La parole d'un empereur [pv Shiro Shinigami]

Soldat : Essayez de jeter un œil du côté des ruines de l’ancien camp d’entraînement. On a cru apercevoir un humain semblable à un dragon. Pour sûre, vous le trouverez. Rappelez-moi encore votre nom, élu ?

- Rinkyu Uchiha… Elu de Reïfuu et fondateur du plus puissant des clans.

À ces mots, je fis volteface pour m’avancer dans la direction indiquée. Venant droit des montagnes, j’avais longuement marché dans les terres glaciales à la recherche de celui que j’avais rencontré le jour de mon retour : Rhadamantys de la wyverne. Il ne me connaissait ni de nom, ni de visage. Mais sa réputation lui avait certainement fait connaître par-delà les terres glaciales.

Pas étonnant donc, qu’un élu de Reïfuu l’interpelle directement. C’était du moins ce que je pensais. Marchant calmement, démasqué, au cœur de la capitale, je me rapprochais peu à peu de la périphérie. Et déjà au loin, j’entendis clairement les grondements qui venaient de la structure abandonnée. Rhadamantys restait fidèle à lui-même.

Il s’entraînait sans relâche, depuis le premier jour où je le vis, jusqu’à ce jour lambda où je venais pour échanger. Il me rappelait véritablement tout ce que j’étais avant le cataclysme. Ce désir inavoué de plus de pouvoir, de plus de puissance pour être le plus craint et le plus respecté de tous.

Finalement, je fis plusieurs bonds pour me retrouver au sommet du pic le plus élevé de la bâtisse. Silencieusement, j’observai son combat et ses actions. Mon sharingan était actif, le visage dur n’exprimait rien, si ce n’était une vision neutre du spectacle.

D’ailleurs, ce dernier était riche en couleurs et mon œil n’arrivait même pas à suivre l’ensemble des mouvements qu’il faisait. Il n’y avait pas à dire… Rhadamantys était vraiment un empereur redoutable.

Observant un instant son combat, j’attendis qu’il finisse de vaincre son ennemi avant d’applaudir tout en avançant jusqu’à lui – après un grand bond du haut d’un des pics jusqu’au cœur de l’air de combat.

La voix résonnant en écho dans cet endroit abandonné, il aurait pu me détecter facilement.

- Je n’ai que rarement vu d’aussi beaux spectacles. Vous êtes rapide, puissant et endurant. Vous avez tout mon respect, Rhadamantys de la wyverne.

Sans laisser planer plus de mystère, je me présentai :

- Je suis Rinkyu Uchiha. Fondateur du plus puissant des clans de ce monde. Élu de Reïfuu de l’ancienne ère et aujourd’hui, dépourvu de puissance. À une époque lointaine, j’étais aussi un empereur de Reïfuu, comme vous. Mais aujourd’hui, mes pouvoirs sont bridés.

M’arrêtant à quelques mètres de lui, je commençai à marcher autour de l’air de combat, observant la foule imaginaire, pleine et joyeuse, clamant les accomplissements des plus courageux des guerriers.

- Vous êtes l’un des élus les plus puissants de Reïfuu et vous influencez le monde par votre prestance. Mais j’aimerais avoir votre avis sur certaines questions. Qu’est-ce qui selon vous fait un bon guerrier ? La force ? L’influence ? La connaissance ?

Laissant mon interlocuteur mariner un moment, je me tournai vers lui avant de répondre :

- Je pense que pour être un guerrier d’exception, il faut un bon mélange des trois, en plus d’une forte intuition. Aujourd’hui, Rhadamantys, vous êtes puissant, influent et détenez une connaissance incroyable sur ce monde. Mais que faites-vous de ces derniers ?

Fixant avec intensité mon interlocuteur je repris plus calmement :

- Eleanor, Frisk, Kaen et ses conflits, Shûza et son instabilité, Shintan, la cité silencieuse et mystérieuse… comment tirez-vous votre épingle du jeu ? Comment laissez-vous votre marque en ce monde ? En vous entraînant ici jusqu’à la mort ? Répondez-moi Rhadamantys… j’ai besoin de comprendre jusqu’où vous voulez vous propulser dans ce monde.

Nous y étions. Il était temps de parler de la puissance. Et comme on pouvait s’y attendre, mon interlocuteur réussit à comprendre que je n’étais pas véritablement un nouveau venu comme la majorité des élus. Je tirais tout de même une certaine satisfaction à pouvoir opérer finalement sous le nom Uchiha et véritablement échanger avec un des plus influents de ce monde.

Ses paroles s’accompagnaient à chaque fois d’une explosion, d’une destruction ou d’une manifestation évidente de sa puissance. Il communiquait grandement et de ce fait, n’acceptait certainement rien de moins. Mon malheur venait du fait que mes pouvoirs n’étaient pas encore de retour. De ce fait, je ne pouvais que me contenter d’échanger, sans autre manifestation.

