et à preuve du contraire, pas encore repérée. En profiterait-elle pour continuer son infiltration afin de découvrir les motifs de ce groupe ou s'en battrait-elle les couilles au point de révéler son visage pour foncer dans le tas et tous les massacrer définitivement.

En tout cas, la femme de la cérémonie s'éloigna avec le bébé en crise dans les bras, stoppant son cri perçant pour le plus grand bonheur du soldat royal.

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Credits > Epsilon

Le type avait au moins l’air d’être un chef, si ce n’était LE chef, de ce culte foireux, au vu des yeux de merlans frits que lui jetaient tous ses fidèles. Il y en avait au moins un bon paquet, sans doute l’équivalent d’un tiers de ce patelin, et tous observaient la scène centrale avec vénération et dévotion, prêts à s’agenouiller à tout instant pour montrer leur foi. Étonnamment, hormis leurs tenues sombres et encapuchonnées, il n’y avait aucun signe en particulier à notifier, pas la moindre idole de représentée nulle part, comme si ce culte se contentait simplement de rejeter l’autorité divine de Long au profit de strictement que dalle… Généralement, les groupes d’ahuris de ce style avaient toujours quelqu’un à qui se raccrocher pour concrétiser leur pieuse stupidité, mais là, ça n’avait pas l’air d’être le cas… Et je ne voyais pas franchement ce troufion de forgeron endosser ce rôle.

Quelque chose me disait que l’on approchait de la vérité, sans pour autant être en mesure de la palper. Il manquait encore un détail ou deux, ou peut-être bien trois même, pour comprendre la nature exacte de cette secte et ainsi pouvoir la démanteler plus efficacement et moins violemment qu’en éradiquant un à un chacun de ses partisans. Le pleutre de toute à l’heure fit appel à une femme, une pucelle askip, et voyant ô combien la foule était gaga de cette gonzesse à l’allure de zombie, j’en profitais pour m’extirper de la masse et aller fouiner dans les bâtiments alentours. Je compris que ça allait être vraiment facile pour moi d’enquêter ici lorsque je vis au loin, d’un regard jeté en coin dans mon dos, le sabreur avec le gazon artificiel capillaire trancher en deux le leader sur l’estrade, et ainsi déclencher un sacré bordel général.

Il m’avait semblé apercevoir à l’une des fenêtres surplombant l’estrade une silhouette dévisageant la scène qui se déroulait sous ses yeux, et c’est donc vers ce côté-ci que je m’étais rapidement dirigée, espérant y trouver un indice. La vue sur le tohu-bohu du dessous était incroyable et je manquai de peu de pouffer en voyant Môssieur l’Empereur se déhancher dans toutes les directions possibles pour pourfendre tout ce qui l’assaillait, le tout avec des grimaces de singe pittoresques. Néanmoins, j’avais autre chose à foutre que de zieuter Guignol et ses adversaires et je continuai jusqu’à la fenêtre de plus tôt.

Des fois, je me dis que je suis vraiment trop intelligente pour les autres, que tout me semble trop facile à deviner… Mes yeux ne m’avaient pas trompé. Il y avait un type, assez grand, le visage blême avec des pupilles rougeoyantes, semblant entouré d’une aura un peu maléfique façon miasme de la mort qui tue, qui fixait le combat juste en dessous en marmonnant quelques bafouilleries inintelligibles. Il n’avait pas l’air de m’avoir remarquée. J’en profitai pour viser ses jambes et je lançai avec force une dague, afin de l’immobiliser et de l’empêcher de fuir. Le lancer était parfait, mais la lame s’arrêta cinq centimètres de sa cible, se figea un instant, avant de tomber à terre. Le vampire bon marché se tourna alors vers moi, jetant un regard menaçant qui avait tout autant l’air de me cibler que le mur derrière moi.

« Qui es-tu ? Que fais-tu ici ? » dit-il d’une voix caverneuse et rauque.

« Oh, bah rien de particulier, je visite un peu la ville et ses charmants paysages, mais je crois que je me suis égarée. » répliquai-je avec un léger sourire provocateur.

