Entraînement au Ninjutsu - Kata

Parchemin a écrit:

145e jour du calendrier Kosatenien.

L’aube est toujours aussi agréable à surveiller depuis ma chambre. Pour une raison que je ne peux m’expliquer, l’air est plus pur et la force que dégage la pièce est plus impressionnante. Là où avant, j’étais étouffé, aujourd’hui, ma plume est légère.

Aujourd’hui, encore plus qu’hier, le clan a grandi. Loin d’être un mérite personnel, il s’agit du fruit de l’effort de la petite communauté soudée que formait déjà le clan.

Cette symbiose se manifeste d’abord en interne. Les travaux continuent posément dans la montagne. Avec beaucoup de peine toutefois. Les choses avancent à un rythme acceptable. Comme un cours d’eau suivant son chemin naturel.

La vitesse est convenable, mais bien loin de la vitesse de développement que j’avais espéré. Mais les autres personnes dont nous dépendrons font preuve d’un temps d’analyse extrêmement élevé. Notre réalisation la plus récente est le temple Uchiha. Rebâti sur les fondations du principal dôjô ancien qui était dans ces lieux. Tout a été fait rapidement et le résultat est satisfaisant.

Une bâtisse large et ancienne pouvant facilement accueillir une centaine de personnes assises sur les multiples cours et espaces internes. Pour le nombre de chambres, il y a une vingtaine de disponible en plus de celles destinées à Madara, Kata et moi.

Les couleurs du clan, matérialisées par le symbole éventail, arborent fièrement les murs du temple et des murs du clan qui ont été montés.
Notre étendard se dresse peu à peu sur les montagnes, mais rien encore de véritablement respectable et craint n’existe. Nous sommes encore loin de ce que Madara souhaitait : un clan militaire craint et respecté par les autres villages.

Mais en dépit de tout cela, les choses sont en bonnes voies. Des négociations futures sont planifiées avec Bashô Tokai… ou du moins, ses figures phares. Avec des accords solides et des partenariats futurs, nous sommes certains d’avancer encore plus dans notre objectif.

D’ici là, nous devons jouer la carte de la patience et se concentrer sur nos hommes en interne. Madara avait raison : Kata doit connaître et comprendre comment on utilise le Chakra. Cette journée sera dédiée à son apprentissage sur le sujet.

Pour aujourd’hui encore, mes actions vont influencer le cours de l’histoire. Mes choix vont impacter l’avenir de ce monde. De ma famille… Du clan.

Point Final

Rabattant mon dos sur mon siège, je posai mon pinceau sur le réceptacle dédié à cet effet. Mes yeux parcoururent à nouveau les rouleaux suite à quoi, je le roulai pour le fermer avant de le ranger dans le tiroir en dessous de mon bureau.

Posant quelque peu mes mains sur ma table, mon œil se plongea dans le vide, abandonnant mon corps dans un petit moment de réflexion. Que devais-je faire à présent ? Kuroi Ude avançait grandement. Mais était-ce encore nécessaire en ce jour ? Dans ces instants ?

Mon visage se crispa quelque peu, suite à quoi je me relevai pour me diriger vers la porte de ma chambre. Il était temps d’attaquer la journée et de lui donner toute la place qu’il méritait.

Direction la cours principal ! Cet étendu de verdure et de rochers, couvert jusqu’à ses trois quart par l’ombre du somptueux temple Uchiha. Le chant des oiseaux résonnaient encore dans ce havre de paix, donnant aux petits étangs d’eau présent, une allure plus paradisiaque que d’accoutumé. Les espaces plus grands et plus larges du temple, étaient pour moi une expérience nouvelle. Par le passé, je me suis longtemps retrouvé dans des situations exigeant que je me repose dans des grands palaces.

Seulement, mon quotidien de guerrier m’amenait surtout dans des taudis miteux où l’espace et la nature étaient vite remplacés par l’alcool, la pisse et les vices les plus bas. Il n’était que normal, qu’un frisson continue me saisisse l’échine quand mes pas parcouraient le bois ciré intérieur.

Finalement arrivé à la salle de thé, je détaillai chacune des tables ne faisant pas plus de trente centimètres de hauteur ; chacune d’entre elles, étant entourée de ses coussins-sièges. Si tout était propre et en ordre, il n’y avait toujours aucune trace de celui que je cherchais. Le regard calme et terré dans un silence mortuaire, mon regard se balada dans la salle, à la recherche d’un indice de son passage, récent ou lointain. Rien !

Sans dire un mot, mes pieds m’accompagnèrent dans ma volte-face pour me conduire cette fois-ci, sur la longue allée en bois externe. Passant à répétition devant les logos du clan, positionnés à divers endroits, je finis ma course devant l’entrée du temple.

Toujours aucun résultat.

Le problème principal qui naissait – avec la construction d’un temple aussi grand – était la difficulté de retrouver une personne dans toutes les pièces. L’étrange sensation de gêne qui me saisissant les tripes à chaque pas, se changea vite en agacement.

