Pour la gloire des Uchiha !!!

Aujourd’hui, je n’avais pas mon masque. Je n’avais pas mon voile… j’étais moi-même dans mon état le plus naturel – Rinkyu Uchiha


Cela faisait à présent une journée et demi que je m’étais arrêté dans ce village, au pied de la montagne. Il était calme, peuplé d’environs une vingtaine de personnes. Pratiquement tout le monde se connaissait et si jamais un intrus devait arriver, je l’aurais su immédiatement.

J’avais choisi cet endroit pour me reposer parce qu’il était accueillant et calme. En plus, c’était l’endroit parfait pour faire un bilan des évènements.

Beaucoup de choses s’étaient passées depuis mon arrivée. La rencontre avec Rhadamantys – l’actuel quatrième empereur de Fuyu… ou plutôt Reifuu comme on l’appelle aujourd’hui.

Les artéfacts sont toujours disséminés dans le monde et Zayro Jinn est toujours bien vivant. Mes forces m’avaient naturellement abandonnées et à l’heure actuelle, je ne pouvais me reposer que sur Toki, mon informateur qui me coûtait une fortune à chaque pépite qu’il me rapportait.

Maintenant, j’étais aux abords d’un lac calme et tranquille. Assis en tailleur sur l’herbe verte et humide, mes cheveux bleu nuit flottant dans le vent sous l’impulsion de la brise.

Soudainement, j’entendis des pas venir à moi à un rythme régulier. Il s’agissait sans nul doute du propriétaire de l’établissement dans lequel je logeais et en même temps, le chef du village. Mon visage était calme, dénué de froideur. À cet instant, Rinkyu n’était plus qu’un jeune garçon en réflexion.

Le quinquagénaire arriva et s’assit également en tailleur à ma droite. Il était un peu gaillard et ses manches retroussées montraient bien qu’il revenait des travaux de découpe de bois.

Proprio : HAAAaaaa….. Encore toi mon garçon. Qu’est-ce que tu fais cette fois ?

- Que me voulez-vous vieil homme ? Demandais-je soudainement.

Quand le propriétaire scruta mon visage, le sien dessinait des traits de surprise qui se dissipèrent bien vite par la suite. Ses grimaces finirent par laisser place à un sourire chaleureux qui était adressé cette fois à la nature qu’on observait ensemble.

Proprio : C’est bizarre… hier, tu semblais plus tendu et plus en colère. Et aujourd’hui, je te trouve dépité, loin du monde. Attention, à force de t’apitoyer, tu pourrais finir comme moi !

- Moi ? M’apitoyer ? Quelle histoire !!! ajoutais-je les yeux mi-clos, comme inquiet de ce que l’avenir réservait.

- Vous savez vieil homme… j’ai mené un combat de plus de 1000 ans. Affronté des monstres dont j’ai oublié les noms. Terrassé des dragons, me confronter aux entités les plus puissants du monde… tout cela pour la gloire des Uchiha…

Ma voix se fit plus roque et mes sourcils se froncèrent dans un état de rage légère

- Et qu’est-ce que je récolte ? J’en suis réduit à cet état pitoyable. Portant la marque de mon échec sur le front et obligé de me terrer dans l’ombre de ce que j’étais.

Sans vraiment comprendre ce qui se passait, le proprio savait juste que je n’allais pas très fort. Peut-être aurait-il compris que je voulais rester seul. Il allait enfin me laisser commémorer mon retour dans ce monde.

Mais contre toute attente, il n’en fit rien. Non seulement il resta là, mais en plus, il me secoua soudainement avec ses deux mains épaisses sur mes épaules

Proprio : T’AS DIS UCHIHA ???!!! S’exclama-t-il ?

D’abord perturbé, j’étais maintenant dans l’incompréhension. Qu’est-ce qui lui prenait tout à coup ?

Proprio : j’aurais jamais imaginé qu’il avait une descendance ce vieux taré.

Là, je commençai à avoir un doute. Enlevant ses mains de mes épaules du revers de la main, je me relevai rapidement et demanda :

- De quoi parlez-vous ?!!! Connaissez-vous quelqu’un qui porte le nom Uchiha ?

Proprio : Ha ha… Là, tu retrouves ton regard plein de férocité, j’adore ça !

- Répondez !

Fermant un œil et gardant l’autre mi-clos, il reprit calmement le regard en coin. Cette fois, il était plus assuré et plus sérieux que les fois précédentes.

Proprio : Au sommet de la montagne, il y a un vieux samouraï. Maintenant que j’y pense, il te ressemble pas mal : Il est aussi vêtu d’un ample kimono blanc, il a un katana et dispose d’un cache-œil droit sur le visage. Il s’appelle…


- Kata… Uchiha !

