Encore plus... Toujours plus... - Camp d'entraînement

Royal soleil, illuminant une fois encore les zones boisées du sommet de la montagne. Il savait donner une allure plus joyeuse et plus paisible à ce havre de paix qu’était le sommet de la montagne. Rendant les plantes plus vertes et les cours d’eau plus vives. Les papillons qui virevoltaient dans les alentours de ce qui était désormais un petit bourg, sublimaient par la perfection de leur jaune d’or. L’ensemble de leurs ailes décorées de façon extrêmement originale dans les couleurs variant du bleu à l’orange selon la race.

Ces beautés de la nature réalisaient leur tâche avec aplomb, rependant le pollen des jardins pour fructifier cette belle production de fleurs. Ce magnifique spectacle naturel ne se limitait pas là. Les écureuils semblaient rouler sur les troncs d’arbre, sous les regards admiratifs des jeunes enfants.

Ces bambins qui s’efforçaient toujours, la langue tirée sur le côté témoignant de leur effort, de grimper sur les arbres avec un seul objectif : saisir dans le creux de leurs mains, un bout de la perfection de ce monde incroyable beau. Bien évidemment, chacun de ces enfants était surveillé par des parents ou des êtres bien trop âgés pour être des combattants. Ils veillaient affectueusement sur la prochaine génération Uchiha, empêchant ces derniers de s’exposer plus que nécessaire à la nature.

Les plus anciens quant à eux étaient gardés plus loin, par les quelques shinobis qui étaient déjà entrainés. Leur nombre était toujours faible, et la garde n’avait rien de bien différent d’un régulier exercice de routine. Le monde extérieur ne nous connaissait pour le moment, et nous ne craignions rien.

Observant les rayons puissants – mais étrangement doux – de l’astre solaire en se cachant les yeux sous l’ombre de son bras, un garde étira son sourire, satisfait de cette ambiance tranquille qui régnait. Finalement, la paix n’avait rien de si désagréable.

La zone habitée s’étendait à quelques dizaines de mètres autour du temple principal. Et pourtant, moi-même, assis en tailleur au sommet, ne pouvait m’empêcher d’admirer ce qui était désormais le clan que j’avais fondé. Il était petit, peut-être même fragile et inoffensif, mais je l’aimais comme un père aime son jeune enfant frêle.

Inspirant profondément une grande bouffée d’air, j’expirai doucement, profitant de la caresse lumineuse du soleil sur la surface de mon torse dénudé. J’étais heureux. Comme chaque fois que je retournais au temple Uchiha.

Certes, beaucoup était encore à faire. Mais voir déjà tant de sourire et de chaleur dans les yeux de ces êtres que j’avais juré de protéger, me donnait une certaine satisfaction. La pleine sensation que tout ce que j’avais fait jusqu’ici, avait de l’importance. Non plus seulement pour moi, mais aussi pour chacun d’entre eux.

- Quelle paisible journée…

Pourtant… une forme plus sombre et plus ancestrale semblait ne pas partager ma joie. Cette présence qui rendait amer tout possible repos et instant de détente. Oui… la voix interne qui murmurait seul à mon oreille.

« Une journée qui se teintera de rouge si tu continues de regarder l’air hébété cet horizon. N’oublie pas qu’un leader se doit d’agir tous les jours dans l’intérêt des siens. Et non pas s’asseoir stupidement perché au sommet de son toit pour les regarder »

- Encore vous…

Une voix qui venait du tréfonds de mon esprit. Il s’agissait de mes inconfortables compagnons d’esprit que j’avais hérité de mon Eiein no Omoide. Un conseil constitué d’anciens chefs de guerre et leaders Uchiha dont la mémoire avait pris la forme d’une conscience commune. Parlant dans l’écho d’une combinaison de voix, on ne pouvait distinguer s’il s’agit d’hommes, de femmes, de vieux ou de jeunes. Tout était si confus, mais dans des paroles parfaitement compréhensibles.

« Nous avons promis de t’aider dans ta mission qui a été la nôtre depuis plusieurs siècles. Mais nous étions loin de nous douter qu’il s’agirait de te voir assis paresseusement au sommet d’une charpente »

- Déjà… Cessez de me considérer comme un enfant ! Vouvoyez-moi. Et en plus, pour le moment, l’heure est à la patience. Il n’y a rien que je ne puisse faire.

