Regagnons un brin de notre puissance - Forge des Titans

Kata : Rinkyu-dônô, êtes-vous prêt ?

Aujourd’hui était un jour spécial. Il y avait peu, j’avais encore affirmé ma détermination à regagner ma puissance, à développer mes compétences pour redevenir l’être exceptionnel que j’ai toujours été. Mieux même, je voulais surpasser mon niveau d’antan et graver le nom de mon clan dans les étoiles. Pour ce faire, il n’y avait pas trente-quatre solutions : l’entraînement était la voie royale.

Ne disposant d’aucune technique active en ce moment, j’allais devoir me contenter de l’entraînement à l’épée et à la forge du corps. Un entraînement physique qui s’effectuait donc avec les véritables katanas aux tranchants réels. Aucun d’entre nous ne méritait d’utiliser les lames en bois. Fallait mieux déjà s’habituer aux combats en situation réelle.

Peu de temps après ma rencontre avec Kata, je suis retourné à l’auberge au pied de la montagne. J’avais laissé dans la petite bourgade tranquille qui y était, l’ensemble de mon artillerie : mon masque, mes rouleaux, mon voile noir et les pièces que j’avais pu rattraper à la suite de mes quelques aventures. Effectivement, je voyageais toujours léger. Une habitude que j’avais su développer avant le cataclysme.

Pourquoi déménager du bas pour le sommet de la montagne ? Tout simplement parce que mon nouveau logement n’était plus auprès du tavernier et chef de la petite bourgade. M’ayant introduit à un Uchiha, j’allais désormais siéger quelque temps au sommet de la montagne pour m’entraîner.

Mon nouveau foyer était situé à plusieurs centaines de mètres de hauteur de la terre ferme. Dans la montagne, il y avait un Dojo encastré dans l’embouchure d’une crevasse de la montagne. Le repère de Kata Uchiha, vieil homme descendant de mon pseudo apprenti Tokuro. Bien sûr, Taka n’avait pas les pupilles écarlates, signe héréditaire de l’appartenance à notre clan. Il n’était Uchiha que de nom et de valeurs.

Malgré notre situation complexe, il n’avait de cesse de me considérer comme son fils, mais également comme son maître. Une bien étrange situation si vous voulez mon avis.

Comme un conseiller de roi, fort et puissant, Kata se dressait devant moi de toute sa carrure. Il était quelque peu intimidant quand on accrochait son regard au sien trop longtemps en entraînement. Pourtant, non seulement aurais-je dû l’observer profondément pendant un moment, j’allais également devoir l’affronter avec le risque de me faire blesser.


- Bien sûr Kata… Nous pouvons commencer quand vous le voulez…

Resserrant ma main autour de mon katana et laissant dessiner un sourire en coin les sourcils un peu plus froncés pour exprimer ma concentration, j’annonçai :

- Je vais parer chacune de vos attaques et vous les rétribuer sans pitié – en évitant, naturellement de vous blesser.

Ricanant d’avance à cette perspective folle, Kata m’expliqua son plan afin que l’on puisse être sur la même longueur d’onde.

Taka : Rinkyu-dônô… Je vais mesurer la puissance et la vitesse de mes attaques pour les faire grandir continuellement. Nous aurons donc trois phases de confrontation. Et chacune sera plus dangereuse que la précédente. Il est certain que vos muscles continueront à suivre l’intensité si elle est graduelle.

Je me contentai seulement d’acquiescer de la tête, sans dire un mot supplémentaire.

Et là… la confrontation commença.

Se projetant à une vitesse plutôt raisonnable dans ma direction, j’arrivai à lire bien trop clairement ses attaques. Ma lame alla parer la première, puis la deuxième.

D’un balayage plus grand de mon épée, je fis reculer mon adversaire de quelques pas. Je pense que les choses commençaient plutôt bien pour moi

Observant mon adversaire quelques seconds, je sus qu’il allait encore passer à l’offensive. Glissant mon pied droit vers l’arrière, mes jambes dessinaient un écart assez important pour me conférer un équilibre solide sur le sol. Je ramenai également mon katana en arrière, jusqu’à l’arrière de mon oreille. Mes bras musclés compressaient le manche du katana dans le creux de mes mains. Une posture de combat forte, qui ne promettait qu’une chose, l’attaque.

Mon corps finit à peine de se stabiliser que mon adversaire avala la distance qui nous séparait avec une course rapide sur la gauche. En somme, il attaquait la face de mon corps qui ne semblait pas être gardée. Dès qu’il se fit trop proche, j’assenai un large coup d’épée horizontal, fouettant l’air du tranchant mortel de mon épée.