Un élu ? Une descendance ? Il fallait que j’en aie le cœur par moi-même…

Je grimpai les marches qui menaient au sommet de la montagne, déterminé à mettre cette affaire au clair. Pour l’occasion, j’avais laissé tout ce que j’avais au bas de la montagne. Ne montant qu’avec mon kimono, mon katana et le nécessaire pour se déplacer décemment.

Depuis que j’avais commencé mon ascension, je me suis posé mille et une questions. Mais elles se rapportaient toutes au même individu : ce Kata. À s’en référer à la description que j’avais eue du proprio, il semblait plutôt âgé. Mais, je n’avais que ça comme information.

Il avait toujours été au sommet de la montagne aussi longtemps que les membres du village pouvaient s’en rappeler. Rien ne pouvait donc préciser d’où il venait et ce qu’il était. Compte tenu du fait que les élus aient été libérés récemment, il y avait peu de chances qu’il s’agisse d’un élu.

Une perle de sueur glissa le long de ma tempe. C’était le stress de l’inconnu. J’allais rencontrer un des miens. Un symbole de mon combat.

À cette nouvelle idée, je me mis à courir, bondissant de pierre en pierre avec habileté et justesse pour me rapprocher du lieu indiqué au sommet de la montagne.

Il ne fallut pas bien longtemps pour que j’arrive dans un cratère situé à quelques mètres du sommet. Et là… je tombai nez à nez avec un vieux dojo, en bien piteux état.


Les feuilles mortes trainaient sur la devanture et on aurait facilement pu penser que les lieux étaient inhabités.

Mon visage était dur, ne laissant rien transparaître. À mon stade, j’étais incapable d’identifier une quelconque présence. Je n’avais pas encore la capacité d’activer mon Sharingan. Mes options se résumaient en une seule chose : je devais aller au bout du tunnel.

Mon pas qui s’était arrêté à la découverte de la demeure, reprit son cours. Chaque fois que mon pied foulait le sol, on entendait l’écho du pas retentir dans toute la montagne. À une dizaine de pas de mon point initial, mon pied alla rencontrer la marche en bois des escaliers.

Les escaliers étaient aussi mal en point, signe visible d’un manque cruel d’entretien. Quelques mètres encore et j’étais à l’intérieur du dojo. Ma silhouette s’enfonça dans l’ombre de la demeure. Le faible éclairage était assuré par le peu de faisceaux lumineux qui arrivait à s’introduire par les six fenêtres éparpillées dans la salle.

Et là, je le vis. Un être fort et ancien, dressé comme une statuette au fond de la pièce.

Kata:

Le regard du vieillard transmettait une telle férocité que je ne pus m’empêcher de me mettre immédiatement en position de combat. Si jamais une confrontation devait avoir lieu, j’aurais réagi aussitôt.

- Êtes-vous Kata Uchiha ?

Après une vingtaine de secondes de silence, le vieux se mit finalement à mouvoir sa mâchoire inférieure.

Kata : qui êtes-vous – vous qui osez fouler le dojo du légendaire Uchiha ?!!! Ne savez-vous pas que vous êtes sur un territoire sacré et protégé depuis des décennies ? Je vous somme de disparaître dès maintenant ou de subir le courroux de Kata Uchiha !!!

Sa voix était aussi forte et solide que celle d’un chef de guerre. Fronçant légèrement les sourcils, je compris d’un coup qu’un combat contre lui n’allait pas être le meilleur moyen de tirer cette histoire au clair.

Relâchant ma garde, je me redressai avant de prendre la parole avec une tonalité plus calme :

- Je vois… Mon nom est Rinkyu Uchiha, élu de Reïfuu

À la simple écoute de mon nom, mon interlocuteur vira au rouge. Ses paupières s’élargirent jusqu’à l’extrême alors qu’il dégagea d’un soudain une aura oppressante. Il allait attaquer !

En un battement de cils, il me surplombait par sa hauteur impressionnante, abattant en un coup sec un coup d’épée dans mon crâne. Il venait d’avaler une distance de près de 5 m en moins d’une fraction de secondes.

- Rapide…

Dégainant mon épée à une vitesse impressionnante, je tentai de parer l’attaque avec le tranchant de ma lame. Le choc scintilla une forte luminosité aveuglante, et en peu de temps, on était tous deux l’un en face de l’autre, les katanas dégainés.

Entre le choc et le moment où nous étions en face, trois attaques avaient été menées. J’avais pu en contrer deux mais la dernière ouvrit mon kimono sur le bras, sans me blesser pour autant.