« Crois-tu cela ? Nous allons vous démontrer le contraire… Leader Uchiha incapable. »

Je n’avais pas bougé. Le toit était resté immobile. Mais le monde se changea soudainement devant le toit en une vague soudaine distordue. Mes pupilles rougies par la puissance mémorielle, je voyageais encore une fois dans mes souvenirs qui s’affichaient devant moi comme un gigantesque écran dans une salle assombrie par les ténèbres.

Ce pouvoir mémoriel avait un mal profond. Il me permettait de revoir ma mémoire à souhait, revisitant certains épisodes parfois anodins de mon existence. Et le conseil présent dans mon esprit me conduisit dans une scène de mon passé.

Toujours assis sur mon toit, une scène se décrivit sous mes yeux :

J’étais assis, au fond d’une pièce, une taverne pleine de personnes et de vie. Cependant, mon visage était dissimulé sous l’ombre forte prodiguée par les marches d’escaliers en dessous desquels j’étais assis. Surplace, je détaillai trois hommes qui discutaient. Une personne s’adressant à une autre ayant un œil en moins et un dernier qui avait un besoin criard d’une dent.

Principal : T’as entendu parler de la guilde toi ?

Œil en moins : J’entends parler de beaucoup de choses… Une guilde… tu parles de laquelle d’abord ?

Principal : Quel idiot tu fais toi… la guilde des aventuriers. Il se dit qu’on peut trouver des quêtes aussi faciles que de piquer un bonbon à un bébé… aux plus difficiles comme affronter les centres de Fenghuang…

Dent en moins : On peut en tirer combien ?

Œil en moins : toujours en train de t’intéresser à l’argent toi… peut être, pourrais-tu enfin t’acheter une dent en or cette fois. Plutôt que de rêvasser sur une fille de nuit pour une relation à vie.

Dent en moins : toi ta gueule ! On garde le sens des priorités… l’argent d’abord.

« Vous rappelez-vous de cette scène ? »

- J’ai rencontré Megan Sassaki ce jour-là et j’avais arrêté de les suivre.

« Ton cerveau a supprimé les éléments qui s’étaient déroulés ce jour-là. Ils ont dit quelque chose d’intéressant pourtant. Ce qui va te donner un véritable objectif aujourd’hui »

Observant du sommet du toit, j’écoutai la suite de la discussion qui se présentait alors que Megan semblait observer la carte.

Principal : J’ai vu un vieillard sur le chemin… il m’a raconté un truc bizarre. Mais je pense que ça vaut la peine qu’on s’y penche.

Dent en moins : On peut en tirer combien de ta putain d’info ?

S’écrasant le visage dépité, l’homme à l’œil en moins garda le silence

Principal : Tu ne penses vraiment qu’à l’argent toi… Le vieux débitait sur une puissance incroyable et des phénomènes étranges qui donneraient un pouvoir insoupçonné à ceux qui s’aventuraient dans la forêt de stalactites. Selon ses paroles, on trouverait un pouvoir qui vient de Long lui-même, destiné aux hommes les plus puissants et les plus ambitieux.

Dent en moins : je ne vois toujours pas combien on peut en tirer…

Principal : si cette stupide histoire est vraie, alors on pourrait devenir extrêmement riche. Je pense que ça vaut la peine d’y jeter un coup d’œil.

Directement, la vision s’assombrit et le monde s’éclaircit peu à peu jusqu’à ce que la puissante lumière de soleil éclaire à nouveau le toit sur lequel j’étais assis et le décor paradisiaque duquel je m’imprégnais.

- C’était donc ça…

« Il y a une puissance inexplorée qui mérite d’être visitée dans la forêt de stalactites. C’est l’occasion parfait de développer vos capacités et surtout d’améliorer vos atouts dans la défense du clan et de votre nation. »

Soudainement, je me redressai affichant un regard déterminé, mais toujours rempli de cette aura de sagesse et de connaissance. Ma destination avait été choisie : Reïfuu.