J’avais analysé l’environnement autour de nous et j’avais déjà dégainé ma deuxième dague. Peu importe comment il riposterait, s’il le faisait, j’étais prête à me défendre. Je ne fis qu’un pas dans sa direction. Le type avait levé une main vers moi et un genre de coup-de -poing invisible vint me cogner dans le bide, me balançant à travers une fenêtre, pour atterrir quelques mètres plus bas, dans la foule, plus précisément sur un pauvre fidèle qui se trouvait juste en dessous et amortit impeccablement ma chute forcée. Lui ne se relèverait sûrement pas. Moi si. J’étais déjà remise, malgré une douleur certaine au niveau des côtes, alors que je fixai la vitre par laquelle j’étais passée. L’autre n’allait sans doute pas tarder, j’espérais cependant que Roronoa Zoro en avait bientôt fini de faire mumuse avec les locaux, car je ne pensais pas pouvoir gérer cet ennemi toute seule.

Sa jolie trogne:

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Dernière édition par Roronoa Zoro le Dim 8 Oct 2023 - 22:27, édité 1 fois

Le culte du dragon noir

Cette femme au cri de banshee rétrécissait dans le champ du vision au fur et à mesure qu'elle décampait. Il en était à présent certain, son implication dans l'affaire ne se résumait pas à un hasard. Il se demanda même si elle n'était pas à la tête de tout ce cirque, ce qui expliquerait l'impression de clones dépourvus d'invidualité partagé entre les disciples. De son côté, la brute de Kosaten s'éclipsa, laissant l'empereur gérer la foule. Pigeant aisément la faiblesse de ces âmes sans vie, il sut qu'un simple haki des rois suffirait à coucher tout le monde. De ce fait, une fois qu'il passa la raclure de bidet par-dessus son épaule pour s'émanciper de son emprise, il calma l'assemblée en un seul coup d'oeil perçant, imbibant la salle d'une aura écrasante.

Juste avant son coup de maître, l'autre chèvre de Calamity, se prenait encore une fois pour une impératrice alors qu'elle n'était à l'heure actuelle qu'une chips. Et la chips fut rappelée à sa misérable condition quand elle traversa une fenêtre pour atterrir sur un colossal abruti. Dans tous les cas, il aurait fini par faire la sieste.

Il s'approcha alors de la super-héroïne en carton adapte des vols planés et la reluqua, quand elle fut encore en sol. Elle percevait sans doute le marimo à l'envers, de son point de vue tandis qu'il se contentait de la toiser d'un air méprisant. Qu'est-ce qu'elle avait encore tenté de faire au juste ? Il ne suffisait pas de jouer les caïds pour posséder la prestance d'un empereur.

- Relève-toi.

Un type débarqua dans le dos du bretteur, qui repéra sa présence sans grande difficultés. Ainsi, il esquiva de justesse le couteau qui souhaitait se loger dans son rein et riposta avec une patate des enfers que l'adversaire évita à son tour. L'homme à l'étrange physique se téléporta dés lors en haut de la place où se tenait précédemment la femme et le bébé à sacrifier. Il balaya la salle du regard, constatant l'ampleur des dégâts.

- Bien bien... Je l'admets, je ne fais pas le poids. Vous m'avez eu, élus !

S'exclama-t-il presque ravi de la nouvelle. Le sabreur afficha une tête renfrognée, peu convaincu par une victoire aussi facile, d'autant plus que ce type semblait particulièrement confiant et content. Ce n'était pas une réaction attendue quand on se faisait attraper. En revanche, il ne mentit pas sur l'écart de force. En effet, le jeune homme ne sentait pas un potentiel monstrueux émaner de ce.. "mage" aux compétences vraisemblablement magiques.

- Commence par nous expliquer tout ce merdier, face de raie.