L’espace d’un moment… un très bref petit moment… j’ai envisagé de réduire le temple en poussière pour retrouver finalement Kata.

Oubliant vite mon idée, je massai ma nuque sous ma crinière brun cramoisi. Lâchant un soupir d’exaspération, je finis par m’asseoir en tailleur, les bras posés sur mes genoux. Une posture assez ouverte, qui voulait absorber l’énergie vivante qui peuplait cet espace montagneux.

Sans arriver à fermer les yeux, je vis alors le vieil homme venir de loin. Il semblait revenir du village au bas de la montagne avec quelques vivres ensachés qu’il portait. Son pas était régulier. Une démarche à l’image du personnage : calme, procédurale et rythmée.

Mon œil mi-clos détailla à nouveau le vieil homme au fil de ses avancées et quand il arriva à une poignée de mètres, il m’observa dubitatif. Les questionnements qui hantaient ses pensées se voyaient sur son visage. Ne pouvant se retenir plus longtemps, le vieux samouraï commença respectueusement :

Kata : Rinkyu dônô… Que faites-vous ici de pareille heure ?

Un sourire franc se dessina sur mon visage, et mon torse se bomba légèrement de fierté. Les épaules fortes, le regard insistant, tout portait à croire que j’avais une nouvelle capitale à lui annoncer.

- Je vous cherchais Kata… Pour vous inculquer les bases du ninjutsu.

Un oiseau initialement sur la cours prit son envol soudainement dans un puissant battement d’ailes ! Sa présence détourna notre attention commune. Et tous deux, regardèrent l’animal ailé s’élever dans les cieux.

- L’ère de Tokuro prend fin aujourd’hui. Les membres du clan, apprendront à utiliser le ninjutsu. Et vous serez le premier à le maîtriser… Kata.

Sur ces paroles, mon interlocuteur lâcha immédiatement ce qu’il avait entre les mains, choqué. Son regard s’agrandit quelques instants quand il me fixa. Il semblait fier et trembler d’excitation.

Pour sûre, la journée promettait d’être longue.

Les heures qui ont suivies notre court échange matinal étaient remplies de carnets, de parchemins et de notes. Maîtriser le ninjutsu était aussi complexe que d’apprendre à jouer un nouvel instrument. Cela impliquait de connaître l’instrument, savoir comment il fonctionnait, comment l’utiliser, les multiples sonorités qu’on pouvait produire avec ce dernier et j’en passe.

On pouvait même aller plus loin, et analyser les combinaisons avec lesquelles l’instrument pouvait être utilisé. Simplement dans le but de décupler son effet. C’était un travail complexe d’analyse et d’explication. Pour le commun, les leçons auraient été intenables et difficiles à suivre. Toutefois, pour le sexagénaire, il s’agissait de l’ouverture d’une infinité de nouvelles possibilités. Il ne manquait pas d’absorber les informations avec plus d’enthousiasme que je ne l’aurais espéré.

Une attitude des plus encourageantes il fallait le reconnaître. Je n’hésitai pas alors à entrer dans les détails peut être parfois complexes. Afin de lui donner un spectre assez large de possibilités.

Nous y voilà !

Les notions de base avaient été acquises. Le chakra, était la parfaite combinaison de l’énergie physique ou corporelle – Shintai – apportée par l’entraînement et l’endurcissement du corps ; et l’énergie spirituelle – Seishin – découlant de la force mentale. Cette puissance mentale était alimentée par la réflexion, la méditation ou l’expérience.

Développer son chakra consistait donc à entraîner continuellement son intellect et sa force et les malaxer dans une parfaite symbiose. La grande chance, résidait dans le fait qu’il était plus facile pour un combattant de développer son chakra, surtout quand il a passé sa vie entière à parfaire ses aptitudes physiques et son expérience. Kata était donc en parfaite condition pour la suite des évènements.

Au milieu de la grande cours du temple, je me tenais en face du sexagénaire. Nous allions donc passer à la phase plus pratique de la chose. Première étape : la manifestation du chakra.

Droit comme une aiguille, il releva ses bras jusqu’à ce qu’ils soient horizontaux. Chaque paume fermée contre sa jumelle. Fermant les yeux un instant dans la concentration, il se figea.

Son corps tremblotait discrètement dans sa tentative continuelle de malaxation du chakra. Bien qu’il eût pas mal d’énergie dans son corps, fusionner l’énergie physique à son énergie spirituelle demeurait une tâche ardue.

De longues secondes passèrent, mais finalement, une légère couche de chakra commençait à se manifester autour du corps du plus ancien. Il s’agissait de la couche de chakra basique totalement invisible à l’œil nu, mais renforçant les cellules et la vitalité de l’organisme.

