Journée tranquille parmi les Uchihas

Parchemin a écrit:

141e jour du calendrier Kosatennien.

Nous sommes le matin et le clan se réveille doucement. Comme nous pouvions le croire, notre effectif a grandi. Les opérations de sensibilisation qui ont été menées par mes soins, ont permis de gonfler nos rangs. À ce jour, quelques familles sont déjà venues à nous. Et ces dernières partagent également notre vision de la vie.

Comme toujours, nous les avons accueillis avec bonté et générosité. Il a été un peu plus compliqué d’obtenir de quoi les héberger rapidement. Mais nos voisins qui sont au bas de la montagne acceptèrent volontiers de nous aider à monter quelques bâtisses.

Concernant le dôjô en lui-même, nous y avons apportés quelques touches de travaux. Une opération difficile menée par mes soins et Kata. Nous avions remis les éléments en ordre pour rendre l’environnement plus convivial pour tout le monde. Même moi, Empereur Uchiha, a eu du mal à m’y faire avec les marteaux, clous et planches. Cependant, les opérations se déroulent bien.

J’ignore ce que la journée actuelle va m’apporter. Mais je prévois d’y penser un peu de temps avec les miens. Beaucoup reste encore à faire. Nous devons nous développer en interne et en externe. Mais plus que tout, la foi de restaurer un nom d’outre-monde ainsi que sa grandeur, dominait mes pensées.

Ça prendra un peu de temps, mais le clan Uchiha allait revenir du tréfonds des archives.

Point final.

Je posai à la suite mon stylo dans le support dédié à cet effet. Et je m’enfonçai dans mon fauteuil, relisant attentivement les notes que je venais de produire. Après une dernière vérification, je roulai le rouleau tranquillement avant de le ranger plus loin dans l’étagère dédiée.

- Voilà…

La vie était un peu plus calme depuis les derniers évènements qu’on avait vécus. J’avais déjà touché les terres de Shuzâ, de même que les terres du sud, à kaen. Moi qui attendais un retour immédiat de mes actions, j’étais un peu déçu.

Il fallait tout de même un peu de temps. Mon message avait été passé. Mais il devait prendre le temps pour s’infuser dans l’esprit et dans les gênes des personnes qui vivaient le trouble des évènements du monde.

Quelque part, j’avais une crainte quasi permanente à l’esprit qui allait même jusqu’à me retourner le ventre.

Et si….

Et si les populations se faisaient avaler par la cruauté de ce monde…

Avant de comprendre le véritable intérêt qu’ils avaient de nous rejoindre ?

Chaque seconde qui passait rendait cette possibilité un peu plus possible. J’avais beau me retourner l’esprit mais je ne pouvais pas m’en défaire. J’avais pensé à tout sauf à ça.

Si l’humanité était si entêtée qu’elle refuserait d’apprendre par la peur ?

Peut-être que le monde était effectivement destiné à sombrer. Dans ce cas, tout était prévu. Si personne ne voulait rejoindre la force, en préférant la faiblesse, Kuroi Ude se chargerait de les écraser jusqu’à une totale destruction.

La faiblesse devait être éteinte. La force, elle, devait être Uchiha. C’était l’un ou l’autre.

Aucun juste milieu.

Quand j’étais sur la montagne, je n’arrivais pas très souvent à sortir de ma salle de réflexion et de rédaction. J’aimais bien passer des heures à lire, m’informer, apprendre et construire mon jugement sur la base de l’histoire écrite.

Bien sûr, il y avait beaucoup d’éléments faux qui trainaient dans les livres. Et à force de les confronter, les incohérences paraissaient plus clairement. Mais c’était encore trop tôt pour me prononcer sur quoi que ce soit.

