Fondations du clan suprême - Planification

Cette nouvelle vie qui m’a été donnée, allait être différente. J’allais vraiment et sérieusement construire mon clan. Réaliser mon rêve et bâtir une véritable nation sous l’étendard de mon nom. Mais pour cela, tout devait partir des bonnes fondations.

Des fondations solides que je devais porter haut, en tant que leader. Comment les sélectionner ? Comment les appliquer ? Afin de trouver des réponses plus concises à mes questions, je me plongeai dans le passé. Revisitant à nouveau l’histoire de Kosaten ou du moins, de ce qu’il en restait.

Les vestiges de l’ancienne ère… les fondations de cette nouvelle époque, Tenkasuru, Reïfuu, Shuzâ, Shintan et même Kaen. Je n’avais pas l’ensemble des éléments, mais je les collectais petit à petit. Grace aux rouleaux présents dans le dôjô, je ne partais pas d’un point mort.

Pour sûre, le leader d’une nation devait parfaitement maîtriser la politique et la dynamique du monde. J’allais construire sur les fondations de mon savoir ainsi que celui du monde sur le passé. Que ce dernier soit vrai ou faux m’importait peu. Il devait y avoir une fondation. La constituer était ma mission principale.

Enfermé dans mes appartements, dans la bâtisse au sommet de la montagne, je n’étais armé que d’une bougie, de la lumière de la lune ainsi que d’une pile de parchemins que je continuais à lire encore et encore, sans arrêt. Sur ces parchemins étaient relatés les contes, les légendes, les mythes, les histoires fausses comme vraies, des hypothèses, des théories, etc.

En un mot, je ne faisais qu’emmagasiner le plus d’informations possibles pour limiter le manque de connaissances que j’avais sur le monde. Pour le village à bâtir, je devais incarner la sagesse. Être le plus près possible du divin. Aussi bien en termes de puissance qu’en termes de savoir.

Seulement, comme beaucoup de choses, mon corps avait une limite. Et plus je persévérais dans ma voie, plus cette s’approchait inexorablement. Finalement, sans m’en rendre compte, je m’assoupis.


Aux premières lueurs matinales, sous le champ discret des oiseaux lointains, une voix m’extirpa de l’ombre de mon sommeil.

Toki : Rinkyu-dônô… Rinkyu-dônô…

À quelques mètres de la fenêtre, la lumière du jour rendait plus visible la montagne de rouleaux sur présente sur mon bureau. Mon kimono entre-ouvert, les jambes croisées sur mon bureau, je saisis le rouleau que j’avais sur les yeux avant d’observer au mieux mon interlocuteur.
Toki avait entre ses mains un plateau avec une tasse de thé chaude. Il savait et comprenait ce que je souhaitais faire et témoignais, comme toujours, son soutien à ma cause.

Par contre, son inquiétude à mon sujet était bien visible. Il se disait qu’on n’avait pas besoin d’aller dans tant de complications stratégiques pour construire quelque chose de durable. Agir avec le cœur, était ce qu’il avait toujours souhaité. Planifier cachait toujours quelque chose de malsain. Et avec le temps, il craignait que cette malice finisse par m’absorber.


Toki : vous devriez peut être laissé vos rouleaux et aller rencontrer les villageois au bas de la montagne. Ils vous ont accueilli la dernière fois si je ne me trompe pas.

Le visage inflexible, je me remis en position correcte sur ma chaise, posant délicatement le rouleau sur la table. Je frottai quelques instants mes yeux pour retirer la fatigue qui y était et je répondis.

- Je comprends bien votre inquiétude Toki… Mais croyez-moi, la chose dont j’ai le plus besoin, c'est d’être parfaitement concentré sur le devoir qui m’incombe : construire ce clan.

Toki : Mais…-

Prenant la tasse de thé qu’il m’apporta, je repris calmement :

- Je vous remercie énormément Toki. Les parchemins que vous avez conservés me sont d’une extrême utilité. Je commence à y voir plus clair. Les cités ont toutes été bâties à peu près sur le même principe… Je pense savoir comment bâtir la nôtre également.

Finalement, Toki sourit un instant à la vue de ma satisfaction. Il percevait clairement la lueur présente dans mon regard. Et voir le fondateur et vrai Uchiha dans une telle situation, remplit son cœur de joie.

Toki : Je suis honoré de servir le clan Rinkyu-dônô. N’hésitez pas si vous aviez besoin de quoi que ce soit.

À ces mots, le patriarche s’en alla, fermant la porte derrière lui. Je pouvais donc me remettre au travail. L’heure n’était plus à la lecture. Avec ce que j’avais déjà lu, j’en avais bien assez. Il était temps à présent de passer à l’écriture du premier chapitre de notre histoire à Kosaten.

