À 500m du sol, Montagnes, Zones Neutres, Kosaten
Le soleil brillait puissamment dans les terres du Sud. Traversant les nuages par endroits pour attendrir la récente pluie dont les marques humidifiaient encore le feuillage. Si la faune reptile se plaisait dans l’agréable température dans laquelle ils baignaient, les oiseaux eux, semblaient s’agacer de la brûlure continuelle du soleil.
D’ailleurs, ce petit garçon dont l’âge tournait facilement autour de 6 ans, leva haut les yeux pour observer ce spectacle avec une innocente admiration dans le regard. Il observait dans l’herbe vaste et grande, le bal céleste qui comprenait les nuages, les oiseaux et le soleil. Son imagination redessinait les courbes animales dans les cieux quand il attira l’attention de sa mère.
— M’man ! M’man ! Voici un autre cerf ! Insista-t-il en pointant un nuage dans les cieux.
La jeune femme au visage rond et aux yeux aussi dorés que les cheveux de son garçon, décrochait le dernier drap de la longue pile de linge qui était plié dans son panier au sol. Elle se contenta de jeter un regard par-dessus son épaule à l’encontre de son rejeton. Et d’un soudain, elle répondit
— Bien sûr Caen… Bien sûr…Elle plia le drap minutieusement avant de le remettre dans le linge avec les autres. C’est alors qu’une brise légère se leva, faisant danser son foulard qui enrobait parfaitement ses longs cheveux. Elle appréciait le vent frais mêlé à la caresse chaude du soleil.
— M’man ! M’man ! Une étoile filante… je fais un vœu ? Insista le jeune en pointant encore un autre point dans les nuages
— Bien sûr Caen… Bien sûr Répondit-elle instinctivement.
Mais comme saisit par un rappel brutal, elle se tourna vers son fils. Celui-ci était déjà parti dans ses rêveries. Il était quasiment impossible d’avoir une étoile filante en plein jour. La brève luminosité aurait été difficile à percevoir.
Levant les yeux dans le ciel pour vérifier les dires de Caen, elle fut alors choquée de ce qu’elle aperçut :
—
Par tous les cieux…Il y avait effectivement une entité lumineuse, qui clignotait dans le lointain. Impossible à distinguer d’aussi bas, mais pour sûre… il ne s’agissait pas d’une étoile filante.
Porté par le vent, une paille s’éleva dans les cieux, au loin, mais il fallut monter encore plus haut, pour finalement me retrouver moi, volant dans l’éclairage puissant de mon chakra.
Ma force coulait à nouveau dans mes veines. J’avais comme l’impression que des blocus anciens présents sur mes circuits énergétiques avaient été levés – ou plutôt brisés par ma volonté. Il était évident que je devais retourner à mes obligations les plus basiques. Notamment… Faire avancer Kuroi Ude.
Avec mes nouvelles capacités, j’aurais eu la capacité de mener des actions plus sauvages, plus osées pour rependre le chaos dans le monde. Ainsi, j’allais faire grandir mes rangs avec une incroyable facilité. J’aurais bien souris pour exprimer la légère satisfaction qui m’habitait, mais il n’y avait jamais rien de bien réjouissant à rependre le mal, le feu et le sang.
Ce sang… C’était le poids que j’avais choisi de porter, les regrets que j’avais choisis d’incorporer. Toutes ces âmes, qui me pesaient sur le corps, qui s’agrippaient à moi permanemment de leurs mains invisibles… je les voyais tout le temps, de mon œil mi-clos.
—
Votre mort… est nécessaire… murmurais-je à l’encontre de ces esprits irréels que ma conscience prenait bien le soin de me présenter.
Mes mots étaient énoncés avec bien moins d’enthousiasme que je ne l’aurais souhaité. Aussi haut dans les cieux, il était évident que personne ne m’aurait surveillé. Mais comme m’avait appris Heiwa, on n’était jamais assez prudent.
Mon iris roula pour aller se caler au sommet de mon globe oculaire, identifiant un nuage épais. Il ne m’en fallait pas plus, c’était parfait. M’élevant jusqu’à ce nuage en mouvement, aussi discrètement que possible, je m’y logeai quelques instants avant d’exécuter un mudra dont moi seul avait le secret. Il s’agissait du multi clonage.
Dans le nuage déjà blanc, la fumée qui apparut quelques mètres de moi, passa totalement inaperçu. Le clone avait été formé. Mais je ne l’avais ni vu, ni perçu. Il était le fruit de ma volonté et de mon chakra. Mais aucun témoin n’aurait pu assister à cette scène.
Cela fait, j’abandonnai le nuage, filant dans le firmament, à la recherche peut être d’un futur ennemi à combattre.
Le nuage, quant à lui, s’éloignait…
Encore…
Et encore…