Marchant finalement le long dans la pièce jusqu’à ce que j’arrive à la hauteur de la table, je posai mon fessier contre ce dernier, les bras croisés. Plongeant encore plus profond dans mes réflexions, je levai la tête pour fixer le plafond. Je n’avais jamais autant eu l’impression d’être perdu. Alors que j’arrivais à peine à trouver une véritable vocation à mon existence, le chemin pour y arriver semblait totalement incertain. Pourtant, il y avait bien quelque chose que je-

*tok-tok*

Deux cognements qui m’extirpèrent de mes réflexions, m’obligeant immédiatement à fixer la porte qui était encore fermée. Finalement, une voix plus faible, féminine et infantile se leva derrière la porte :

???: Rinkyu-sama ? Je peux entrer ?

Mon visage se resserra quelques dessinant des traits de méfiance. Bien qu’on fût un clan, notre protection était inexistante. Une personne voulant mettre fin à mon projet pourrait facilement se faufiler jusqu’à moi et m’attaquer. J’activai mon sharingan immédiatement pour évaluer le danger derrière la porte.

Un rapide check-up qui me rassura sur le fait qu’il ne s’agissait que d’une petite fille.

- Venez… jeune fille.

La porte se tira finalement de la gauche vers la droite, laissant découvrir une jeune demoiselle en kimono ayant sept ans tout au plus. Mon regard dur se posa sur elle. Ce dernier, dur et sévère effraya immédiatement mon invitée du jour. L’intensité était telle qu’elle fut contrainte de reculer de quelques pas.


J’avais toujours eu un air sévère, ne laissant transparaître que trop peu de faiblesse et de sensibilité. Cela faisait plus de mille ans que je n’avais plus été confronté à la gent féminine dans un contexte hors guerre. Cela en valait de même pour les jeunes enfants.

Comprenant mon erreur, les muscles de mon visage se détendirent soudainement. J’inclinai légèrement la tête sur le côté essayant de me rattraper face à cette situation plutôt particulière.

- Quel est votre nom ?

Ma voix était moins ferme, ce qui rassura un peu mon interlocutrice. Elle tenait entre ses mains une sorte d’animal qui s’était enfoncé dans le kimono à la vue de mon expression dur. Ce dernier sortit le bout de sa tête avant de le frotter affectivement sur le bras de mon visiteur.

??? : Heu… je…

- N’ayez pas peur…

Insistai-je en l’observant le visage tout aussi détendu – mais sans afficher de sourire par contre. Et là, elle se redressa vite, comme s’armant d’un certain courage. Pressant les poings et fermant les yeux avec force, son corps tremblait presque :

??? : je suis Hina… Hina Sakaza-… Hina Uchiha.

À l’écoute de son nom, mon cœur s’emballa rapidement d’une émotion que je n’avais ressentie que dans mon monde d’origine. La sensation bien agréable de fraternité entre deux être qui partageaient désormais le même destin.

Pour la première fois alors… un sourire franc et joyeux s’étira sur mon visage.

Le premier sourire sincère depuis un très long moment.

J’étais content d’être parmi les miens.

Reprenant finalement mes esprits, je me demandais bien ce que la jeune Hina faisait ici. Jusqu’à présent, à l’exception de Kata, personne n’était venu me rendre visite jusqu’ici. D’ailleurs, personne ne venait me rendre visite tout court. Peut-être était-ce un coup de Kata – il avait certainement envoyé cette jeune fille pour me perturber. Il n’y avait que lui qui prenait une certaine importance à être près des gens. Bien que ça ne me déplaise pas, je prenais mon temps à faire davantage de choses plus techniques. Laissant l’aspect humain aux autres qui étaient continuellement présents.

- Que voulez-vous… Hina ?

Encore une fois, elle se crispa à la question. J’étais peut-être trop direct. Les jeunes enfants aiment quoi déjà ? Jouer ? Papoter ? Rien que d’y penser j’avais déjà une forte migraine. La situation était peu agréable, et pour elle, et pour moi. Il n’était peut-être pas nécessaire de faire perdurer ce supplice plus longtemps.

Je m’avançai vers elle avant de poser un genou au sol pour venir à sa hauteur. Et là, elle annonça timidement :

Hina : Je… je voulais vous voir et me balader un peu avec vous, pour voir Kita, Jubo et tous les autres.