Mais contre toute attente, à la suite de mon attaque, Kata avait disparu. Dans mon mouvement ample, j’avais accidentellement perdu le vieillard de vue. Juste une petite fraction de secondes avait servi à me faire perdre le vieux samouraï.

Les yeux écarquillés de surprise, je m’empressai de rouler sur le sol vers l’avant à droite. Une roulade rapide et simple, s’achevant par ma reprise via mon épaule droite. Maintenant, j’avais accès à mon angle mort.

Je retrouvai alors mon adversaire du jour, qui venait de planter sa lame dans le parquet, juste à mon ancienne position. Son épée plantée profondément dans le bois, je sus qu’il lui fallait un peu d’efforts pour le retirer. C’est pour cela que je me jetai à lui avec un coup de talon fulgurant sur la nuque.

Kata perçu l’attaque en un mouvement de pupille. Il entreprit alors de Lâcher son katana pour se baisser afin d’éviter mon coup. Sa nouvelle position – à croupi – lui donnait un avantage considérable sur la situation. En ce qui semblait être une fraction de secondes, sa pupille fixa mon pied qui glissait encore dans les cieux, tranchant l’air dans un mouvement rotatif. Une simple balayette vint alors me faire perdre l’équilibre. Mon seul pied au sol venait d’être happé et je tombais presque sans maîtrise, tournant continuellement sur moi-même.

Le bougre décrocha son épée précédemment encrée dans le bois. Son expérience lui permit de prédire ma position future. Et là où savait là où j’allais me retrouver, il attaqua vivement de son tranchant assassin.

Mon mouvement était rotatif. Je tournais sur moi comme une vrille à l’énergie surabondante. Depuis le moment où je fis une talonnade rotative sur mon ennemi jusqu’à l’instant où il me balaya. Dans cette rotation continuelle, je réussis à reprendre le contrôle grâce à mon katana qui se planta volontairement sur le sol. Le choc généré perturba la course de mon corps, ce qui empêcha à l’attaque de Kata de m’atteindre.

Désormais, nous étions bien trop proches pour qu’il réagisse avec son épée. C’est pour cela qu’à peine mon pied toucha le sol, que je chargeai sur lui avec mon coude. Effectivement, l’attaque atteignit la cible, ce qui le déboussola quelque peu.

Profitant de cette situation, mon pied alla s’enfourcher au bas de son menton en une vitesse éclaire. Malheureusement, il était encore plus rapide. Il se contenta de se baisser pour esquiver.

Toujours à ma portée, j’entrepris de lui assener de nombreux coups répétitifs. Des attaques au pied, des coups de coude et de poings, à chaque ouverture qui se dressait quand il esquivait. Faisant pression sur le vieux qui ne faisait que reculer sous mes attaques, je finis par lui assener un triple coup d’épées sur la tête, sur le torse et sur les cuisses.


Comme vous pourrez l’imaginer, il évita les trois avec maestria avant de faire un grand bond en arrière pour remettre l’écart entre nous. Sans le poursuivre, je me contentai de le regarder. Pour un vieux de sa trempe, il était sacrément doué. Je n’avais même pas réussi à le toucher une seule fois, malgré les conditions défavorables dans lesquelles il était.

Et maintenant… la difficulté allait augmenter.

Kata : Vous vous débrouillez plutôt bien Rinkyu-dônô… Nous allons relever un peu le niveau et voir comment vous résistez.

Ça allait se corser, mais j’étais préparé. J’allais être un peu plus minutieux sur le déroulé futur des évènements.

J’étais prêt à y retourner. Et j’avais pleinement conscience de ce que j’allais devoir être deux fois plus prudent à présent. Afin de me préparer à la confrontation, je pointai ma lame vers le bas, le tranchant de mon épée observant vers le haut. Dans mon œil, on percevait clairement l’agressivité qui m’habitait. J’allais frapper avec puissance et défendre avec véhémence. Naturellement, on n’allait quand même pas aller jusqu’à la mort. Mais vous avez compris que ça devenait plus sérieux

Filant à une vitesse encore plus grande, la première offensive ennemie, fut dirigée vers la jugulaire. Écarquillant les yeux avec violence, je frappai dans un bruit métallique puissant son épée pour la projeter dans les airs. Le choc avait été assez fort pour illuminer l’impact de nos lames à la collision. Un contre qui donnait clairement la mesure à mon ennemi et envoyait un message clair : J’étais prêt à attaquer !