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Credits > Epsilon

Encore étendue sur le pauvre type qui m’avait servi de matelas amortissant, je grimaçais légèrement en me massant les côtes, me doutant que certaines avaient dû être un peu abîmées à l’impact, tandis que de part et d’autre de mon corps s’étaient formées quelques balafres dues à mon home run corporel dans la fenêtre. C’est con, j’aurais encore pu maîtriser le sang comme avant, j’aurais soigné ça en un rien de temps, mais là, il allait falloir que je prenne mon mal en patience, surtout avec le danger du mage chelou qui planait encore sur la zone. J’étais pas loin de me relever quand je vis apparaître au-dessus la trogne hideuse retournée de Roronoa Zoro.

Il en avait apparemment fini avec les cultistes et s’était dégagé suffisamment de temps dans son agenda overbooké d’Empereur pour venir se fendre la poire devant moi. Si ça pouvait lui faire plaisir… Pour le coup, je me foutais royalement de l’image que je pouvais renvoyer, donc j’avais pas franchement l’intention de le reprendre là-dessus. Tant qu’il se montrait utile pour ma mission, le reste, c’était que du superflu. Même son faciès de gorille OGM surboosté à la drogue de laboratoire, c’était vous dire. Avec toute la politesse et le tact dont elle savait faire preuve, la serpillière capillaire m’invita gentiment à bien vouloir regagner la position standard pour un être humain bipède, à savoir debout sur mes deux jambes.

« Nan, je suis bien, là, allongée confortablement… Je vais ptêtre faire une petite sieste d’ailleurs. » ironisai-je avec un semblant de regard provocateur.

Malgré tout, je n’avais pas vraiment prévu de finir ma vie à sucer ainsi les flocons à moitié fondus sur le sol de ce minable patelin, aussi je finis effectivement par me relever, non sans mal, avant de surveiller les alentours, m’attendant à tout moment à ce que le vampire raté se ramène pour finir ce qu’il avait commencé. Ce qui arriva effectivement, même si ce minable préféra s’en prendre au sabreur, apparaissant dans son dos en essayant de le poignarder par derrière, ce qui fut un véritable échec, tout autant que la riposte brute et maladroite de Roronoa Zoro. Zéro partout, balle au centre.

L’ennemi se matérialisa ensuite sur la grande scène où se tenait précédemment le forgeron, zieutant mieux tout le bordel qu’avait causé l’intervention de Môssieur l’Empereur, avant d’affirmer bizarrement qu’il s’avouait vaincu. Ses propos ne correspondaient ni à son attitude, ni à son regard sinistre, et je n’y croyais pas un seul instant. D’ailleurs, mon collègue pour la journée en était arrivé à la même conclusion et il ne tarda pas à questionner, à son max intellectuel, le type sur l’estrade. Ce dernier afficha un large sourire satisfait, ajoutant encore moins de crédibilité à ses mots.

« Voyons, nous ne sommes qu’un simple culte religieux qui ne demande qu’à avoir la paix. C’est vous qui êtes venus amener le bordel, comme vous le dites si bien. Les élus… Toujours là pour créer des problèmes là où il n’y en a pas... »

« Épargne-nous ton baratin ! Tu te donnes en spectacle là et j’avoue que la prestation est nulle à chier ! Abrège et dis-nous ce qu’il se passe ici ! » répliquai-je sur un ton qui se voulait menaçant, sachant pertinemment que mon niveau de puissance était bien trop insuffisant pour ça.

« Oh, mais tu es encore en vie, toi ? Quel exploit ! Je pensais qu’un vulgaire moucheron de ta trempe se ferait écraser au premier choc reçu… Pour ta peine, je vais te répondre. Nous sommes le culte du dragon noir, aussi appelé culte de Ryukuro, en honneur au dieu dragon noir qui veille sur notre nation depuis que Long nous a lâchement abandonnés. Nos méthodes peuvent sembler violentes et extrêmes, mais nous voulons simplement faire comprendre à ceux qui restent fidèles à cette fausse divinité désormais disparue qu’ils sont dans l’erreur. Vous aussi, il est encore temps de nous rejoindre et de faire pénitence pour vos pêchés contre le culte. »

« Oh, je crois plutôt que le vulgaire moucheron que je suis se fera un plaisir de te foutre son poing plein de pénitence dans la tronche dès que tu seras à portée... »

« Ryukuro, ô Divinité de l’astre sombre, pardonnez-moi, j’ai essayé de les convaincre de nous rejoindre... »

Tout en disant ces mots, l’aura maléfique qui entourait jusqu’ici ce taré de gourou s’intensifia jusqu’à l’engloutir complètement, alors qu’une puissance supérieure était en train de se manifester et qu’un rugissement bestial venait de se faire retentir. Que se passait-il dans ce brouillard sombre ? Impossible de le deviner, mais j’aurais parié que c’était encore un putain de boss au-dessus de mes forces...