Mon visage se tordit dans une expression d’incompréhension. Ces noms ne me disaient rien du tout. Peut-être s’agissait-il de ses amis, de la même tranche d’âges. Elle était donc venue à moi pour me présenter à ses amis. Pour qui me prenait-elle exactement ?

Je me relevai avant de l’observer de toute ma hauteur. J’exprimai sans dire un mot, la différence qui pouvait exister entre nous. Oui… j’étais grand et puissant et désormais j’allais faire grandir le clan. Je n’avais pas le temps de rencontrer ses misérables amis. Pour l’heure, je devais encore aller conquérir les cœurs à Kaen, Shuzâ et finalement même Reïfuu. Quelque chose qui se planifiait avec beaucoup de minutie.

- Je n’ai malheureusement pas le temps pour cela Hina… ça sera pour une autre fois.

Sur ces mots, je me retournai, vainqueur.

Elle ne pouvait plus rien, si ce n’était rentré chez elle exprimer à tous à quel point le chef du clan était imposant, imperturbable et certainement grandement occupé. Mon sourire se fit plus amusé. Mais alors que je rentrais dans un élan de victoire… Elle réagit simplement…

Hina : Hmmm…. *snif* Hmmmm…. *snif*

Le temps semblait s’être arrêté à cet instant. Mes yeux grandement ouverts, ma pupille tremblante roula pour aller fixer l’arrière avec terreur. Elle avait sorti l’arme la plus puissance encore jamais utilisée contre moi… des larmes.


Retournant sur moi-même pour faire face à la jeune Hina, je voyais là l’attaque ultime contre laquelle je ne pouvais rien. Les petites larmes qui flottaient sur l’extrémité de ses yeux se firent plus larges et ruisselèrent finalement le long de ses joues.

Merde… Si Kata me trouvait dans une telle situation… j’étais mal barré.

- Euh ?!! Non…

Essayais-je timidement de la calmer.

Mais pour asseoir une victoire totale sur le combat que je perdais déjà à vu d’œil, elle s’exclama encore plus fort, faisant toner sa voix dans tout le dôjô.


Hina : Youpi !

Souriant de vive joie, la jeune fille était assise à l’arrière de ma nuque, les jambes se reposant sur mes pectoraux et les deux mains accrochées à mes cheveux. Je ne l’avais compris que bien trop tard. La jeune Hina était venue pour combattre.

Et elle avait déjà gagnée avant même d’ouvrir la porte.

Décidément… je ne savais vraiment pas m’y prendre avec les enfants.

Sur la montagne, il y avait plusieurs segments. Contrairement à ce que l’on pouvait croire, la zone était tout à fait habitable. Mais certains massifs rocheux séparaient ce qu’on pouvait alors considérer comme étant des quartiers. La zone d’entraînement était déjà fixée à proximité du Dôjô principal. C’était l’endroit où passaient la majorité des nouvelles recrues. L’idée étant de les forger au combat afin de les rendre apte à toute intrusion étrangère. Oui, nous étions plutôt axés combat dans notre clan.

D’un autre côté, il y avait la zone résidentielle, où quelques petites bâtisses avaient déjà été montées. Ces dernières abritaient les quelques familles qui nous avaient rejoints lors de mes diverses sensibilisations. Je n’avais pas encore eu l’occasion de rencontrer ces derniers en dehors de la zone de combat.

Cependant, à cause d’une jeune fille dont on connaissait tous le nom et le tempérament, je me retrouvais dans cette délicate situation.

Dans les chemins pavés de massifs rocheux et de verdure, j’avançai progressivement jusqu’à la zone résidentielle. Hina elle, chantonnait sur ma tête en me posant quelques questions sur ce qui se passait dans le petit village.

Pour une raison que j’ignorais, les enfants avaient une imagination débordante. Leurs questions semblaient ne jamais vraiment vouloir s’arrêter.