Un corbeau tournant au sommet de ce tatami géant, détaillait l’ensemble des évènements.

Son œil perçant dessina tour à tour les traits du blond en armure d’ébène et finalement le brun en armure ancienne : moi. Loin d’être une rencontre écrasante par sa puissance, elle n’en demeurait pas moins impactante et profonde.

Le chevalier blond marqua alors finalement une explication forte. La puissance était importante, mais ça allait au-delà. Il fallait être capable de réagir comme il le fallait, prêt à répondre face à n’importe quelle situation avec efficacité, rapidité et vitesse. Plus encore, il fallait avoir un désir ardent de conquête et de prestige pour une cause plus grande que soi. Et dans son cas, il s’agissait de son maître – Hades.

Il avait effectivement des penchants religieux étranges, n’ayant pas vraiment le concept de foi et de religion, je ne pouvais le comprendre. Cependant, si je devais avoir un seigneur et maître, il était unique et sans équivoque : Mon nom.

- Vous avez bien raison, Rhadamantys… Mais ce monde est tout sauf simple. Il est impossible de réagir convenablement quand on ignore qui sont nos alliés ou nos ennemis. C’est pour cela que je suis ici aujourd’hui… Chevalier de la Wyverne, bien qu’alliés de faction, je ne tiens pas à ce que mes actions futures fasse de nous, des ennemis….

Fixant un instant mon interlocuteur, sous la bénédiction du corbeau tournant, je gardai le silence quelques secondes. Un vent léger se leva, soulevant alors le par-dessus bleu ample qui me recouvrait, après quoi, je repris :

- Votre fougue est d’une puissance inouïe. Et il se murmure que vous faites trembler ciel et terre lors de vos combats. Et pourtant, le monde ne vous craint que partiellement. En plus de vous, il y a cette… Eleanor. Silencieuse, mystérieuse et puissante, vous pourrez être bien mal si elle venait à vous affronter selon ce que je sais d’elle... À moins que je ne me trompe ?

Reprenant ma marche circulaire avant de m’arrêter quelques pas plus loin, je croisai les bras fermement avant de glisser :

- Je partage toutefois votre avis sur la capacité de réagir. Aujourd’hui, le monde offre sur un plateau d’argent assez de force, de gloire et de richesse à ceux qui osent sortir des sentiers battus. Je parle aussi bien des conflits qui font rage en interne à Kaën et des tensions à Shuzâ. Reïfuu est devenu bien calme. Et j’aimerais connaître votre avis sur la situation… Quelle est la nation qui a le plus de chances de tomber actuellement ?

Voilà. C’était dit. On entrait à présent dans le vif du sujet. Rhadamantys était réputé. Et son opinion sur les nations étaient importantes pour la suite des évènements. Si une nation avait plus de chances de tomber, il devait savoir laquelle.

Ce monde avait été inégalement réparti.

Il appartenait aux anciens dieux qui ont échoué dans leur mission de protection. Chacun d’entre eux avait une mission particulière. Voulant de ce fait imposer ses idéaux aux autres. Ils n’ont pas su prévenir le grand cataclysme et leur toute puissance a été réduite à néant.

Les dieux sont tombés, mais le clan lui, a survécu en Kata Uchiha. Les hommes sont incapables de rivaliser devant l’immortalité des dieux. Personne ne peut faire face avec leur intemporalité. Mais les idéaux d’un clan, la vision de ce dernier, pourraient être répliqués. Ces éléments pouvaient transiter à travers le temps jusqu’à ce que le nom Uchiha soit gravé dans le temps de façon intemporelle.

La seule façon dont nous, les hommes, pouvions nous élever au rang de dieu, était de reconnaître notre faiblesse humaine, se constituer en clan et finalement triompher dans les âges par nos valeurs. Le clan Uchiha était le seul qui survivrait par-delà le cataclysme. Notre peuple suprême régnant sur le monde.

Ma détermination était sans faille. Et si mon regard trahissait une seule et unique chose, c’était bien ma volonté de faire régner ce peuple aujourd’hui et au-delà des âges. Dans ce monde ingrat, rempli de dieux incapables et d’élus désorganisés, le clan Uchiha représentait la voie royale pour un monde meilleur, sous un même étendard.

Et il était temps… de parfaitement répartir ce monde. L’une des étapes cruciales était de comprendre la dynamique du monde. Et à ce sujet, Rhadamantys ne se montra pas ingrat.

- Si Long est votre maître alors effectivement, je n’agirai pas contre ses intérêts si cela s’avère être nécessaire.