Présentation /// Chronologie /// Fiche technique

Le culte du dragon noir

La nouvelle élue avait survécu à sa chute, bien qu'en toute vérité, il était difficile de savoir si elle était morte ou vivante tant elle ressemblait à un cadavre ambulant, naturellement.

Si cette pimbêche pouvait lui épargner ses traits de mauvais goût pour l'ironie, il lui en serait reconnaissant. Mais au moins, elle arborait un visage plus vivant pour une fois, ce qui changeait de sa face de dépressive sur le point de se suicider à chaque minute. Pourquoi ne pas se passer l'arme à gauche pour en finir au plus vite au lieu de se trimballer avec une hideuse tronche de gargouille morne comme ça ? Surtout qu'elle imposait cette trombine ennuyante à tous les passants. Qu'elle se fasse chier dans sa vie était une chose mais faire profiter les autres de sa navrante négativité n'était pas franchement pas nécessaire.

En attendant, le mage, qui possédait au moins le sourire pour lui, démarrait un long discours de présentation interrompue par les vulgarités de l'autre face de chèvre malade. Il expliquait les motifs de son culte, vénérant un dragon noir, au détriment de la religion déjà en place. Le bretteur n'était pas féru de théologie mais il servait le royaume de Reifuu, soumise à ses propres coutumes, et rien ne nuirait aux chères traditions de son île.

- Ecoute face de noix, ton baratin est bien gentil mais les habitants de Reifuu vénèrent déjà un Dieu alors bonne chance pour les accrocher à ton dragon inconnu au bataillon.

On ne balayait pas des millénaires d'histoire par un simple dragon remplaçant auto-proclamé divinité.

- Tu diras à ton dieu de pacotille de se trouver une autre terre.

Sauf que visiblement, le mage ne le voyait pas de cet oeil là puisqu'il s'enfonça dans une brume suivit d'un immense hurlement bestial, de quoi soulever la chevelure de sa camarade. Qu'est-ce qu'il se passait encore ? Quelque chose lui disait qu'ils arrivaient enfin à la fin de cette histoire et que vaincre cette bestiole marquerait la dissolution définitive du dragon noir. En parlant de dragon noir, ne serait-ce pas cette créature qui se dessinait hors du nuage opaque ? Au vue du rugissement stratosphérique, il était aisé d'imaginer la grandeur absurde du potentiel dragon qui leur faisait face tandis que des flammes surgirent de la brume encore aveuglante. Oui, il s'agissait bien d'un lézard ailé pour cracher du feu ainsi. Le lance-flamme sorti de sa bouche se jeta sur les deux élus, Zoro esquiva du côté droit et espéra que l'autre demeurée en ait fait du même sur son côté gauche.

Enfin, ils passaient aux choses sérieuses.

- Et beh c'est pas trop tôt... On va enfin pouvoir s'amuser.

Sourit-il dans son coin, excité à l'avance par ce combat dantesque face à un dragon. Il aimait particulièrement les duels contre ces créatures mythiques. Depuis son monde, il entretenait un rapport spécifique avec eux. Et tandis qu'il prépara ses 3 katanas, posant le dernier entre ses dents alignés, le nuage de fumée se dissipa brusquement afin de pouvoir enfin entrevoir l'immense créatu... l'immense....

...

Qui leur faisait face...

- GN ???!!!!!!!!! IL SE FOUT DE MOI ?!!!!

Vociféra-t-il à en perdre son sabre tant sa mâchoire fut à deux doigts de tomber sur le sol.