Hina : Rinkyu-sama, Rinkyu-sama, pourquoi est-ce qu’il y a autant de gros cailloux dans le village ?

Mon œil alla se balader de part et d’autres du chemin, observant les quelques massifs rocheux qui pavaient le chemin. Avec la petite maîtrise du Doton, j’avais réussi à déplacer avec un effort modéré les roches pour en faire des chemins praticables.

- Nous sommes dans les montagnes Hina-chan… Les montagnes regorgent toujours de nombreuses pierres et rochers. On est donc entourés de rochers parce que c’est leur milieu naturel…

Elle observa les pierres pendant mes explications, voyant par endroits des lézards se glisser entre plusieurs roches. La mousse était bien gravée sur les arbres ainsi que les pierres qui remplissaient les lieux. Tout était si naturel que l’air était incroyablement frais. En somme, un véritable petit paradis.

Hina : C’est la place des rochers ? Donc on va vivre en harmonie avec les rochers ?

Souriant légèrement, je continuai à lui expliquer :

- Non seulement on vivra en communion avec les rochers, mais avec toute la nature sauvage. Aussi bien les plantes que les animaux. Par contre… il faudra bien qu’on se nourrisse. Donc parfois on en mangera certains.

La fillette s’attrista un instant, avant de voir de loin la zone résidentielle. On approchait déjà :

Hina : Et pourquoi est-ce que vous êtes plus grand que papa et mama ? Pourquoi maintenant nous nous appelons tous Uchiha ?

Une autre série de questions intéressantes. Je commençai cette fois à m’expliquer sous le regard attentif de la nature.

- Je dirais que c’est grâce à mes parents que je suis aussi grand. Ils étaient certainement plus grands que tes parents à toi. Et concernant le nom… C’est parce que nous sommes tous ensemble un éventail… Regarde…

Ma tête se tourna vers une personne au loin, à l’entrée du quartier résidentiel. Dans sa cours, il semblait vouloir faire un feu de bois. Probablement pour une cuisson future. Dans son projet, il avait déjà rassemblé une pile de bois en dessous duquel, il y avait du foin chauffé. Il devait donc incinérer ce foin pour créer un feu qui se propagerait sur les briques de bois.

Nous nous arrêtâmes quelques instants pour observer la situation.

L’homme initialement, se contentait de souffler seul dans le foin chauffé. Ce dernier s’illuminait vivement quelques instants avant de s’assombrit. Le feu prenait trop de temps à prendre. Il n’y avait pas assez de souffle.

Agacé, le vieil homme alla saisir son éventail qui était posé plus en retrait. Il revint à la charge cette fois, ventilant posément le feu naissant. Et dans un geste régulier, la flamme finit par s’allumer et donner quelque chose d’exploitable.

Dans son geste, il remarqua qu’on l’observait. Le villageois Uchiha se redressa agitant sa main pour nous saluer. Hina répondit face à son geste par une salutation. Une salutation qui se faisait au nom du duo qu’on formait.

- Tu vois ? Une seule personne ne peut pas véritablement allumer le feu. Elle n’a pas le souffle nécessaire pour y arriver. Mais ensemble, on forme tous un même éventail qui peut allumer n’importe quel feu et créer des merveilles. C’est pour cela que nous sommes des Uchihas…

« Uchiwa » signifiait « Éventail ». Et avec une explication pareille, tout se comprenait aisément. Le regard de la jeune fille aux cheveux rose s’illumina à l’écoute et à la vue de ces évènements. Même si, elle n’y comprenait pas grand-chose.

Hina : Pourquoi allumer le feu ?

Lança-t-elle à nouveau, perdu. Souriant de plus belle, je levai ma main pour aller écraser ses cheveux pour répondre :

- Pour apporter plus de lumière, de chaleur et d’énergie à tout le monde. Nous sommes le clan qui rend cela possible. Nous sommes tous Uchiha…

Nous y étions. Finalement, j’entrai dans la zone résidentielle. Nous n’avions pas encore des ressources très développées dans le clan. De ressources financières ici, je parle.