- Excellent…

Glissais-je soudainement, gratifiant mon élève du jour d’un regard fier. Un regard qui fut rendu immédiatement avant que les muscles de Kata ne se relâchent pour reprendre une position plus calme.

Kata : Quelle incroyable sensation… J’étais loin de me douter pouvoir encore être surpris à mon vieil âge.

Un sourire chaleureux se dessina sur mon visage et je rassurai mon interlocuteur :

- Vous allez apprécier la suite des évènements Kata. Vous ne serez plus jamais le même.

Pour le reste de la journée, nous allions concentrer nos efforts à la manifestation et au développement du chakra sur le corps humain. C’était un succès incroyable. Kata pouvait déjà déployer son chakra en si peu de temps. Il restait maintenant à lui inculquer les techniques basiques du ninja. C’était une mission pour un autre jour, certes. Mais nous allions y dédier du temps et de l’énergie au besoin.

Aux premières lueurs belliqueuses de l’astre solaire, mes paupières s’ouvrirent, encore alourdies par la fatigue de la veille. Enterré sous une montagne de parchemins légers, j’avais une mine sauvage.

Cheveux ébouriffés, un collier léger de barbe qui se développait timidement autour du visage ; La cire de la bougie qui éclairait la pièce avait totalement fondue et moi-même, affalé sur ma table, mon corps semblait avoir été dépourvu de toute volonté.

Dans un élan de courage ultime, je déterrai la partie inférieure de mon visage de l’embouchure de mes bras croisés. Comme un vestige sacré émergeant des profondeurs du désert, mon crane aux cheveux gris cramoisi se relevait faisant tomber à répétition les rouleaux qui le couvraient.

Finalement, mon dos assiégea paresseusement le dossier de la chaise. Un geste qui renvoya ma tête dans en arrière, contraignant mon visage à fixer le plafond manucuré de la pièce.

J’avais passé la nuit à revoir les parchemins sur les jutsus et les techniques shinobis. Des parchemins que j’avais monté, relu et analysé pour n’y conserver que la quintessence. Une initiative motivée par mon actuel élève du chakra.

Son évolution était encourageante. Il devenait évident que les futurs combattants du clan auraient besoin d’un enseignement similaire – sinon plus sophistiqué – que celui auquel était exposé Kata.

Mon pouce et mon index rejoignirent mes yeux, frottant délicatement les coins des yeux avant de pincer un court instant l’arrête de mon nez. Intérieurement, je maudissais la migraine qui tenaillait mon esprit en cet instant. Il fallait que je me prépare au plus vite pour la journée. Ce jour était loin d’être comme les autres. Il n’avait rien de banal.

Kata allait utiliser son premier véritable jutsu, sa technique ninja. Ingurgitant rapidement une épaisse gorgée de salive, j’acceptai intérieurement la responsabilité qui était mienne.

Allez… au travail !

Bondissant de ma chaise pour me mettre sur mes pieds, je m’étirai longuement les membres du corps, avant de commencer à m’apprêter. Dans peu de temps, nous allions explorer les rouages de l’enseignement shinobi.


Aujourd’hui, le soleil était particulièrement cruel. Il semblait annoncer par son rayonnement impitoyable la rudesse de l’entrainement qui allait se poursuivre. Afin de faire de Kata un véritable Uchiha, il devait maîtriser les bases des techniques ninjas. Premièrement des techniques basiques et simplistes – comme le ninpô – puis par la suite des techniques plus complexes, comme les ninjutsus élémentaires.

Nous avons commencé au préalable avec une longue séance de malaxation de chakra. L’objectif étant d’améliorer l’endurance de Kata dans cette tâche ardue. Il lui était encore difficile de se déplacer en maintenant sa barrière de chakra.

Nul doute que cette fluidité, lui viendrait avec le temps. Par contre, pour les natifs Uchihas – Madara et Moi-même – la malaxation du chakra n’était plus vraiment un souci.

Assez vite, nous arrivâmes au cœur du problème. Les techniques à apprendre n’étaient pas très nombreuses : Kage Bunshin, Henge no Jutsu, Technique de permutation.

Les explications prirent du temps. Plusieurs essais furent faits. Mais malheureusement, il semblait encore trop tôt pour le vieux guerrier, d’apprendre les techniques de création à partir de l’énergie. La transformation de l’énergie pour lui donner une forme créatrice était une tâche ardue.

Le vieil Uchiha nous gratifia longuement de clones trop durs pour se déplacer ou bien trop gros pour survivre plus d’une minute.

N’empêche, les efforts ne baissèrent aucunement en intensité. Plus tard dans la journée, après une analyse de son chakra avec le test de la feuille, on découvrit à Kata les éléments du feu. Il était en mesure d’utiliser le Katon. Une excellente nouvelle pour la suite des évènements.

La journée continua jusqu’à sa fin. Et au tout dernier moment, il put, par un concours hasardeux de circonstances, générer un clone qui a perduré 5 minutes avant de disparaître.