En effet, au lieu d'un gigantesque et épique dragon noir, les deux élus se retrouvaient face à... un gros poulet noir, mesurant la taille de Calamity divisé par 2, qui poussait des cris de poussins et toussait de la fumée.

- Mais.... Vous êtes encore là ?!

La bestiole risible se mit à gesticuler dans tous les sens, traversé par un vent de panique.

Zoro comprit.

Le violent rugissement bestial n'avait été qu'un stratagème m'as-tu vu du mage à l'aide de sa magie pour tenter de provoquer une peur chez ses adversaires afin de les inciter à prendre leurs jambes à leur cou. Pas de chance, ils n'étaient pas tombés sur des êtres raisonnables mais sur des purs malades mentaux, assoiffés de sang.

Il se frappa sa paume contre son front, exprimant la lassitude face à la situation. Il attrapa une cordelette autour de la taille de la robe d'un des moines inconscient et la balança à Calamity avant de se jeter sur la salamandre, la plaquant au sol pendant qu'elle se secouait comme un vermisseau :

- Je la tiens, dépêche-toi de me ficeler cette grosse volaille qu'on en finisse avec cette blague.

Y'avait pas à dire, ils étaient les dindons de la farce.

Quel charlatan ce mage, la puissance d'une grosse dinde. Il arrivait mieux à comprendre comment il avait pu impressionner tous ces fidèles avec l'ensemble de ces artifices. Il excellait en magouilles et effets spéciaux fumeux.

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Credits > Epsilon

Bon, visiblement, les deux seuls autres énergumènes que moi qui se tenaient encore debout n’étaient pas vraiment faits pour s’entendre sur le plan religieux, mais plutôt pour se tirer mutuellement la bourre. Autant je pouvais à peu près cerner ce qui expliquait l’étrange foi du gourou complètement taré qui m’avait blessée, même si cette foi était quelque peu morbide au vu de sa pratique, autant j’arrivais pas à piger pourquoi un type comme Roronoa Zoro, censé être lui aussi un élu, donc un autre connard ayant été arraché à son monde flingué, sûrement peuplé de têtes de chibre comme lui, et ramené de force ici, bref un touriste à qui on aurait imposé la destination de vacances, pourquoi ce mec-là défendait à ce point la véritable divinité, apparemment disparue depuis un p’tit bout de temps, de cette nation. Au contraire, si j’avais un peu suivi les bails, pour le peu que ça m’intéressait, c’était à cette fameuse divinité procrastinatrice que l’on devait, au moins partiellement, notre place en Kosaten. Raison de plus pour la détester et non pas lui sucer sa Long queue bien velue comme le faisait la tête de cactus. Curieux. Peut-être que je le lui demanderais plus tard, pour peu qu’on puisse encore se supporter jusque là…

Finalement, le vampire bon marché, malgré un bluff qui ne bluffa strictement personne, pas même le décérébré qui me servait de garde du corps, tel un bouledogue, à savoir la gueule en vrac, les crocs acérés et l’air très con, bref l’ennemi se décida à sortir le grand jeu, invoquant un épais brouillard noirâtre qui laissait dégager encore plus de puissance que précédemment, tandis qu’un violent rugissement se faisait entendre. Il s’était sans doute transformé en ce fameux dragon noir aux yeux rouges dont il nous avait tant bassiné la casquette juste avant. Honnêtement, même si je ne flippais, je me voyais pas franchement capable de l’affronter dans ces conditions, alors même que je n’arrivais déjà pas à le gérer sous sa forme humaine blafarde. Mais bon, si je me défilais maintenant, l’autre aurait été capable de s’accaparer tout le mérite de MA mission, ce qui ne me ferait pas la meilleure des pubs…