Pour une personne qui avait promis de prendre soin d’eux, c’était vraiment la crise. Je ne souhaitais que le bien-être et la paix, malgré le fait que nous n’avions pas encore véritablement d’économie en place.

Mais j’avais déjà une bonne idée de la façon de rapporter de l’argent au village. Utiliser nos capacités et notre force militaire de façon saine contre de l’argent. Le plan était bon, mais notre force militaire n’était pas encore assez grande pour assurer un revenu satisfaisant au peuple.

La bonne nouvelle, c’était qu’on ne manquait pas de quoi manger. Les terres volcaniques étaient assez fertiles. La culture y était facile. Nos voisins qui étaient au pied de la montagne, acceptaient de travailler avec nous dans la culture des terres. En échange, nous les protégions de toute potentielle attaque de bêtes, brigands ou démons. C’était un échange de bon procédé. Rien de formel certes, mais déjà de quoi nous permettre de survivre un petit moment.

Les jeunes enfants observaient de loin leur amie qui était un mètre quatre-vingt-deux au-dessus du sol. Sur l’épaule de l’actuel chef du clan. Face à cette situation quelque peu troublante, ils ne savaient pas véritablement où ils devaient se positionner.

Hina elle, semblait très confiante. Et le sourire qu’elle affichait rassurait de plus en plus les enfants des alentours. Arrivé à une certaine profondeur dans le quartier, je la portai et la déposai sur le sol. Sous ses recommandations.

- C’est bon là ?

Hina : Rinkyu-sama, Rinkyu-sama… je vais appeler Kita, Jubo et tous les autres. Ne bougez pas… je me dépêche !

Sur ces mots, elle s’en alla, sous le regard mi-clos qui était forgé sur mon visage. Plus loin, les parents semblaient occupés aux tâches d’aménagements. Ils ne manquaient pas de me saluer et d’exprimer leur gratitude, même à distance.

Malgré la situation peu luxueuse, les familles ne semblaient pas véritablement se plaindre. Mais combien de temps encore cela allait-il durer ? Nous étions fragiles. Je le savais. Et je devais régler la situation au plus vite.

Finalement, les bambins arrivèrent encore une fois à m’extirper de mes réflexions. Ils se mirent en rang devant moi. Du plus confiant – Kita – au moins confiant – Tokimaru. Mais en somme, j’avais une bande de sept garçons et filles. Trois filles quatre garçons. Bien que tous se présentent à moi, je n’arrivais pas à mémoriser leurs noms.

Toutefois, on allait garder les plus importants :

Uchiha Hina – la plus malicieuse
Uchiha Kita – le plus courageux
Uchiha Tokimaru – le plus timide
Uchiha Izumi – la plus attentionnée
Uchiha Doko – le plus malin – avec sa paire de lunettes et sa morve au nez.

Trois autres enfants plutôt passe-partout et le gang était au complet. Chacun vint alors m’entourer, se présentant l’un après l’autre avec plus ou moins de difficulté selon le caractère de tout un chacun. Et comme si ça ne suffisait pas, ils voulaient tous que je les porte.

Oula… c’était clairement au-delà de mes compétences.

- Navré mais…

Hina commença alors à pleurer, amenant le reste à suivre dans la même cadence avant même que je dise quoi que ce soit. Une goutte épaisse de sueur se dessina sur ma tempe… ils essayaient de me manipuler. C’était bas et n’entrait pas dans les valeurs du clan… Je n’allais pas me laisser-


YOOOOUUUUPPPPIIIIIIIII !!!!!!!

Hina sur mon cou, deux enfants sur mes épaules et deux autres sur mes mains. Oui, ça faisait cinq. Mais les deux derniers tiraient sur mes avant-bras pour s’y accrocher et se balancer au fil de mon avancée.