Il me fit part de sa répression contre les personnes agissant dans l’ombre. Il ne devait certainement pas tenir Heiwa Jigoku en grande estime. Exactement comme moi à l’époque. Seulement, aujourd’hui les choses étaient différentes. Quelle ironie n’était-ce pas ? À quel point ma volonté à rebâtir mon clan m’aurait changé ? Levant la main soudainement, je repris la bouteille qu’il fit voler dans ma direction.

Effectivement, il n’avait aucune raison de m’empoisonner. Surtout après une affirmation aussi forte sur la haine des fourberies et coups bas. Je m’avançai alors dans sa direction, prêt à écouter et boire ce qu’il avait à disposition. Finalement, le chevalier de la wyverne n’était pas un monstre dépourvu de raisons. J’avais du respect pour ce guerrier.

Concernant celles qu’il qualifia comme étant les calamités du millénaire précédent, il avoua ne pas avoir été impressionné. Mais au vu de sa puissance, il fallait reconnaître qu’il était difficile à impressionner de toute façon.

Pour revenir aux nations, il commença par citer Fuyu ou Reïfuu comme étant la cité la plus affaiblie. Ce qui était assez déroutant il fallait avouer. Mais venant de la bouche de celui qui murmurait à l’oreille du roi, je ne pouvais que le croire.

Shuzâ était sous la forte dominance de Zang. Et la rébellion n’avait rien changé à cela. Mes informations sur le sujet parlaient d’une concentration forte de la présence de Zang dans la capitale et aux villages qui environnaient cette dernière. Un système militaire assez centralisé autour du despote lui-même.

Pour répondre à la question qui s’orientait sur mon clan, je pris également la peine de m’avancer jusqu’à un siège sur la droite du chevalier d’ébène. Et surplace, je commençai :

- Dans mon monde d’origine, j’appartenais au clan Uchiha. Il a été fondé bien avant ma naissance. Selon la stèle sacrée relatant notre histoire, il semblait avoir été bâti par les dieux eux-mêmes et leur puissance se sont donc disséminés dans les gênes de tous les descendants. Notre clan nous offre des yeux particuliers. Capable de percevoir le monde et l’énergie sous sa véritable forme. En plus de quoi, nous sommes également en mesure, à un stade d’évolution plus avancé, de faire des choses qui dépassent l’entendement. Ramener des personnes à vie, arrêter le temps, se déplacer entre les dimensions, manipuler les âmes et j’en passe.

Buvant encore une gorgée rapide du nectar alcoolisé, je repris :

- Mais si vous pensez que nos yeux sont les trésors sacrés de notre clan, je dirais que vous vous trompez partiellement. Le clan Uchiha est bien plus que ça. Ce sont des frères et sœurs qui vivent au travers des valeurs fortes transmises de génération en génération : l’honneur, la fraternité, la victoire, la force, le charisme, la supériorité, la liberté et la paix. Un groupe de héros qui s’aiment comme une famille et qui ne cherche qu’à se protéger envers et contre tout.

Fermant mon œil visible en baissant la tête quelques instants encore, ma voix plus roque reprit son cours :

- Dans notre monde, un traitre s’est infiltré dans nos rangs et a décimé l’intégralité de ses valeurs par la force. Il a éteint la lignée divine qui a perduré pendant des siècles. C’est… IMPARDONNABLE ! Je n’avais pas encore compris la raison de ma place dans ce monde jusqu’à ce que je sorte de la fameuse faille…

Ma tête se releva et ma main alla braquer vers le soleil lumineux, comme si je voulais l’étreindre dans ma main :

- Des milliers de vies et de morts circulent en ce moment dans mes gênes. Ma vie ne m’appartient plus. Elle appartient à ceux qui m’ont créés et façonnés. J’ai le devoir de restaurer le clan dans ce monde. De lui redonner la place qu’il a toujours eue. Je dois mettre sur pieds le clan dont les membres se rapprochent le plus des dieux. En un seul clan, le monde connaîtra la paix et l’amour fraternel. En œuvrant chacun pour les nôtres, nous deviendrons la véritable lignée qui triomphera du temps, des dieux, de la mort et de n’importe quel autre cataclysme.

Finalement, mon regard s’arrêta un peu dans le lointain. Je venais de me rendre compte à quel point j’étais loin d’être là où je le souhaitais. Mais fixant encore le vide quelques instants, je sus que je n’étais plus très loin de là.

- Le chemin ne sera pas facile. Il sera pavé de nombreuses difficultés. Mon premier devoir en tant que chef de clan est d’avoir conscience des menaces qui pèsent sur les miens. Ces menaces sont clairement les trois calamités du millénaire précédent. J’ai connu Ellen, j’ai rencontré Frisk. Mais je n’ai encore jamais vu cette Eleanor. Alors dites-moi… Que savez-vous d’elle ? En quoi pourrait-elle nuire à mon projet suprême ? Est-elle véritablement une ennemie ?

