De retour à la montagne, Kata, n’avait aucune idée de ce que j’avais fait, de ce que j’ai pu avoir été frappé et laissé pour mort. Et il n’allait jamais rien savoir à ce sujet. D’ailleurs, je prenais toujours la peine de ne jamais me montrer sous mon masque une fois que j’étais au dôjô. Je n’étais et ne resterais que Rinkyu Uchiha.
On n’était déjà l’heure du repas. Et dans la pièce dédiée pour les repas, Kata me coupa dans mes réflexions.
Kata: Rinkyu-dônô, n’oubliez pas que vous devez vous entraîner aujourd’hui aussi. Bien que vous évoluiez rapidement, il faut maintenir la cadence si vous voulez rivaliser avec les plus puissants un jour.Souriant à sa requête, je pris les baguettes envoyant à répétition le riz dans ma bouche. Il marquait un point. Je devais continuer à me perfectionner. Et il ne s’agissait pas seulement d’entraîner mon corps, mais aussi mon esprit. J’étais encore bien trop agressif. Il fallait adoucir mes mots pour affiner mes futurs partenariats. En plus d’être un guerrier aguerrit, je devais développer mon charisme et mon talent politique.
Jetant un regard vers mon interlocuteur et colocataire, je repris :
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Ne vous inquiétez pas. Je n’oublie pas l’entraînement. Allons-y après le repas si vous voulez bien, Kata.Le vieux guerrier acquiesça alors et reprit son repas de plus belle. Il ne fallut pas longtemps pour que le soleil de midi s’annonce et que les oiseaux se mettent à piailler dans le lointain. Les grands arbres qui entouraient la cours nous donnaient assez d’ombre pour enchaîner nos coups d’épées sans gêne.
Comme toujours l’entraînement avec Kata était rude. Bien que mes compétences s’affinaient rapidement, il y avait encore beaucoup d’écarts entre nous. Il arrivait à parer mes attaques comme s’il lisait aisément la direction dans laquelle elles venaient. À croire qu’il arrivait à savoir où j’allais frapper avant même que je n’exécute le mouvement en question.
Étais-je donc si prévisible ?
À mieux y réfléchir, ma rencontre avec Zayro avais pris la même orientation que la majorité de mes combats jusqu’ici. Je savais que le colosse avait changé, je le ressentais dans sa façon de parler, de s’exprimer et même dans son alliance avec Rhadamantys.
Pourtant, j’avais encore réagi sous l’impulsion de la fierté de mes échecs passés. Et finalement, j’avais perdu. J’ai essayé d’outrepasser le seuil tolérable qu’il s’était fixé à lui-même et les conséquences ont été mortelles.
Zayro était devenu un peu plus raisonnable. Mais sans pour autant être un idiot qui se laisserait insulter à tout va.
Kata: Ne vous déconcentrez pas Rinkyu-dônôEnvoya Kata en assenant plus de salves de coups. Je me pris une attaque et rapidement parai le reste. Mon esprit divaguait parfois entre combat et stratégie. Et la transition était difficile, surtout pour un Shinobi initialement bourrin comme moi.
Mais si Zayro lui-même avait changé, combien de fois moi… qui voulait bâtir une nation solide et sempiternelle ? Je n’avais plus le choix. Je devais voir les choses plus grandement qu’elles ne l’étaient.
Dans l’offensive, je tentai de m’oublier, me concentrant totalement sur mon ennemi. Je n’avais plus mon Sharingan, de ce fait il fallait que je sois bien plus attentif qu’auparavant.
L’idée était d’essayer de penser comme mon adversaire. C’était une tâche quasiment impossible au premier abord. Mais en visualisant sa chair, son vécu et son expérience du combat, je pouvais entrevoir certains schémas répétitifs dans ses offensives.
Au début, ma performance chuta drastiquement. Mais après une demi-heure de frappe sans arrêt, ma performance commençait à s’améliorer graduellement sans arrêt.
Comme satisfait de la situation actuelle, Kata sourit de plus belle. Au fond, il était rassuré de ce que je commençais à comprendre ce qu’il ne pouvait me dire que par le combat.
Tout se croisait. C’était exactement la même chose que ma rencontre avec Zayro. Je reçus une bonne leçon, conséquence de mon insolence perpétuelle. Mes mots avaient un poids et des conséquences.
Je devais les mesurer désormais. Surtout en présence d’une personne ayant quelque chose que je pourrais potentiellement désirer.
Afin de mener à bien mes opérations, il me fallait trouver un moyen de calmer les tensions entre le messager des enfers et moi. Je devais trouver la bonne façon de le faire. Une approche inappropriée me serait fatale.
L’entraînement continua son cours, et à cette nouvelle façon de combattre, je semblais avoir une meilleure maîtrise.
Dans le chemin qui me conduirait à être un leader d’exception...
...Je venais encore de faire un pas.