Nouvelle destination… l’aire de jeu pour les plus jeunes. Les questions allaient certainement se multiplier par 7 désormais… Je n’aurais peut-être pas dû ouvrir la porte à Hina. Ma journée aurait certainement été bien plus tranquille. Et pour sûre…

L’aire de jeu n’était pas nécessairement très fournie. Il s’agissait surtout d’un espace plein de sable et quelques rochers pour s’asseoir. Il était positionné à l’endroit le plus sécurisé du village, pour assurer en priorité la sécurité des plus jeunes. Aujourd’hui, la sécurité allait être assurée par mes propres soins. Il n’y avait donc rien à craindre pour les plus jeunes.

Après m’être déplacé, avoir assisté à plusieurs jeux aussi débiles qu’intelligents avec eux… on était désormais tous assis, moi, surplombant les enfants sur ma chaise de pierre haute. Il était question à ce moment-là que je les inculque les petites notions Uchiha que j’avais pour habitude de recevoir de mes parents.

En ramenant les familles ici, les cibles qui comptaient le plus, étaient les enfants. Les valeurs des plus jeunes pouvaient être changées et modelées plus facilement que ceux de leurs parents. Alors je commençai donc à leur parler des mythes et des légendes du clan :

- Depuis les temps immémoriaux, le clan Uchiha a toujours été un clan respecté, admiré et craint. Ce simple nom symbolise la force, le respect, et la supériorité. En étant dans ce clan, vous êtes destinés, d’une façon ou d’une autre à dominer le monde, ses espèces et ses races. Même si vous n’y arrivez pas, vos enfants y arriveront.

Une main se leva alors pour poser une question. C’était Doko, le plus intelligent du lot :

- Oui ?

Doko : Rinkyu-sama, pourquoi dominer le monde, ses espèces et ses races alors qu’on peut simplement vivre en paix avec ces dernières ?

Mon regard alla s’accrocher sur son regard inquiet, suite à quoi j’expliquai :

- Vous rappelez-vous pourquoi on est Uchiha les enfants ?

En cœur, ils répondirent :


- Exact. Et pour y arriver, on doit être supérieur aux autres. On doit être en mesure de pouvoir prendre le dessus dans n’importe quelle confrontation. Sans toutefois être contraint d’utiliser ces talents à tort et à travers. Dominer le monde ne signifie pas assiéger le monde. Cela implique simplement de l’observer d’une certaine hauteur, tout en étant capable d’influer ce dernier sans faire usage de la force.

Les autres enfants semblaient perdus face à la réponse que j’avais fournie, mais Doko lui, avait écouté. Il était peu convaincu, mais allait certainement méditer sur la question plus tard. Pour l’heure, une autre main se leva. Kita cette fois :

Kita : Rinkyu-sama… Comment on fait pour devenir le plus fort du village ?

Envoya-t-il en jetant un œil timidement vers Hina. Bien sûr, je fus le seul à le décrypter. Le reste des enfants fixant leur attention sur moi. Un sourire se dessina sur mon visage. En voilà un qui avait du potentiel d’assurer des positions de leadership. Exactement comme Hina d’ailleurs, par la même occasion.

- C’est simple Kita… passe plus d’heures au terrain d’entraînement que personnes d’autres. Et tu seras le plus fort du village. MAIS… n’oublie pas que la force vient surtout d’un puissant désir de construire ou de protéger. Choisis ce que tu dois protéger à tout prix et deviens fort pour le protéger coûte que coûte.

Soudainement, il sentit une certaine pression peser sur ses épaules. Finalement, une autre main se leva pour une autre question. C’était Hina.

Hina : Rinkyu-sama, Rinkyu-sama… est-ce que Sou Rei va venir nous manger si on ne va pas vivre chez lui à Reifuu ?

Mon visage se crispa un bref moment, suite à quoi, je repris plus gentiment en ces termes :

- Ne vous inquiétez pas de lui. Sou rei ne vous fera rien de mal. Nous sommes des Uchihas, on n’a rien à craindre de personne. Vous verrez… notre éventail ne sera pas bridé dans ses actions.