Plongeant mon regard dans celui du blond, je devins encore plus sérieux :

- Avez-vous des quelconques liens avec ces éléments ? Si jamais Elle se mettait au travers de mon chemin, devrais-je être préparé à vous voir vous battre à ses côtés ?

Influencer le monde demandait quelques petites choses seulement. Il n’en fallait pas beaucoup pour devenir extrêmement puissant :

- La force d’un seul élu, même du calibre de Zayro Jinn ne suffit pas à atteindre mes objectifs. Il y a un élément, un seul qui peut rendre mon rêve possible. Le pouvoir des dieux enfermés dans les artefacts. C’est pour cela que je suis à la quête de ces derniers. Mon clan grandira comme toujours… mais il atteindra son apogée avec les armes divines à notre disposition. Alors Rhadamantys… Que savez-vous des artefacts aujourd’hui ? Savez-vous qui les détient ? Ou même qui les recherche ?

Quelle est la mission qui vous incombe ? Quel est le but qui fait battre votre cœur ? S’il vous suffit de consommer un repas quotidien et tout faire pour en avoir un autre, ça vous regarde. Dans mon monde, Uchiha avait une signification forte. Au-delà de son symbole simple – éventail – il transportait un écho, une pensée, une idée. Celle de la domination par la puissance divine de nos pupilles écarlates.

Aujourd’hui, dans mon monde d’origine, ces pupilles ne brillaient plus que par le regard d’un nombre restreint de personnes. Pour venger ce coup du destin, le clan devait être recréé. Et pour y arriver, il fallait commencer petit, en posant les petites pierres au bon endroit.

C’est parce que je voyais l’immensité de ce que j’allais créer, que j’étais à présent aux côtés du plus puissant élu reconnu de Fuyu : Rhadamantys de la wyverne.

Eleanor… une sorte de vampire armée de sorts étranges et d’envoûtements. Un possible obstacle sur la voie majestueuse que j’étais en train de tracer pour les miens. J’étais loin d’imaginer qu’il existait des personnes dont je devais me méfier, en dehors du messager des enfers. Le chevalier glissa par la même occasion une piste que je pouvais explorer pour retrouver la vampire : une connaissance.

- Une connaissance ?

Ellen quant à elle, était une servante de Zang. Ainsi donc elle agirait sous les ordres du tyran… elle se faisait appeler sorcière de la cours. Disposant sans nul doute d’une certaine influence sur les décisions politiques. Elle avait finalement atteint son objectif… gravir les échelons jusqu’aux hautes sphères.

La bonne nouvelle, était que Rhadamantys n’avait aucun allié en ces jeunes femmes. De ce fait, si je venais à les affronter, il n’y aurait aucun conflit d’intérêt. C’était le plus important à mes yeux. Jetant un œil sur mon hôte, je bus encore quelques gorgées de ce nectar sacré. Les glaçons du seau fondaient légèrement, laissant parfois quelques bouteilles s’enfoncer plus que nécessaire.

De plus en plus intéressant… il avait eu un artefact et semblait confiant sur le fait que d’autres allaient encore se manifester. Il fallait juste être prêt à les obtenir. À ce sujet d’ailleurs, j’étais prêt.

Mais sans attendre davantage, le plus puissant élu de Fuyu me demanda de l’accompagner pour un combat. Un sourire étira mon visage. Je n’avais pas véritablement l’intention de me battre aujourd’hui. Surtout face à un style que je ne connaissais pas nécessairement.

Mais bon… il y avait des invitations qui ne pouvaient être refusées.

M’avançant également jusqu’à l’aire de combat, j’observai mon adversaire envoyer une flèche qui fila dans les cieux.

Mon regard alla droit vers mon adversaire intrigué. Et quand ce dernier claqua des doigts, mes sharingans s’activèrent. Et dans la même position, je levai la tête pour voir au ralenti les flèches qui descendaient.

Une rapide analyse de la situation me fit comprendre que j’étais quelque peu désavantagé. Mon ennemi attaquait dans les cieux et sur un vaste champ. Aucun moyen d’y échapper sans se faire prendre.

- Je vois… En effet… ça fait longtemps que je ne me suis plus amusé hors du dojo contre un véritable ennemi.

Malaxant alors mon chakra, sous mes pieds, la terre se sépara en deux colonnes montantes, avant de se refermer au-dessus de moi sous la forme d’un cocon de protection.

La protection était légère, mais en dupliquant la couche interne, je parvins à bloquer la course des attaques avant qu’elles ne m’atteignent. Bien sûr, la barrière non plus ne survit point. Et son effondrement dégagea une légère montée de poussière.

De cette dernière, je fusai en un arc de cercle large, pour attaquer mon ennemi sur la gauche. Normalement, je serais arrivé à lui en moins d’une fraction de secondes pour lui envoyer un tranchant d’épée large. Visant à l’ouvrir depuis la jugulaire gauche jusqu’à la hanche droite.