Kata n’avait pas réussi son attaque. Néanmoins, malgré la puissance de l’attaque, il ne lâcha pas son épée. Mais allant dans le sens de son épée qui s’était fait contrer, il ramena la lame après un tour complet de bras vers moi avec une offensive du bas vers le haut. En somme, la même main roula sur l’épaule et le tranchant revenait pour m’ouvrir le torse en diagonale.

Ma réaction a été vive. J’abaissai énergiquement mon bras, contrant une fois de plus son attaque. À peine rejeté, il attaquait à nouveau à une vitesse presque aussi folle sur le flanc opposé. Son jeu de jambes lui permettait de se mouvoir aisément, améliorant à chaque fois son angle d’approche. Tournant mon épée verticalement pour défendre l’attaque, sa lame rebondit sur la mienne dans un grincement bruyant – et une illumination soudaine.

Après avoir roulé sur le sol pour revenir sur son côté droit, j’attaquai avec plusieurs coups d’épées. Il contra certains, évita d’autres. Et dans un mouvement furtif, s’était retrouvé bien trop proche de moi, à droite pour que je puisse réagir. La proximité lui donnait un avantage certain, et sa position dans mon angle mort, me condamnait presque.

Un coup de poing s’enfonça dans ma joue, me faisant virevolter à quelques mètres de ma position initiale. À peine je me remis de mes esprits, qu’il était déjà posté dans les cieux, armé de son épée mortelle prête à descendre pour m’ôter mon dernier souffle. Il chuta de tout son corps sur moi. Comprenant que la puissance aurait été trop forte pour moi, je fis un rapide bond en arrière.

Contre toute attente, la chute de Kata détruisit même la zone où il était. Le parquet avait cédé sous sa puissance. Et c’était loin d’être fini. À chacune de ses offensives, on entrait dans une longue confrontation. Des contres à l’épée puissants qui usaient ma lame à vue d’œil…. Des esquives vivaces déchirant mon kimono par endroit et tranchants quelques bouts de cheveux….

Quand je tentai te m’éloigner de lui, en un bond arrière, il apparaissait toujours là où ma course allait s’achever pour me frapper dans le dos avec son tranchant.

Pour une personne normale, seul les chocs épais et étincelants des épées ci et là, aurait indiqué la mesure du combat. Pour le reste, il aurait eu du mal à suivre les mouvements des mains et bras. Tout était trop rapide.

Finalement, nous nous fîmes face, s’attaquant mutuellement à l’épée à répétition. À peine un choc venait d’être créé que le deuxième s’enchaîna immédiatement à la suite. Les forces étaient si bien égales et mesurées que personne ne put finalement lâcher sa position sans risquer de se faire blesser. Cette expression de vitesse, puissance et dextérité montrait bien que j’évoluais.


Kata : Je sais ce que vous vous dîtes Rinkyu-dônô… Vous devez certainement penser que vous êtes puissant…

Glissa-t-il avec un ton monotone, dans les multiples confrontations avec nos épées. S’il pensait baisser ma garde, il se trompait. Lisant les mouvements de son corps, j’anticipai chaque attaque par un contre de force plus grande, répliquant immédiatement par un coup plus direct. À ce stade, se prendre un seul coup ennemi, aurait mis fin au combat.

Kata : Mais ce n’est pas encore le cas. Il y a le dernier palier qui clôturera l’ensemble des paliers. Et il sera similaire à ce que vous avez vécu hier.

Comment ?! Comment pouvait-il être aussi serein dans une situation aussi intense ? Sans en démordre, je me contentai de répondre entre deux coups d’épées.

- On… verra… si vous êtes si loin en termes de puissance que ça…

Enchaînant les offensives de plus belle, finalement nos lames se croisèrent fermement. La pression étant égale des deux côtés, nous ne pouvions plus bouger, obliger de nous fixer. C’était maintenant un duel de force.

Et quand même je pensais avoir une chance de le battre, il changea du tout au tout.

Nous y voilà… Son regard avait totalement changé. Il allait attaquer avec toute la férocité dont il était capable.

L’enjeu n’était donc plus à présent de le vaincre, mais désormais de survivre. La force qu’il mettait dans la lame était si forte, que les épées finirent à s’incliner davantage de mon côté. Inclinant le torse sous l’impulsion de sa force, ma jambe arrière se fléchit, brisant une fois encore le parquet en dessous de moi.