Le soleil se couchait déjà sur le village. Les questions continuèrent chacune avec sa réponse…

La journée se terminait sur une note positive.

Chaque enfant retournait tranquillement et joyeusement chez lui. J’en profitai pour échanger quelques peu avec les parents que je trouvais sur le chemin. C’était assez étrange pour un chef de clan d’être aussi délabré qu’un enfant de dix ans. Mais étrangement, je m’y sentais bien. Comme si, j’avais appris quelque chose de nouveau aujourd’hui.

Les échanges étaient finalement positifs dans leur ensemble. Tous me témoignaient de leur satisfaction d’être présent. Une petite minorité par contre, semblait quelque peu déçue du manque d’infrastructures qu’il y avait dans ce « tas de cailloux » qu’on appelait village. Bien sûr, je rassurai alors cette minorité qu’on était en train d’améliorer les choses.

La seule chose qu’on exigeait de la population était un entraînement régulier et une confiance au clan ainsi qu’à moi-même. La force ne faisait certainement pas tout. Surtout dans la gestion des conflits internes d’un groupe de personnes. Cependant, je n’étais pas seul. Madara, Kata, tous les autres m’accompagnaient dans les décisions quotidiennes pour parfaire ce petit cocon uchiha que nous avions déjà.

Le plus important à présent, était de trouver un moyen de solidifier le partenariat avec les habitants au pied de la montagne. C’était eux qui m’avaient présenté Kata Uchiha à l’origine. Je pense qu’il était possible pour nous de nous entendre sur les modalités de notre partenariat. Pour le reste, nous ne pouvions pas encore nous approvisionner en fonds. Mes connaissances en économie étaient bien trop faibles.

J’avais besoin d’apprendre des personnes qui savaient comment on aurait pu trouver un moyen pour faire rentrer des fonds dans notre clan. Pour cela, j’allais devoir me rendre à Shutô Tokai. Et sur la question de la militarisation, j’avais également beaucoup à dire avec les responsables de la cité. Il fallait que je comprenne davantage comment ça fonctionnait.


Après mes longues marches, j’étais de retour au dôjô. Juste à la porte, se retrouvait Kata, qui affichait un large sourire sur son visage. Il semblait content, fier et satisfait de quelque chose. Peut-être était-il bien la personne qui était à l’origine de cette visite surprise. Mais qu’importe. Elle me fit plus de bien qu’autre chose.

- Kata… que faites-vous ici ?

Kata : Je vous attendais, Rinkyu-dônô. Je suis plutôt ravi de constater que vous avez pu passer une journée à l’extérieur des murs de votre bureau. Plus encore, que vous vous êtes amusé au point de vous salir autant.

Fixant à nouveau mon kimono, je me mis à rigoler quelques peu avant de relever mon regard vers Kata.

- Pourquoi ?

Kata sourit de plus belle avant de dire :

Kata : Parce que je saurais que vous allez agir désormais envers les intérêts du peuple… et non plus seulement du clan.

Mes yeux s’écarquillèrent de surprise, s’illuminant d’un peu de regret. Parce que oui, il y avait le clan et le peuple. Je ne pouvais améliorer l’un sans l’autre. Et ça… je l’avais quelque peu oublié. Attristé quelque peu de la dureté avec laquelle Kata me révélait mon incompétence, je repris :

- Je vais devoir me rendre à Shuto Tokai… préparez mes effets pour le voyage… j’irais avec deux personnes.

Kata : bien Rinkyu-dônô… ça sera fait.

A ces mots, je m’enfonçai à nouveau dans mes appartements, prêt à passer à autre chose. La journée avait été riche et j’avais gagné encore une fois en maturité.

Soudainement, le plan de Kuroi Ude me semblait peut être inadéquat pour ce que je voulais faire. Allais-je continuer à rependre le sang innocent au nom du clan ?

La question demeurait pour le moment sans réponses.