Ma lame n’était pas ordinaire. Elle était recouverte d’une couche de foudre donnant à cette dernière une puissance plus dévastatrice qu’une lame normale. Rien qui ne pourrait faire peur au chevalier, mais assez pour lui faire ressentir une infime douleur.

Mais…


J’espérais avoir attiré son attention avec le clone qui se tenait devant lui. Parce que quelques secondes avant, sous le dôme de pierre qui s’écroulait, j’avais produit un clone. Si un avait décidé d’attaquer de front, l’autre profita de la diversion pour attaquer de l’autre côté, en un bond aérien sur l’extrême droite, pour être sûre de ne pas se faire voir.

En somme, une double attaque qui achevait sa course en un seul point : Rhadamantys.

- J’ai parfaitement conscience de ne pas pouvoir vous battre Rhadamantys… alors je me contenterai de vous agacer un bon moment…

Mon clone attaquant également continua les propos en énonçant cette fois :

- Tout en apprenant davantage sur votre « connaissance » en lien avec la vampire mystérieuse…

Celui qui était alors le plus proche de sa tête, tenta de frapper son casque pour décoifer le dragon cracheur de flammes... parce que oui, on était assez surpris de voir un type cracher du feu après avoir bu de l'alcool.

J’ai été démasqué !

Pourtant, tout était parfait. Je l’avais fait un millier de fois et le succès de l’opération avait toujours été assurée. Pourtant maintenant, j’avais été démasqué.

Technique subtile d’une double attaque.

La première avec pour but d’attirer l’attention de l’ennemi et la seconde avec pour objectif d’achever l’ennemi une fois la garde baissée par la première.

Combien de fois cette tactique avait-elle marché par le passé ?

Si aujourd’hui elle venait à faillir, alors il n’y avait plus aucun doute possible. J’avais affaire à un combattant d’exception. Toujours dans le feu de l’action, j’observais, analysais et cherchais continuellement la méthode pour le mettre en déroute. Aussi infime aurait été ma chance, je l’aurais saisi.

Rhadamantys semblait être doté d’une capacité soit innée, soit naturelle à déceler la mascarade derrière le multi-clonage. Seulement, j’ignorais jusqu’à quel point cela pouvait aller. Nul doute que je n’allais pas tarder à le savoir :

- Ainsi donc vous connaissez les techniques ninja…

Les lames coincées entre les pics épais et tranchants de son armure, il avoua qu’il avait déjà eu à rencontrer deux autres ninjas comme moi. Plus loin même, après avoir rompu ma formation et saisi mon clone, il confia qu’il avait déjà eu à affronter un kage bunshin par le passé.

Madara avait raison. Je sous-estimais bien trop mes adversaires. Il fallait que je révise mon style combatif selon les informations que j’avais de mon adversaire. Par contre, il y avait un détail qui m’échappait. Mon adversaire avait parfois son regard fixé vers moi, mais semblait ne pas me voir.

Pour une raison que je n’arrivais pas à comprendre, je ressentais bien sa perception sans entrevoir sa vision. J’avais l’impression d’être surveillé autrement que par la capacité visuelle. Il n’était donc pas totalement à fond.

- …

Quand il perçu un brin de sang sur son cou, je gardai mon calme. Mon visage n’exprimait ni joie, ni tristesse. Le fait qu’il ait été touché semblait pour moi être un fait évident. Je n’étais pas si faible après tout. Contrairement à ce qu’il pensait.

- Je ne manque pas d’audace… je manque d’informations. Mais petit à petit, je ressemble ce qu’il faut pour braver et faire briller mon clan.

Le menton légèrement relevé, je plissai légèrement les paupières, signe d’agacement. Pendant ce temps, je me remémorai silencieusement les mots qui s’étaient glissé des lèvres de mon adversaire avant qu’il ne détruise mon clone. Peut-être pensait-il que les mots soufflés à mon clone allaient s’évanouir dans le vent. Mais non, le clone transmettait directement l’information reçue à l’original.

Et dans ce cas, l’information clé que j’avais reçue était intéressante. Il s’agissait d’un nom, dans un contexte bien précis… en lien avec la vampire. Velvet Crowe. Elle semblait être la cible d’intérêt de la Burns. Et ça, c’était intéressant.

Enregistrant la donnée précieuse dans un coin de mon esprit, je célébrai intérieurement cette victoire unique. J’ignorais si le chevalier avait connaissance du fonctionnement du kage bunshin, mais je n’allais pas avoir l’idée idiote de demander vérification.

Une lueur claire, reflet du soleil lumineux, brilla dans ma pupille couleur sang. Et sans m’encombrer de gestes inutiles, j’observais la prochaine attaque venir à mes yeux. Le plus puissant de Reïfuu mentionna alors une énergie étrange que je ne comprenais pas :

- Cosmos ?

