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La bataille des égarés de l’Ouest ? Pourquoi n’ai-je pas été informé plus tôt ?Assis dans la grande pièce qui avait été aménagée particulièrement pour traiter de la partie administrative du Clan, je dominai la pièce par mon imposant bureau boisé aux motifs luxurieux. Il y avait sur ma table quelques documents parfaitement disposés et de part et d’autres de la pièce, des longs et grandes étagères disposant par endroits d’armoires.
Terré dans une mine à mi-chemin entre la colère et l’incompréhension, mon regard détaillait la note écrite que j’avais dans la main gauche – sa jumelle elle, fermement cramponné sur l’accoudoir dédié à cet effet. La note faisait mention des récents évènements qui s’étaient déroulés au Sud Ouest du continent, sur les rives Ouest de Kaen.
Il y avait encore quelques semaines, des troupes armées Fuchijins ont accostées sur les berges du pays du feu. Dès lors, une bataille serrée entre les natifs de Kaen et les armées de la cité de glace eut lieu. L’histoire en elle-même n’était pas si mauvaise. Et en fait, les faits n’avaient rien d’extraordinaire.
Mais pour comprendre la colère visible sur mon visage, il fallait prendre en compte le fait que j’étais un élu de Reïfuu. Malgré mon statut de Fuchijins, je n’avais pas eu vent de cette affaire plus tôt. Mon regard alla se planter en flèche puissante entre les yeux de mon interlocuteur du jour Fuji Uchiha. Il le savait bien, quand mes sourcils étaient aussi froncés, rien de bon n’arrivait.
Droit comme un i, il dessinait sur son visage des traits de panique. Quoi de plus normal ? Il trouvait injuste que la colère lui soit adressée alors qu’il n’était que le messager. Il reprit alors, un peu gêné :
Fuji : Rinkyu-dônô… Notre clan est hors de la juridiction Fuchijin pour le moment. Il va sans dire que votre implication corsée à l’évolution de ce clan – quelque chose de louable d’ailleurs – vous a fait détourner l’attention des actions de Sou Rei.À sa réponse, mon sourcil s’arqua légèrement suite à quoi, mes iris revinrent se planter vers la note. Il semblerait que la guerre ait été achevé il y a peu. Il était vrai que j’avais eu vent des conflits qu’il y avait à Kaen du fait des éruptions, mais aucune idée sur la guerre en elle-même.
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Visiblement, je ne peux compter que sur moi-même pour avoir des informations en temps réel… Bien.Je jetai la note sur la table avant d’y griffonner rapidement les marques de validation. Cela fait, je rangeai cette dernière dans le tiroir avant de fixer mon interlocuteur longuement. Peu de temps après, je me relevai de toute ma hauteur, l’air menaçant. Comme agacé par cette situation, je m’écriai :
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Kata !Le vieil homme était toujours dans le temple. Ce dernier ne manqua pas alors de venir rapidement nous rejoindre dans la pièce. Glissant sur le côté la porte initialement fermée de cet espace décisionnel, il entra, un peu inquiet de la situation qui se présentait.
Kata : Vous semblez bien agacé Rinkyu-dono…Glissant un œil vers le sexagénaire, je répliquai :
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Je le suis. Je vais me rendre à Kaen immédiatement avec Fuji. Nous devons découvrir ce qui s’y passe dans les détails.Kata : Oh ? Et concernant l’affaire de Shuto ? Madara devrait être préparé pour l’implantation, et-Ses paroles s’enchainaient alors que je récupérais mon équipement de guerre qui était dans des tiroirs appropriés. Mais sans le laisser continuer à me rappeler mes dossiers urgents, je tonnai :
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Je vous laisse vous en occuper ! Dites à Madara qu’il s’agit d’une urgence. Si jamais il exige à me retrouver, je n’ai aucun doute sur sa capacité à nous cibler.Je finis par accrocher mes outils ninja à l’arrière de mon pantalon ; ainsi que ma grande cape noire autour de mes épaules. Rabattant la capuche sur ma tête, je continuai :
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Le clan est entre vos mains, Kata. N’hésitez pas à faire appel à Rhadamantys de la Wyverne en cas de soucis. Un corbeau suffira.Observant désormais Fuji, qui comprit instinctivement qu’on devait se mettre en route, je m’avançai jusqu’à la porte, laissant la grande cape balancer à la suite de mes pas puissants. En moins de temps qu’il ne fallut pour le dire, nous avions disparu.
Kata observa alors les portes entre-ouvertes, sans vraiment fixer de cible. Son regard s’empreint d’une légère tristesse, suite à quoi il commenta :
Kata : Rinkyu-dônô… Un Empereur reste dans son empire… Il faut bien que vous finissez par l’accepter ainsi…---
Cela faisait maintenant une journée et demie qu’on courrait sans arrêt. Parce que oui, notre mode de déplacement, était la course à pied. Ne vous y trompez pas. Les shinobis avaient une endurance au-dessus de la moyenne, capable de courir trois fois plus vite qu’une personne normale et cinq à dix fois plus longtemps qu’un athlète.
Cependant, Fuji sembla quelque peu fatigué au bout d’un moment. Même si je fis mine de ne rien remarquer, il ne tarda pas bien longtemps avant de me signaler son besoin de faire une pause.
Fuji : Rinkyu-dônô… faisons une pause je vous prie.-
Déjà fatigué ?Fuji : Disons que… je ne me suis pas totalement remis de mes blessures.Soudainement, je m’arrêtai. Fixant longuement mon interlocuteur. Était-il blessé ? Depuis combien de temps ? Visiblement, il ne s’agissait de rien de bien grave à en juger par sa stature. Sans me laisser le temps de sonder davantage son état, il coupa court en se dirigeant hors de la trajectoire.
Fuji : Donnez-moi une minute… je dois me vider la vessie.Acquiesçant de la tête, j’attendais, immobile et droit dans ma cape sombre. De loin, on ne pouvait voir ni ma tête, ni mon armure. Juste une large corpulence dominée par une tête assombrie.
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Après s’être enfoncé quelques pas dans bois, Fuji se décoiffa et s’apprêta finalement à encrer fermement ses pieds au sol pour ouvrir sa fermeture. Il ne s’agissait heureusement pas de la grosse commission. Donc de quoi prendre juste quelques petites secondes innocentes.
Mais là, contre toute attente, une voix s’éleva dans son dos. Contraignant même le généralement stoïque Shinobi à paniquer.
Fuji : Hein ?!!!Ravalant directement la détente musculaire qui s’apprêtait à être réalisée, il remit en place sa braguette avant de faire face à un homme, bien bâti – on dirait un guerrier – qui était bien détendu dans l’eau.
Peut-être s’agissait-il d’un homme qui avait des préférences pour la gent masculine. Un courant électrique de frayeur parcouru l’échine du jeune shinobi à cette simple idée.
Fuji : désolé, je suis venu au mauvais endroit. Et clairement, je ne suis pas intéressé. Bonne journée !À ces mots, le brun engagea un chemin autre, espérant cette fois ne pas être interrompu par un blond baraqué dans un étang d’eau en pleine forêt. Bien sûr, il allait disparaître dans le lointain, si son interlocuteur ne faisait rien pour le retenir.