Kata : je vous interdis de prononcer ce nom roublard ! Mesurez-vous seulement ce que renferme la grandeur de ce nom-là ? Votre maîtrise de l’épée est misérable. Votre vitesse de réactivité est inexistante. Au mieux, vous êtes un amateur de l’art de la lame. Vous n’avez rien du Rinkyu Uchiha père fondateur de notre clan. J’ignore comment vous êtes arrivé ici, mais je vous recommande de disparaître. Ma prochaine attaque sera fatale.

Père fondateur ? Moi ? De quoi parlait-il ?

Par contre, il marquait un point. Je n’étais plus que l’ombre de ce que j’étais dans ma précédente vie. En ce moment, ma main tremblait encore de la virulence de l’impact des attaques ennemies. Si ça persistait, je n’aurais pas pu tenir longtemps. Il fallait que j’arrive à prouver que j’étais Rinkyu. Pour sûre, il n’y avait aucune chance que ce vieillard ait vécu plus de 1000 ans. Il ne m’a donc jamais rencontré en personne.

- Certes, mon retour en tant qu’élu m’a grandement affaibli. Je ne suis plus que l’ombre de ce que j’étais. Mais je peux vous garantir que je suis Uchiha Rinkyu – quatrième empereur de Fuyu et combattant de l’armée de Sul Hei. J’ai affronté Zayro Jinn par le passé, sauvé plusieurs vies dans les contrées de l’ancienne Fuyu, avant le grand cataclysme. Mais j’ai été absorbé et neutralisé pendant plus de 1000 ans.

Le vieux ne parla pas, ni ne bougea. Il semblait imperturbable dans sa position. Mais son silence à mes yeux, prouvait bien qu’il était déjà intrigué. Je continuai :

- Je n’ai pas encore pu activer mon Sharingan dû à ma faiblesse. Mais si vous êtes vraiment un de mes descendants. Vous devrez certainement être en mesure d’utiliser mon pouvoir divin. Le Sharingan – l’œil écarlate qui perce même les mystères du monde.

Maintenant, c’était à lui d’être mis à l’épreuve. Il devait prouver qu’il était bien un Uchiha. Et non pas un simple usurpateur.

Kata : Êtes-vous vraiment le Uchiha Rinkyu de jadis ? Celui qui a sauvé le fondateur de notre clan dans le village de Rin ?

- Rin ?

Des images me revinrent rapidement à l’esprit. Je m’en rappelais à présent. J’étais accompagné Li-Ming, la mage de Fuyu. Notre mission était de protéger un jeune garçon et de retrouver l’assassin de ses parents. Je pense que le p’tit garnement s’appelait…

- Tokuro ?

Soudainement les yeux de Kata s’illuminèrent. Son visage dur et âgé laissa place à une surprise infantile…

Kata : C’est exact ! Tokuro Uchiha.

Comment ça, Uchiha ? Il n’était qu’un morveux que j’avais dû frapper deux ou trois fois pour lui le forcer à cesser sa couardise pour le bien des siens. C’est vrai que sur la fin, il avait eu les tripes de se battre pour lui-même et pour sa famille. Mais cela n’avait rien à voir avec moi ou pire, au clan Uchiha.

- C’est le petit Tokuro qui est la source de ceci ?

Kata : Tokuro Uchiha, notre ancêtre à tous a vu en vous la source du courage et de la détermination. Il a porté les valeurs que vous lui avez léguées et a décidé de le transmettre rigoureusement de générations en générations. J’étais loin de me douter d’être la personne qui aurait eu le privilège de vous revoir à nouveau.

Voilà ! Enfin… Une discussion responsable. Relâchant ma garde, je m’apprêtais donc à écouter ce que Kata avait à dire. Une histoire surprenante, mais qui méritait d’être écoutée.

Finalement, nous pûmes interrompre les hostilités pour entreprendre une discussion plus saine. Taka pouvait être extrêmement accueillant quand il déposait son katana et se débarrassait de sa mine guerrière. M’ayant fait asseoir sur le coussin du salon, il s’installa en face de moi, à la distance exacte que la table basse créait entre nous.

Il avait pris le temps de nous préparer du thé, reversé dans des tasses sombres en cuir. La vapeur dansant paisiblement entre nos yeux, il commença par s’excuser du traitement dont il avait fait preuve. Chose que j’avais même déjà oublié compte tenu de la situation actuelle. J’étais surtout intéressé par leur histoire.