À la suite de ces paroles, une série de manifestations originales eut lieu. Rhadamantys  semblait déformer la réalité elle-même, pour faire luire dans le creux de sa main un pouvoir qui dépassait l’entendement. J’étais bien à Kosaten. Le continent où les guerriers avaient des pouvoirs quasi-divin.

Instinctivement, je renforçai ma garde, mes yeux grands ouverts pour analyser au mieux ce qui se passait avec mon dôjutsu.

Ses ailes se déployèrent et son poing s’illumina si fort que j’eus du mal à garder les yeux ouverts face à une telle manifestation de puissance…

- Rapide…

Une attaque déferla alors rapidement dans ma direction. Mais juste avant l’impact, je réussis à me déplacer sur la droite à un temps record. Une action extrêmement rapide qui aurait été perçu, aux yeux d’un novice, comme une simple téléportation.

Le souffle puissant de l’attaque fit danser mes cheveux brun-cramoisi avec virulence. Mais rien d’autre ne bougeait. Ni ma posture guerrière, ni mes pupilles, ni mes bras. Nos regards ne se lâchaient pas. Chacun attendant de voir, impatiemment, ce que l’autre lui réservait.

En un battement de cils, le chevalier s’éleva dans les cieux pour répliquer à nouveau l’attaque. Cette fois, elle aurait été quatre fois plus difficile à esquiver.

Concentrant une bonne dose de chakra dans mes jambes pour accentuer la célérité de mes déplacements, j’ouvris mes yeux comme jamais auparavant pour analyser au mieux les attaques qui venaient dans ma direction. À son « esquive », je répliquai insolemment :

- Venez…

Faisant plusieurs bonds arrière, j’esquivai trois attaques, mais la quatrième vint trop tôt. Je levai à peine mon bras pour la parer que je me fis propulser à plusieurs mètres de ma position initiale.

Je virevoltais sur moi-même, avant de bloquer ma course en plantant mon épée dans le sol. Malgré la tentative, je fus encore contraint de reculer une poignée de mètres, tranchant le sol dans mon recul.

Finalement, une fois la course interrompue, mon torse se redressa, s’élevant de toute sa hauteur. Le dos de mon poing lui, alla glisser sous ma narine pour nettoyer le filet de sang qui s’était dessiné à l’occasion.

Oui, j’avais été touché. Agressivement touché. Des coups répétitifs de cette ampleur m’auraient mis en état catastrophique. Lâchant un sourire, j’avouai :

- Vous alliez parfaitement puissance et vitesse. Vous êtes vraisemblablement un guerrier exceptionnel.


Par la suite, j’écoutai la description de Madara Uchiha, tel qu’il était présenté dans les contes et légendes. L’homme à l’armure à la couleur sang, doté d’une faux et d’un grand éventail ou son légendaire Gumbai.

Cependant, la réalité était bien différente du conte. Et pour le connaître très bien, je pouvais dire que l’Uchiha no Borei n’avait ni long cheveux, ni armure rouge. Du moins, plus en Kosaten.

- Vous devez certainement parler de Madara Uchiha… fondateur du clan Uchiha dans mon monde d’origine. Il ne peut s’agir que d’un rêve. Il n’est plus ce qu’il était autrefois. Cette description de lui, telle que conter dans les livres, n’est pas fidèle à la réalité… De plus, aujourd’hui, il a une toute autre allure. Bien différente de celle que vous savez de lui.

Maintenant qu’il m’avait fait part de ses compétences, il était également temps que je lui ouvre mon panel de techniques.

- Raiton…

Un brin de foudre parcourut la surface mon corps de bas en haut, illuminant l’espace d’un instant, mon œil à la couleur sang qui fixait sans répit mon adversaire dressé dans les cieux.

Une raie de foudre éclata alors sous mes pieds dans une levée soudaine de poussière, dénonça le geste rapide que je venais d’exécuter. Filant dans les cieux comme une flèche tournée vers mon adversaire, j’étais prêt à le frapper de tout le déchainement électrique dont j’étais doué.

Qu’il pare l’attaque ou la contrecarre, n’était pas ma priorité. Comme à l’habitude des ninjas, je comptais surtout sur autre chose. Une fois arrivé à proximité ou au-dessus de lui, un torrent électrique allait s’abattre sur lui, cherchant surtout à perturber son système neuronal.

Dans les cieux, la luminosité électrique s’en allait grandissante. Et les dents serrées les unes sur les autres, je fouettai mon adversaire de toute la concentration électrique dont j’étais capable. Changeant continuellement mon chakra en puissance électrique brute et sauvage.


Le déferlement dura quelques secondes – même comme il sembla durer des heures. Mais une fois l’action achevée, je revins tranquillement sur le sol, quelque peu essoufflé. Malgré cet état de fatigue, je ne laissais rien transparaître. Au bord du précipice ou pas, j’étais surtout un Uchiha. Impassible et imperturbable.