Par le passé, les nations et les cités avaient été bâties sur la base de leurs idéaux. D’après les notes que j’avais pu prendre, Reifuu avait été bâtie sur les valeurs comme l’ambition, la victoire, les combats, la rudesse, l’alcool, la puissance. Bien que ces valeurs fussent très proches de ce que les Uchihas recherchaient, cela manquait d’humanisme. Et en cela, les valeurs de Kaen étaient excellentes. Elles étaient basées sur l’honneur, la justice, le dépassement de soi. Un parfait mélange des deux devait être parfait.

Shuzâ se retrouvait dans la politique et l’argent. Shintan quant à elle avait quelque chose de plus intéressant comme la supériorité, la possession, l’intelligence. En y réfléchissant bien, il y avait déjà, sur ces choses qui existaient déjà, la parfaite fondation de ce que je voulais créer.

En tant qu’individu, on peut facilement croire que les valeurs coulaient de source et n’avaient pas besoin d’être posées sur écrit. Et pourtant, elles étaient nécessaires. Plusieurs contrées, villages et bourgade ont souhaité perdurer dans le temps. Mais aucune de celles qui n’ont été construites dans le tas, n’ont résisté à l’épreuve du temps.

Le clan Uchiha ne devait pas être de ceux-là.

Ouvrant le parchemin du clan, je plongeai mon pinceau dans l’encre avant de réfléchir aux mots que j’y allais déposer.  Ils étaient tout aussi importants que l’avenir que j’entrevoyais pour mon clan. Une pression monta rapidement, suite à quoi je me résignai à me mettre à l’œuvre.

Parchemin Sacré I - Valeurs du Clan a écrit:

Parchemin Sacré I - Valeurs du Clan

Honneur : Nous sommes un clan fier. Doté de compétences hors du commun et d’une force du cœur sans pareille. Les dieux nous ont offert le privilège de voir le monde d’un œil qui n’est pas comme les autres. Après un entraînement infini et une forge de son corps, il est possible d’obtenir une vision divine. Voir au-delà du temps et de l’espace.

Fraternité : le clan représente un refuge pour les siens. Il est le point de départ et le point d’arrivée de notre existence. En prenant soin du clan, nous prenons soin de notre vie, de nos proches et de notre descendance. La trahison est punit de mort. Et la bonté récompensée par la reconnaissance sociale. Nous nous aimons et devons tout faire les uns pour les autres

Victoire : Elle est une condition sine qua non de l’exercice du clan. Nous sommes des gagnants depuis l’aube des temps et n’espérons rien de moins. Selon les vagues du temps, nous pouvons être temporairement affaiblis. Mais la victoire est nôtre. Elle nous est destinée. Soyons fiers.

Force : Nous forgeons notre corps, notre esprit et notre discipline. Au travers de la force, nous gardons notre supériorité et stabilisons notre victoire. L’entraînement, direct comme indirect fait partie intégrale de notre culture. Et depuis la nuit des temps, elle se perpétue. Alors, soyons forts, en tout temps et en tout lieu.

Charisme : Notre force cumulée à notre supériorité nous offre un charisme sans fin. Nous  développons notre expression, notre élocution, notre apparence, notre prestance, afin d’être toujours plus supérieur aux autres. Le charisme est l’expression royale de notre supériorité raciale. Soyons charismatiques.

Supériorité : Dans l’échelle du monde, nous sommes les suprêmes. Rien n’égale le don divin des Uchihas. Aucune race, ni bestiale, ni humaine, ne peut se prévaloir de nous être égale. Attention, nous pratiquons le respect et la communion. Mais au plus profond de notre être, nous n’oublions pas que nous sommes les plus grands. Contraints de cohabiter avec des races plus faibles.

Liberté : Nous ne sommes soumis qu’à la seule volonté de notre clan. Aucune force supérieure ne peut et ne doit exister. Si quiconque entreprends d’enfreindre à notre liberté, nous réagirons avec puissance. Nous sommes nés libres, nous le restons.

Paix : Nous ne voulons que vivre en paix pour la sécurité des nôtres. La paix est une priorité et de ce fait, nous n’hésitons pas à parasiter toute potentielle menace pouvant porter atteinte à notre paix intérieure. Les conflits internes sont abolis aussi vite qu’ils naissent. Soit avec le bannissement du responsable ou la mort des ennemis. La paix est le symbole ultime de notre puissance et de notre supériorité. Nous la gardons, la chérissons et la célébrons.

Ces mots inscrits, je fermai ce rouleau, le posant à présent dans une étagère. Il était le premier parchemin d’une longue liste, plantant alors les fondations de ce que notre clan allait être.

Trouver ces valeurs, combiner ce qui correspondait au mieux à partir des informations que j’avais pu tirer des autres histoires m’avait pris du temps. La journée était déjà arrivée au midi et je travaillais encore. Peaufiner, réajuster, déterminer les mots qui devaient composer le quotidien de milliers de générations. Tout avait été préparé à présent. Par contre, je devais passer aux réalités de la chose : les dossiers sombres.