Fronçant les sourcils face à sa nouvelle puissance, je m’arrachai de cette situation en un roulement arrière et plusieurs bonds répétitifs en arrière. Mais rien à faire. Ses yeux illuminés dans l’ombre de son visage étaient toujours au-dessus de moi à chaque instant.

Faisant filer sa lame dans le temps et même l’espace, je contrai, son attaque avec mon katana soutenue par mes deux mains. Le choc de cette confrontation, fit trembler l’épée et la lame avec une telle force que je ne pus empêcher mes bras de trembler.

Il fallait que je trouve un moyen de reprendre le dessus. Disparaissant sous mes yeux, Kata vint sur la gauche tentant de me trancher la tête. Je m’abaissai rapidement pour éviter l’attaque. Comme s’il avait souhaité cette réaction de ma part, son genou réagit parfaitement. Ce dernier s’enfonça dans mon visage, ce qui me déstabilisa lourdement.

Sans encore reprendre mon esprit, je sentis mon torse chauffer intensément en son milieu. Quand j’ouvris l’œil à ce moment-là… ce sont des perles de mon sang qui fuyaient dans l’air. J’avais été touché…

- Merde… !

Retirant mon kimono pour faire office de diversion, je bondis sur le toit revenant dans le dos de mon adversaire en un temps record. Une vitesse digne d’une bille de billard frappée à pleine puissance, mais qui savait parfaitement où elle allait. Mon épée pointée droit sur le dos ennemi, j'étais persuadé de l’abattre. Toutefois… je me trompai.

Kata se contenta de se retourner, déviant ma lame sur le côté avec la sienne et plantant son poing puissant sur mon visage pour m’envoyer balader.

Tournant sur moi-même dans les airs pour me reprendre, j’ouvris un œil en maintenant ma garde. Je n’allais pas reprendre la même erreur que par le passé. Il risquerait cette fois de causer une blessure bien plus grave. Et alors que j’étais dans les airs, il prit une pose étrange, dégageant presque une vapeur fantomatique autour de lui

Kata : kenjutsu…

Il préparait quelque chose de puissant… Sans même me laisser le temps de comprendre ce qu’il se passait, il attaqua.

En moins d’une seconde, alors que mon pied réceptionnait à peine mon atterrissage, l’ennemi apparut juste en face de moi s’écriant d’une expression de mort

Kata : Sen no Ha no Mai…



Une déferlante de puissance s’abattit sur moi de tous les côtés. L’attaque cumulait à la fois puissance et rapidité, si bien qu’il me fut même impossible de lire la provenance de chaque attaque. Renvoyant chaque lumière au mieux, je bloquai une partie des offensives, mais me mangea la triste majorité des attaques.

Dans un spectacle lumineux impressionnant, le dojo subissait aussi bien le pouvoir dévastateur de kata que moi. Mes vêtements étaient déchirés et ma chair subissait l’irrémédiable sanction du maître épéiste.

- Gaaaaaahhhhhhhh !!!!!!!!!

Mon cri de rage s’éleva dans la foulée de ma résistance, mais au final, tout devint sombre. Black-out.


Mes pupilles s’ouvrirent alors. J’étais allongé et couvert de bandes du cou jusqu’aux jambes, bien au chaud dans une couette.

Kata : vous vous êtes réveillé Rinkyu-dônô ?

Observant le vieil homme, je ne pus m’empêcher d’avoir une perle de frayeur naissante depuis ma tempe. Cet homme aigri et à l’apparence frêle et innocente était une véritable machine de guerre.

Kata ayant lu ma frayeur, étira un chaleureux sourire sur son visage avant de répliquer

Kata : pardonnez ma fougue en entraînement. Je me suis laissé emporter par l’adrénaline, ce qui vous a amené ici. Heureusement, mes compétences au tranchant n’égalent pas mes compétences au soin. Vous serez remis en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.

Ses paroles parvinrent à mon oreille et là, pour la première fois, je sentis mon énergie… Pas mon chakra, mais mon énergie folle et puissante qui m’avait habité avant que je ne disparaisse de ce monde. Elle était toujours présente. Cet entraînement l’avait éveillé ? Je l’ignorais. Mais je ne pus retenir mon large sourire à cette découverte.

- Kata… merci pour votre franchise. Grâce à vous, je suis désormais persuadé que je recouvrirai très bientôt ma puissance d’autre fois. Elle est là, et ne m’a jamais abandonnée.

À ces paroles, je m’allongeai encore. Il ne fallut pas longtemps pour que le sommeil m’emporte. Mon corps était fatigué. Il m’aurait sans nul doute fallut 2 à 3 jours pour recouvrir mes capacités.