- Comment… le connaissez-vous ? Avez-vous déjà rencontré Madara Uchiha ?

Mon attaque avait été parée. Je n’avais aucun doute sur la puissance de mon adversaire. Toutefois, il était évident qu’il était difficile à atteindre même avec une puissante attaque. Son armure était incroyable. Elle absorbait la puissance qui fondait sur elle avec une débordante facilité. Comme une fine fleur céleste descendant dans le commun des hommes, Rhadamantys baissa régulièrement son altitude jusqu’à venir se poser droit devant moi.

S’il cherchait à voir une quelconque trace de surprise, d’ébahissement, il fallait dire qu’il avait frappé à la mauvaise porte. Mon regard était déterminé mais jouissant d’un calme quasi divin. Une assurance injustifiée prodiguée par les pupilles couleur sang. S’observant mutuellement sans faillir, il parla du plus ancien ancêtre Uchiha connu du monde – Madara.

Pour l’avoir affronté, Rhadamantys savait que l’aïeul Uchiha disposait d’un pouvoir quasi-divin. Il avait une arme dont la puissance n’avait d’égale que son impénétrable défense. Le pouvoir duquel je cherchais désespérément à m’approcher, sans jamais pourtant effleurer sa perfection : le Susano’o Parfait.

Finalement, ses pieds s’encrèrent sur le sol et suite à une manipulation dont lui seul avait le secret, il avait retrouvé la vue. Je me disais bien qu’il ne me voyait pas. Quand il mentionna alors mon statut, il n’y avait plus aucun doute possible. Toutes les informations qu’il avait rassemblées me permirent de comprendre alors qu’il connaissait bien Madara. Et mieux, il attendait de moi une puissance similaire.

Ça tombait bien mal, j’étais loin d’avoir récupérer mes capacités.

- Vous le connaissez donc… Le Susano’o… les jutsus. Nous sommes donc plus proches que je ne l’aurais voulu le croire… Malheureusement, je n’ai pas encore la totalité de mes capacités. Je ne suis pas en mesure de répondre de ma pleine puissance comme l’a pu le faire Uchiha Madara lors de votre confrontation.

Soudainement, il ouvrit les bras, préparant cette fois une attaque bien plus puissante que la précédente. Dans un mouvement de pur reflexe, je fis un grand bond arrière. Tentant désespérément de me sortir du gros bourbier que je présentais venir. Seulement, il était déjà trop tard…

Quand ses mots parvinrent à mes oreilles, le temps semblait s’être arrêté. Comme ci, son fonctionnement lui avait été arraché en précaution d’un danger imminent. Le danger qu’allait provoquer le déchainement de puissance de milliers d’étoiles concentrées en un seul point.

Dans ce monde qui semblait se déplacer à un temps incroyablement lent, le chevalier se déplaçait et parlait aisément, exécutant alors, ce que mon Sharingan retranscrit comme étant une technique mortelle.

Un puissant jeu lumineux grandissant naissait de la source de mon malheur et en peu de temps, plusieurs filets de lumière et de puissance déchirèrent l’espace dans une déflagration destructrice. Je croisai les bras défensivement, invoquant les puissances célestes multiples pour générer autant de barrières protectrices qu’il m’était possible de produire.

- Par les cieux… !!!

Le temps reprit son cours et plusieurs chocs larges et puissants retentirent dans la zone dans des grondements sourds. Dans son déchainement de puissance, de grands souffles se levaient, criant leur rage par un souffle audible et palpable. Le déchainement dura une seconde mais pour moi semblait avoir perduré une vie. Et même si mes os et mes muscles étaient déchirés par le sang ;

Même si ma tête et mon corps semblaient peser une tonne, je me dressai là, en plein milieu de l’aire de combat, debout, le regard dressé vers mon ennemi.

Mes vêtements étaient grossièrement déchirés, et l’équivalent de trois litres de sang ruisselait sur ce bout de chair délabré qu’était mon corps. Il m’était impossible de faire le moindre mouvement et pour sûre, le premier que j’allais poser, me mettrai immédiatement K.O.

Je rassemblai alors l’ensemble de mes forces en une seule phrase :

- Il en faudra plus… pour impressionner l’Empereur… Uchiha

Mes lèvres boursouflées et sanguinolentes s’étirèrent un sourire inquisiteur. Dans mon regard injecté de sang, on pouvait y lire une absolue détermination, une soif de combat que mille morts n’auraient pu assouvir. J’étais le diable fait chair, riant dans la tyrannie de la douleur et dansant aux portes de la mort.