Vêtu de ma tenue guerrière et recouvert d’un pardessus à la teinture nocturne, j’étais presque prêt à prendre le chemin. Mais constatant que je n’avais pas avec mon moi mon katana, je pris le fourreau qui était entreposé plus loin avant de le glisser à la droite de ma ceinture.

Mon Katana, luisant en son tranchant comme un rayon de soleil, s’en alla prestement glisser dans son fourreau. Le grincement métallique dura quelques secondes, suite à quoi, un ‘’clic’’ de réception termina la cérémonie de rangement d’épée.

C’était parfait ! Je me relevai de toute ma hauteur, observant que je n’avais rien oublié. Suite à cela, je m’en allai. Au préalable, j’avais laissé un petit mot pour kata sur mon bureau, expliquant que je devais me rendre seul à Reifuu à la recherche d’un pouvoir insoupçonné.

D’un pas lent et assuré, je m’extirpai du cœur du temple pour finalement me dresser sur la cours principal. Une auréole à peine visible se dessina sur la verdure au sol, faisant valser la base du voile qui recouvrait mon corps. Juste après quoi, je pris mon envol, progressivement, sans brusquer ou balayer quoi que ce soit avec une déferlante de chakra.

J’observai quelque peu le petit hameau de la montagne, avant de river mon regard vers le Grand Nord. Fronçant soudainement mes sourcils pour faire déferler mon chakra bleuté autour de moi, Je pris appui sur la fine couche d’air dans mon dos dans une puissante sonorité de choc. La puissance de cette détente me propulsait à une vitesse vertigineuse, avant que je ne monte davantage à plusieurs milliers de mètres, pour disparaître au-dessus des nuages.

Mes déplacements étaient toujours furtifs et terrestres quand j’étais en groupe. Mais quand il s’agissait d’explorer un lieu personnellement, je m’en allai au vol, pour accélérer ma croissance et mon timing.

Quelques heures de trajets et j’arrivais déjà à percevoir la forêt titanesque qui s’étendait jusqu’à perte de vue. Le trésor boisé de la terre des glaces, la forêt de stalactites.

Cessant soudainement ma course dans les airs, ma cape et mon voile dansaient légèrement sous le souffle provoqué par les mouvements des nuages. Il était temps d’atterrir.

Mimant mon décollage, je me laissai glisser dans les cieux, progressivement, gracieusement, analysant de mon œil unique la situation. Visuellement, il n’y avait pas grand-chose au premier abord, mais il régnait cette atmosphère étrange… Une ambiance qui ferait frémir n’importe quel gueux et inquiéter n’importe quel général.

Ma descente se faisait progressive et finalement, au bout d’une minute, ma pointe des pieds – puis l’ensemble de mon pied – toucha le sol. L’atterrissage avait été un franc succès.

La température était beaucoup plus froide que dans les montagnes. Presque difficile à supporter. Mais pour une raison que je n’aurais su expliquer, je me confortais à l’idée d’être au bon endroit.

Quelques secondes à la suite, quelque chose attira mon regard dans le lointain. Ma pupille ne manqua pas de voir une lueur particulière intéressante qui s’illumina l’espace d’une seconde dans le lointain. Une source d’énergie qui n’était pas loin d’être celle que la rumeur vantait.

- Vous voilà donc…

Froissant les jambes dans un élan de propulsion, je bondis puissamment, d’arbres en arbres, faisant tomber ci-et-là des mottes de neiges qui s’étaient agglutinées avec le temps. Mon déplacement rapide était béni par une aura bleutée – mon chakra.

Mes yeux écarquillés pour laisser perler mon œil à la couleur sang, mon visage était calme et de marbre. L’expression était comparable à celle d’un jeune homme traumatisé, mais dont la partie inférieure du faciès était empreint d’un calme surnaturel.

J’approchais du but… je le savais, je le sentais.

Ma prédiction se réalisa, mais en aucun cas comme je l’avais prédit...

J’eus à peine le temps de sentir une présence, que je m’arrêtai net, freinant mon avancée tant bien que mal avec mes jambes. Soulevant une trainée de neige derrière moi, je fus témoin d’un spectacle impressionnant. Une bourrasque de neige et de vent s’éleva du milieu du chemin dans un éclat lumineux, présentant alors Amaïa Hiou, régente temporaire de Reïfuu.