Pour moi, le clan avait toujours été la priorité. À chaque fois que j’ai eu à combattre, verser du sang, le mien même parfois ; chaque obstacle que j’ai eu à traverser et ce désir de devenir un symbole de puissance – je l’avais fait pour mon clan. J’ai tout sacrifié, depuis mon temps, ma passion et même ma dévotion pour ce sentiment affectif qu’est l’amour, pour créer une lignée digne.

Aujourd’hui, je n’avais peut-être pas de lignée pure sang, mais j’avais là la répercussion indirecte de mon action passée. Le monde m’envoyait un message. Et pour le saisir totalement, il fallait impérativement que je comprenne ce que Taka avait à dire.

Taka : Je vais donc vous raconter l’histoire d’un clan déchu qui a perduré pendant 20 longues générations. Tout commença par la rencontre subite du Jeune Tokuro avec celui qu’il appellera plus tard son père spirituel : Rinkyu Uchiha.

Selon la légende, Tokuro aurait été formé par vos soins à l’art du combat et à la voie du guerrier. Et sur le chemin de son accomplissement, vous êtes parti en guerre affronter des dangers plus grands et plus larges, lui laissant secrètement le soin de développer son art et ses idéaux.

Je pris une gorgée de thé chaud, écoutant le regard mi-clos ce que Taka me disait. La véritable histoire était totalement différente. Je l’avais quelques fois frappé et grondé, à chaque fois qu’il essayait de se défiler plutôt que de se battre pour ses idéaux. Mais notre échange ne dura que quelques jours seulement. Comme quoi, l’histoire est plus belle quand elle est modifiée.

Taka : Il fit exactement cela. Travaillant son art à l’épée ainsi que le sens de l’honneur et du devoir, il s’engagea dans l’armée de Fuyu, forgeant cette fois, en préparation de sa mort au combat, katara Uchiha, sa jeune fille. Tokuro servit loyalement pendant 15 longues années, mais il fut balayé par le grand cataclysme. Il fit partie de ceux qui étaient au front du combat à ce moment-là.

Le message qu’il a nous a laissé n’était pas un écho de tristesse. Mais celui du courage, de la vertu et de la force. Pendant plusieurs années, la famille a été divisée pour de nombreuses raisons. Toutes les branches sortantes avaient pour obligation d’abandonner le nom Uchiha. Pour le reste, ils continuèrent de s’entraîner et perfectionner leur art au nom de Tokuro Uchiha, notre père fondateur.

Pliant les sourcils de tristesse, j’observai stupéfait les actions du jeune Tokuro. Il était triste de voir tant d’efforts pour un clan qui ne lui appartenait même pas. Une personne se livrant à de tels sacrifices et à une telle torture… C’était totalement l’inverse. Aujourd’hui, mon esprit était sombre et mon âme profondément attristée. Malgré mes efforts, le manque d’accomplissements concrets pour mon clan en quelques années de vie, me faisait broyer du noir. C’était une honte qu’un jeune morveux m’enseigne une telle leçon.

Le regard toujours plein de tristesse, j’esquissai un sourire avant de dire :

- J’ai certes appris le courage au jeune Tokuro. Mais aujourd’hui, c’est lui qui m’enseigne la persévérance et la grande persistance.

Un grand sourire hébété se dessina sur mon visage et là, une question me vint à l’esprit

- Quels sont les descendants de la lignée de la force de l’honneur ? Les descendants de la volonté des Uchihas ?

Taka : vous avez devant vous le dernier de la lignée de la force de l’honneur que vous avez laissé il y a 1000 ans. Mais sauf votre respect Rinkyu-donô, je ne suis plus bon à rien du tout. De ce fait, personne ne représente mieux la force de l’honneur des Uchiha que vous-même, fondateur spirituel de notre précieuse lignée.

Tokuro ainsi que tout notre clan a eu foi en vous et à vos idéaux. Ainsi, même pendant votre absence, vous avez réussi à impacter des centaines de vies, directement et indirectement. Vous êtes notre héros, qu’importent vos actions présentes, passées et futures. Et aujourd’hui… c’est un honneur pour moi, de boucler ce cycle de mensonge en remettant au véritable Uchiha le véritable destin de notre clan…

Il arrêta un instant pour me fixer avec dureté et fermeté. Il avait confiance en moi. Mais ce qui s’apprêtait à dire sonnait plus comme un ordre plutôt qu’une prière

Taka : Tenez bon Rinkyu-donô ! Vous n’êtes plus si loin de créer notre clan tel que vous le percevez. Nous n’avons peut-être pas de lien de parenté, mais nos esprits et nos cœurs sont de la même famille. Je ne peux que comprendre votre douleur. Mais n’abandonnez pas.