Il était évident qu’une nation ne se bâtissait pas essentiellement sur le bon vouloir, la volonté et même les idéaux. Des actions particulières devaient être menées pour la réussite absolue du plan. Et effectivement, j’avais des projets à la hauteur de mon ambition.

Ouvrant à nouveau un parchemin scellé, je me mis à réfléchir posément à ce qui aurait pu être fait pour accentuer l’influence du clan. J’avais clairement la vision. Mais il aurait encore fallu que je note clairement ce que j’avais en projet.


Dans le parchemin, je mentionnai chacune des rubriques, chacun des éléments. Il était clair que le plan devait être modifié et peaufiné avec le temps, mais au moins, l’ébauche d’un futur radieux pour mon clan avait été dessinée.

Avant de faire le moindre mouvement, j’étais convaincu que j’avais tout mis sur écrit, bien en sécurité dans l’ombre.

Maintenant… l’emplacement.

Il était important de savoir d’avance où nous serons situés. Du moins, pour un départ. Heureusement, les territoires neutres portaient bien leur nom. C’était par là qu’il y avait l’ensemble des personnes ne voulant chercher de problèmes à personnes. Exactement comme ce que serait un clan naissant.

Prenant la carte du continent, je scrutai les territoires neutres un long moment pour identifier l’endroit idéal. Et de toutes les hypothèses qui me passèrent par la tête, un point, pas très loin de l’emplacement où j’étais d’ailleurs, se démarqua. Il s’agissait du petit espace de terres à l’ouest des montagnes. Ces montagnes qui séparaient les territoires neutres de Shûza. Juste à gauche de cette chaîne de montagne, il y avait un lac.

Il était assez grand pour pouvoir assurer une alimentation par la pèche, la culture des terres ainsi que la couverture de nos besoins en eau. L’emplacement assurait également une protection à l’Est. Les montagnes constituaient notre forteresse. Avec les bons bateaux, on pouvait se déplacer aisément.

Le point était excellent. Pour la sécurité, je pouvais disposer des bêtes sauvages aux alentours avec le pouvoir de mon œil – du moins, quand ce dernier se réveillera. Et nous pouvons également adapter l’espace de sorte à en tirer un maximum d’avantages.

C’était peut-être évident, mais la majorité du plan reposait clairement sur mes compétences. J’en avais conscience. Je pouvais au moins compter sur moi pour cela.

Je finis de dessiner exactement l’emplacement du village sur la carte avant de déposer cette dernière sur le côté. J’étais véritablement fatigué. Le ciel fit apparaître les couleurs de la soirée et il était temps à présent de mettre fin à cette longue journée de travail.

Bien sûr, j’allais encore devoir procéder à la lecture le lendemain, parce que lire ne s’arrêtait vraiment jamais. L’apprentissage se faisait continuellement.

Pour construire, il fallait être minutieux et rigoureux. Ça demandait des capacités et des compétences qui dépassaient la force brute. Il fallait y associer aussi de la stratégie, de la politique, l’art de la guerre. Je ne m’en sortais pas aussi bien à ce jeu que le faisait Heiwa Jigoku, mais pour sûre, j’allais faire les efforts qu’il fallait pour mener à bien mes objectifs.


La nuit arriva bien vite sur le sommet de la montagne. Et comme à mon habitude, je m’amusai à jouer à une partie de go avec Toki. Jamais une fois, je ne l’avais battu. Mais petit à petit, je commençai à apprendre ses mouvements et son style. Je n’avais plus peur de perdre. C’était la seule façon pour moi de gagner.

Toki : Vous vous améliorez Rinkyu-dônô… J’ignorais que la lecture avait un tel effet sur votre esprit.

Souriant timidement, les bras croisés dans mon kimono, je levai mon œil azuré vers le vieil homme. Il avait toujours cet air parental et affectif. Mais je savais désormais que, pour la suite des opérations, je devais le garder dans l’ignorance. Il aurait été bien trop compliqué pour moi, de lui expliquer comment le monde d’il y a 1000 ans fonctionnait. Ainsi que les implications futures des actions que j’allais entreprendre.

- La lecture m’a fait comprendre des choses que je voyais sans réellement y prêter attention. C’est comme le jeu de go. C’est à force de voir le tableau, de jouer et voir les mouvements qu’on commence à en comprendre la profondeur des stratégies.

Le vieil homme souri également, ravi que je commence à saisir réellement les enjeux des choses. Il fallait avouer que je me surprenais moi-même. Loin d’être le bourrin criard d’avant le cataclysme, j’étais devenu le fondateur d’une ère. La sagesse, la patience ainsi que la force, devaient alors être mes mots d’ordre. Surtout si je voulais être le chef émérite du clan Uchiha.