Selon les informations que j’avais reçues, elle avait été tuée par Sou Reï le jour de son retour, dès son arrivée à la capitale. Si aujourd’hui elle était devant moi, deux hypothèses possibles : soit elle était une relique du passée, un esprit qui n’avait pas trouvé repos ; soit j’avais affaire à une usurpatrice.

Levant sa main dans ma direction comme pour m’interrompre, elle démarra un long monologue. Mes yeux analysaient chacun de ses faits et geste. Je tentai de déceler le vrai du faux, d’identifier si quelque part, elle laisserait transparaître une ouverture pour que je puisse la prendre à revers. Mais il n’en était jamais rien.

Son discours était celui d’un fanatique. Elle avait foi en Sou Reï et en aucun, l’énergie de la guerrière semblât factrice.

Finalement, elle me fixa de son regard d’argent. Il y avait dans le tréfonds de ses yeux une froideur palpable et une intention claire de vaincre la mort elle-même. Tant de vivacité dans les yeux, tant de fermeté dans la posture… il ne pouvait s’agir d’un fantôme du passé ou encore d’un usurpateur. C’était bien Amaïa Hiou… Sou Rei ne l’avait donc pas fait assassiner.

Naturellement, je garderai le secret jusqu’à ma tombe, n’étant ni un traitre pour la nation des glaces, ni un ennemi.

Elle apparut devant moi en une fraction de seconde, ce qui m’alarma intérieurement sans le manifester par un quelconque signe. Hiou était bien trop proche. Et de là, l’intension criarde de me tester se lisait dans ses pupilles comme on pouvait voir le titre d’un ouvrage à sa couverture. Quelque chose se préparait… Mais quoi ?

Mon visage toujours mi- horrifié mi- calme, scruta minutieusement la jeune guerrière. Mais pour une raison qui échappa à mon contrôle, je ne pus prévoir le coup qu’elle m’envoya rapidement dans le torse, qui ouvrit mon corps pour laisser perler des gerbes de sang.

Les genoux s’écrasèrent lourdement sur le sol, et un flot de sang épais s’échappa à la chute, teintant d’un rouge sombre le sol immaculé de neige. Suite à cela, une gerbe de glace incroyablement solide fuya du milieu de mon torse, grandissant frénétiquement pour envelopper mon corps.

- Diacre !

Les pierres translucides et glaciales remontaient recouvrant l’ensemble de la partie gauche de mon corps. La surprise m’avait immobilisée. Il fallait à présent que je me batte.

Froissant mon poing droit, je fis jaillir une déferlante puissante de foudre dans l’ensemble de mon organisme. Si le sol éclata en mille morceaux sous le déchainement électrique – les pierres rougies par l’impact sauvage de ma foudre – la glace elle restait intouchable.

Comme une ineffable réalité, une troublante vérité, la glace me rappelait mes premiers instants passés dans ce monde, impuissant et incapable. Était-ce alors là, la véritable puissance de Long ? Dominer par une puissance que l’on ne pouvait décrire ?

La panique, la peur, la peur de la mort m’envahirent… L’impuissance était si douloureuse, qu’elle briserait n’importe quel homme. Mais jusqu’au bout, j’allais me battre.

Je tentai de m’envoler pour me sortir de là, mais les cristaux étaient bien trop lourds pour que je puisse les soulever.

Pendant ce temps, la glace gagnait du terrain sur mon flanc droit, immobilisant tout mon corps à l’exception de ma tête, mon torse et mon dos.

Je tentai alors de concentrer dans mes crocs une masse de chakra bouillonnante qui se déferla sur la glace en un crachat électrique puissant. Les jeux de lumières étaient si grands et la masse atmosphérique laissait percevoir les bribes électriques dans les environs.

J’allais survivre !! J’allais vivre !!! Coûte que coûte.


Finalement… le bruit cessa et la lumière laissa place à une ombre balayée par le souffle glacial. À y regarder de plus près, on verrait que j’étais totalement gelé, un bloc de glace parmi les milliers de pierres de glace qui peuplaient la forêt.

Derrière l’armure de glace qui me séparait du monde, une expression horrifiée par la terreur était gravée à jamais sur mon visage. J’étais coincé dans ce piège de cristal, le sang ayant cessé sa course dans mes veines. À ce stade, j’étais incroyablement proche de ce que j’aurais pu appeler, un coma glacial – et bientôt une mort froide et cruelle.