Un putain de jet de flammes faillit bien me brûler vive sur place, alors même que j’étais préparée, mes réflexes étant sacrément émoussés. Heureusement, l’autre désastre capillaire avait anticipé le coup et plongé sur le côté, et c’est en l’apercevant que j’avais décidé de l’imiter, ce qui m’avait clairement sauvé la peau. Je ne le lui avouerais jamais évidemment. Cette première menace passé, il était désormais temps de faire face à la bête qui tenait lieu de boss final et qui se révéla être un… vieux poulet tout claqué… Sans déc’, même moi qui ne cherchais aucunement la difficulté ou le combat dantesque, j’étais déçue. Pas autant que le gourou, visiblement, qui s’attendait à ce que nous détalions la queue entre les jambes, expression stupide en ce qui me concernait, au premier rugissement bestial. Dommage pour lui… Il venait de signer pour subir la branlée du siècle…

Môssieur l’Empereur de Reifuu fut évidemment le plus prompt à réagir et il chopa en vitesse une cordelette ramassée à la va-vite par terre, cordelette qu’il me jeta comme s’il me balançait son linge sale à laver, avant de se ruer vers le poulet démoniaque, le plaquant à terre en véritable buffle, devenant aussi ridicule que le gourou, tandis que les deux s’amusaient à dépoussiérer le sol avec leurs vieilles carcasses. Il me demanda alors de saucissonner la bête histoire d’en finir avec toutes ces bêtises et j’eus la tentation de tenter de le ligoter avec au passage, même si l’idée s’en alla assez vite, songeant que ça risquait de me retomber dessus.

Sans dire un mot de plus, je m’empressai de faire plusieurs tours autour du poulet, en prenant soin de bien écraser sa tête et sa gorge sans l’étouffer, et naturellement de bien ligoter son bec et ses pattes. Un dernier passage et un nœud des plus professionnels, le tour était joué et l’autre type put relâcher notre prise du jour. Je jetai un regard dédaigneux à notre butin de chasse, me demandant comment un truc pareil était parvenu à me mettre en difficulté toute à l’heure. Je reportai ensuite finalement mon attention sur le sabreur.

« Ma mission consistait à neutraliser ce type, vu qu’il est à l’origine du culte noir. Pour les autres villageois qui le suivaient, j’ai pas d’instructions particulières et j’ai pas franchement envie de m’user à tous les interpeller. T’as quelque chose en tête les concernant ? »

Si Roronoa Zoro n’avait pas d’idée particulière pour punir ces tarés, il ne me resterait donc plus qu’à aller effectuer mon rapport, tout en livrant ce cher gourou aux autorités afin d’empocher ma prime. Un travail amené à son bon terme, malgré la difficulté éprouvée à coopérer avec ce gugusse aux biceps inversement surdéveloppés par rapport à son cortex cérébral.

Présentation /// Chronologie /// Fiche technique

Le culte du dragon noir

Maintenir ce ver de terre géant au sol n'était pas une affaire très difficile pour un guerrier aussi puissant, maîtrisant les pequenauds avec un seul pouce. Cependant, cet abruti possédait une énergie d'enfer, ne cessant d'appuyer une résistance contre le corps du jeune homme. Et puis, il ne fallait pas compter sur l'autre face de déterrée qui pensait visiblement qu'on avait toute la nuit. Pourquoi pas siroter une tasse de thé pendant qu'on y était. Si cet asticot pouvait donner un peu de nervosité à cette femme aussi molle qu'une chips oubliée au fond d'un paquet, ce serait une bénédiction pour tout le monde.

Qu'elle bouge son gras au lieu de le regarder bêtement de son air de cafard blasé.

Quand elle décida enfin de passer à l'action, elle semblait prendre un certain plaisir à saucissonner cette grosse larve. A croire que le ligotage était une passion secrète. Le résultat ressemblait à une scène de bdsm étrange, et bien que cette notion échappait au jeune homme, son instinct lui criait qu'il ne trouvait pas la situation très confortable.

Elle avait un sacré coup de nœud dis donc.

Maintenant la bête attrapée, elle déclara en avoir terminé avec les motifs de sa mission. Elle pourrait désormais établir un rapport et livrer ce fauteur de troubles aux autorités.
Quant au bretteur, il se Questionna sur l'état du bébé et la disparition de cette mystérieuse jeune fille, à moins qu'il s'agissait du mage ?