En baissant les bras, vous rendez futile tout ce que vous avez fait jusqu’ici, ces 20 générations de dévotion auraient été vaines. Je ne tolèrerai pas que notre nom soit souillé, surtout pas par notre père spirituel…

Mon regard assombri laissa peu à peu place à une flamme ardente. Ce que j’avais oublié commença à me revenir plus clairement que jamais. Comment avais-je pu oublier la raison qui faisait battre mon cœur et me pousser les ailes ?

C’est vrai…

Quand je me plongeai dans mon passé, je ne ressassai que mes nombreux échecs. Je ne percevais que mon ombre, mes démons. Depuis le jour de mon arrivée, j’avais vécu des évènements tragiques et répétés : ma confrontation avec Jason, ma fraternité brisée avec Roronoa Zoro, mon amour passé et détruit avec Kachou, mon combat perdu contre Zayro et maintenant mon retour à Kosaten dépourvu de pouvoirs.

Je n’étais qu’un échec. Je n’avais rien fait de grand. Quel héritage allais-je donc transmettre à ma descendance ? Celui d’un fondateur qui n’a jamais rien fait d’autre que cumuler des échecs et des pertes… ? Misérable !

Mon passé était mon plus gros fardeau. Mais à présent, je savais qu’il pouvait, malgré tout cela, devenir également ma plus grande force. Parce qu’il y avait également du bon. J’avais rencontré Heiwa Jigoku et compris sa philosophie. J’avais appris de Jason Dokuro que le monde n’était pas que noir ou blanc. J’ai appris qu’il existait de la tendresse en ce monde – en découvrant alors le rapport qu’entretenait Rumaki avec son jeune garçon…

Le monde qui m’avait brisé, m’avait également fait découvrir des merveilles.

Des terres glacées qui s’étendaient à perte de vue. Des monstres aussi grands qu’un continent, flottant dans l’eau. Des dragons mythiques qui se reposaient dans les profondeurs des forêts ténébreuses. L’humour et l’égocentrisme infantile d’Ellen et sa folie meurtrière, La chaleureuse fraternité partagée avec un frère d’arme comme Zoro. Et plus que jamais, mon séjour à Hibana aux côtés de mon âme sœur qui me réchauffa le cœur ; faisant naître en moi l’espoir d’un lendemain plus paisible.

Finalement, j’avais apprécié Kosaten. Je me suis même hissé jusqu’au rang du quatrième empereur de Fuyu. J’ai vaincu et accompli un nombre incalculable de quêtes et de monstres… Mon nom n’était pas adossé à des échecs, mais à des conquêtes, à la terreur et à la force. Plus loin même, mon nom, celui de mon clan avait une véritable signification désormais.

Elle s’associait au courage, à la fierté,  à la force et à l’intégrité. Des valeurs qui ont traversé les centenaires pour continuer à œuvrer afin de revenir à moi, à mon retour. Ce n’était pas un échec. Je n’étais pas un échec. J’étais plus puissant et plus aguerrit que la grande majorité des guerriers que ce monde n’a jamais absorbé. Et j’étais de retour.

Posté au sommet de la montagne, dans le pic le plus élevé, mon œil scruta les alentours. En un coup d’œil, j’avais le monde, à mes pieds. Un monde que je ne reconnaissais plus, mais dont les règles n’avaient pas totalement changées. Tout se reposait sur la puissance. Et sa capacité à la déployer intelligemment.

Riant à l’avance du destin qui attendait ce monde à mon retour, je levai mes bras grandement comme pour l’embrasser de toute sa grandeur. La flamme nourrissant mon regard était ravivée à son extrême. Certes, je n’allais pas opérer sous l’étendard de Rinkyu Uchiha. Mais j’allais rassembler l’ensemble des informations pour préparer le retour en grandes pompes du grand empereur de Reïfuu.

Mon plan et ma vision ne changeront plus. La boucle du temps avait été fermée et maintenant, le cycle pouvait recommencer.

- Pardonnez-moi d’avoir oublié la mission qui était mienne… Pardonnez-moi d’avoir perdu de vue l’essentiel.

Gonflant la poitrine au monde entier, je m’exclamai avec toute ma puissance :

- PLUS QUE JAMAIS, MOI, RINKYU UCHIHA ŒUVRERA POUR LA SEULE ET UNIQUE GLOIRE…. DES UCHIHAS !!!

Pour finir, je lançai un cri encore plus fort, qui fit certainement échos dans toute la région :

- GLOIRE AUX UCHIHAS !!!!

Ce soir-là, on entendait dans la montagne un hurlement de force et de victoire. La rumeur se rependait alors dans les petites personnes qui y habitaient… Ces cris annonçaient la naissance d’un dragon.