Mon esprit était encore avec moi, mais la lueur qui brillait dans mon regard se fanait à chaque seconde qui passait. Mon corps noyé dans cette situation troublante, mon esprit lui, contradictoirement, était étrangement calme.

Comme si, intrinsèquement, ce dernier savait qu’à cet instant, je n’allais pas mourir. Ni sombrer dans l’oubli inconscient. Non, j’étais un Uchiha. J’étais un Fuchijin ! Ma destinée était bien plus grande !

Ma détermination était insensée, mais pourtant même le cristal magique de Hiou, n’arrivait pas à me faire perdre ma détermination. Je voyais la mort venir, sachant avec tout ce que j’avais, qu’elle n’était pas réelle. Pas ici, pas maintenant. Et c’est là que tout changea…

Rampant sur le sol, givrante et épaisse, une sorte de brume cyan apparut du lointain pour s’approcher lugubrement dans ma direction. Cette brume macabre remonta le long de la surface de la glace dans laquelle j’étais enfermée, pour s’y engouffrer timidement.

Par une magique je ne pouvais expliquer, cette substance se fraya un chemin sous les fibres de givre avant de se plonger dans ma plaie dans une désagréable sonorité.

Mon esprit, témoin immobile de cette situation, se rassura alors de ce qui se passait. Il était évident, qu’il s’agissait de cette force dont Amaïa parlait. Plus j’étais persuadé de devenir fort, d’être invincible, plus mon assurance en ma survie grimpait, plus cette puissance s’infiltrait dans mon organisme pour me raviver d’une nouvelle vie.

Mon corps trembla alors, emprisonné par les blocs encastrés de glace. Et mon œil, initialement terne, reprit son bleu criard qu’on le connaissait, amplifié par le pouvoir qui s’insérait dans mon corps.

Derrière la glace, l’œil roula pour fixer devant moi soudainement, déclarant pour la première fois au monde, depuis que j’étais enfermé : que je vivais en dessous.

La glace vibra intensément, alors que la nuée entrait avec de plus en plus de vivacité dans mon corps. Et au final, la lumière bleue de ma pupille se développa sur l’intégralité de mon œil, puis de ma face, et finalement de mon corps.

Une explosion puissante se dégagea immédiatement de mon organisme, brisant alors la glace qui me retenait. Libéré, mon corps reprit vie à l’instant. L’air remplissant mes poumons, le sang allant pomper mon sang et l’influx nerveux circulant à une vitesse éclair dans mon organisme : j’étais vivant !

Tenant difficilement debout, je reprenais tant bien que mal mon souffle, mon corps encore recouvert d’une aura puissante, glaciale et douce. Mes mains se relevèrent devant ma face, me permettant de détailler le phénomène et de m’émerveiller en un court armé d’un sourire hébété.

- Je vois… Amaïa Hiou… Je comprends à présent ce que vous vouliez dire.

Ce pouvoir indescriptible, rendait, en l’espace de quelques secondes, insensible aux effets de gels, brûlures, empoisonnement. C’était la forme ultime du pouvoir de Long lui-même qui coulait désormais dans mes veines.

Serrant mes poings avec vivacité, j’utilisai un autre pouvoir divin pour guérir mes blessures et me remettre droit dans mes bottes. Mon regard se baladait autour de moi, à la recherche de l’instigatrice de mon malheur. Mais rien à faire, elle n’y était pas. Mais qu’importe !

Maintenant au moins, je la savais vivant et régnant dans la forêt de stalactites. Il était temps de retourner au clan.

Employant les mêmes stratagèmes, je pris mon envol pour m’élever haut dans le ciel, trouvant toujours une certaine beauté dans cette forme diffuse et boisée qu’était la forêt givrée. Il fallut quelques dizaines de secondes pour que j’arrive dans les airs. Mon regard s’axa à nouveau vers la montagne, destination nouvelle de mon long périple.

Après une belle prise d’élan, mon corps me propulsa à une vitesse incroyable dans le lointain, laissant alors perler le leader que j’étais, dans une clignotante étoile bleutée, qui s’évanouissait dans le lointain.