- Je vais rester un instant examiner les lieux pour m'assurer que le gamin est en sécurité et que tout le monde soit hors d'état de nuire. Prends ton butin.

Un coup de pied sec fit rouler le couillon aux pieds de la calamité.

Elle se démerderait pour le transporter sur un canasson, une écurie se trouvait tout à côté, elle n'aurait qu'à le déposer sur le cul de l'animal pour l'emmener jusqu'à sa destination.

- Bon courage pour la suite.

Exprima t il en dernier lieu, solennellement, avant de se barrer dans une direction au pif et s'égarer à nouveau.

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Credits > Epsilon

Le colis empaqueté, il ne me restait plus qu’à demander son avis sur la suite des opérations à cette tête de cactus. Après tout, en tant qu’Empereur de Reifuu, si j’avais à peu près capté comment fonctionnait la hiérarchie de cette nation, c’était en quelque sorte l’un de mes patrons, du moins le temps de cette foutue mission. En parlant de ça, le type qui m’avait refilé la quête m’avait bien pipeautée sur sa teneur, j’étais bien loin de m’attendre à tout ce qu’il s’était passé. Je lui demanderais sûrement une augmentation compte tenu de sa difficulté revue à la hausse, jouant sur le fait que même une pointure comme Roronoa Zoro avait dû intervenir. Il y avait sûrement moyen de gratter dans ce sens-là.

Bref, revenons à nos poulets, vu que je me moquais éperdument du sort des locaux, je le fis rapidement savoir à l’autre type, pour savoir ce qu’il avait décidé. Celui-ci répondit à côté de la plaque, nous montrant de nouveau ses capacités cognitives limitées, m’indiquant malgré tout qu’il allait vérifier l’état du mioche qu’il avait sauvé toute à l’heure. Je supposais donc qu’il en avait un peu plus quelque chose à foutre des autres et que la capture du principal connard lui suffisait pour neutraliser le culte sombre. Comme en plus, on avait quelque peu déblayés certains partisans peu accueillants avec nous, le message était clairement passé. Je haussai donc les épaules, ayant eu confirmation que ma tâche ici s’achevait.

« Impèc’ ! Merci pour le coup de main, Roronoa Zoro ! »

Je récupérai le poulet saucissonné, rallongeai la corde et le trimballai par-dessus mon épaule jusqu’à l’écurie la plus proche. Coup de bol, le proprio de l’étable faisait visiblement partie des attardés qui nous avaient agressés à la forge, son établissement était donc désormais amputé de son gérant. Je détachai donc le premier canasson pas trop agressif que je dénichai, chargeant le fardeau sur son dos, tout en attrapant la bride de l’animal, faisant comprendre à ce dernier qu’il valait mieux pas qu’il essaye de me la mettre à l’envers s’il ne voulait pas finir en viande hachée. Au prime de ma générosité, et sans franchement savoir si je parlais dans le vide ou non, je lui promis de lui rendre sa liberté s’il se comportait bien, sachant pertinemment qu’un tel animal m’encombrerait plus qu’autre chose si je le gardais pour moi.

Quant au gourou, je me servis de ses liens pour l’érafler un peu partout, lui jetant un regard dédaigneux et assassin, tout en jouant avec l’une de mes dagues.

« Petit conseil gratos : reste tranquille si tu veux rester entier. Je ne suis censé te livrer que vivant, pas nécessairement entier. » dis-je froidement.

Cela semblait l’avoir convaincu. Je pus donc reprendre ma route de mon côté. N’étant pas une brelle finie en orientation, je pus vite retrouver le chemin qui m’avait initialement amenée au temple. Je me hâtai donc de rejoindre la ville où l’on m’avait confiée la tâche. Expliquer toute l’histoire me prit plus de temps que prévu, surtout quand il fallut leur faire rentrer dans le crâne que ce vieux poulet ficelé était l’ennemi numéro un de cette secte désormais démantelée. Heureusement (pour moi), dès lors que le nom de Roronoa Zoro fut posé sur la table, on cessa de remettre en cause ma version des faits et la récompense fut mienne en un rien temps. Mission accomplie.

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