Mais cette posture forte s’évanouit par après, quand mon ma pupille vira du rouge au noir et que, mon corps fut tiré vers le sol par une puissance qui dépassait ma volonté. Mes forces m’abandonnaient et ma conscience également. Pour sûre, ma chute signifiait la fin du combat et peut être même, la fin cette journée pour moi.

Une voix…

J’entendais une voix légère qui retentissait dans le lointain. Mon corps, initialement tiraillé par la douleur était un peu plus détendu et reposé. Ouvrant un de mes yeux, du mieux que je pouvais, je voyais une silhouette forte de dos. Totalement recouverte d’un métal sombre et luisant aux reflets des faisceaux lumineux. Des cheveux d’un or sombre terne, qui battaient dans le vent. C’était certainement la voix de cet individu que j’entendais…

Il parlait du royaume des morts, d’aeternam… Ce n’était pas clair, mais le message principal avait été perçu. Doucement, ma mémoire me revenait. Et la silhouette également était typique de celle du troisième empereur… La révélation qu’il venait de faire était forte, mais le pire restait à venir. Parce qu’il me confia également un secret puissant qui m’amena immédiatement à écarquiller les yeux.

Une révélation surprenante qui bouleversait totalement ma conception de ce monde. Ce monde… tous les mondes étaient liés. Bien évidemment, je le savais. Mais j’étais loin de me douter que cette liaison était si forte que le moindre élément dévastateur à Kosaten affecterait les autres… univers…

Les paupières alourdies par la fatigue, je replongeai dans un sommeil profond avant de me réveiller un peu plus tard. J’ignorais encore combien de temps s’était écoulé, mais à mon réveil, j’étais allongé sur l’estrade. Mes paupières s’ouvrirent délicatement pour m’offrir un spectacle majestueux. Le ciel infini d’un bleu perturbé par endroits par des tâches larges et difformes de nuages blancs.
Dans mon globe arrondi, le théâtre naturel se reflétait dans un agréable jeu de couleur. Un agréable diaporama mêlé au souffle fin qui rafraîchissait mes narines. Me coupant alors de mon euphorie, la voix du chevalier de la Wyverne me ramena vite à la réalité. Il fit, indirectement mention des confidences qu’il m’avait faites.

Ainsi donc, je n’avais pas rêvé. Il disait vrai au sujet du royaume des morts… des univers. Un grognement échappa mes lèvres quand je tentai de me relever pour me mettre en position assise. Ma main alla écraser mon visage, qui laissait luire entre deux de mes doigts ma pupille. Cette dernière tremblotait pleinement dans mon œil, manifestation claire de mon étonnement.

- Rhadamantys… si vous avez raison alors… nous devons protéger ce monde coûte que coûte…

Finalement, quel était la meilleure solution ? Protéger ce monde afin d’éviter que des puissances autres ne viennent détruire l’univers ? Ou bien l’abandonner et retourner chez nous, sans savoir qui viendra par la suite ?

Cette question… même moi, je ne pouvais pas y répondre. Mais qu’importe, le clan allait être là pour défendre le monde. Que ça soit du royaume des morts ou de toutes les menaces potentielles à venir.
Je me sentais mieux. Comme si j’avais été guéri par un puissant mage. Je me demandais bien si mon désormais-allié avait des capacités de guérison ; Quoi qu’il en soit, une fois redressé, je m’avançai quelque peu pour entamer mon chemin et là, je m’arrêtai pour le regarder avant de dire :

- Je voulais surtout connaître la position du plus puissant guerrier de Reïfuu. Sans parler des fameux élus de Shuzâ et de Shintan. Désormais, la chose est faite. Je suis en phase d’étude et de naissance. Le clan aidera Reïfuu autant que possible. Mais connaissant Sou Reï, je ne veux pas encore me prononcer. Je veux être certain de pouvoir assurer la protection de mon clan. Et une fois cela fait, j’agirai pour ses intérêts, comme je l’ai toujours fait par le passé.

Me retournant une dernière fois, je plongeai mon regard dans le lointain avant d’ajouter :

- Le clan est faible pour le moment. Il nous faut des alliés solides. Je suis bien content que vous y trouvez un certain intérêt. Moi et les miens resterons toujours à votre disposition au besoin. Actuellement, je rassemble des alliés en voyageant autour du monde. Mais si vous voulez nous retrouver, nous sommes à la plus haute montagne de la chaine montagneuse à la frontière entre les zones neutres et Shuzâ.

Finalement, j’engageai le pas pour m’en aller progressivement. Bien sûr, j’allais devoir me refaire les vêtements et peut être avoir des soins plus sérieux avant de prendre le large. Cependant, avec Rhadamantys, le point avait été fait.

- Sur ce, je vous dis à très bientôt, Chevalier de la Wyverne, Juge des enfers, Garde du Roi et Troisième Empereur de Reïfuu… Rhadamantys !

C’était là… les soudaines paroles du quatrième empereur de Fuyu.